Le nom de Luth désigne la famille des instruments à cordes
pincées ayant une caisse bombée. Le luth ne se répand en occident qu’au 14ème
siècle pour devenir un instrument primordial au 15ème
siècle.
Au moyen-âge, la mandore, ou vièle guiterne,
est un petit luth qui annonce la mandoline.
Deux luths Cantigas de Santa Maria : cantique 30
Deux guiternes Cantigas de Santa Maria : cantique 90
Sainte Cécile (patronne des musiciens) jouant du luth (« Sainte Cécile et un
ange » de Saraceni – 1610)
Le luth, d’origine égyptienne, a été introduit en
Europe par les arabes via l’Espagne.
C’était l’instrument idéal pour accompagner les voix.
D’abord joué avec un plectre, il fut ensuite joué avec les doigts et gagna
ainsi en nuance et en expressivité.
D’abord composé de 4 cordes, il évolue au 15ème
siècle vers 5 cordes puis 6. Ces cordes ont ensuite été doublées par un 2ème
rang appelé les chœurs, qui vibre par sympathie. (C’est à dire que c’est la
vibration des premières cordes qui fait vibrer les 2èmes. )
Le luth était très en vogue à la cour de François 1er. Le luth sera joué encore au début de la période baroque mais sera
de plus en plus remplacé par des instruments à clavier, tels que le clavecin.
Le luth a sans cesse évolué, principalement par l’ajout de cordes
graves, jusqu’au XVIIIe siècle où il finira par disparaître.
Le Caravage - Le joueur de luth
Un peu de vocabulaire
(source : guide du musée de
la musique de Paris)
Les cordes en boyau sont groupées par paires, que l’on appelle
chœurs ou rangs.
Au 17ème siècle, le luth peut comporter jusqu’à 10 à 12
chœurs, que l’on peut jouer soit avec les doigts soit avec un plectre.
Autres instruments de la famille des luths
théorbe de 1630
Le luth donne lieu à toute une famille d’instruments du plus
grave au plus aigu : On voit en particulier se développer des luths de
grandes dimensions, appelés archiluths,
parmi lesquels on trouve le théorbe, le chitarrone, l’angélique …
Le théorbe est une
sorte de grand luth créé en Italie à la fin du XVIe siècle. Au jeu de cordes
du luth (appelé petit jeu) s’ajoute un deuxième jeu de cordes simples (appelé
grand jeu) accordées à l’aide d’un deuxième chevillier, et qui, ne passant
pas sur les touches, ne peuvent être jouées qu’à vide.
Au XVIIe siècle, le théorbe était utilisé à la fois pour la
basse continue et comme instrument soliste. Il servait aussi pour
l'accompagnement du chant.
Au XVIIIe siècle, en France, on utilisait surtout le théorbe
d'accompagnement, instrument très imposant, dont le manche pouvait atteindre
2 m de long.
Exemple
de double chevillier d’un théorbe ou d’un chitarrone
Van der Helst – La musicienne (luth théorbé)
Le nom de chitarrone
(théorbe romain) est généralement utilisé pour désigner les théorbes les plus
graves et donc les plus longs.
Le luth théorbé
est une version réduite de théorbe, un peu plus grand que le luth, avec un
double chevillier. Plus facile à tenir, il était utilisé au 17ème
siècle comme instrument soliste.
Le théorbe, comment ça marche ? par France Musique
La mandoline
Tiepolo (1696-1770) La joueuse de mandoline
La mandoline est un petit luth à caisse en forme de poire.
On distingue la mandoline napolitaine possédant 4 cordes doubles
métalliques, jouées au plectre, et la mandoline milanaise possédant des
cordes en boyaux jouées avec les doigts.
C’est cette dernière qui a été utilisée par Vivaldiet d’autres
compositeurs italiens du 18ème siècle.
La mandore
La Mandore peut être considérée comme un instrument intermédiaire
entre le luth et la mandoline.
L’angélique
Angélique de 1754
L’angélique est un type de luth à manche long et à double
chevillier, comme un théorbe, mais équipé de cordes simples accordées
diatoniquement comme une harpe.
Le cistre
Cistre de 1751
Le cistre est une sorte de luth à fond plat, à cordes doubles
jouées soit avec les doigts, soit avec un plectre
La guitare
Vermeer La joueuse de guitare (1672)
La guitare est apparue à la Renaissance.
La guitare baroque se distingue de la
guitare moderne par un dos bombé, une forme plus allongée et une ouïe en
forme de rosace. Elle était équipée de 4 à 5 cordes en soie ou en boyau,
simples ou doubles (chœurs), réglées par des chevilles de bois ou d’ivoire.
La mandoline, comment ça marche ? par France Musique
La guitare, comment ça marche ? par France Musique
Extraits du répertoire
John DOWLAND (1523-1626) Galliards
Charles Mouton (1626–1710) : Chaconne "La Belle espagnole"