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Harmonium Alexandre & fils -1844-1855

 

L’harmonium a été inventé en 1842 par Alexandre-François Debain, en s’appuyant sur l'orgue-expressif à anche libre inventé par  Gabriel Joseph Grenié en début de siècle.

L’harmonium s’apparente à l’orgue du fait que c’est un instrument à clavier avec soufflerie, muni de différents registres. Sa principale spécificité  est l’utilisation d’anches libres.

Anche libre 

Les tuyaux de l’orgue sont remplacés par des anches libres : L’anche libre, contrairement à l’anche de l’orgue à tuyaux, peut vibrer de part et d’autre de son axe avec une amplitude variable, permettant ainsi une expressivité, du piano au forte. C’est le type d’anche que l’on trouve également dans l’harmonica et l’accordéon.

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Anche libre

La hauteur du son dépend essentiellement de la longueur de la lame, la rondeur du son dépendant de sa largeur.

 

Soufflerie

La réserve d’air de la soufflerie est alimentée par une pompe à pied. Un mode « expression » permet d’alimenter directement les tuyaux par la pompe à pied sans passer par la réserve d’air, permettant ainsi d’utiliser l’expressivité des anches libres (c'est-à-dire de jouer plus ou moins fort en fonction de la production d’air au pied).

 

Jeux et Registres

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Un sommier équipé de ses jeux d’anches

En jouant sur les 2 paramètres longueur et largeur de la lame des anches, on peut définir différentes sonorités et donc différents jeux.

Un jeu est un ensemble d’anches associées à toutes les notes du clavier.

En fait le clavier est généralement séparé en 2 parties, « basses » et « dessus ».  Dans l’harmonium traditionnel, à chacune de ces parties sont associés 4 demi-jeux, plus  un demi-jeu dans le dessus appelé « Voix céleste ».

Les jeux d’anches sont alimentés séparément en air par l’intermédiaire de soupapes commandées par des tirettes appelées registres. Un registre peut ainsi alimenter un jeu d'anches ou une combinaison de jeux d’anches, multipliant les possibilités de sonorités de l’instrument.

L’harmonium a été produit en grande quantité au 19>e siècle, particulièrement pour équiper les églises qui n’avaient pas les moyens de s’offrir un orgue.

Mais des compositeurs du 19e siècle tels que Berlioz, Bizet, Dvorak ou César Franck ont aussi écrit des œuvres pour harmonium. On le trouvera également intégré dans l’orchestre au 20e siècle chez Honegger dans « Le roi David », chez Richard Strauss dans « Ariane à Naxos », chez Tchaïkovski dans la symphonie « Manfred » ou chez Gustav Mahler dans la 8e symphonie.

Au milieu du 20e siècle, l’harmonium tend à tomber en désuétude, pour être remplacé par les orgues électroniques.

 

En savoir plus ici : Qu’est ce qu’un harmonium ?



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