Le post-romantisme, situé à la fin du 19e siècle et au
début du 20e siècle, désigne de nombreux compositeurs très
différents les uns des autres qui poussent à l’extrême les caractères du
romantisme tout en affirmant leur identité nationale. C’est ainsi que naissent
les « écoles nationales », souvent représentées par un musicien ou un
groupe de musiciens recherchant ses racines et s’inspirant du folklore de son
pays.
Ces compositeurs continuent de développer les genres du poème
symphonique, de l'opéra, du concerto et de la symphonie tout en s'inspirant des
musiques et des histoires populaires de leur époque.
Le post-romantisme en France
En France, la deuxième moitié du 19e siècle voit
l’apparition de 2 courants musicaux principaux :
- Un courant post-wagnérien représenté par César Franck et ses
élèves Vincent d’Indy, Ernest Chausson, Henri Duparc, ainsi que par Emmanuel
Chabrier.
- Un courant plus classique et plus académique, mais aussi plus
typiquement français, représenté par Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré,
Edouard Lalo, Georges Bizet, Léo Delibes, Paul Dukas.
César Franck (1822-1890)
César Franck est né le 10 décembre 1822 à Liège.
Il entre au conservatoire de Liège en 1830 où il obtient les
premiers prix de solfège et de piano.
Après avoir été pianiste accompagnateur à l’Institut musical
d’Orléans, puis organiste dans les églises Notre-Dame-de-Lorette et
Saint-Jean-du-Marais, il est nommé en 1858 organiste à l'église
Sainte-Clotilde de Paris où il tient jusqu'à sa mort le nouvel instrument de Cavaillé-Coll
dont il va devenir à la fois l'ami et le faire-valoir.
En 1872 il obtient le poste de professeur d’orgue au Conservatoire
de Paris où il réunit ses élèves dans la célèbre « bande à Franck »,
dont font partie Vincent d’Indy, Henri Duparc, Ernest Chausson.
A la mort de César Franck, en 1890, il lui succède à la tête de la
Société Nationale de Musique (SNM), puis fonde en 1894, avec Charles Bordes et
A. Guilmant, la Schola Cantorum qu’il dirigera seul à partir de 1896 et
transformera en une école de réputation internationale.
La carrière musicale de Duparc fut très courte car dès 1885, à 38
ans, une mystérieuse maladie nerveuse le priva de son activité créatrice. Son
œuvre est donc courte mais de grande qualité
L’essentiel de son œuvre comprend le poème symphonique « Lénore »,
et surtout 17
mélodies pour chant et piano, dont la plupart orchestrées par lui-même, qui
lui valent a renommée et ont beaucoup influencé Fauré et
Debussy.
Camille SAINT-SAËNS et la tradition française.
Face au courant post-wagnérien représenté essentiellement par
César Franck et ses élèves, un courant plus classique et plus typiquement
français est représenté par Camille Saint-Saëns et son élève Gabriel Fauré,
ainsi que Georges Bizet, Edouard Lalo, Léo Delibes et Paul Dukas.
Camille Saint-Saëns(1835-1924)
Camille Saint-Saëns nait à Paris en 1835.
En 1848, il entre au conservatoire de Paris, où il étudie
l’orgue et la composition jusqu’en 1851.
Il est organiste à l’église Saint-Merri de 1853 à 1858, puis à
la Madeleine de 1858 à 1877.
En 1861, il devient professeur de piano à l’école Niedermeyer où
il a pour élèves Gabriel Fauré et André Messager sur lesquels il exerce une
forte influence.
En 1881, il est élu à l’Académie des Beaux-arts.
En 1915, il fait une tournée triomphale aux Etats-Unis.
Saint-Saëns fut un pianiste et un organiste renommé.
Il contribua, avec Berlioz et Liszt, à la création du poème
symphonique.
En 1908, Saint-Saëns compose la première musique de film : L’Assassinat du duc de Guise,
film d'André Calmettes et de Charles Le Bargy.
Extraits musicaux :
avec orgue.
Extraits de « Samson et Dalila » :
Extraits du « Carnaval des animaux » :
Gabriel Fauré(1845-1924)
Gabriel Fauré nait à Pamiers (Ariège) en 1845.
En 1896, il succède à Massenet comme professeur de composition
au Conservatoire de Paris, dont il devient le directeur de 1905 à 1920. Il y
a pour élèves, entre autres, Maurice Ravel, Florent Schmitt et Charles
Kœchlin.
L’œuvre de Gabriel Fauré est surtout de la musique pour
piano telle que la
pour chant et piano et de la musique
de chambre, mais il ne faut pas pour autant négliger ses rares œuvres
orchestrales telles que son très émouvant « Requiem », ou
ses suites pour orchestre
et « Masques et bergamasques ».
Issu d’une famille d’origine espagnole, Edouard Lalo nait à Lille
en 1823.
Excellent violoniste, il se consacre d’abord à la musique de
chambre avec laquelle il n’obtient pas de succès. Il compose ensuite, avec plus
de bonheur, des œuvres pour violon et orchestre à l’intention de Pablo de
Sarasate, violoniste et compositeur espagnol.
Léo Delibes est né à St Germain-du-Val (Sarthe) en 1836.
Après avoir collaboré avec Minkus à la composition d’un premier
ballet « La source » en 1866, il connait un triomphe en 1870 avec son
ballet « Coppélia » basé sur le conte d’Hoffmann qui raconte
l’histoire du Dr Coppelius et de sa poupée Coppélia.
Ses plus belles œuvres sont son opéra « Lakmé » ainsi que ses ballets « Coppélia », ou « la Fille aux yeux d'émail », et
« Sylvia », ou « la Nymphe de Diane ».
Extraits musicaux :
Extraits de Lakmé :
Emmanuel Chabrier(1841-1894)
Emmanuel Chabrier est né à Ambert (Auvergne) en 1841.
Ses compositions pour piano, telles que ses « Pièces
pittoresques », impressionnistes avant l’heure, eurent une certaine
influence sur les compositeurs français de la génération suivante, tels que
Debussy, Ravel et Poulenc.
Nous avons déjà rencontré Bizet dans le chapitre consacré à l’opéra
romantique, avec ses opéras « les pêcheurs de perles » (1863), « La
jolie fille de Perth » (1867), « Djamileh » (1872) et surtout sa sulfureuse « Carmen »
qui est encore l’un des opéras les plus joués dans le monde.
Mais Bizet a aussi écrit d’autres chefs-d’œuvre que des
opéras :
Paul Dukas occupe une place spéciale dans la musique
française : En effet son œuvre se situe, selon le critique Paul Landormy, « entre
le romantisme de Vincent d’Indy et l’impressionnisme de Claude Debussy »,
c’est à dire entre le 19e et le 20e siècle.
Après la guerre de 1870, Wagner devient le chef de file de toute
une génération de musiciens allemands et autrichiens, avec lesquels les formes
musicales deviennent gigantesques, dans la structure comme dans les moyens
orchestraux. Ainsi en est-il d’Anton Bruckner (1824-1896), qui compose des
symphonies monumentales, et son disciple Gustav Mahler (1860-1911), auteur de
symphonies romantiques aux architectures sonores gigantesques.
Parmi les émules de Wagner, on trouve également Hugo Wolf
(1860-1903) essentiellement auteur de Lieder, et Richard Strauss (1864-1948).
Anton Bruckner(1824-1896)
Anton Bruckner est né le 4 septembre 1824, près de Linz en
Autriche.
Bruckner développe le genre de la symphonie comme une œuvre
monumentale, genre repris tout de suite après lui par Gustav Mahler. Il avait
Beethoven pour principale référence, mais il était aussi un grand admirateur
de Wagner en hommage à qui il écrivit l’adagio de sa 7e symphonie.
Ses œuvres les plus célèbres sont la « Symphonie
n°4 » dite « Romantique », les Symphonies n°7, n°8, n°9
(inachevée), ainsi que son « Te
Deum ».
Gustav Mahler(1860-1911)
Chef d'orchestre au prestige international, Gustav Mahler fut un
compositeur qui, tout comme Bruckner, eut à souffrir de l'incompréhension et
même de l'hostilité de ses contemporains.
Gustav Mahler est né le 7 juillet 1860 à Kalisté, en Empire
d’Autriche (maintenant en république tchèque).
Dès l’âge de 20 ans, il commence une brillante carrière de chef
d’orchestre et de directeur musical dans différents théâtres d’Europe
centrale.
Sa nomination en 1897 de directeur musical de l’opéra de Vienne
constitue l’apogée de sa carrière.
En 1910, il triomphe lors de la création à Munich de sa Symphonie
n°8. Cette symphonie, sous-titrée « Symphonie des mille »,
mettait en jeu 1000 exécutants : 150 instrumentistes à l'orchestre et
850 choristes.
L’œuvre de Gustav Mahler hérite de la tradition classique et
romantique mais est aussi marquée par les symphonies de Bruckner qui le précède
et surtout l’influence de Wagner.
Il se consacra presque exclusivement au lied et à la symphonie.
Ses thèmes s’inspirent beaucoup de la chanson populaire, comme on
peut en juger par son utilisation de la chanson « Frère Jacques » en
marche funèbre dans le 3e
mouvement de sa 1ère
symphonie.
Gustav Mahler est aussi devenu célèbre auprès du grand public
grâce à son adagietto
de la 5e
symphonie utilisée par Luchino Visconti dans son film « Mort à
Venise ».
Ses autres symphonies les plus prisées sont la Symphonie
n°2 dite « Résurrection » et la Symphonie
n°6 dite « Tragique ».
Extraits musicaux :
Richard Strauss(1864-1949)
Richard Strauss est né en 1864 à Munich, où son père était
premier cor au Théâtre de la cour de Munich.
Bien que sa vie déborde largement sur le 20e siècle,
Richard Strauss reste lié au 19e siècle, comme héritier des
grandes orchestrations de Berlioz et de Liszt dont il développe le genre du
poème symphonique, et du romantisme wagnérien dont il reprend le principe des
leitmotivs.
Il s’illustre surtout dans la composition d’opéras, de poèmes
symphoniques et de Lieder.
En 1905, il triomphe avec « Salomé »,
opéra en un acte d’après une pièce d’Oscar Wilde, qui fit scandale lors de la
première représentation à cause du thème de l’inceste traité dans cette pièce.
On y voit Salomé effectuer une danse-striptease (la Danse
des 7 voiles) devant son beau-père afin d’obtenir la tête de Saint
Jean-Baptiste.
En 1909, il aborde un autre thème qui choque le public, celui du
matricide dans « Elektra ».
Parmi ses dernières œuvres, on distingue « Les
métamorphoses » pour 23 cordes solistes, et surtout ses « 4
derniers Lieder» pour soprano et orchestre, écrits quelques mois
avant sa mort, et qui constituent son testament musical.
Extraits musicaux :
Le post-romantisme en Russie
L’orientation nationale de la musique russe apparait avec le
groupe des cinq suivi par Tchaïkovski, puis Glazounov et Rachmaninov qui s’inspirent
de l’identité nationale tout en continuant la tradition romantique.
Scriabine, étranger aux instances de la musique nationale russe,
poursuit l’œuvre de Chopin et de Liszt en y ajoutant une dimension
philosophique et mystique.
Le Groupe des cinq a été fondé par Mili Balakirev qui a réuni
autour de lui Nikolaï Rimski-Korsakov, Alexandre Borodine, Modeste Moussorgski
et César Cui.
Ils voulaient créer une musique nationale russe en optant pour les
genres les plus expressifs : l'opéra, le ballet, et la musique symphonique. Mais
le groupe des cinq est surtout connu pour ses 3 grands compositeurs que sont
Borodine, Moussorgski et Rimski-Korsakov.
Borodine(1833-1887)
Borodine est surtout connu pour son opéra inachevé « Le
prince Igor », commencé en 1869 et terminé après sa mort en 1890
par Glazounov et Rimski-Korsakov. Les « Danses
polovtsiennes » qui en font partie est l’une de ses œuvres les
plus jouées, ainsi que son poème symphonique « Dans
les steppes de l’Asie centrale », composé pour célébrer les 25
ans de règne d’Alexandre III, et dédié à Liszt.
Ses autres principales œuvres sont ses symphonies
n°1 et n°2 « épique » et le quatuor
no 2 en ré majeur.
Extraits musicaux :
Moussorgski(1839-1881)
Modeste Moussorgski est né le 21 mars 1839 à Karevo.
Après la mort de son ami peintre Viktor Hartmann en 1873, et une
exposition qui lui est consacrée l’année suivante, Moussorgski compose les « Tableaux
d’une exposition », suite pour piano illustrant 10
tableaux du peintre. Cette œuvre, d’abord arrangée par Rimski-Korsakov, sera orchestrée
par Ravel en 1922.
Sous l’influence de Rimski-Korsakov, il compose en 1867 « Une
nuit sur le mont chauve », que l’on trouve dans 2 versions : La version
originale, plus slave et plus authentique et une version
révisée par Rimski-Korsakov.
Son chef-d’œuvre, l’opéra « Boris
Godounov », d’abord écrit en 1869 est réécrit en 1872, la première
version ayant déplu à la critique d’alors. L’orchestration en sera reprise par 2
fois par Rimski-Korsakov après la mort de Moussorgski. Les versions des deux
compositeurs coexistent de nos jours.
Moussorgski laisse plusieurs opéras inachevés dont « Salammbô »
et deux autres opéras qui seront achevés par d’autres : « La
Khovanchtchina », terminé par Rimski-Korsakov, puis dans une autre
version par Chostakovitch en 1960, et « La Foire de Sorotchinsky »,
terminé par Tcherepnine.
Moussorgski a inspiré de nombreux compositeurs du 20e siècle,
et en particulier Debussy.
Extraits musicaux :
Rimski-Korsakov(1844-1908)
Nikolaï Rimski-Korsakov est né le 18 mars 1844 à Tikhvine
(empire russe).
Professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg à partir de
1871, il a pour élèves Glazounov, Prokofiev et Stravinski.
Nikolaï Rimski-Korsakov, très inspiré par Berlioz, fut un grand
orchestrateur. Il est l’auteur de deux traités d’orchestration dont le second
fut achevé après sa mort par son beau-fils en 1912.
Il reste le membre le plus influent et le plus connu du groupe
des cinq dont il orchestra plusieurs œuvres d'autres membres après leur mort.
Il influença également la musique orchestrale de Ravel, Debussy,
Dukas, et Respighi, ainsi que les premiers ballets de Stravinski.
Rimski-Korsakov a également écrit 3 symphonies et un concerto pour
piano.
Extraits musicaux :
Tchaïkovski(1840 -1893)
Piotr Ilitch Tchaïkovski est né le 7 mai 1840 à Votkinsk en
Russie.
En 1874, il compose son « Concerto
pour piano n° 1», qu’il dédicace à Nikolaï Rubinstein, qui
déclarera cette pièce « si mauvaise qu’elle lui donne la nausée ! ».
Tchaïkovski supprima alors la dédicace et l’envoya à Hans von Bülow qui
en fit un triomphe. Nikolaï Rubinstein présenta plus tard ses excuses et mit
le concerto à son répertoire.
En 1877, la création du « Lac
des cygnes » est un échec. Il faudra attendre la reprise
de la chorégraphie par Marius Petipa 18 ans plus tard pour que ce ballet
trouve le succès qu’il mérite. Le Lac des Cygnes est aujourd’hui le ballet le
plus joué au monde, même plus d’un siècle après sa création !
Marius Petipa, lui commandera ensuite deux nouveaux ballets :
« La
Belle au Bois Dormant » d’après le conte de Charles Perrault, et « Casse-noisette »
d'après un conte d'Hoffmann.
C’est après avoir entendu la Symphonie espagnole d’Édouard Lalo en mars
1878, qu’il décide de composer l’une de ses œuvres les plus célèbres, son Concerto
pour violon.
Tchaïkovski est considéré comme le plus grand symphoniste russe de
sa génération. Toutes ses œuvres lyriques s'inspirent de l'identité nationale.
Il concilie sensibilité russe et écriture romantique occidentale.
Sergueï Rachmaninov est né le 1er avril 1873 à à
Semionovo, près de Novgorod.
Encouragé par Tchaïkovski, il commence sa carrière de
compositeur en 1892.
En 1897, l’échec de sa première symphonie le plonge dans une
dépression qui va durer 3 à 4 ans, jusqu’à ce que, après avoir suivi un
traitement de psychothérapie, il compose en 1901 son 2e concerto
pour piano, qui reste son œuvre la plus populaire.
En 1917, la Révolution russe décide Rachmaninov à quitter
définitivement la Russie.
L’œuvre de Rachmaninov, influencée par Tchaïkovski, reste attachée
à la tradition romantique, faisant de lui le dernier compositeur romantique du
20e siècle.
Elle n’est pas seulement consacrée au piano avec 4 concertos, 2
sonates, des préludes et autres pièces, mais comprend également 3 symphonies,
des poèmes symphoniques, des œuvres religieuses et de la musique de chambre.
C’est en 1848, alors que le pays se révolte contre la domination
autrichienne et revendique son indépendance, qu’une école de musique tchèque
est fondée par Bedrich Smetana. Il sera suivi par Antonin Dvořák, puis par
Janacek, qui perpétueront la tradition slave.
Bedrich Smetana(1824-1884)
Bedrich Smetana est né le 2 mars 1824 à Litomyšl (République
tchèque).
Il adhère aux idées révolutionnaires de 1848 et fonde à Prague,
avec l’aide de Liszt et de Clara Schumann, une école de musique où la langue
tchèque est obligatoire (par opposition à la langue allemandeofficielle
imposée).
En 1866, il obtient un vif succès lors de la création de « La
Fiancée vendue » (Prodana nevesta) opéra-comique en trois
actes, véritable hymne national de Bohème, dont voici un extrait :
En 1874, il devient totalement sourd, mais compose néanmoins « Ma
Patrie » (Má Vlast), cycle
de 6 poèmes symphoniques dont fait partie la célèbre
Antonin Dvořák(1841-1904)
Antonin Dvořák est né le 8 septembre 1841 à
Nelahozeves près de Prague.
En 1878, il publie les
pour piano à quatre mains, dont les versions orchestrales rendront
Dvořák mondialement célèbre.
En 1892, il est invité aux Etats-Unis où il dirige pendant 3 ans
le conservatoire de New-York.
A l’occasion de plusieurs voyages, il découvre la musique des
indiens et des noirs d’Amérique, dont on retrouve les échos, mêlée à des
motifs typiquement slaves, dans sa célèbre
ainsi que dans son « Quatuor
américain ».
C’est en Amérique également qu’il commence la composition de son
qu’il créera à
Londres en 1896.
Dvořák a composé dans tous les genres sauf le ballet :
Musique pour piano, musique de chambre, concertos, poèmes symphoniques,
symphonies, musique religieuse et opéras.
Le nationalisme scandinave est moins fortement marqué que le
nationalisme russe. Mais, si le danois Nielsen et le suédois Berwald restent
très proches des compositeurs allemands, le norvégien Grieg et le finlandais
Sibelius s’inspirent tous deux de la musique populaire de leur pays et
participent activement au développement d’une culture spécifiquement
scandinave.
Norvège : Edvard Grieg (1843-1907)
Edvard Grieg est né le 15 juin 1843, à Bergen (Norvège).
Edvard Grieg est la personnalité la plus significative du
post-romantisme scandinave. Bien que de formation allemande, sa musique est
emplie de l’esprit national et intègre pleinement le folklore nordique
En 1866, il s’installe à Christiania (aujourd’hui Oslo) et y
fonde l’Académie norvégienne de musique. C’est là qu’il compose en 1868 son
célèbre
En 1874, c’est le début de sa collaboration avec le dramaturge
norvégien Henrik Ibsen, d’où naîtra en 1876, la musique de scène de
dont le
caractère impressionniste inspirera plus tard Debussy et Ravel.
Outre « Peer
Gynt » et le « Concerto
pour piano », l’œuvre de Grieg comprend surtout des pièces
pour piano et des Lieder, ainsi que quelques œuvres de musique de chambre.
Finlande :Jean Sibelius (1865-1957)
Lorsque nait Sibelius en 1865, la Finlande est un duché gouverné
par la Russie. Ce n’est qu’après la Révolution russe de 1917 que le pays
obtiendra son indépendance.
La musique de Sibelius et le « Kalevala », contribuent
à l’affirmation d’une culture spécifiquement finnoise. Le Kalevala, épopée
issue de la mythologie finnoise, est à la source de plusieurs de ses œuvres,
dont « Kullervo ».
Le poème symphonique « Finlandia »,
symbole de la résistance contre l’occupation russe, sera même considéré par
les Finlandais comme leur second hymne national.
Carl Nielsen est né le 9 juin 1865 près d’Odense, sur l'île de
Fionie au Danemark.
Nielsen se considérait comme un classique, héritier de Johannes
Brahms. Contrairement à Grieg et à Sibelius, sa musique n’est pas à l’écoute
de la nature, ni influencée par le folklore de son pays. C’est néanmoins un
compositeur nationaliste, qui a œuvré au développement du chant choral de son
pays en écrivant de nombreuses œuvres vocales en danois.
Son œuvre comprend 3 opéras, 6 symphonies, 3 concertos pour
violon, pour flûte et pour clarinette, des poèmes symphoniques, de la musique
chorale, de la musique pour piano et pour orgue et de la musique de chambre.
Suède : Franz Berwald (1796-1868)
Franz Berwald est né le 23 juillet 1796 et mort le 3 avril 1868 à
Stockholm.
Compositeur romantique, précurseur de l’école scandinave, il est
l’auteur de 4 symphonies dont la symphonie
n° 1 « sérieuse » et la symphonie
n° 3 « singulière », de concertos dont un pour
violon et un pour
piano, de poèmes symphoniques, de 2 opéras, et de musique de chambre.
La Grande Bretagne
Edward Elgar(1857-1934)
Contrairement à beaucoup de ses contemporains, Elgar ne s’inspire
pas du folklore populaire mais est plutôt influencé par les compositeurs
allemands et français tels que Brahms et Wagner, Berlioz, Saint-Saëns et
Delibes.
Sir Edward Elgar est né le 2 Juin 1857 dans le petit village de
Broadheath près de Worcester dans le centre de l'Angleterre.
En 1901, il compose le premier « Pomp and Circumstance »
(il y en aura 5) qui deviendra en 1902, avec les paroles d’Arthur
Christopher Benson,
(Terre d'Espoir et de Gloire), considéré par les anglais comme un 2e hymne
national.
En 1908, sa première symphonie est jouée plus de cent fois dans
le monde dès sa première année.
De même que Verdi déchaine les passions à Rome avec Va
pensiero de Nabucco, Elgar déchaine les passions à Londres avec « Land of hope and glory » (par
le BBC Symphony Orchestra aux BBC Proms de 2014).
Dans les années qui suivent la guerre de 1914-18, il compose une
musique plus sombre et plus profonde que ses œuvres antérieures, dont trois
œuvres de Musique de Chambre et le
En 1926, il est le premier compositeur à enregistrer ses propres
œuvres à l’aide du microphone qui vient tout juste d’être inventé.
Fritz Theodor Albert Delius est né le 29 janvier 1862 à Bradford
en Angleterre, d’une famille d’origine allemande.
Frederick Delius excelle dans les évocations de la nature, en
particulier dans ses poèmes symphoniques influencés par Grieg mais où l’on
trouve aussi une touche de Debussy.
Sa musique, synthèse de la musique allemande, française et noire
américaine, est en fait typiquement britannique.
L’Espagne
Pendant longtemps, l’Espagne a subi l’influence de la musique
française et italienne.
A la fin du 19e siècle, les zarzuelas,
genre d’opérettes typiquement espagnoles proposées par de nombreux compositeurs
ont un grand succès auprès du public, mais ce sont Francisco Tárrega, Isaac
Albéniz et Enrique Granados qui seront les meilleurs représentants
d'un nationalisme musical fondé sur la musique populaire et qui donneront leurs
lettres de noblesse à la musique moderne espagnole.
Ils seront suivis par Manuel de Falla (1876-1946), Joaquín
Turina (1882-1949) et Joaquin Rodrigo (1901-1999) que nous
retrouverons plus tard dans le cadre de la musique du 20e siècle.
Francisco Tárrega (1852-1909)
Francisco Tárrega est né le 21 novembre 1852 à Castellón de la
Plana, près de Valence.
Francisco Tárrega est considéré comme le père de la guitare
classique moderne.
Il élargit considérablement le répertoire de la guitare en
transcrivant de nombreuses pièces classiques ainsi que des pièces de
compositeurs espagnols, mais aussi en composant des œuvres originales.
Isaac Albéniz est né le 29 mai 1860 à Camprodon, en Catalogne
espagnole.
Les œuvres pour piano, dont son chef-d’œuvre « Iberia »,
de par leur sonorité et leur expressivité, ont fait comparer Albéniz à Liszt
et à Chopin. Ses œuvres ont inspiré de nombreux autres compositeurs dont
Granados et De Falla, et ont fait l’admiration de Debussy et de Ravel.
Enrique Granados est né le 27 juillet 1867 à Lérida en Espagne.
La musique de Granados, d’abord largement inspirée de celle des
compositeurs romantiques tels que Grieg, Schumann, Liszt et Chopin, est
fortement imprégnée des mélodies, rythmes et harmonies de la musique
populaire espagnole.
L’œuvre de Granados, essentiellement écrite pour le piano, est
aussi très prisée des guitaristes, car elle a fait l’objet de nombreuses
transcriptions pour la guitare.
Ses pièces pour piano, parmi lesquelles les 12 « Danzas
españolas», les « Escenas
romanticas », et surtout les « Goyescas »
d'après des peintures de Goya exposées au Prado, lui assurent la célébrité.
Extraits musicaux :
(Andaluza)
(Danza triste)
El fandango de Candil
La maja y el ruiseñor
~
Autre compositeur espagnol post-romantique :
Pablo Martin de Sarasate (1844-1908)
Violoniste virtuose, il devint si célèbre que Henryk Wieniawski
lui dédia son « Concerto pour violon et orchestre n°2 », Edouard Lalo
sa « symphonie espagnole », Camille Saint-Saëns son « Introduction
et Rondo Capriccioso », ses concertos pour violon n°1 et 3 et sa « Havanaise »,
et Max Bruch sa « Fantaisie écossaise ».
Compositeur, il écrit principalement des morceaux brillants
destinés à mettre en valeur la virtuosité de l’interprète.