Le post-romantisme en France
Sommaire de ce chapitre
Introduction
La deuxième moitié du 19e
siècle voit l’apparition de 2 courants musicaux principaux :
- Un courant post-wagnérien représenté par César Franck et ses
élèves Vincent d’Indy, Ernest Chausson, Henri Duparc, ainsi que par Emmanuel
Chabrier et Albéric Magnard.
- Un courant plus classique et plus académique, mais aussi plus
typiquement français, représenté par Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, Edouard
Lalo, Georges Bizet, Léo Delibes, Paul Dukas.
César FRANCK et ses élèves
Le courant post-wagnérien en France est
essentiellement représenté par César Franck et ses disciples, dont les
principaux, que l’on a surnommé la « bande à Franck » sont Henri
Duparc, Ernest Chausson, Vincent d’Indy ainsi que Gabriel Pierné, Charles
Tournemire, et Louis Vierne.
Emmanuel Chabrier : « Je trouve horrible tout
ce qui me vient sous la plume ! Je prends le parti de me taire…Wagner m’a tué. »
Ernest Chausson : « Il faut nous déwagnériser ».
César Franck (1822-1890)
César Franck est né le 10 décembre
1822 à Liège. Il entre au conservatoire de Liège en 1830 où il obtient les
premiers prix de solfège et de piano. Son talent est très vite exploité par
son père qui, très tôt, organise des concerts dans différentes villes belges.
En 1835, sa famille s’installe à Paris où il étudie avec
Antoine Reicha, ancien professeur de Berlioz, Liszt et Gounod.
Les formalités de naturalisation française
diligentées par son père lui permettent d’entrer au conservatoire en 1837, où
il remporte le premier prix de piano en 1838.
En 1842 son père le retire du
conservatoire pour qu'il se consacre pleinement à une carrière de virtuose.
Malgré l’opposition de son père, avec
lequel il coupe alors ses relations, il épouse en 1848 Félicité Saillot
Desmousseaux, fille d'acteurs à la Comédie française.
César Franck à l'orgue
de Sainte-Clotilde
|
Après avoir été pianiste
accompagnateur à l’Institut musical d’Orléans, puis organiste dans les églises
Notre-Dame-de-Lorette et Saint-Jean-du-Marais, il est nommé en 1858 organiste à
l'église Sainte-Clotilde où il tient jusqu'à sa mort le nouvel instrument de Cavaillé-Coll,
Cavaillé-Coll dont il va devenir à la fois l'ami et le faire-valoir.
En 1872 il obtient le poste de
professeur d’orgue au Conservatoire de
Paris où il réunit ses élèves dans la célèbre « bande à Franck », dont font
partie Vincent d’Indy, Henri Duparc, Ernest Chausson.
Il va dès lors poursuivre
parallèlement une triple carrière : de professeur (au Conservatoire), d'organiste
(à Sainte-Clotilde) et de compositeur.
Il se révèle en 1879 avec deux œuvres
maîtresses : « Les béatitudes », oratorio en 8 parties, et le
« Quintette pour piano et cordes », peut-être inspiré par sa
passion pour Augusta Holmès, une élève de sa classe de composition.
Ces œuvres seront suivies par sa
en 1886, sa
en 1888
et son Quatuor pour cordes en 1889.
En 1886, il prend la présidence de la Société
Nationale de Musique.
La Société Nationale de Musique (SNM)
La SNM a été
créée le 25 février 1871 par Romain Bussine et Camille Saint-Saëns, afin de
promouvoir la musique française. César Franck, Gabriel Fauré, Henri Duparc en étaient
également membres fondateurs. La SNM s’opposait à la propension du milieu
musical français à favoriser la musique d’opéra d’une part, et la musique
instrumentale germanique d’autre part.
En 1886, une
crise vit s’affronter Camille Saint-Saëns et César Franck à propos d’un projet
prévoyant d'inclure des œuvres étrangères ainsi que des œuvres de « compositeurs
français morts ou vivants » qui ne faisaient pas partie de la SNM. Cette crise
se termina par l’élection de César Franck à la présidence, au détriment de
Camille Saint-Saëns, contraint de démissionner.
Après la mort de
César Franck en 1890, c’est Vincent d’Indy qui obtint la présidence de la SNM.
En 1909, Maurice Ravel, membre de la SNM, quitta celle-ci et fonda une nouvelle société appelée Société musicale indépendante.
La compétition entre les deux sociétés entraîna une réduction de l’activité de la SNM jusqu’aux années 1930, où l’apport de nouveaux membres tel Olivier Messiaen lui apporta un nouveau souffle.
César Franck meurt à Paris le 8 novembre 1890.
Les plus belles œuvres de César Franck
La musique de César Franck est
caractérisée par la forme cyclique (qui rappelle le leitmotiv wagnérien) et un
chromatisme intensif.
L’orgue Symphonique
Sur Amazon
|
Toute la carrière de compositeur de César Franck s'est déroulée
autour de l'orgue
Cavaillé-Coll de Sainte-Clotilde qu’il tint de 1859 jusqu'à sa mort. Son
influence a été prépondérante dans le domaine de l'orgue dont il a renouvelé
l'esthétique tout en se révélant un précurseur de la symphonie pour orgue.
|
Orgue Cavaillé-Coll de la basilique Sainte-Clotilde - Paris.
|
Les pièces
majeures pour orgue, au nombre de douze, ont été écrites entre 1860 et 1890
Six pièces pour
grand orgue (1860-1862) :
FWV 28 - Fantaisie
en do majeur (1860)
FWV 29 - Grande
Pièce Symphonique en fa dièse m (1862)
FWV 30 - Prélude,
Fugue et Variation en si (1862)
FWV 31 - Pastorale
en mi majeur (1863)
FWV 32 - Prière
en do dièse mineur (1860)
FWV 33 - Final
en si bémol majeur (1862)
|
Trois pièces pour grand orgue (1878) :
FWV 35 – Fantaisie
en la majeur
FWV 36 – Cantabile
en si majeur
FWV 37 – Pièce
Héroïque en si mineur
|
Trois chorals pour grand orgue (1890) :
FWV 38 – Choral
no 1 en mi majeur
FWV 39 – Choral
no 2 en si mineur
FWV 40 – Choral
no 3 en la mineur
|
Pour en savoir plus sur César Franck : une Biographie sur
Larousse
Le catalogue complet de ses œuvres ici : Catalogue César
Franck
Vincent d’Indy (1851-1931)
Vincent d’Indy est né le 27 mars 1851
à Paris.
Ce n’est qu’en 1874, à 23 ans, après
des études juridiques imposées par son père, qu’il réussit à s’inscrire à la
classe d’orgue de César Franck, où il étudia également la composition.
Wagnérien convaincu, il se rendit
plusieurs fois à Bayreuth de 1876 à 1894, où il rencontra Wagner, Liszt,
Brahms et Bruckner. Il souhaitait parvenir, comme Wagner, à l’Art total :
musique, théâtre, poésie en une fusion parfaite.
A la mort de César Franck, en 1890, il
lui succède à la tête de la Société Nationale de Musique
(SNM), puis fonde en 1894, avec Charles Bordes et Alexandre Guilmant, la Schola
Cantorum qu’il dirigera seul à partir de 1896 et transformera en une école
de réputation internationale.
Vincent d’Indy (debout à droite) et Emmanuel Chabrier (au piano) (par Henri Latour, 1885)
|
Vincent d’Indy a composé plusieurs
opéras dont « Le chant de la cloche » (1883), « Fervaal »
(1895) « L’étranger » (1901), « La Légende de Saint-Christophe »
(1920), ainsi que de nombreuses œuvres vocales, de la musique de chambre et
des œuvres concertantes, dont sa célèbre
(1886) appelée aussi « Symphonie cévenole », pour
piano et orchestre.
Vincent d’Indy est aussi l’auteur
d’un « Cours
de composition musicale » (1897-1907) qui reste une référence dans
le domaine de la culture et de la technique musicale.
On compte parmi les élèves de Vincent
d’Indy de célèbres compositeurs que nous retrouverons au 20e
siècle, tels qu’Albert Roussel, Erik Satie, Arthur Honegger, Georges Auric,
etc.
Vincent d’Indy meurt à Paris le 2
décembre 1931.
Quelques œuvres de Vincent d’Indy
|
Sur Amazon
|
On trouvera une biographie plus
complète sur Encyclopédie
Larousse
et le catalogue de ses œuvres sur universfranckiste
Ernest Chausson (1855-1899)
Ernest Chausson est né à Paris le 20
janvier 1855.
Après des études d’avocat, il
s’inscrit en 1879 à la classe de composition du Conservatoire de Massenet,
puis devient élève de César Franck jusqu’en 1883.
A partir de 1886, il devient
secrétaire de la Société Nationale de Musique, poste qu’il
conservera pendant 10 ans.
Passionné par les arts, il fréquente
les plus grandes personnalités du monde de la peinture, de la littérature et
de la musique dont Fauré, Duparc ou les jeunes Satie et Debussy.
Influencé par Wagner, Ernest Chausson
est allé, comme beaucoup d’autres, l’entendre à Bayreuth à plusieurs reprises, dès
1879. Conscient de cette influence, qui apparait nettement dans son opéra
« le roi Arthus » dont il écrivit la musique et le livret, il aimait
à répéter « Il faut nous déwagnériser ». Néanmoins, son œuvre reste
nettement française, et ses harmonies et ses modulations subtiles le font
situer par certains entre Franck et Debussy.
Ernest Chausson meurt à 44 ans, le 10
juin 1899 près de Mantes-la-Jolie, à la suite d’un accident de bicyclette.
Les plus belles œuvres d’Ernest Chausson
Claude Debussy, qui appréciait beaucoup la musique de Chausson,
disait de certaines de ses œuvres qu’elles étaient « à faire pleurer
les pierres ».
|
Sur Amazon
|
On trouvera une biographie plus complète ici : Encyclopédie Larousse,
et le catalogue de ses œuvres sur universfranckiste.
Henri Duparc (1848-1933)
Henri Duparc est né à Paris le 21 janvier
1848 et mort à Mont de Marsan le 12 février 1933.
Il étudie le piano et la composition
avec César Franck.
La carrière musicale de Duparc fut très
courte car dès 1885, à 38 ans, une mystérieuse maladie nerveuse le priva
de son activité créatrice. Son œuvre est donc courte mais de grande qualité, d’autant plus qu’il en
détruisit une grande partie car il était très
exigeant avec lui-même. On y trouve quelques pages pour piano, deux courtes
œuvres symphoniques dont le poème symphonique « Lénore » (1875), et
surtout 17 mélodies pour chant et piano, dont la plupart orchestrées par
lui-même, qui lui valent essentiellement sa renommée et
ont beaucoup influencé Fauré et Debussy.
En 1871, il est l’un des fondateurs
avec Saint-Saëns, de la Société Nationale de Musique, et en
1878, il fonde, avec Vincent d’Indy, les Concerts de Musique Moderne
dont le but est de promouvoir les compositeurs contemporains.
Après 1885, il cesse de composer et
passe le reste de sa vie dans la foi et le mysticisme religieux.
Les plus belles œuvres d’Henri Duparc
Lénore, Poème symphonique
|
Mélodies chantées par Régine Crespin, soprano.
|
Mélodies chantées par Bruno Laplante, baryton
|
Les 17 mélodies d’Henri Duparc
Les autres élèves de César Franck
Alexis
de Castillon (1838-1873)
Alexis de Castillon a co-fondé, avec Saint-Saëns, la SNM
dont il fut le 1er secrétaire.
Fauché trop tôt par la mort (à 35 ans), Castillon n’a pas pu aller
au bout de son destin de compositeur.
Ses principales œuvres sont un concerto
pour piano, les « Esquisses symphoniques », un quatuor avec
piano.
On trouvera une biographie et le catalogue de ses œuvres sur musicologie.
Guillaume
Lekeu (1870-1894)
Tout comme Castillon, Guillaume Lekeu, mort à 24 ans, n’eut pas le
temps d’exprimer tout son génie. Il nous a laissé néanmoins de très belles
œuvres telles qu’ une Sonate
pour violoncelle et piano, une Sonate
pour violon et piano, un Trio
avec piano, un Quatuor
pour piano et cordes, ainsi que son Molto
adagio et son Adagio
pour quatuor d’orchestre.
On trouvera une biographie chez musimem et une biographie et le
catalogue de ses œuvres sur musicologie.
Guy Ropartz
(1864-1955)
Au contraire des 2 compositeurs précédents, Guy Ropartz, mort à 91
ans, eut le temps de réaliser une vaste production. Celle-ci comprend des
opéras, des ballets, des musiques de scène, des œuvres orchestrales et vocales,
instrumentales et de musique de chambre et des mélodies.
Son opéra le plus célèbre, « Le
pays » (1912), utilise des éléments de chants populaires bretons.
On trouvera une biographie et le catalogue de ses œuvres chez universfranckiste.
Gabriel
Pierné (1863-1937)
Gabriel Pierné fut lauréat du prix de Rome en 1882 avec la
cantate « Edith ».
Elève de César Franck, il succéda à celui-ci aux grandes orgues de
Sainte-Clotilde, de 1890 à 1898.
Il mena une importante carrière de chef d’orchestre pour laquelle
il fut célèbre. Après avoir été adjoint à la direction des Concerts
Colonne de 1903 à 1910, il en assure ensuite seul la direction de 1910 à 1934,
ce qui l’amène à créer de nombreuses œuvres contemporaines dont « L’Oiseau de feu » de Stravinsky en 1910.
Pierné a composé dans tous les genres dont 10 opéras, 9 ballets,
4 oratorios, ainsi que des pièces pour orgue et pour chœur.
Parmi ses œuvres remarquables, citons :
-
« Morceau
de Concert pour harpe et orchestre » op.39, (1903)
-
« Cydalise
et le Chèvre-pied » (1923), ballet.
-
Trois pièces pour
orgue op.29 :
1 Prélude
2 Cantilène
3 Scherzando
Pour en savoir plus sur Gabriel Pierné, on trouvera une biographie
et la liste de ses œuvres sur Wikipedia.
Charles
Tournemire (1870-1939)
Outre une abondante production pour son instrument de
prédilection, l’orgue, Charles Tournemire a aussi composé 8 symphonies, ainsi
que des pièces chorales et de musique de chambre.
Succédant à Gabriel Pierné, il fut titulaire des orgues de Sainte-Clotilde,
de 1898 à 1939.
Ses principales œuvres sont :
-
Pour l’orgue : « L’orgue
mystique », un ensemble de 51 messes de l’année liturgique catholique.
-
Pour l’orchestre, 8
symphonies.
On trouvera une biographie et le catalogue de ses œuvres sur universfranckiste.
Charles Tournemire était un élève de
Charles-Marie Widor (1844-1937)
Ce dernier est nommé, dès l’âge de 26
ans, organiste à l'orgue Cavaillé-Coll de Saint-Sulpice, poste qu’il conservera
pendant 64 ans, jusqu’en 1934. En 1890, il succède à César Franck au poste de
professeur d’orgue au Conservatoire de Paris.
Widor a enseigné à de nombreux et
célèbres compositeurs tels que Charles Tournemire, Louis Vierne et Marcel
Dupré qui lui succéda aux orgues de Saint-Sulpice.
Widor est le premier symphoniste
pour orgue. Sa musique est conçue pour être exécutée sur les grandes orgues
symphoniques de Cavaillé-Coll.
Il est l’auteur de 10 symphonies
pour orgue, dont la toccata
finale de la symphonie n°5 est célèbre pour être souvent jouée lors des
cérémonies de mariage.
Louis
Vierne (1870-1937)
Louis Vierne est un autre compositeur organiste. Elève de César
Franck, il fut aussi, comme Charles Tournemire, élève de Charles-Marie Widor. Il eut une vie difficile, ayant été quasiment
aveugle toute sa vie.
Louis Vierne enseigna à la Schola Cantorum et fut titulaire de
l’orgue de Notre-Dame de Paris, de 1900 jusqu’à sa mort, en 1937.
Il a composé de la musique symphonique, chorale et de chambre mais
est surtout connu, à l’instar de son maître Charles-Marie Widor, pour ses
symphonies pour orgue, au nombre de 6.
Parmi ses principales œuvres, on peut citer :
-
Pour orgue, les 6
symphonies
-
En musique de chambre, le
quintette pour piano et cordes op.42 (écrit en mémoire de son fils mort à
la guerre à 17 ans).
Pour en savoir plus sur Louis Vierne : une biographie et le
catalogue de ses œuvres sur universfranckiste.
Emmanuel Chabrier (1841-1894)
Certains classent E. Chabrier parmi les élèves de César Franck.
Cela ne semble pas être le cas, bien qu’il ait été très lié à ses élèves Henri
Duparc, Ernest Chausson et Vincent d’Indy. Mais il est indéniable que, comme eux,
Emmanuel Chabrier ait été fortement influencé par la musique de Wagner.
Emmanuel Chabrier est né à Ambert
(Auvergne) en 1841.
Il effectue des études de droit
et à partir de 1862, travaille au Ministère de l’intérieur pendant près de
vingt ans.
En parallèle il travaille la
composition, le piano, et l’harmonie, et compose des opérettes et opéras
bouffe dont « L’étoile », en 1877 qui connait un succès éphémère.
Il a de nombreux amis artistes dont
des peintres impressionnistes, des poètes parnassiens qui lui inspirent des
mélodies et des opérettes, et des musiciens tels que Camille Saint-Saëns,
Jules Massenet ou Vincent d’Indy.
En 1876, Chabrier devient membre de la
Société nationale de musique qui allait accueillir une
grande partie de ses œuvres.
C’est après une représentation de « Tristan
et Isolde », en 1880, qu’Emmanuel Chabrier quitte son travail de
fonctionnaire pour se consacrer exclusivement à la musique.
En 1881, il compose ses « pièces
pittoresques » pour piano.
En 1882, un voyage en Espagne lui
inspire sa plus célèbre œuvre, la rhapsodie
dont la Valse-fantaisie fera l’objet d’un arrangement
célèbre par Emile Waldteufel.
Il compose ensuite 2 opéras,
« Gwendoline » en 1886 et « Le roi malgré lui » en 1887.
En 1888 il introduit l’humour en
musique avec « Joyeuse marche », qui fait partie de ses œuvres
les plus célèbres.
Ses compositions pour piano, telles que
ses « Pièces pittoresques », impressionnistes avant l’heure, eurent
une certaine influence sur les compositeurs français de la génération
suivante, tels que Debussy, Ravel et Poulenc.
Il meurt à Paris le 13 septembre 1894.
On trouvera une biographie plus
complète sur Encyclopédie
Larousse.
Les plus belles œuvres d’Emmanuel Chabrier :
|
Sur Amazon
|
Albéric Magnard (1865-1914)
Albéric Magnard est né à Paris le 9
juin 1865 et mort à Baron-sur-Oise le 3 septembre 1914, tué après avoir tenté de repousser des Allemands de son manoir. Il fut l’élève de Jules
Massenet et de Vincent d’Indy. On l’a surnommé le « Bruckner
français ».
Son œuvre, influencée par Wagner et
d’Indy, comprend 21 opus, dont :
- Des œuvres symphoniques dont 4 symphonies, la « Symphonie
n°3 » op. 11 (1896) étant la plus connue, un « Chant
funèbre » op. 9 (1895) dédié à la mémoire de son père, un « Hymne
à la justice » op 14 (1902), composé en soutien au capitaine Dreyfus.
- 3 opéras (« Yolande » 1891, « Guercœur »
1900, « Bérénice »
1909).
- De la musique de chambre dont un « quintette
à vent op.8 », un « Quatuor
à cordes op.16 », un « trio
avec piano op.18 », une « sonate
pour violon et piano op.13 ».
On trouvera une biographie d’Albéric
Magnard chez musicologie.org et sur le site qui lui est consacré : albericmagnard.fr.
Camille SAINT-SAËNS et la tradition
française.
Face au courant post-wagnérien
représenté essentiellement par César Franck et ses élèves, un courant plus
classique et plus typiquement français est représenté par Camille Saint-Saëns
et son élève Gabriel Fauré, ainsi que Georges Bizet, Edouard Lalo, Léo Delibes
et Paul Dukas.
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Camille Saint-Saëns nait à Paris en
1835. Enfant prodige, il donne son premier concert de pianiste à l’âge de 11
ans, en 1846.
En 1848, il entre au conservatoire de
Paris, où il étudie l’orgue et la composition jusqu’en 1851.
Il est organiste à l’église
Saint-Merri de 1853 à 1858, puis à la Madeleine de 1858 à 1877.
En 1861, il devient professeur de
piano à l’école Niedermeyer où il a pour élèves Gabriel Fauré et André
Messager sur lesquels il exerce une forte influence.
En 1871, Camille Saint-Saëns crée
avec d’autres musiciens la Société Nationale de Musique
(S.N.M) pour y promouvoir la musique française, et plus particulièrement en
réaction à l’envahissement des musiques étrangères, et surtout de la musique allemande. Mais il devra en abandonner la
direction en 1886 au profit de César Franck, refusant que l’on y joue des
œuvres étrangères.
En 1881, il est élu à l’Académie des
Beaux-arts.
En 1908, Saint-Saëns compose la première musique de film (L’Assassinat du duc de Guise,
film d'André Calmettes et de Charles Le Bargy).
En 1915, il fait une tournée triomphale aux Etats-Unis.
Saint-Saëns fut un pianiste et un
organiste renommé. Il contribua, avec Berlioz et Liszt,
à la création du poème symphonique.
Son œuvre, vaste et variée, comporte
près de 200 œuvres. On y trouve 3 symphonies dont la fameuse
(1886), de la musique de chambre, 5 concertos pour piano, 3
concertos pour violon, 2 concertos pour violoncelle, des oratorios dont
« Le déluge », « La lyre », « La harpe », 4
poèmes symphoniques dont la fameuse
(1874), une
quinzaine d’opéras dont « Samson et Dalila », monté par son ami Franz Liszt à
Weimar en 1877, des suites telles que « La suite Algérienne » (1880)
et « Le carnaval des animaux » (1886).
Saint-Saëns meurt à Alger en 1921.
Pour en savoir plus sur sa vie et son œuvre, voir aussi l’article de
l’ Encyclopédie
Larousse.
On trouvera le catalogue complet de son œuvre chez IMSLP.
|
Sur Amazon
|
Les plus belles œuvres de Camille Saint-Saëns
Gabriel Fauré (1845-1924)
Gabriel Fauré nait à Pamiers
(Ariège) en 1845.
Il entre à l’école Niedermeyer en
1854, à l’âge de 9 ans, où il est élève de Saint-Saëns. Il y étudie le
piano, l’orgue, l’harmonie et la composition musicale.
En 1871, il participe à la création
de la Société Nationale de Musique (SNM).
En 1877, il est nommé maître de chœur
à l’église de la Madeleine. Cette même année, et les 2 années suivantes, il
voyage en Allemagne où il rencontre Liszt et découvre la musique de Wagner.
En 1896, il devient titulaire du
grand orgue de la Madeleine. Cette même année, il succède à Massenet comme
professeur de composition au Conservatoire de Paris, dont il devient le
directeur de 1905 à 1920. Il y a pour élèves, entre autres, Maurice Ravel,
Florent Schmitt et Charles Kœchlin.
En désaccord sur les choix musicaux de
la SNM, il préside en 1909 la Société musicale indépendante (SMI) qui vient
d’être créée par ses élèves.
La Société Musicale Indépendante (SMI)
En 1909, des compositeurs indépendants, tels Maurice Ravel (membre
de la SNM depuis 1903) et ses amis Charles Kœchlin et Florent Schmitt, ne
supportent plus la dictature imposée par la SNM, alors dirigée par Vincent
d'Indy, et ses membres issus de la Schola Cantorum, souvent hostiles à leurs
œuvres. Ils fondent alors une nouvelle société de musique: la Société Musicale
Indépendante (SMI) dont le principal objectif sera de promouvoir la musique
contemporaine sans restriction de forme, de genre ou de style.
La SMI sera concurrente de la SNM jusqu’en 1935.
En 1917 Gabriel Fauré est élu président
de la Société Nationale de Musique.
Atteint d’une surdité croissante durant
ses dernières années, il meurt à Paris en 1924.
L’œuvre de Gabriel Fauré est
essentiellement de la musique pour piano, pour chant et piano et de la musique
de chambre, mais il ne faut pas pour autant négliger ses rares œuvres
orchestrales telles que son très émouvant « Requiem » (1887), ou ses
suites pour orchestre
(1898) et « Masques et bergamasques ».
Parmi ses nombreuses œuvres pour piano,
dont certaines ont été transcrites pour orchestre, on peut citer la suite pour
piano à quatre mains « Dolly », la
, les « Préludes », ainsi que des nocturnes, impromptus et ballades.
Ses mélodies sont regroupées en
recueils et cycles de mélodies tels que « La bonne chanson »,
« La chanson d’Eve », « Le jardin clos », « Les
mirages », « L’horizon chimérique ».
Ses œuvres de musique de chambre
comportent entre autres 2 sonates pour violon et piano, 2 sonates pour
violoncelle et piano, un trio et un quatuor pour cordes, 2 quatuors avec piano,
2 quintettes avec piano.
Il a également écrit deux
opéras : « Prométhée » et « Pénélope ».
Les plus belles œuvres de Gabriel Fauré
Nous avons déjà rencontré Bizet dans le chapitre consacré à l’opéra
romantique, avec ses opéras « les pêcheurs de perles » (1863), « La
jolie fille de Perth » (1867), « Djamileh » (1872) et surtout sa sulfureuse « Carmen » (1874)
qui est encore l’un des opéras les plus joués dans le monde.
Mais Bizet a aussi écrit d’autres chefs-d’œuvre que des
opéras :
Voir aussi la biographie de Bizet sur le site la Médiathèque
de la Cité de la musique de Paris.
Edouard Lalo (1823-1892)
Issu d’une famille d’origine
espagnole, Edouard Lalo nait à Lille en 1823.
Excellent violoniste, il se consacre
d’abord à la musique de chambre avec laquelle il n’obtient pas de succès. Il
compose ensuite, avec plus de bonheur, des œuvres orchestrales telles son Concerto
pour violon op. 20 en 1874 et sa
pour violon et orchestre
en 1875, tous deux à l’intention de Pablo de Sarasate (violoniste et
compositeur espagnol, qui a écrit entre autres une célèbre fantaisie
pour violon et orchestre sur Carmen).
Parmi ses autres œuvres symphoniques
ou concertantes, on peut citer le Concerto pour violoncelle (1877), le Concerto
Russe pour violon et orchestre (1883), la symphonie en sol mineur (1889), Le
concerto pour piano (1889).
Lalo a également composé un opéra
« Le roi d’Ys » (1888) , et une ballet « Namouna »
(1882).
Edouard Lalo meurt le 22 avril 1892 à Paris.
On trouvera une biographie plus
détaillée sur Encyclopédie
Larousse
Les plus belles œuvres d’Edouard Lalo :
|
Sur Amazon
|
Léo Delibes (1836-1891)
Léo Delibes est né à St
Germain-du-Val (Sarthe) en 1836.
A partir de 1848, il étudie l’orgue
et la composition au conservatoire de Paris avec Adolphe Adam puis devient, à
17 ans, organiste à St Pierre de Chaillot et accompagnateur au théâtre
lyrique. Il commence alors à composer des opérettes qui remportent un certain
succès.
Après avoir collaboré avec Minkus à
la composition d’un premier ballet « La source » en 1866, il
connait un triomphe en 1870 avec son ballet
basé sur
le conte d’Hoffmann qui raconte l’histoire du Dr Coppelius et de sa poupée
Coppélia.
Il récidive en 1876 avec
« Sylvia », ballet inspiré par la mythologie grecque.
Delibes écrit également des opéras dont
« Le Roi l’a dit » en1873, « Jean de Nivelle » en 1880 et
surtout
en 1883 qui eut et a toujours un très grand succès.
Cet opéra raconte l’histoire d’un amour impossible entre un officier
britannique et la fille d’un prêtre hindou dans l’Inde du XIXe siècle. Il est
surtout célèbre pour ses fameux airs « L’air des clochettes » et le
« Le duo des fleurs ».
Léo Delibes meurt à Paris en 1891,
laissant un opéra inachevé « Kassya », qui sera terminé par Massenet.
On trouvera une biographie, la liste de
ses œuvres ainsi que le livret de « Lakmé », sur Musicologie.
Les chefs-d’œuvre de Léo Delibes :
|
Sur Amazon
|
Paul Dukas (1865-1935)
Paul Dukas occupe une place spéciale
dans la musique française : En effet son œuvre se situe
« entre le romantisme de Vincent d’Indy et l’impressionnisme de Claude Debussy »,
, c’est à dire entre le 19e
et le 20e siècle.
Paul Dukas nait à Paris le 1er
octobre 1865.
Il étudie le piano, l’harmonie et la
composition au conservatoire de Paris de 1881 à 1889, où il se lie d’amitié
avec Claude Debussy. Il mène ensuite une double carrière de compositeur et de
critique musical.
Il se fait connaître tout d’abord
avec son « Ouverture de Polyeucte » en 1891, puis rencontre
le succès en 1897 avec sa symphonie en ut et surtout son scherzo symphonique
,
inspiré par une ballade de Goethe, qui est
devenu et reste encore aujourd’hui un succès planétaire.
De 1900 à 1907, il travaille sur son
chef-d’œuvre, l’opéra « Ariane et Barbe-Bleue » sur un livret de
Maurice Maeterlinck. Pendant cette période, il compose aussi deux importantes pièces
pour piano, connues pour leur difficulté d’interprétation, la Sonate en mi mineur (1901) et des Variations sur un thème de Rameau (1903).
En 1911, à la demande de Serge
Diaghilev, il compose pour les Ballets russes un poème dansé,
dont l’argument s’inspire d’une légende orientale.
Après cela, Paul Dukas cesse
mystérieusement de composer jusqu’à sa mort, en 1935.
De 1928 à 1935, il enseigne la
composition au conservatoire de Paris.
Perfectionniste, Dukas détruisit un
grand nombre de ses œuvres avant de mourir, ne laissant que peu d’œuvres mais de
très grande qualité.
Mélanie Hélène Bonis est née le 21
janvier 1858 à Paris.
Elle reçoit ses premières leçons de
piano à l'âge de 12 ans.
En 1876 elle est présentée à César
Franck qui la fait entrer au Conservatoire en 1877.
C’est là qu’en 1879, elle rencontre Amédée
Louis Hettich, élève chanteur et poète dont elle tombe amoureuse.
Cette même année elle obtient les
seconds Prix d'harmonie et d'accompagnement au piano, puis en 1880 le premier
Prix d'harmonie.
Sa famille
s'oppose à son mariage avec Amédée et la pousse à quitter le
conservatoire en 1882.
En 1883, elle épouse Albert Domange, un
industriel de 25 ans son aîné dont elle aura trois fils.
Dans les années 1890, elle rencontre de
nouveau Amédée Hettich qui lui fait reprendre contact avec le monde musical :
Mel Bonis mettra plusieurs de ses poèmes en musique.
En 1899, ils ont en secret une fille,
Madeleine, qu’elle accueillera chez elle en 1918 après la mort de son mari.
De 1899 à 1911, elle est membre de la
Société nationale de musique où elle occupe le poste de secrétaire à partir de
1910.
Mélanie Bonis meurt le 18 mars 1937 à
Sarcelles.
Le catalogue de Mel Bonis comprend plus de 300 œuvres dans tous
les genres de musique.
Cécile Chaminade est née à Paris le 8
août 1857, et morte à Monte-Carlo le 13 avril 1944.
En 1863, elle fait la connaissance de
Bizet qui conseille de l’inscrire au conservatoire, ce que le père refuse
tout net : « Dans la bourgeoisie, dira-t-il, les filles sont destinées à
être épouses et mères. ».
Elle étudie néanmoins la composition
en privé et donne à 18 ans son premier concert.
C’est en 1890 que la carrière de la
pianiste-compositrice prend son envol.
Elle participe à de nombreux concerts et
ses œuvres sont jouées dans le monde entier.
Son catalogue compte environ cent cinquante mélodies et deux cents
pièces pour piano.