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I  Introduction - Les formes musicales

II  Les compositeurs romantiques

III L'Opéra romantique

IV Evolution des instruments au 19e siècle

 

L'opéra romantique

 

 

Sommaire de ce chapitre

 

Introduction

Le grand opéra

Le théâtre italien

L’opéra italien

Rossini

Bellini

Donizetti

Verdi

Les véristes

   Mascagni

   Leoncavallo

Puccini

L’opéra français

Le grand opéra

   Meyerbeer

   Berlioz

Le drame lyrique

   Gounod

   Bizet

   Massenet

L’opéra allemand

Wagner

Autres compositeurs allemands

 

L’opéra russe

Glinka

Le groupe des cinq

    Borodine

    Moussorgski

    Rimski-Korsakov

    César Cui

Tchaïkovski

Les autres compositeurs slaves du 19ème siècle

 

 

L’opérette et l’opéra bouffe

Jacques Offenbach

Johann Strauss II

 

 

 

INTRODUCTION

 

Au 19e siècle, l’opéra se développe considérablement. Paris devient la capitale de l’opéra où se produisent en particulier  les compositeurs italiens, spécialistes du genre. On y crée le grand opéra, avec la contribution d’Auber, de Meyerbeer et surtout de  Rossini qui connaîtra alors une gloire internationale.

L’opéra italien trouvera son apogée avec Bellini, Donizetti et surtout Verdi, puis Puccini, l’opéra français avec Berlioz, Bizet, Gounod, Massenet, ainsi qu’Offenbach dans l’opéra-comique.

Outre l’opéra romantique italien et français, le  19e siècle voit se développer le drame lyrique allemand avec Weber, dont  « Le Freichütz » est considéré comme le premier opéra romantique,  suivi par Wagner qui crée le concept d’art total. Il voit également  s’affirmer les opéras de différentes écoles nationales, telles l’école russe avec Glinka et le groupe des cinq, et les écoles nationales slaves.

 

Le 19e siècle est surtout marqué par la confrontation de ses deux plus grands compositeurs d’opéra  que sont Verdi et Wagner, qui auront chacun leurs admirateurs et leurs détracteurs fanatiques.

 

 

Le Grand-Opéra

Le  grand-opéra  est un opéra de genre sérieux, généralement en 5 actes,  entièrement chanté c'est-à-dire qu’il ne contient plus de dialogues parlés. Ceux-ci  sont remplacés par des récitatifs,  mélodies rappelant les inflexions de la parole,  accompagnées par l’orchestre.

Le grand-opéra utilise en outre tous les effets spectaculaires possibles tels que grands orchestres symphoniques,  grands airs virtuoses, chœurs à grands effectifs, ballets, décors somptueux.

Il concerne tout particulièrement les opéras qui furent montés à Paris entre 1820 et 1870.

 

Les premiers opéras les plus représentatifs du genre sont « Guillaume Tell » (1829) de Rossini, « Robert le Diable » (1831) de Meyerbeer  et  « la Juive » (1835) d’Halévy. Ils sont suivis par « Les Huguenots » (1836)  et « Le prophète » (1849) de Meyerbeer, « La favorite » (1840) de Donizetti, « Les vêpres siciliennes » (1855) et « Don Carlos » (1867) de Verdi, « Les troyens » (1863) de Berlioz, « Hamlet » (1868) d’Ambroise Thomas.

 

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L’opéra Le Peletier fut le haut lieu parisien du grand-opéra français de 1821 à 1873, année où il fut détruit par un incendie.

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L’opéra Garnier (ou Palais Garnier) lui succéda en 1875.

 

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Maquette de l'Opéra Garnier en coupe (Musée d'Orsay)

 

 

Le Théâtre-italien

Le Théâtre-italien ou plus simplement « les italiens » désigne une troupe qui se produisit entre 1801 et 1878, successivement dans différentes salles parisiennes. Leur répertoire d’abord italien, devint rapidement celui du grand-opéra français. Rossini, qui  en assura la direction de 1824 à 1830, y créa  son  « Voyage à Reims » en 1825. « Les italiens » créèrent également des  grands succès de Meyerbeer et de Verdi, dont « La  Traviata » en 1856.

 

 

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L’OPERA ITALIEN

 

Au XIXe siècle, l’opéra italien continua de laisser une place de choix à la voix.

Il est représenté par Rossini, spécialiste du bel canto, suivi de Bellini et Donizetti, puis Verdi, les véristes Leoncavallo et Mascagni,  et Puccini.

 

 

Rossini  (1792-1868)

 

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Gioachino Rossini marque le début de l’opéra romantique italien. Il est à l’origine du bel canto du 19e siècle, virtuosité vocale qui redonna une place  privilégiée à la voix dans l’opéra italien,  style qui sera adopté par ses contemporains Vincenzo Bellini et Gaetano Donizetti.

  Après s’être imposé aussi bien dans l’opéra bouffe  comme  « Le Barbier de Séville » que dans l’opéra séria comme  « Otello », il  participe à la création  du  Grand opéra à la française  avec son dernier opéra, « Guillaume Tell », en 1829.

 

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Le Bel Canto

Le Bel Canto (beau chant) du 19e siècle  a été développé  par Rossini, Bellini et Donizetti. Il est caractérisé par  de longues phrases musicales, des notes très hautes et des vocalises périlleuses,  demandant aux interprètes des qualités exceptionnelles.

Voici un exemple de virtuosité du bel canto italien, extrait de « la Cenerentola » (Cendrillon)  de Rossini, interprété par Cécilia Bartoli :


(extrait)

 

Très jeune, Rossini  apprend le piano, le violoncelle, le chant et la composition. A vingt ans, il a déjà écrit sept opéras  mais c’est son opéra « Tancrède » en 1813, qui triomphe à Venise et lui apporte la consécration.


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De 1815 à 1823, il écrit un à deux opéras par an dont « l’Italienne à Alger » (1813), « Élisabeth, reine d’Angleterre » (1815), « Le Barbier de Séville » (1816), « La Cenerentola » (1817), « Mose in Egitto » (1818) qui deviendra « Moïse et Pharaon » en 1827, « Sémiramis » (1823).

Deux airs célèbres du Barbier de Séville :

 

Après un passage à Vienne, où il rencontre Beethoven, puis à Londres, il revient à Paris en 1824 où il devient directeur du théâtre italien, puis Compositeur du roi et Inspecteur général du chant en France. 

C’est là qu’il compose son dernier opéra en langue italienne « Il viaggio à Reims » (le voyage à Reims) pour ne plus composer ensuite que sur des livrets en français dont « Le Comte Ory » en 1828, et sa dernière création lyrique « Guillaume Tell » en 1829, prototype du  Grand opéra à la française.

 

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Rossini en 1868


A partir de 1830 en effet, et jusqu’à sa mort en 1868,  il ne composera plus que quelques œuvres religieuses telles que le « Stabat Mater »  en 1841 et la  « Petite messe solennelle »  en  1864, ainsi que diverses pièces vocales, pour piano et de musique de chambre rassemblées sous le titre de  « péchés de vieillesse ».

Après avoir séjourné en Italie de 1836 à 1853, il se fixe définitivement à Paris où il se consacre à la gastronomie. Il écrit un livre de recettes et se voit dédier une création par un chef cuisinier, le tournedos Rossini.

 

Rossini, né un 29 février (1792 à Pesaro), meurt un vendredi 13 (novembre 1868 à Paris).

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

Les plus beaux opéras, airs et ouvertures de Rossini

Opéra

air

Tancrede

Di tanti palpiti

L’italienne à Alger

Ouverture

Languir Per Una Bella

Le barbier de Séville

Ouverture

Largo al factotum (air de Figaro)

Una voce poco fa

Air de la calomnie

La Cenerentola (Cendrillon)

Ouverture

Signora, una parola

Non piu  mesta

La Gazza ladra (La pie voleuse)

Ouverture

Di Piacer Mi Balza Il Cor

Semiramide

Ah! quel giorno ognor rammento

Bel raggio lusinghier

Guillaume Tell

Ouverture

Sombre forêt

sois immobile

 

 

 

Bellini (1801-1835)

 

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Continuateur de Rossini, Vincenzo Bellini purifie l’art du Bel Canto, en en simplifiant les mélodies et l’orchestration afin de mieux en exprimer l’émotion.

 

Vincenzo Bellini est né le 3 novembre 1801 à Catane, en Sicile.

Il commence à composer très jeune et poursuit ses études au conservatoire Royal de Naples de 1819 à 1825.

A Milan, il rencontre le librettiste Felice Romani avec qui il écrit plusieurs opéras dont « Il Pirata » qui le fit connaître en 1827, «  La Straniera » (1829), « i Capuletti e i Montecchi » (1830) et surtout ses 2 chefs d’œuvre créés à Milan en 1831 : « La Somnambula » et  « Norma » qui est un summum du Bel Canto.


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Maria Callas dans « Norma »

Le début de l’air le plus célèbre de Bellini :

, extrait de Norma, par Maria Callas

 

Après l’échec de « Béatrice de Tende » en 1833, il rompt avec Romani, et, après un séjour à Londres,  se fixe à Paris, où, en janvier 1835, le Théâtre-Italien donne en représentation  son dernier opéra « i Puritani ».

Il meurt quelques mois plus tard, le 23 septembre 1835. Sa courte vie ne lui aura permis de composer qu’une dizaine d’opéras

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

Les plus beaux opéras et airs de Bellini

Opéra

air

La Somnambula

Come per me sereno

Ah, Non Credea Mirarti

Ah! non giunge uman pensiero

Norma

Casta Diva, par Maria Callas

Va crudele, al Dio spietato

Mira O Norma

In mia man alfin tu sei

qual cor tradisti

I Puritani

Suoni la tromba, e intrepido

 

 

 

Donizetti (1797-1848)

Comme Bellini, Donizetti hérite  du Bel Canto de Rossini, qu’il simplifie et dans lequel il introduit des mélodies plus populaires.

 

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Gaetano Donizetti est né à Bergame le 29 novembre 1797.

Après avoir été l’élève de Simon Mayr (lui-même compositeur d’opéra), il entre à l’académie de musique de Bologne, où il compose essentiellement de la musique religieuse, pour se consacrer ensuite à l’opéra. Il compose alors 31 opéras en 14 ans, de 1816 à 1830.

Mais c’est le 32e, « Anna Bolena », commandé en 1830 par la Scala de Milan, qui le rend célèbre. Parmi ses nombreux autres opéras (il en composa plus de 70), ses plus grands succès à la Scala de Milan furent  « L’elisir d’amore » en 1832, puis « Lucrece Borgia» en 1833, et « Marie Stuart » en 1835.

C’est à Naples, cette même année 1835 qu’il crée sa plus remarquable tragédie, « Lucia di Lamermoor ».


Deux airs célèbres de Donizetti :

,
extrait de l’Elixir d’amour.

,
extrait de Lucia di Lamermoor.

 

En 1838 il s’installe à Paris où il succède à Rossini, qui a pris sa retraite, et Bellini décédé 3 ans plus tôt.

C’est là qu’il compose « La fille du régiment » (1840), « La favorite » (1840) et « Don Pasquale » ( 1843), tous 3 représentés en français.

En 1843, il crée sa dernière œuvre  « Dom Sébastien », grand-opéra en 5 actes.

Atteint de la syphilis, il est interné en 1846 dans un asile d’aliénés puis ramené par sa famille à Bergame où il meurt le 8 avril 1848.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

Les plus beaux opéras et airs de Donizetti

Opéra

air

Anna Bolena

Al Dolce Guidami

L’Elixir d’amour

Quanto e bella, quanto e cara

una furtiva lagrima

Lucie de Lamermoor

Regnava nel silenzio

Chi mi frena in tal momento (Sextuor)

Il dolce suono (scène de la folie)

La favorite 

Oh! Mon Fernand

Ange si pur

Pour tant d’amour

Don Pasquale 

Quel guardo il cavaliere

Sogno suave e casto

 

 

 

 

Verdi (1813-1901)

 

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Giuseppe Verdi est le compositeur le plus célèbre et le plus joué de l’histoire de l’opéra.

Ses opéras animés d’un souffle patriotique font de lui le champion des idées libérales et du nationalisme italien.

Giuseppe Verdi est né le 10 octobre 1813 près de Busseto en Italie.

Son premier opéra « Oberto » lui apporte le succès en 1839, mais la mort de son épouse et de son deuxième enfant le font sombrer dans la dépression et renoncer à écrire, jusqu’à ce que la lecture du livret de « Nabucco » le convainque de se remettre à la composition.

De 1842 à 1851 Verdi compose 14 opéras, dont « Nabucco » en 1842, « Ernani » en 1844, « Macbeth » en 1847, « Luisa Miller » en 1849.

Le chœur des esclaves (« Va pensiero ») de Nabucco sera qualifié plus tard, et reste encore de nos jours, le 2ème hymne national italien. Il suffit pour s’en convaincre de regarder cette vidéo, extraite d'une représentation de Nabucco à Rome en 2011 :

 


Ce "2ème hymne national italien" interprété et commenté par Riccardo Muti, bissé par un public enthousiaste, voit s'exprimer toute la ferveur des italiens pour leur grand homme qu'est Verdi.
Cette séquence n'est pas une version de concert mais est effectivement extraite d'une représentation de Nabucco à Rome en 2011.

 

En 1847  Verdi rencontre la cantatrice Giuseppina Strepponi qu’il épousera en 1859 après 12 ans de concubinage et avec laquelle il vivra jusqu’au décès de celle-ci en 1897.

L'année 1851 marque un tournant dans ses compositions avec la trilogie « Rigoletto » (d’après « Le roi s’amuse » de Victor Hugo) (1851), « Le Trouvère » et « La Traviatta » (1853) qui comptent parmi ses œuvres majeures.

 

Quelques extraits d’airs célèbres :

Rigoletto :

La Traviata :

Le Trouvère :

La Traviata :

Le Trouvère :

La Traviata :

 

 

Philippe Chaperon, maquette de décor pour Aïda

maquette de décor pour Aïda

Ces opéras seront suivis par « Les vêpres siciliennes » créé à Paris en 1855, « Un ballo in maschera » (Un bal masqué) créé à Rome en 1859, « La forza del destino » (La Force du destin) créé à Saint-Pétersbourg en 1862.

 

Parallèlement, il entre en politique en devenant en 1859 député du parlement de Parme et de Modène, puis en 1861 député du premier parlement italien.

Le nom de Verdi devient le symbole de l’Italie libre et unifiée : La mention « Viva V.E.R.D.I. » que l’on trouvait inscrite sur les murs signifiait en fait « viva  Vittorio Emanuele Re D’Italia ».

 

L’art de Verdi se rapproche du grand opéra avec « Don Carlos » créé à Paris en 1867, puis « Aïda »en 1871. Ce dernier opéra lui fut commandé par le Khédive (vice-roi d’Egypte) pour célébrer l’ouverture du canal de Suez. Ecoutez : 


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Boito et Verdi, vers 1892

Après ces succès, Verdi se retire dans sa ferme pour y mener une vie de Gentleman farmer, mais il revient à la composition en s’associant au librettiste Arigo Boito avec la reprise de « Simon Boccanegra » en 1881 (dont la première version avait été composée en 1857), et ses deux derniers chefs-d’œuvre : « Otello » en 1887 et « Falstaff » en 1893.

 

Verdi a aussi composé de la musique religieuse dont le Requiem (1874)  à la mémoire de son ami le poète Manzoni.

 

A la fin de sa vie, Verdi  fonde une maison de retraite pour musiciens à Milan.

Il meurt le 27 janvier 1901 à Milan.

Lors de son enterrement qu’il avait voulu sans musique, la foule se mit à chanter le chœur des esclaves de Nabucco pour lui rendre hommage.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

Les plus beaux opéras et airs de Verdi

Opéra

air

Nabucco

Chœur des esclaves

Macbeth

Vieni t'affretta

Rigoletto

la donna e mobile

Bella Figlia Dell'Amore (quartet)

Caro nome

Le Trouvère

Chœur des gitans

Di quella pira (de ce bucher)

Stride la vampa

La Traviata

Libiamo

E Strano …

Chœur des bohémiennes

Addio del passate

La force du destin

Ouverture

Aïda

Céleste Aïda

Ritorna Vincitor

Marche triomphale

Otello

Credo in un Dio crudel

Dio mi potevi scagliar

Ave Maria

Falstaff

mondo ladro

 

 

 

 

Les véristes

 

L'opéra vériste  constitue le versant musical du courant littéraire du 19e siècle qui rend compte de la vie réelle des pauvres gens, comme dans Zola, Balzac avec la comédie humaine ou Flaubert avec madame Bovary.

L’opéra vériste est essentiellement italien, bien qu’on trouve en France, des œuvres comme «Louise» de Gustave Charpentier qui peuvent s’y rattacher.

Les opéras véristes sont généralement courts (1 ou 2 actes) et très mélodramatiques : On y trouve de grandes phrases larmoyantes souvent doublées aux cordes, ainsi que des cris déchirants qui ont pour but de tirer une larme à l’auditeur.

 

Les compositeurs véristes les plus célèbres sont Pietro Mascagni et Ruggero Leoncavallo, mais on y associe aussi la plupart des compositeurs d’opéra italiens de l’après Verdi de la période 1890-1910, tels que Alfredo Catalani  (1854-1893), Alberto Franchetti (1860-1942), Francesco Cilea (1866-1950), Umberto Giordano (1867-1948), Franco Alfano (1876-1954).

 

Pietro Mascagni (1863-1945)

Mascagni est essentiellement connu pour son opéra « Cavalleria rusticana » qui connait un véritable triomphe lors de sa création en 1890 (60 rappels pour le compositeur et programmation dans 96 théâtres dans les mois suivants). Le livret traite d’amour, de trahison et d’honneur dans un village sicilien.

Mascagni a composé une quinzaine d’autres opéras dont  « L’Amico Fritz », « Guglielmo Ratcliff », « Iris », « Il Piccolo Marat » et « Nerone »,  qui n’ont pas connu le même succès.

 

Ruggero Leoncavallo (1858-1919)

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Caruso dans le rôle
de Paillasse.

En 1892, le public milanais faisait un triomphe à son opéra  « I Pagliacci » (Paillasse) qui exploite le thème du clown obligé d’amuser les spectateurs quand il a le cœur brisé.

En voici son air le plus célèbre, qui illustre parfaitement le style vériste :

, (extrait)

 

Leoncavallo composa une vingtaine d’autres opéras dont « La Bohème » en 1897, peu après l’opéra de même nom de Puccini.

 

Les plus beaux opéras et airs véristes

Compositeur

Opéra

air

Mascagni

Cavalleria rusticana

Mamma, Quel Vino

Voi Lo Sapete

Il Cavallo Scalpita

Leoncavallo

I Pagliacci

Vesti La Giubba

Catalani

La Wally

Ebben ? ne andrò lontana

Cilea

Adriana Lecouvreur

Io Son L'Umile Ancella

Poveri fiori

Giordano

Andrea Chenier

La mamma morta

vicino a te

Franchetti

Germania

Tu non sei buono

Cristoforo Colombo

Ove ne spinge il vento?

Alfano

Cyrano de Bergerac

Roxane... Adieu

 

 

 

 

 

Puccini  (1858-1924)

 

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Giacomo Puccini est quelquefois associé au vérisme, en particulier avec « Manon Lescaut » (1893), «  La Bohème » (1896), « Tosca » (1900) ou « Madame Butterfly » (1904), mais son style  s’en éloigne par le romantisme et le modernisme qu’il y apporte. Au fil de ses œuvres, il se rapproche quelque peu de Debussy et de Wagner en développant la mélodie continue au détriment des airs séparés, et en donnant à l’orchestre un rôle essentiel.

 

Puccini est né à Lucques le 22 décembre 1858. Très jeune, il étudie  la musique avec son père organiste et son oncle, dans la tradition familiale. Vers quinze ans, il est inscrit à l’Institut musical de Lucques et commence à composer. C’est une représentation de « Aïda » de Verdi en 1876 qui lui révèle sa vocation de compositeur d’opéra. Il entre au conservatoire de Milan en 1880 et a pour professeur un compositeur d’opéra : Amilcare Ponchielli. A l’occasion d’un concours d’écriture, en 1882,  il compose son premier opéra « Le Villi » qui ne remporte pas le prix mais qui obtiendra un réel succès auprès du public lors de sa représentation en 1884 à Milan.

En 1884 il séduit et enlève la femme d’un ami, Elvira Gemignani,  dont il aura un fils et qu’il épousera en 1904.

Son deuxième opéra, « Edgar », créé en 1889, ne remportera lui aucun succès.

 

Villazon et Nebretko dans la Bohème.JPG

Rollando Villazon
et Anna Nebretko
dans la Bohème.

En 1893, il compose « Manon Lescaut » qui est son premier succès international et qui le fera considérer comme l’héritier de Verdi. Pour cet opéra, Puccini s’est adjoint la collaboration du librettiste Luigi Illica,  qui s’associera ensuite à Giuseppe Giacosa  pour écrire les livrets de ses 3 opéras suivants, dont  « La Bohème » en 1896. La Bohème est l’histoire d’un jeune homme (Rodolfo) et d’une jeune fille (Mimi) qui se rencontrent,  s’aiment, puis sont séparés par la vie et se retrouvent enfin avant la séparation suprême.

 

, (on m’appelle Mimi)

 

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Pour « Tosca », composé en 1900, Puccini et ses librettistes ont dû persuader, de manière peu scrupuleuse, Alberto Franchetti de leur abandonner les droits qu’il avait achetés auprès de l’auteur de la pièce originale, Victorien Sardou.

L’argument de Tosca est le suivant :

À Rome, en 1800, Mario amant de Tosca, accepte d’aider un prisonnier politique dans son évasion.

Le chef de la police Scarpia, est lancé à sa poursuite et découvre très vite l’implication de Mario. Seul moyen de parvenir à ses fins : utiliser la belle Tosca, cause de tous ses fantasmes. Mario arrêté, Scarpia croira un instant posséder la belle, avant qu’elle ne le poignarde. Les sombres calculs de Scarpia lui survivront : passé un bref espoir, Mario mourra finalement exécuté, tandis que Tosca, rattrapée par son crime, se jettera du haut du Château Saint-Ange.

 

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Cio-Cio-San et Pinkerton
dans le film de Frédéric Mitterrand.

En 1907, Puccini compose « Madame Butterfly », où se rencontrent l'Orient et l'Occident à travers les amours trahies de la jeune geisha Cio-Cio-San, dite Madame Butterfly, qui s'est éprise d'un officier de marine américain.

(sur la mer calmée)

 

On retrouve ce goût de l’exotisme dans « La fanciulla del West » (La fiancée de l’Ouest) en  1910 et dans « Turandot », son dernier opéra.

Ce dernier opéra, inachevé, a été complété par Franco Alfano et créé en 1926, 2 ans après la mort de Puccini. (Luciano Berio a écrit un autre final pour cet opéra en 2001).

Voici un extrait de la dernière scène de Turandot écrite par Puccini, la mort de Liù : 

 

Comme on peut en juger par cette vidéo, Puccini est le digne successeur de Verdi pour enthousiasmer le public italien :


Le ténor Salvatore Licitra bissé aux arênes de Vérone en 2010
dans le fameux air du "Turandot" de Puccini : "Nessun dorma".

 

Après « la fiancée de l’Ouest » et avant « Turandot », Puccini écrit en 1917 une opérette qu’il transforme ensuite en opéra, « la Rondine », puis en 1918 un triptyque (Il trittico) composé de 3 courts opéras en un acte : « Il Tabarro » (la Houppelande), « Suor Angelica » et « Gianni Schicchi ».

 

Puccini meurt à Bruxelles en 1924, des suites  d’un cancer de la gorge.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

Les plus beaux opéras et airs de Puccini

Opéra

air

Manon Lescaut

In Quelle Trine Morbide

La Bohème

Quando m'en vo' soletta

Che gelida manina

Mi chiamano Mimi

Tosca

Vissi d’arte

E lucevan le stelle

Madame Butterfly

Viene la sera

Un bel di vedremo

Chœur à bouche fermée

tu piccolo Iddio

La fiancée de l’Ouest

Ch'ella mi creda

La Houppelande (Il Tabarro)

E' ben altro il mio sogno

Suor Angelica

senza mamma

Gianni Schicchi

o mio babbino caro

Turandot

Signore ascolta

no piangere liu

Nessun dorma

Tu che di gel sei cinta

 

 

 

 

 

Autres compositeurs italiens :

 

Arrigo Boito, auteur de nombreux livrets dont « Simon Bocanegra », « Otello » et « Falstaf » pour Verdi, a aussi composé un opéra à succès : « Mefistofele»  dont il a lui-même écrit le livret.

 

Amilcare Ponchielli est l’auteur de plusieurs opéras dans la tradition verdienne dont le plus connu est « La Gioconda » sur un livret de Boito

 

 

 

 

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L’OPERA FRANÇAIS

 

Le début du 19e siècle et le grand opéra

 

Au début du 19ème siècle,  l'opéra-comique connaît un renouveau avec Boieldieu et Adam.

Boieldieu (1775, 1834) demeure le principal compositeur français d'opéras du premier quart du XIXe siècle. Il a composé près de 40 opéras, dont « la dame blanche » (1825).

Adolphe Adam, auteur de musiques de Ballet dont «  Giselle », a aussi composé une quarantaine d’opéras dont « le postillon de Longjumeau » en 1836.

 

Mais la  première moitié du 19e siècle voit surtout la création du grand opéra français par Esprit Auber (1782-1871) avec « La muette de Portici » en 1828, et surtout Giacomo Meyerbeer (1791-1864), allemand établi à Paris,  avec « Robert le Diable» (1831), « les Huguenots» (1836), « le Prophète »(1849). C’est Meyerbeer qui fixa les canons du grand opéra, à savoir : Cinq actes avec ballets et récitatifs, chœurs imposants, nombreux rôles solistes, riches décors et costumes.

Nous avons vu précédemment que le grand opéra français était largement représenté à Paris par des compositeurs italiens tels que Rossini, Donizetti, Verdi. Il l’a été aussi par quelques  compositeurs français tels que Fromental Halévy (1799-1862), vite oublié après le succès de « la Juive » en 1835, et par Hector Berlioz (1803-1869) avec « Benvenuto Cellini » qui rencontra peu de succès en 1838. Il  va se poursuivre jusqu’en 1870 avec Ambroise Thomas (1811-1896) et son opéra « Hamlet » en 1868,  et de nouveau Berlioz  avec « Les Troyens » en 1869.

 

Quelques airs de l’opéra-comique du début du 19e siècle

Opéra

air

F. Halévy : La Juive

Quand du Seigneur

Il va venir

A. Thomas : Mignon

Connais-Tu Le Pays

Elle ne croyait pas

A. Thomas : Hamlet

Scène de la folie

 

     

Giacomo Meyerbeer (1791-1864)

Giacomo Meyerbeer est né Jakob Liebmann Meyer Beer  le 5 septembre 1791 à Berlin. Il changea son nom quand il se rendit en Italie où il séjourna de 1815 à 1824 pour étudier l’opéra.

Après être retourné à Berlin, il s’installe à Paris en 1827 où il obtient en 1831 un immense succès avec « Robert le diable », œuvre des plus significatives du  grand opéra.  Avec le même librettiste, Eugène Scribe, il compose ensuite « Les Huguenots » en 1836, puis, parmi ses 18 opéras,  « Le prophète » en 1849, « l’Etoile du nord » en 1854, « Dinorah » en 1859 et « l’Africaine » créé en 1865 après sa mort.

Meyerbeer, maintenant quelque peu tombé dans l’oubli, influença beaucoup de  compositeurs d’opéra de son époque, y compris Verdi et Wagner eux-mêmes,  par le caractère grandiose de ses œuvres.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

 

 

Hector Berlioz (1803-1869)
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Véritable créateur de l’orchestre moderne, Berlioz  fut plus apprécié en Allemagne et en Russie qu’en France. Sa carrière de compositeur d’opéra fut particulièrement frustrante après l’échec de son opéra « Benvenuto Cellini » en 1838. Ses autres opéras eurent ainsi bien du mal à s’imposer en France. La « Damnation de Faust » ne fut jouée de son vivant qu’en version de concert, quant à son plus grandiose opéra, « Les troyens », seuls les actes 3 à 5 furent représentés de son vivant. Son dernier opéra « Béatrice et Bénédict » fut créé avec succès en Allemagne en 1862 mais seulement en 1890 à Paris.

Voir aussi ici, sa biographie.

 

 

 

 

Le drame lyrique

 

Après 1850, Gounod, Bizet et Massenet délaissent le grand opéra au profit de tableaux plus intimistes, préférant la mélodie aux grandes envolées lyriques.

Gounod (1818-1893)
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Charles Gounod est né le 17 juin 1818 à Paris et mort le 18 octobre 1893 à St-Cloud.

Gounod fit ses études  au conservatoire de Paris et remporta en 1837 le prix de Rome. A son retour de la villa Médicis en 1843, il exerça comme organiste avant de connaître ses plus grands succès à l’opéra.

Gounod écrivit une douzaine d’opéras mais il est célèbre surtout par « Faust » (1859) d’après Goethe  et « Roméo et Juliette » (1867) d’après Shakespeare. « Faust » en particulier, et son fameux « air des bijoux » ressassé par La Castafiore  tout au long des albums de Tintin,  est encore aujourd’hui l’un des opéras les plus représentés dans le monde.

(court extrait).

On peut citer aussi « Le médecin malgré lui » (1858) d’après Molière et « Mireille » (1864) d’après Frédéric Mistral.

Gounod composa aussi de la musique religieuse dont des messes, des requiem  et le célèbre Ave Maria sur le premier prélude de Bach :

, de Gounod par Jessie Norman.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

 

 

 

Bizet (1838-1875)
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Georges Bizet est né le 25 octobre 1838 à Paris et mort le 3 juin 1875 à Bougival.

Souvent dépressif et doutant de sa propre valeur artistique, il  abandonna ou retira de nombreux projets, parfois alors même que les répétitions étaient déjà commencées. Ses œuvres les plus appréciées aujourd’hui  sont principalement  sa symphonie en ut majeur (1855), ses opéras « les pêcheurs de perles »  (1863),   « La jolie fille de Perth » (1867) et « Djamileh » (1872), les « jeux d’enfants » pour piano à 4 mains (1870),  la suite de « l’Arlésienne » (1872) d’après Daudet, et bien sur « Carmen » (1874) qui reste l’opéra le plus joué dans le monde.

Les opéras de Bizet furent en leur temps assez mal accueillis par la critique qui leur reprochait leur wagnérisme. Même « Carmen » fut accueillie froidement lors des premières représentations : on lui reprochait l’immoralisme de Carmen et le réalisme cru de son meurtre final.  « Carmen » ne connut le succès que 6 mois après la mort du compositeur.

Après l’échec de « Carmen », Bizet se retira à Bougival en état de dépression profonde, où il mourut quelques jours plus tard.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

 

 

 

Massenet (1842-1912)
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Jules Massenet est né le 12 mai 1842 à Montaud  (Saint-Etienne) et mort le 13 août 1912 à Paris.

Auteur de 27 opéras, il est essentiellement connu pour 2 d’entre eux : « Manon » (1884) et « Werther » (1892).  Son opéra « Thaïs » (1894) est surtout connu par la célèbre « Méditation de Thaïs » pour violon et orchestre, qui en est extraite.


, (extrait) par Anne-Sophie Mutter.


Massenet est aussi l’auteur de ballets, d’oratorios, de mélodies,  et enseigna la composition au conservatoire de Paris où il eut pour élèves entre autres Gustave Charpentier, Ernest Chausson, George Enesco, Gabriel Pierné et Florent Schmitt.

 

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La fin du 19e siècle

 

Le dernier tiers du siècle est marqué par des compositeurs dont on a retenu surtout l’un de leurs opéras :

-        Camille Saint-Saëns avec « Samson et Dalila » (1877)

-        Gustave Charpentier avec « Louise » (1900), opéra naturaliste (proche du vérisme italien), mettant en scène des ouvriers de Paris.

-        Leo Delibes (1836-1891) avec  « Le roi l’a dit » (1873) et Lakmé (1883). Léo Delibes est aussi l’auteur de célèbres ballets tels que « La source », « Coppélia », « Sylvia ».

 

 

Quelques airs de l’opéra romantique de la fin du 19e siècle

Opéra

air

Léo Delibes : Lakmé

L’air des clochettes  (Où va la jeune hindoue...)

Duo des fleurs (Viens Malika …)

Camille Saint-Saëns :

Samson et Dalila

Mon cœur s'ouvre à ta voix

Bacchanale

Printemps qui commence

Gustave Charpentier : Louise

Depuis le jour

 

 

Emmanuel Chabrier (1841-1894) surtout connu par ses œuvres orchestrales telles « España » est aussi compositeur d’opéras tels « L'Étoile » (1877), « Gwendoline » (1886), « Le Roi malgré lui » (1887).

 

 

Autres compositeurs d’opéra français

 

Citons encore, parmi les compositeurs d’opéras français du 19e siècle :

 

-        Ferdinand Hérold (1791-1833) dont les œuvres les plus connues sont « Zampa ou la Fiancée de marbre » (1831) et   « Le Pré aux clercs » (1832).

-        Alfred Bruneau (1857-1934) qui fut, avec G. Charpentier, le principal représentant du naturalisme. Il écrivit en particulier des opéras sur des livrets d’Emile Zola (« Messidor », « L’ouragan », « L’enfant roi ») ou inspiré de ses romans (« Le rêve » en 1891).

-        Ernest Chausson avec « le Roi Arthus » (1895)

-        Vincent d'Indy avec  « Fervaal » (1897)

-        Ernest Reyer (1823-1909) avec « Sigurd », « Salammbô »

-        Henri Rabaud (1879-1949) avec « Mârouf, savetier du Caire ».

 

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L’OPERA ALLEMAND

 

Si Beethoven  ouvre le 19e siècle de l’opéra allemand avec « Fidelio », c’est Carl Maria von Weber (que nous avons vu dans le chapitre consacré aux compositeurs romantiques), qui  crée le véritable premier grand opéra allemand à la fois romantique et national, avec Le « Freischütz » en 1821.

Mais c’est avec Wagner que l’opéra allemand atteint un sommet inégalé.

 

 

 

Wagner (1813-1883)

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Richard Wagner  est né le 22 mai 1813 à Leipzig.

Il compose son premier opéra « Les fées », à l’âge de 20 ans, influencé par « der Freitschütz » de Weber.

En 1837, il est nommé chef d’orchestre à Riga où il compose son premier grand opéra « Rienzi » de 1838 à 1840.

En 1839, il se rend à Londres où il commence la composition du « Vaisseau fantôme », qu’il termine à Paris en 1841.

En 1842, il regagne Dresde pour la première de son opéra « Rienzi », et s’y installe avec son épouse Minna Planer.

De 1843 à 1849, il est maître de Chapelle à Dresde où il compose « Tannhäuser » (1843-1845) et « Lohengrin » (1845-1848).

En 1849 Wagner doit s’exiler en Suisse à la suite de sa participation aux soulèvements de mai à Dresde. C’est là qu’il rédige ses ouvrages « L’œuvre d’art de l’avenir » (1849) et « Œuvre et drame » (1850-1851) dans lesquels il expose ses idées esthétiques et sa notion d’« œuvre d’art total », réunissant musique, poésie et art dramatique.

De 1852 à 1857, il compose les premiers opéras de sa Tétralogie, « L’or du Rhin » en 1853-1854, puis « La Walkyrie » de 1854 à 1856 et le début de « Siegfried » en 1857. Il ne reprendra la composition de la Tétralogie que 12 ans plus tard.

Cette période voit sa liaison passionnée avec Mathilde Wesendonk, muse qui l’inspire dans la composition de « Tristan et Isolde » de 1857 à 1859.

La découverte de cette liaison par son épouse l’amène à s’expatrier à Paris où il met en scène une nouvelle version de « Tannhäuser » qui fait scandale. Mal reçu par le public parisien, il décide de rentrer dans son pays où il commence en 1861 la composition de son unique opéra-comique « Les maîtres chanteurs de Nuremberg »  qu’il terminera en 1867. En 1864, Wagner est reçu à Munich par le roi Louis II de Bavière, qui devient son mécène.

En 1865, il crée « Tristan et Isolde » à Munich, sous la direction de Hans von Bülow, en présence de Louis II de Bavière.

Dès 1864, Wagner a une liaison avec Cosima, épouse de Hans von Bülow et fille de Franz Liszt et de Marie d’Agoult.

En 1866, après le scandale de la naissance d’Isolde, fille de Wagner et Cosima, il doit se réfugier avec elle  à Lucerne, où il l’épouse en 1870. C’est à Lucerne qu’il termine « Siegfried » en 1871. En 1872, il s’installe à Bayreuth où il termine sa tétralogie avec « Le crépuscule des Dieux » en 1874.

L'année 1876 voit la création de « La Tétralogie » lors de l’inauguration du Festspielhaus (Palais des festivals), théâtre entièrement consacré à ses opéras, réalisé avec l’appui financier de Louis II de Bavière. Ce théâtre avait été conçu par Wagner dès 1850, pour pouvoir réaliser sa conception particulière de l’opéra comme  « œuvre d'art totale ».

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Le Festspielhaus de Bayreuth

Depuis, le festival de Bayreuth y a lieu chaque année en été. C’est l’un  des plus prestigieux festivals du monde, où l’on doit  réserver ses places plusieurs années à l’avance.  On y représente exclusivement les 10 principaux opéras de Wagner, chaque fois dans des mises en scènes nouvelles et quelquefois sujettes à scandale.

 

Entre 1872 et 1882, Wagner achève  « Parsifal » qu’il avait ébauché dès 1857, et qui sera créé lui aussi à Bayreuth en 1882.

Richard Wagner meurt à Venise, le 13 février 1883.

 

 

L’œuvre d’art totale

Dès « Le vaisseau fantôme » (1843) et « Tannhaüser » (1845) Wagner remplace l’enchainement d’airs, d’ensembles et de chœurs de l’opéra traditionnel par une musique continue.

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La Walkyrie : « les adieux de Wotan »

Il donne autant d’importance à l’orchestre qu’aux chanteurs pour lesquels aria et récitatif sont confondus en un seul chant.

Il  introduit le leitmotiv (motif conducteur) qui est un thème qui revient tout au long de l’œuvre, représentant une idée ou un personnage. (Nous avons déjà rencontré le leitmotiv dans la symphonie fantastique de Berlioz sous la forme de l’ « idée fixe »).

Après « Lohengrin » (1848), il élabore sa théorie de l’opéra dans différents ouvrages (« L’œuvre d’art de l’avenir », « Opéra et drame ») où il défend l’idée d’œuvre d’art totale dont le compositeur écrit le livret, la musique et la mise en scène, ce qu’il réalise avec sa tétralogie, « Der Ring des Nibelungen » (l’anneau du Nibelung).

Ses orchestrations colossales, ses accords chromatiques, ses longues lignes mélodiques ont déchainé les passions dans le monde musical du 19e siècle, et chacun se devait alors de prendre position pour ou contre Wagner.

 

On a dit que le chromatisme extrême de « Tristan et Isolde », et en particulier son premier accord,  inaugurait la musique du 20e siècle.

"L'accord de Tristan" sur France Musique



La fin de "Tristan et Isolde" reprend le thème de début du prélude.

 

La Tétralogie
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l’argument et les personnages de la tétralogie en cliquant ici

La Tétralogie « Der Ring des Nibelung » (L’anneau du Nibelung) est considérée comme la plus grande œuvre opératique de tous les temps. Sa composition  dura 28 ans, de 1853 à 1874.

Elle  comporte quatre opéras (un prologue et 3 journées) étroitement liés par l’intrigue, et par un ensemble de leitmotive  qui réapparaissent tout au long des 4 ouvrages.

Ces quatre  opéras sont « Das Rheingold» (L’or du Rhin ), « Die Walküre » (La Walkyrie ), « Siegfried » et « Götterdämmerung » (Le crépuscule des dieux ). Ils sont conçus pour être représentés lors de quatre soirées consécutives, et représentent en tout plus de 15 heures de spectacle.

On y trouve de très nombreux  leitmotive représentant personnages, objets ou idées.

 


Le crépuscule des Dieux : Mort de Siegfried

 

Le répertoire

L’essentiel de Wagner tient en dix opéras, pour lesquels Wagner a écrit lui-même les livrets  : « Le Vaisseau fantôme » (1843), « Tannhäuser » (1845), « Lohengrin » (1850), « Tristan et Isolde » (1865), « Les Maîtres chanteurs de Nuremberg » (1868), « L’Or du Rhin » (1869), « La Walkyrie » (1870), « Siegfried » (1876), « Le Crépuscule des dieux » (1876) – ces quatre derniers constituant le prologue et les trois journées de « L’Anneau du Nibelung » – et enfin « Parsifal » (1882).

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

 

(Voir aussi la Fiche compositeur)

 

Hans von Bülow (1830-1894)
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Hans von Bülow, également pianiste et compositeur, est l'un des rares chefs d'orchestre du 19e siècle dont le nom ait survécu à l'épreuve du temps.

Son nom  est indissociable de ceux de Liszt et Wagner dont il a contribué à faire connaître la musique. Il était considéré comme l’un des plus grands interprètes de Richard Wagner mais aussi de Ludwig van Beethoven.

Il fut l’élève de  Friedrich Wieck, le père de Clara Schumann, puis de Liszt dont il épousa la fille Cosima en 1857. Disciple fidèle de Wagner, il dirige la création de Tristan et Isolde en 1865 et des Maîtres chanteurs de Nuremberg en 1868. Mais Cosima le quitte pour épouser Wagner et il se sent alors trahi par le  musicien auquel il s'était jusqu'alors dévoué corps et âme.

En 1870, il rencontre Brahms dont il devient l’ami et le plus ardent partisan, et dont il crée la 1re symphonie en 1877 en la qualifiant de « 10e symphonie de Beethoven ». C'est Bülow qui popularisa l’appellation flatteuse des “trois B”, Brahms étant le troisième "B" après Bach et Beethoven.

De 1880 à 1885, il dirige l’orchestre de Meiningen. C’est là qu’en 1884, le jeune Gustav Mahler, après un concert Beethoven donné par Bülow, supplie celui-ci de l’accepter comme élève. L’année suivante, Mahler sollicite le poste de chef assistant à Meiningen, mais c’est le jeune Richard Strauss  qui décrochera finalement ce poste.

Au cours des années suivantes Hans von Bülow dirige les orchestres de Hambourg et de Brême, ainsi que le prestigieux philarmonique de Berlin.

Hans von Bülow meurt en Egypte le 12 février 1894. Ses funérailles, qui eurent lieu les 29 et 30 mars, inspirèrent Mahler pour le final de sa deuxième symphonie “Résurrection”.

 

On trouvera une biographie détaillée sur symphozik.

 

 

 

Autres compositeurs allemands

 

Dans la lignée de Weber, on peut citer Heinrich Marschner,(1795-1861) dont l’œuvre la plus connue est  « Hans Heiling » (1833).

 

Albert Lortzing (1801-1851) est l'un des principaux représentants de la variante germanique de l'opéra-comique, le Spieloper. Il est l’auteur de « der Wildschütz ».

 

Friedrich Flotow (1812-1883) est surtout connu pour « Martha » (1847), opéra romantique en quatre actes.

 

Otto Nicolai (1810-1849) est l’auteur de  « Die lustigen Weiber von Windsor » (1849), d’après « les joyeuses commères de Windsor » de Shakespeare.

 

On peut aussi citer Humperdinck (1854-1921) avec « Hänsel und Gretel » (1893) et Richard Strauss (1864-1949) avec son premier opéra « Guntram » (1894),  deux compositeurs influencés par Wagner, et que nous retrouverons dans le cadre du post-romantisme allemand.

 

 

 

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L’OPERA RUSSE

 

L’opéra russe a été encouragé par la Grande Catherine qui, en 1783, ordonna au nouveau théâtre du Bolchoï de Saint-Pétersbourg  de représenter autant d’opéras que de pièces de théâtre.

C’est Glinka qui inaugure l’opéra romantique russe en 1836 avec « Une vie pour le tsar ».

Il est suivi par Moussorgski, Borodine, Rimski-Korsakov et Tchaïkovski.

L’opéra russe s’inspire essentiellement  du folklore et de l’histoire russe. Pouchkine, considéré comme le fondateur de la littérature russe, a fournit l'intrigue d'une grande partie des opéras russes de cette époque.

 

Glinka  (1804-1857)

 

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Mikhaïl Ivanovitch  Glinka est le fondateur de l’école musicale russe moderne. Il est le contemporain et l'ami d'Alexandre Pouchkine, qu’il rencontre en 1828, et de Nicolas Gogol.

 

Glinka est né le 1er juin 1804 à Novospasskoïe en Russie.

De 1830 à 1833  il voyage en Italie où il découvre les opéras de Bellini, Donizetti et Rossini, qui lui inspirent diverses compositions.

D'octobre 1833 à avril 1834 il est à Berlin où il étudie le contrepoint.

De retour en Russie, il décide de construire une harmonie nouvelle fondée sur les particularités des chants populaires russes.

Il se met alors à travailler à un opéra russe «  Une vie pour le tsar »  (initialement nommé « Yvan Soussanine ») dont le sujet historique est proposé par le poète Joukovsk : Au début du 12e  siècle, un paysan, Yvan Soussanine,  sauve le futur tsar Michel Romanov en sacrifiant sa propre vie. Glinka y introduit un  langage musical typique en employant des gammes par ton, des gammes orientales …  et en privilégiant les chansons et danses issues du folklore russe.

L’opéra  est créé au Théâtre Marinski, en présence du tsar le 9 décembre 1836, et obtient un immense succès.

De 1837 à 1839, Glinka est chef de chœur à la chapelle impériale.

Dans la lignée de son premier succès, il projette  un second opéra pour lequel il choisit  une œuvre de Pouchkine, « Rousslan et Lioudmila » où le fantastique et l'exotisme ont une large place. Cet opéra est créé le 9 décembre 1842. Il ne rencontre pas le même succès que le précédent mais il est apprécié par Franz Liszt qui en écrira des transcriptions.

De 1844 à 1847, Glinka séjourne à Paris où il se lie avec Berlioz,  puis en Espagne où il étudie le folklore espagnol.

Parti pour Berlin en 1856 pour y étudier la musique religieuse, il y meurt le 15 février 1857.

 

Outre ses opéras, Glinka est l’auteur de nombreuses œuvres instrumentales dont :

-        Son quatuor à cordes en Fa majeur (1829)

-        Sa valse-fantaisie pour piano (1839)

Et surtout ses fantaisies pour orchestre telles que la Jota aragonaise (1845), Nuit d’été à Madrid (1848), Kamarinskaïa (1848).

 

Parmi les principaux successeurs de Glinka on peut citer Alexandre Dargomyjski (« La Roussalka »), et surtout le groupe des cinq.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

 

Le groupe des cinq

 

Le groupe des cinq a été fondé par Mili Balakirev qui a réuni autour de lui Nikolaï Rimski-Korsakov,  Alexandre Borodine, Modeste Moussorgski et César Cui.

Ils veulent créer une musique nationale russe en optant pour les genres les plus expressifs : l'opéra, le ballet, et la musique symphonique.

Nous retrouverons le groupe des cinq dans le cadre des écoles nationales.

Pour ce qui nous concerne ici,  nous retiendrons les principaux opéras écrits par ces compositeurs.

 

Alexandre Borodine (1833-1887)

Borodine est l’auteur d’un seul opéra : « Le prince Igor » qu’il ne termina pas. En effet, en 1886, alors qu’il  entreprend d’achever son opéra, il s’écroule, mort, lors d’un bal costumé.

 Glazounov compléta l’œuvre avec les parties qu’il avait entendues jouer par Borodine au piano et Rimski-Korsakov se chargea de l’orchestration.

« Le Prince Igor » est surtout célèbre pour ses danses polovtsiennes, qui sont souvent jouées à part dans des concerts.

 

Modest Moussorgski  (1839 – 1881)
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Moussorgski est l’auteur d’un seul opéra achevé « Boris Godounov » (1869-1872) et de 2 opéras inachevés « La Khovantchina » (1872-1880)  et « La Foire de Sorotchinsky » (1876-1881). Il cherche à créer une musique purement nationale, avec un style récitatif et mélodique s’appuyant sur la langue russe.

« Boris Godounov » est un parfait représentant de cette musique nationale.  L’histoire, en partie vraie, tirée de la tragédie de Pouchkine, met en présence le peuple russe, véritable héros de l’opéra, et un tsar usurpateur dévoré par son désir de puissance. D’autre part, il glorifie la patrie en décrivant la résistance russe à l’invasion polonaise.

Le peuple, figuré par le chœur, tient une grande place dans cette œuvre, où résonnent en outre nombre de thèmes populaires et où s'affirme l'ampleur des célèbres basses russes.

« La Khovantchina », nom donné à la révolte des Princes Khovanski, devait constituer après « Boris Godounov », le deuxième volet d’une trilogie d’opéras historiques dont le dernier ne fut jamais composé. Il a été terminé par Rimski-Korsakov en 1886, puis par Chostakovitch qui en a fait une autre version au 20e siècle.

 

 

 

Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908)
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Rimski-Korsakov était le membre le plus influent et le plus connu du groupe des cinq, et orchestra plusieurs œuvres d'autres membres après leur mort. Compositeur et théoricien de musique russe, il fut également professeur de musique, d'harmonie et d'orchestration au Conservatoire de Saint-Pétersbourg.

Rimski-Korsakov est l’auteur d’une vingtaine d’opéras, dont « Snegourotchka » (La Demoiselle des neiges) (1898) qui était son œuvre préférée, « Sadko » (1898), « La Fiancée du tsar » (1899), « La Légende du tsar Saltan » (1900) dans lequel on peut entendre le célèbre «  vol du bourdon », et « le Coq d’or » (1909) son dernier opéra.

 

César Cui (1835-1918)

César Cui est surtout connu pour ses nombreuses critiques musicales. C’est lui qui rédigea le manifeste du groupe des cinq.

Il a composé une dizaine d’opéras dont « Le prisonnier du Caucase » (1858, repris en 1883), « Le fils du mandarin » (1859) et  « Le Flibustier » (1894),  opéra en français.

 

 

Tchaïkovski  (1840-1893)

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Piotr Ilitch Tchaïkovski est surtout connu pour ses musiques de ballets, ses symphonies et ses concertos. Il écrivit aussi une dizaine d’opéras dont deux  sont restés des standards de l’opéra : « Eugène Onéguine » (1879) et « La dame de pique » (1890), inspirés par Pouchkine.

Dans ces deux opéras, la  musique de Tchaïkovski, d’influence européenne, associe la musique occidentale à des éléments russes.

Ses autres opéras sont : « Le Voïvode » (1869), « Opritchnik »(1874), « La pucelle d’Orléans (1881), « Mazeppa » (1884), « Tchérévitchki »(1887), « L’enchanteresse » (1887), « Iolanta » (1892)

Nous retrouverons Tchaïkovski dans le cadre des écoles nationales.

 

 

Les autres compositeurs slaves du 19e siècle

 

A côté de la Russie, à la fin du 19e siècle, les nationalismes qui s’éveillent en Europe s’expriment également à travers l’opéra en ayant recours à des intrigues d'origine locales ainsi qu'à des chants populaires.

C’est ainsi qu’en Tchécoslovaquie,  « La fiancée vendue » (1866)  de Smetana (1824-1884) est considérée encore aujourd’hui comme un véritable monument national, de  même que, plus tard, « Rusalka » (1901) de Dvorak (1841-1904).
Fibich, compositeur de musique instrumentale, écrivit aussi une vingtaine d’opéras et musiques de scène, dont « Sarka » (1897) et « La Chute d'Akun » (1900).

 

 

Les plus beaux opéras et airs slaves

Compositeur

Opéra

air

Glinka

Rouslan et Ludmila

Ouverture

Borodine

Le prince Igor

Les Danses polovtsiennes

Moussorgski

Boris Godounov

Scène du couronnement

Mort de Boris Godounov

Khovantchina

Danse des esclaves perses

Rimski-Korsakov

Sadko

Chant hindou

Tchaïkovski

Eugène Onéguine

Air de Lensky

Polonaise

La dame de pique

Duo de Lise et Pauline

Air du prince Yeletsky

Smetana

La fiancée vendue

Danse des comédiens

Duo « je connais une fille »

Dvorak

Rusalka

Chanson pour la lune

 

 

 

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L’OPERETTE ET L'OPERA BOUFFE

 

Le milieu du 19e siècle voit la naissance de l’opérette, phénomène typiquement français.

Une opérette se caractérise d’abord par sa structure en un acte, son caractère léger, mêlant dialogues parlés, musiques et danses à la mode, telles que cancan, valses …

Plusieurs théâtres spécialisés s’ouvrent à cette occasion : Le théâtre des Folies-Concertantes en 1854 et le théâtre des Bouffes-Parisiens, ouvert en 1855 par Offenbach lui-même.

Dans les années qui suivirent, l’opérette devint un spectacle plus important avec plusieurs actes et un style parodique plus accentué, principalement avec Jacques Offenbach, qui  qualifiera ses œuvres d’opéra-bouffes, pour les distinguer des autres opérettes, plus superficielles.

En Autriche, après une rencontre avec Offenbach, Johann Strauss II se lance également dans l’opérette, sur fond de valses de Vienne.

 

Jacques Offenbach (1819-1880)

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Jacques Offenbach, 7e enfant d’Isaac Offenbach, cantor d’une synagogue, montra des dons précoces pour le violoncelle. En 1833 il rejoint Paris avec son père et son frère où il gagne d’abord sa vie comme violoncelliste, puis directeur de la musique à la Comédie Française. En 1855, il crée le Théâtre des Bouffes-Parisiens.

Après plusieurs opérettes en un acte, Offenbach inaugure, avec « Orphée aux enfers » en 1858,  une série d’œuvres plus ambitieuses en 3 actes qu’il désigne comme opéras bouffes.

En 1860, il obtient la nationalité française.

Il triomphe ensuite avec « La Belle Hélène » en 1864, puis « La vie parisienne » (1866), « La grande duchesse de Gerolstein » (1867).

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Felicity Lott dans « La grande duchesse de Gerolstein »

Ses opéras ont un tel succès que, lors de l’exposition universelle de 1867, ils remplissaient en permanence 3 théâtres parisiens.

Après le succès de « La Périchole » en 1868, victime de la xénophobie  de l’après guerre de 1870 (il était juif d’origine allemande), Offenbach se voit préférer Charles Lecocq qui triomphe en 1872 avec « La fille de madame Angot ». Mais il retrouve ensuite le succès avec « Le roi Carotte », un opéra bouffe féérique.

En 1873, il est directeur du théâtre de la Gaîté, puis fait une tournée aux Etats-Unis en 1876.

Le succès lui sourit de nouveau  avec ses opéras « patriotiques », très à la mode alors, que sont  « Madame Favart » (1878) et « La Fille du tambour-major » (1879).

Offenbach meurt le 5 octobre 1880 à Paris sans avoir pu terminer son opéra fantastique « Les contes d’Hoffmann » qui connaîtra un triomphe salle Favart en 1881.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie plus complète sur l'encyclopédie Larousse

 

 

 

Autres opéras d’Offenbach :

Barbe-Bleue (1866), (opéra bouffe)

Robinson Crusoé (1867), (opéra-comique)

Les brigands (1869), (opéra bouffe)

La princesse de Trébizonde (1869), (opéra bouffe)

Le roi Carotte (1872), (opéra bouffe féérie)

Le Voyage dans la Lune (1875), (opéra féérie)

Le Docteur Ox (1877), (opéra-bouffe)

Madame Favart (1878), (opéra « patriotique »)

La Fille du tambour-major (1879), (opéra « patriotique »)

 

 

 

 

Johann Strauss II (1825-1899)

 

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Johann Strauss II (ou fils) est né à Vienne le 25 octobre 1825. C’est le plus connu de la famille Strauss, son père et ses frères étant également compositeurs.

Son père, Johann Strauss I (ou père),  fut surnommé le « père de la valse ». C’est lui en effet qui donna ses lettres de noblesse à  la valse viennoise. Il est surtout connu pour sa « Marche de Radetzky » qui clôture traditionnellement le concert de nouvel an  donné chaque année à Vienne.

Johann Strauss fils quant à lui fut surnommé le « roi de la valse ».

Il compose sa première valse à 6 ans, en 1831.

Plus tard, c’est contre l’avis de son père qu’il se destine à la musique. Il sera d’ailleurs le rival de son père jusqu'à la mort de celui-ci.

En 1844, il forme un orchestre de 24 musiciens.

En 1848, il est nommé chef de la musique municipale de Vienne.

En 1849, à la mort de son père, il réunit les deux orchestres, le sien et celui de son père.

En 1860, il rencontre Jacques Offenbach, et se lance alors dans la composition d’opérettes.

En 1863,  il accède au poste de directeur des bals de la cour.

En 1874, il crée « La chauve-souris », opérette la plus jouée dans le monde,  qui sera suivie par « Une nuit à Venise »,  « Le baron tzigane » et  « Cagliostro ».

Fin 1898, il termine sa dernière œuvre « Cendrillon », ballet dont il ne verra pas la création : II meurt à Vienne le 3 juin 1899.

Cette même année, on créa après sa mort l’opérette « Sang viennois »,  montée  à partir de  la valse du même nom et  de partitions tirées de son catalogue.

 

Outre ses opérettes, Johann Strauss II est l’auteur de centaines de valses dont certaines ont été transcrites pour quatuor à cordes  par les trois compositeurs de l’Ecole de Vienne,  Alban Berg, Arnold Schoenberg et Anton Webern.

 

 Pour en savoir plus : Une biographie sur Wikipédia.

 

Le meilleur de Johann Strauss II

Valses :

Tritsch-Tratsch-Polka (1858)

Le Beau Danube bleu (1867)

Vie d'artiste (1867)

Légendes de la forêt viennoise (1868)

Aimer, boire et chanter (1869)

Sang viennois (1873)

Voix du printemps (1883)

Valse de l'Empereur (1889)

Opérettes :

 La chauve souris (1874)

Une nuit à Venise  (1883)

Le baron tzigane   (1885)

Sang viennois (1899)


 

Autres compositeurs d’opérettes

 

-        Franz von Suppé (1819-1895) avec «  Cavalerie légère » (1866)

-        Florimond Hervé (1825-1892) avec « Mam’zelle Nitouche » (1883)

-        Charles Lecocq (1832-1918) avec « La fille de madame Angot ».

-        André Messager (1853-1929) avec « Véronique » (1898)

-        Franz Lehar (1870-1948) avec « La veuve joyeuse » (1905)

 

 

 

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