Les grands compositeurs de la période classique sont sans
conteste Haydn, Mozart
et Beethoven, tous trois autrichiens
incarnant le classicisme viennois, comme en témoigne l’illustration
ci-contre, où ils sont associés à leur « père » J.S. Bach.
C.P.E. Bach qui fit le lien
entre le style baroque de son père JS Bach, et le style classique de Haydn et
Mozart,
Muzio Clementi qui fut le
premier grand compositeur pour le piano,
Luigi Boccherini, virtuose du
violoncelle qui composa en particulier de nombreux quintettes à cordes.
L’opéra comique français
est représenté quant à lui par François-André Philidor (1726-1795),
Pierre-Alexandre Monsigny (1729-1817), Nicolas Dalayrac (1753-1809) et André
Grétry (1741-1813).
La révolution française
est représentée par François-Joseph Gossec (1734-1829), Luigi Cherubini (1760-1842),
Etienne-Nicolas Mehul (1763-1817), Jean-François Lesueur (1760-1837).
Johann Adolf Hasse (1699-1783), Johann Joachim Quantz qui composa pour la flûte
(1697-1773), Jean-Paul-Egide Martini qui composa « plaisir d'amour »
(1741-1816), Carl Stamitz (fils de Johann) (1745-1801), Johann Albrechtsberger qui fut un professeur de Beethoven
(1736-1809), Karl Ditters von Dittersdorf (1739-1799), Samuel Wesley
(1766-1837), Baldassare Galuppi (1706-1785).
GLUCK
(1714-1787)
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compositeur.
Christoph-Willibald Gluck est né en 1714 en Bavière.
C’était avant tout un compositeur d’opéras.
Les débuts
Gluck s’intéresse très jeune à la musique mais devant l’opposition
de son père qui veut le voir prendre le même métier que lui (c'est-à-dire
maître des eaux et forêts), il quitte la maison familiale à 16 ans et circule
de ville en ville comme violoniste et chanteur ambulant.
En 1736, il se rend à Vienne où il entre au service du prince
Lobkowitz.
En 1737, il fait la connaissance du prince Melzi qui le conduit en
Italie où il devient l’élève de Sammartini.
De 1741 à 1745, il compose ses 10 premiers opéras, tous dans le
goût italien, dont il fait jouer le premier, Artaxerxés, à Milan le
26 décembre 1741.
Les tournées européennes
En 1745, devenu célèbre, il se rend à Londres où Haendel triomphe.
Il retourne en Allemagne en 1746, où il se fait engager dans une
troupe ambulante d'opéra italien, et part pour une tournée européenne de 3 ans à
Dresde, Hambourg, Copenhague, puis à Prague de 1749 à 1752.
Gluck à Vienne
Après un court séjour en Italie, fin 1752, Gluck s’installe
définitivement à Vienne, où il obtient de nombreux soutiens au sein de
l’aristocratie.
De 1757 à 1762, le comte Durazzo, directeur du Théâtre de la Cour
(le Burgtheater) commande à Gluck des arrangements de comédies-vaudevilles
françaises pour le théâtre de la cour, ce qui permet au compositeur de se
familiariser avec l’opéra comique français.
Durazzo lui fait alors connaître le librettiste Ranieri Calzabigi,
qui avait adopté les idées de réforme de l'opéra défendues à Paris par Diderot
et J.-J. Rousseau.
Il collabore avec lui pour entreprendre une réforme sérieuse
de l'opéra italien. Ils créent ensemble Orphée et Eurydice en 1762, puis Alceste en
1767.
En 1774, Gluck arrive à Paris où il a applique sa réforme avec
« Iphigénie en Aulide », qui remporte un grand succès. Il traduit en français,
en les remaniant,
en 1774 et « Alceste » en 1776, puis écrit « Armide » en 1777.
C’est à la suite de la représentation d’Armide qu’éclate la
querelle entre les partisans de Gluck et ceux de l’opéra italien représentés
par Piccinni. Cette querelle se termine en 1779 avec le succès éclatant de
l’opéra de Gluck « Iphigénie
en Tauride », à la suite d’un concours organisé entre les 2
compositeurs.
Mais quelques mois après, Gluck subit l’échec de son opéra
« Echo et Narcisse », et retourne à Vienne où il met un terme à sa
carrière et meurt en 1787.
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compositeur.
Joseph Haydn fait partie, avec Mozart et Beethoven, de ce qu’on
appelle « la trinité classique viennoise ».
L’influence de Haydn dans l’histoire de la musique est
considérable, en particulier sur Mozart et Beethoven. Bien que n’en étant pas
le créateur, il est considéré comme le père du quatuor et de la symphonie.
1732-1760 la jeunesse à Vienne
Joseph Haydn est né le 31 mars 1732, à Rohrau, à 100
kilomètres à l’Est de Vienne.
Vers l’âge de 6 ans, un cousin de son père, remarquant ses
dispositions musicales, l’emmène à Hainburg où, enfant de chœur, il apprend, à
chanter et à jouer différents instruments.
De 1740 à 1749, il est petit chanteur à la maîtrise de la
cathédrale Saint-Étienne de Vienne.
Il en est chassé à 17 ans après que sa voix eut mué, et subsiste
alors en donnant des leçons, et en jouant du violon ou de l'orgue.
Vers 1753, il devient le secrétaire et l’élève du compositeur
Porpora qui l’introduit dans les milieux aristocratiques.
Pendant cette période, il se forme principalement en autodidacte
en étudiant les œuvres de C.P.E. Bach, ainsi que
le traité d’écriture Gradus
ad Parnassum de Johann Joseph Fux. (Traité qui fut également l'ouvrage
de référence dans la formation musicale de Mozart et de Beethoven).
C’est en 1757 que Haydn compose ses premiers quatuors à cordes.
En 1758 ou 1759, il entre au service du comte Morzin et compose
ses premières symphonies, mais on doit le licencier fin 1760 à cause de problèmes
financiers.
Fin 1760, Joseph Haydn épouse Maria Anna Keller, la sœur de
Thérèse Keller dont il était tombé amoureux en 1754 mais qui avait
malencontreusement pris le voile quelques mois après.
1761-1790 au service des Esterhazy
1761 à Eisenstadt
Le 1er mai 1761, Haydn signe avec le prince Paul II Anton
Esterházy, un contrat le nommant vice-maître de chapelle, pour seconder le
maître de chapelle Gregor Joseph Werner, avant de lui succéder à sa mort en
1766.
Ce contrat, typique de cette époque, conférait à Haydn un statut
de domestique portant livrée et composant sur commande. Malgré cela, Haydn
appréciait beaucoup ce poste où il disposait d’un orchestre lui permettant
de faire toutes les expériences qu’il désirait.
Le prince Nicolas, dit le magnifique, succéda à son frère Paul
II Anton en 1762. Haydn servit ce prince pendant vingt-huit ans,
jusqu'à la mort de celui-ci en 1790.
C’est en 1761 que Haydn compose ses premiers chefs-d’œuvre
symphoniques que sont les symphonies n° 6 « Le matin », n°7
« Le midi » et n° 8 « Le soir ».
Ces symphonies sont proches du concerto grosso, les instruments
solistes y jouant encore un rôle important.
Pendant les années 1766 à 1774, il compose dans le style Sturm und Drang quelques unes de ses plus
belles symphonies dont les symphonies n°44 « Funèbre », n°45
« Les Adieux », n°48 « Marie-Thérèse » (en hommage à
l’impératrice), n°49 « La Passion ».
Pendant cette même période, il compose, de 1770 à 1772, 3 séries
de 6 quatuors : opus 9, 17 et 20, dans lesquels il développe la forme
sonate, marquant ainsi la naissance du quatuor classique.
1769 à Esterhaza
En 1769, Haydn s’installe avec ses musiciens au château
d’Esterhaza où il restera jusqu’en 1790.
Haydn avait un comportement protecteur vis-à-vis de ses musiciens
qui l’appelaient familièrement « papa Haydn », terme affectueux
qu'adopta également Mozart. Ce caractère protecteur est parfaitement illustré
par l’anecdote de la symphonie des Adieux.
L'anecdote de la symphonie des Adieux (1772)
Haydn ayant voulu signifier au prince que ses
musiciens étaient fatigués et avaient besoin de repos, mit ainsi en scène
l’exécution de sa symphonie « des adieux » : Pendant le dernier mouvement,
les musiciens cessaient de jouer un par un et quittaient la scène ne laissant à
la fin que le chef d'orchestre et le premier violon pour terminer l'œuvre.
En voici une amusante reconstitution au concert du
nouvel an de Vienne en 2009.
Pour assouvir la passion du prince Nicolas pour le baryton, Haydn écrivit de nombreuses œuvres pour cet
instrument, dont 126 trios pour baryton, alto et violoncelle entre 1765 et
1778.
Le prince Nicolas Esterhazy s’étant pris de passion, après le
baryton, pour l’opéra italien, Haydn connut de 1766 à 1784 une période
fébrile consacrée à cet art, composant une douzaine d’opéras dont
« l'Apothicaire » (1768), « L'infidélité déjouée »
(1773), « La Vera Costanza » (1779), « Armida »
(1783), qu’il exécutait en alternance avec de nombreux opéras de ses
contemporains.
Malheureux en ménage, Haydn se consola avec la chanteuse Luigia
Polzelli arrivée à Esterhaza en 1779, relation amoureuse qui dura
jusqu’en 1790.
Haydn et Mozart
En
1784, ou peut-être dès 1782, Haydn rencontre Mozart, avec qui il se lie
d’amitié. En 1785, ce dernier, inspiré par les quatuors russes de 1781, dédiera
à Haydn six quatuors.
Mozart avait une grande admiration pour Haydn et dit un jour de
lui : « Personne ne peut comme Haydn tout faire, badiner et
bouleverser, provoquer le rire et la profonde émotion. »
En 1785, à la suite de Mozart, Haydn entre en franc-maçonnerie, ordre très
florissant à cette époque. Contrairement à Mozart, il ne dépassera pas le
grade d’apprenti, et ceci influencera peu son œuvre. C’est toutefois pour les
concerts de la Loge Olympique (loge maçonnique parisienne) que Haydn compose
en 1785-1786 ses six symphonies parisiennes n° 82 à 87, parmi lesquelles : la
(1786), la n° 83 « La Poule »
(1785) et la n° 85 « La Reine de France » (1785-1786).
Haydn apprendra la mort de Mozart
pendant son premier séjour à Londres, et en sera très affecté.
De 1788 à 1790, Haydn compose 18 autres quatuors : op 51(6),
op 54(3), op 55(3), op 64(6).
1791-1795 Voyages à Londres
Après la mort du prince Nicolas le magnifique en 1790, Haydn
âgé de 58 ans quitta son pays pour la première fois pour se rendre à Londres.
Il y resta de janvier 1791 à juillet 1792 et y écrivit, entre autres, ses six
premières Symphonies londoniennes (n° 93 à 98). Ce premier voyage
à Londres fut un triomphe artistique et personnel : Haydn fut acclamé lors
de nombreux concerts, reçut le titre de docteur « honoris causa »
décerné par l'université d'Oxford et fut reçu par la famille royale.
A son retour, il fit la
connaissance du jeune Beethoven à qui il donna des leçons pendant l’année 1793.
Haydn fit un deuxième
voyage à Londres de janvier 1794 à août 1795, qui lui valut le même triomphe,
et au cours duquel il donna entre autres ses six dernières Symphonies
londoniennes (n° 99 à 104).
1795-1809 Les dernières années à Vienne
Revenu définitivement à
Vienne en 1795, Haydn reprit la direction de la chapelle d’Eisenstadt
au service du nouveau prince Esterhazy, Nicolas II. Mais il était alors
beaucoup plus libre, n’étant tenu à produire qu’une messe par an, ce qui lui
permit de composer ce qu'il voulait, en particulier ses derniers quatuors à
cordes (les 6 quatuors à cordes op 76 « Erdody » et les 2
quatuors op 77 « Lobkowitz ») et ses 2 magnifiques oratorios
que sont
(en 1798) et les saisons (en 1801).
Haydn était alors considéré
comme le plus grand compositeur vivant. Jusqu’en 1803, il dirigea de
nombreux concerts, dont certains avec Beethoven.
À partir de 1804,
Haydn très affaibli cessa de composer et ne quitta quasiment plus sa maison de Gumpendorf
dans la banlieue de Vienne, jusqu’à sa mort en 1809.
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compositeur.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) est considéré
comme le plus grand génie musical de tous les temps.
Dès son plus jeune âge, il se fait connaitre dans toute l'Europe.
Ses nombreux voyages le familiarisent avec les diverses formes musicales
présentes à l’époque et lui permettront de réaliser ainsi la synthèse des
influences française, allemande et italienne. Il excelle dans tous les
genres : opéra, symphonies, concertos …
La jeunesse
Mozart est né le 27 janvier 1756. Son père était compositeur et violoniste,
maitre de chapelle auprès du prince-archevêque de Salzbourg.
Il se révéla rapidement un enfant prodige, en jouant du
clavicorde dès l’âge de 4 ans et composant ses premiers menuets à 5 ans.
Sa sœur Nannerl, de 5 ans son ainée, était elle-même une jeune
prodige du clavecin.
C’est ainsi que dès 1762, alors que Mozart avait 6 ans et sa
sœur 11, leur père Léopold décida d’exploiter leurs dons et entreprit de les
produire dans toutes les capitales d’Europe.
Nannerl
Maria Anna, dite Nannerl, la sœur de Wolfgang Amadeus, mérite
qu’on lui consacre quelques mots.
Malgré ses talents de virtuose au clavecin, elle vécut toujours
dans l’ombre de son frère, et ne put plus dès 1769, accompagner son frère
dans ses voyages du fait qu’elle n’était plus une enfant.
Sa qualité de femme devait l’empêcher de poursuivre sa vie de
musicienne, et lui faire renoncer à ses talents de claveciniste et de
compositrice.
Totalement soumise à la volonté de son père, elle dut renoncer à
épouser l’homme qu’elle aimait pour épouser le riche magistrat qu’il lui
imposa, et dont elle eut 3 enfants.
Après la mort de son mari en 1801, elle retourna à Salzbourg
avec ses enfants et petits enfants, où elle finit sa vie comme professeur de
musique.
(Voir le beau film de René Féret :« Nannerl, la sœur
de Mozart »).
Les voyages du jeune Mozart
Après avoir été présentés à la cour du prince électeur de Bavière
à Munich en janvier 1762, les deux enfants prodiges furent invités cette même
année à la cour impériale de Vienne, où ils purent rencontrer la jeune
Marie-Antoinette, future reine de France, alors âgée de 7 ans.
En 1763, la famille Mozart entreprit une tournée de concert qui,
après de nombreuses étapes, les amena jusqu’à Paris où ils restèrent 6 mois.
En avril 1764 ils arrivèrent à Londres où Mozart rencontra J.Ch. Bach qui eut
une grande influence sur lui.
En 1766, les Mozart se rendirent en Hollande, puis retournèrent
à Paris par Lille et rentrèrent à Salzbourg en passant par la Suisse et
Munich.
En 1769, Léopold décida d’entreprendre un voyage en Italie, qui
les mena à Vérone, Mantoue, Rome, Bologne, Florence, Milan puis retour à
Salzbourg en 1771.
C’est au cours de ce voyage que Mozart écrivit de mémoire, après
deux auditions, la partition du célèbre Miserere d’Allegri, que le Vatican interdisait de recopier. Loin
de l’en blâmer, le pape le fit chevalier.
Mozart retourna 2 fois à Milan en octobre, puis en décembre 1772.
En aout 1777, il repartit, cette fois avec sa mère, pour un
voyage qui le mena à Munich, à Augsbourg puis à Mannheim où il tomba amoureux
d’Aloysia Weber. Il partit ensuite à Paris où il rencontra le succès avec sa
symphonie en ré dite « parisienne », mais sa mère mourut en juillet
1778, et il revint à Salzbourg où l’attendait la charge d’organiste de la cour
et de la cathédrale.
La maturité
En 1781, le succès remporté par son opéra « Idoménée,
roi de Crête » à Munich le décide à rompre définitivement avec
Salzbourg et à s’installer à Vienne comme musicien indépendant.
C’est là que, déçu (ou rejeté ?) par Aloysia Weber, il épouse en 1782 la sœur de celle-ci, Constance, moins
frivole.
C’est aussi en 1782 que Mozart écrit son premier Singspiel (opéra
comique allemand) « L’enlèvement au sérail » qui obtient un
franc succès.
A Vienne, Mozart se lie d’amitié avec Joseph Haydn, à qui il
dédicacera plus tard (de 1782 à 1785) 6 quatuors. Haydn rendit bien à Mozart
l’admiration qu’il lui portait puisqu’il dit un jour à Léopold : «
Devant Dieu et en tant qu’honnête homme, votre fils est le plus grand
compositeur que je connaisse soit personnellement ou de réputation. »
En décembre 1784, Mozart entre en franc-maçonnerie (suivi par son
ami Haydn deux mois plus tard) ce qui a certainement eu une grande influence
sur son œuvre. (Notons que dans le fameux film «Amadeus » de Milos
Forman, aucune mention, ni même aucune allusion n’est faite à l’appartenance de
Mozart à la franc-maçonnerie, ce qui remet sérieusement en cause la
crédibilité de ce film).
L’engagement de Mozart dans la franc-maçonnerie apparait très
clairement dans son œuvre avec son opéra «La flûte enchantée »
ainsi que d’autres œuvres telles que l’ode funèbre maçonnique K477 (1785)
ou les cantates maçonniques K619 et K623 (1791).
En 1786, Mozart rencontre Lorenzo da Ponte, poète,
librettiste et aventurier. C’est le début d’une collaboration de plusieurs
années qui voit naître trois opéras immortels que sont les noces de Figaro
(en 1786),
Don Giovanni
(en 1787) et
Cosi fan tutte
(en 1790).
C’est pendant les 6 dernières années de sa vie, de 1785 à 1791,
que Mozart produit ses plus beaux chefs-d’œuvre, outre les opéras précédemment
cités :
Les symphonies n°38, 39, 40 et
41.
Le
Les concertos pour piano n°20 à
27
Les opéras :
la clémence de Titus
, .
En musique sacrée : L’Ave
Verum Corpus, le
qu’il n’a pas eu le temps de terminer. (C’est son élève Süssmayer qui le
terminera après sa mort).
La mort de Mozart et ses légendes
Mozart meurt à moins de 36 ans, le 5 décembre 1791. Les
circonstances de sa mort ont fait l’objet de nombreuses thèses, dont celle d’un
empoisonnement commandité par son concurrent Salieri, hypothèse reprise par le
film «Amadeus » de Milos Forman, toujours aussi peu crédible.
L’hypothèse la plus probable retenue aujourd’hui est toute
autre : En effet, à la lumière des correspondances de Mozart et de sa
famille, et des symptômes rapportés, les médecins d’aujourd’hui diagnostiquent
une fièvre rhumatismale à l’origine de son décès. Cette maladie survient à la
suite d’une angine non soignée due à un streptocoque (les antibiotiques
n’existaient pas alors).
Par ailleurs, il a été raconté qu’à cause du mauvais temps, son
cortège funèbre se serait dispersé avant d’arriver au cimetière où son corps
aurait été jeté dans une fosse commune. En réalité, conformément aux règlements
en vigueur, et comme la quasi majorité des classes moyennes de Vienne, il
aurait été mis dans un caveau, effectivement commun, destiné à recueillir les
corps des personnes décédées en hiver, la terre étant gelée.
Quoiqu’il en soit, on n’a jamais retrouvé la tombe de Mozart.
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compositeur.
Ludwig van Beethoven marque l’apogée de la période
classique et le début du romantisme. Il portera à la perfection ses genres de
prédilection tels que la sonate, le quatuor, le concerto, la symphonie. Il
réussira moins dans la musique vocale.
Il a été l’un des premiers musiciens indépendants, libre d’écrire
ce qu’il veut quand il veut.
La jeunesse à Bonn de 1770 à 1792
L. van Beethoven est né le 16 décembre 1770 à Bonn, en Allemagne,
d’une famille de musiciens. Son père alcoolique le met au clavier dès l’âge de
4 ans. Il le produit sur la scène à Cologne dès l’âge de 8 ans, et lui fait
entreprendre une tournée de concerts en Hollande en 1781, à l’âge de 11 ans.
Beethoven compose dès l’âge de 12 ans, et publie ses premières
œuvres en 1783.
En 1784, son professeur Christian Gottlob Neefe en fait son
adjoint comme organiste de la cour.
En 1787, l'Électeur Max-Franz, conseillé par son chambellan, le
comte Waldstein, envoie Beethoven à Vienne pour lui permettre de compléter
ses études musicales. C’est là qu’il rencontre Mozart qui aurait dit de
lui : «Ce jeune homme fera parler de lui ».
Cette même année, le décès de sa mère et l'incapacité de son
père alcoolique l’obligent à rentrer pour s’occuper de ses jeunes frères.
1792-1802 Les débuts à Vienne
En 1792, Beethoven rencontre Haydn de passage à Bonn, et le
rejoint à Vienne quelques mois plus tard pour y devenir son élève. En fait, il
profitera peu des leçons de Haydn mais travaillera avec plusieurs autres
compositeurs tels que J. Schenk, auteur à succès de nombreux singspiels, Albrechtberger
pour le contrepoint et Antonio Salieri pour l’art vocal.
A Vienne, il est apprécié pour son talent de pianiste et
d'improvisateur, et est reçu dans les grandes familles viennoises : il est, de
1793 à 1796, l'hôte du prince Lichnowsky. Il sera plus tard, l’hôte de la
comtesse Erdödy (1802, puis 1808-1809) et deviendra l'intime de la famille von
Brunswick, dont les jeunes filles furent ses élèves.
1799 voit la naissance de son premier chef-d’œuvre, la sonate
pour piano n° 8, « Pathétique », op 13.
En 1801 il dédicace la
, « Clair de lune », op 27 à Giulietta Guicciardi dont il était alors très amoureux.
Le Testament de Heiligenstadt
La surdité de Beethoven a commencé à se manifester en 1796
et n’a cessé de s’aggraver jusqu’en 1819 où il ne pouvait plus communiquer
qu’avec des « carnets de conversation ».
Le texte ici :
En octobre 1802, Beethoven rédige une lettre adressée à ses 2
frères, dénommée le « Testament d’Heiligenstadt », dans laquelle il
exprime son désespoir et explique pourquoi il s’isole de plus en plus de la
société. Ce document a été trouvé chez Beethoven après sa mort, aux côtés de
la « lettre à l’immortelle bien-aimée ».
Il surmonte finalement cette crise et décide de « prendre le
destin à la gorge ». Il commence alors une période de création intense qui
va durer jusqu’en 1812, pendant laquelle il produit la plus grande partie de
ses œuvres célèbres.
La maturité de 1803 à 1812
En 1803-1804, il compose sa troisième Symphonie
« Héroïque », qui sera donnée en première audition publique à
Vienne en 1805 sous la direction du compositeur; elle est dédiée à son mécène
le prince Lobkowitz. Beethoven l’avait initialement dédiée à Bonaparte, qui
incarnait à ses yeux le monde nouveau qui venait de naître avec la
Révolution, puis il raya la dédicace lorsqu’il apprit le couronnement
de Napoléon, pour la remplacer par le titre « Sinfonia Eroica ».
Pendant les années 1803 à 1805, il compose également la
« À Kreutzer » opus 47,
les sonates pour piano n°21 « Waldstein » et 23 « Appassionata »,
le 3e concerto pour piano.
1805 voit les premières représentations, sans succès, de son
unique opéra « Fidelio », qu’il remaniera en 1806 puis en
1814.
En 1806, il quitte son mécène le prince Carl Lichnowsky après une
violente querelle. Celui-ci voulait lui imposer de jouer du piano devant des
officiers français d’occupation stationnés dans son château. Beethoven envoie
alors au prince un billet rédigé dans ces termes :
« Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la
naissance. Ce que je suis, je le suis par moi. Des princes, il y en a et il y
en aura encore des milliers. Il n’y a qu’un Beethoven. »
Cette même année, il vécut une grande passion avec Thérèse von
Brunswick, qui faillit aboutir, car il y eut fiançailles; mais en 1809, ce
fut la rupture sans qu’on n’ait jamais su qui en était à l’origine.
Les années 1806 à 1808 sont les plus fertiles de sa vie
créatrice : Il compose alors les 3 quatuors Razumovski (1806), le concerto
pour violon (1806), le
4e concerto pour piano
(1807), la 4e symphonie en
1807, la
5e symphonie
« du destin » et la
6e symphonie
« pastorale » en 1808.
En 1809-1810, il compose le
concerto n°5
« l'empereur », qui aurait été appelé ainsi par le
compositeur J.B. Cramer, pour sa magnificence.
En 1810, Beethoven voit échouer son projet de mariage avec Thérèse
Malfatti, dédicataire de la célèbre Lettre à Élise. (en réalité
« à Thérèse », le nom d’Elise résultant d’une erreur de l’éditeur
de cette partition posthume). Thérèse Malfatti a peut-être aussi inspiré le
cycle de Lieder « An die ferne Geliebte » (Chants à la bien-aimée lointaine).
Cette période s’achève avec la composition en 1811-1812 du
trio « Archiduc » et de la 7e symphonie.
C’est en 1812 que Beethoven rédige l’énigmatique « Lettre à
l’immortelle Bien-aimée ».
La Lettre à l’immortelle Bien-aimée.
Il s’agit en fait de 3 lettres qui n’ont jamais été postées. Elles
ont été écrites les 6 et 7 juillet 1812 à une femme dont Beethoven était
profondément amoureux mais dont l’identité reste mystérieuse.
Le texte ici :
Ces lettres ont été trouvées chez le compositeur après sa mort, en
même temps que le Testament d’Heiligenstadt.
De nombreuses hypothèses existent quant à l’identité de cette
bien aimée. La plus probable concernerait Joséphine von Brunsvik, dédicataire
des Sonates n°16 et n°17 (« la tempête »). Mariée au baron
Stackelberg, elle aurait eu une fille de Beethoven, conçue en l’absence de
son mari et née 9 mois après la rédaction de ces lettres.
Les années noires de 1813 à 1817
De 1813 à 1817, Beethoven traverse une période particulièrement
difficile, au cours de laquelle sa surdité devient totale.
Sa situation financière se détériore du fait que les pensions de
ses mécènes ne lui sont plus versées qu’épisodiquement.
Suite au décès de son frère en 1815, il obtient la garde de son
neveu Karl qui ne lui occasionne que des déceptions.
En 1816-1817, à sa surdité s’ajoutent inflammation pulmonaire et
jaunisse.
Malgré ces déboires, Beethoven reste au faîte de la gloire avec
en 1813, la « Bataille de Vittoria », œuvre de circonstance,
et la reprise de son opéra « Fidelio », après remaniement en
1816.
1818-1827 la dernière période
Cette dernière période voit un renouveau de la créativité de
Beethoven avec les dernières sonates pour piano, très différentes des
précédentes et en avance sur leur temps, ainsi que les variations Diabelli
que certains ont comparées en importance aux variations Goldberg de
Bach.
Il compose alors ses plus grandes œuvres : La
(de 1819 à 1823), la
avec choeurs (1824) dont le thème final a été adopté par
l’Europe pour son hymne, les 6 derniers quatuors à cordes entre 1824
et 1827.
Beethoven meurt le 26 mars 1827, accompagné dans son agonie
par un violent orage.
Contrairement à Mozart, Beethoven eut droit à des obsèques
grandioses. Il fut accompagné au tombeau par un cortège de plusieurs milliers
de personnes.
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Carl Philip Emanuel Bach est né à
Weimar en 1714. C'est le 5e enfant, et le 2e fils
survivant, de Jean-Sébastien Bach.
En 1738, il est employé comme
claveciniste par le prince héritier de Prusse qu'il suit à Potsdam lorsque
celui-ci devient en 1740, l'empereur Frédéric II. Il y restera jusqu'en 1767.
Il succède alors à G.F. Telemann, qui était son parrain, comme directeur de la
musique des églises de Hambourg, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort.
C.P.E. Bach a composé de nombreuses
symphonies, concertos et sonates. Il fait le lien entre le style baroque de son
père Jean-Sébastien Bach, et le style classique de Haydn et Mozart, et est considéré
comme l’initiateur de la musique instrumentale moderne.
Son traité : « Essai sur la véritable
manière de jouer des instruments à clavier », est considéré comme essentiel
pour interpréter la musique instrumentale du 18ème siècle.
C.P.E. Bach est mort à Hambourg en
1788.
Pour en savoir plus : Une
biographie complète sur Larousse.fr
Vous trouverez la liste complète des œuvres de C.P.E. Bach sur Université du
Québec.
J. STAMITZ (1717-1757)
Cliquer sur la vignette pour accéder à la fiche du compositeur.
Jan
Václav Antonín Stamitz, compositeur et violoniste est né en Bohème à Nemecký
Brod (aujourd'hui Havlíckuv Brod) le 17 Juin 1717.
De
1728 à 1734, il poursuit ses études au collège jésuite de Jihlava.
En
1735, après une année passée à l'Université de Prague, il se lance dans une
carrière de virtuose du violon.
En
1741 ou 1742, Stamitz s'installe à la cour de l'électeur palatin de Mannheim,
où il est nommé premier violon en 1743. Il y fonde la célèbre Ecole de Mannheim
qui exercera une forte influence sur Mozart. Il y crée aussi l’un des
orchestres les plus réputés d’Europe, dont les effets orchestraux de crescendo
et de diminuendo qui le caractérisent seront imités par de nombreux compositeurs.
Le
1er Juillet 1744, Stamitz épouse Maria Antonia Luneborn dont il a cinq enfants.
En
1745 ou 1746, il reçoit le titre de Concertmeister, puis est nommé directeur de
la musique instrumentale en 1750.
Entre
1754 et 1755, Stamitz passe un an à Paris où il joue ses œuvres et fait
connaître sa musique. Le succès qu'il y rencontre l'engage à publier à Paris
ses six Trios pour orchestre, op.1 (1755) et plus tard ses symphonies.
Stamitz
retourne probablement à Mannheim autour de l'automne de 1755, où il meurt moins
de deux ans plus tard à l'âge de 39 ans.
Pour en savoir plus : Une biographie sur Larousse.fr
Stamitz
a composé des concertos pour divers instruments et de nombreuses symphonies
dont il a défini le schéma en 4 mouvements qui sera repris par les compositeurs
classiques.
Cliquer sur la vignette pour accéder à la fiche du compositeur.
Luigi
Boccherini est né à Lucques le 19 février 1743.
Il
étudie le violoncelle, d'abord avec son père puis avec Francesco Vanucci,
maître de chapelle de Lucques.
Dès
l'âge de 13 ans, il se produit en tant que violoncelliste lors de fêtes
locales.
Fin
1757, après quelques mois d'étude à Rome, où il est reconnu comme un virtuose
du violoncelle, il est engagé par le Théâtre impérial de Vienne, où il séjourne
par intermittence jusqu'en 1764.
En
1764, il rentre à Lucques et accepte le poste de premier violoncelliste à la
chapelle palatine.
Entre
1761 et 1766, il compose ses 6 premiers quatuors et fonde avec 3 autres
musiciens le premier quatuor stable connu.
En
1766, il entreprend, avec son ami Filippo Manfredi, une tournée de concerts qui
les emmène dans le nord de l'Italie, à Vienne puis à Paris en 1767.
Invité
par l'ambassadeur d'Espagne, Boccherini se rend à Madrid où il est nommé
compositeur de la chambre de l'infant Don Luis. Il conservera ce poste jusqu'en
1785.
De
1786 à 1798, tout en restant à Madrid, Boccherini travaille pour Friedrich
Wilhelm II de Prusse qui lui verse une pension.
En
1800, toujours à Madrid, il entre au service de l'ambassadeur de France Lucien
Bonaparte pour organiser ses concerts et en composer la musique.
Atteint
de tuberculose, il meurt à Madrid le 28 mai 1805.
Luigi
Boccherini était le plus grand violoncelliste de son temps.
Il
est surtout connu pour sa musique de chambre et en particulier pour ses
nombreux quintettes, mais il a aussi composé des concertos pour violoncelle,
pour violon et pour clavecin, ainsi que des symphonies et de la musique
religieuse.
Pour
en savoir plus, 3 biographies assez différentes :
Cliquer sur la vignette pour accéder à la fiche du compositeur.
Muzio
Clementi est né à Rome le 23 janvier 1752.
Adolescent,
il débute comme organiste dans une petite église de Rome.
En
1766, il est remarqué par un gentleman anglais, Peter Beckford, qui l'emploie
comme « pianiste à résidence » dans sa propriété du Dorsetshire
(Angleterre), où il étudie le clavecin pendant 7 ans.
En
1774, il s'installe à Londres où il mène une carrière de pianiste et de chef
d'orchestre.
Il
voit sa célébrité s'affirmer en 1779, avec la publication de ses 6 sonates
op.2.
En
1780, il entreprend une première tournée de pianiste qui l'amène à jouer à Paris
devant Marie-Antoinette, et à se confronter à Mozart à Vienne, en janvier 1782,
lors d'un mémorable duel au piano.
Il
revient à Londres en 1785 où, outre son activité pédagogique, il se consacre à
sa carrière de pianiste et à la composition.
En
1798, Clementi crée la « Longman, Clementi & Co », société
d'édition musicale et de manufacture de piano.
En
1802, il repart pour une tournée de 8 ans à l'étranger où il se produit comme
soliste, mais aussi comme enseignant.
Au
cours de cette tournée, il obtient en 1807, les droits d'édition de toute la
musique de Beethoven.
De
retour à Londres en 1810, il partage son temps entre la composition, sa
fabrique de pianos et la direction d'orchestre. Il participe en 1813 à la fondation
de la Royal Philarmonic Society dont il devient le directeur.
De
1817 à 1826, il fait encore plusieurs tournées en Europe.
Clementi
meurt à Evesham (Worcestershire) le 10 mars 1832. Il eut des obsèques
nationales et fut enterré à Westminster Abbey.
Clementi
est le 1er grand compositeur pour le piano : Il est le trait d’union entre le
baroque de Scarlatti et le romantisme de Beethoven, et ses sonates ont
probablement influencé ce dernier. Son « Gradus ad Parnassum » qui comportait
100 études a été une œuvre majeure de l’enseignement du piano au 19ème siècle.
Pour en savoir plus : Une biographie complète sur Larousse.fr
Principales œuvres de Muzio Clementi
Près de 110
sonates
dont une soixantaine pour piano seul.
Œuvres didactiques :
Le « Gradus
ad Parnassum » op.44 (1817,1819, 1826) : 3 volumes contenant 100
exercices pour développer la technique pianistique. 24
préludes et exercices (1790)
Méthode pour le piano forte op.42 et 43 (1801)
Vous trouverez la liste complète des œuvres de Clementi sur
Wikipedia.
Leopold Mozart (1719-1787)
Leopold Mozart est né le 14 novembre 1719 à Augsbourg (aujourd'hui en
Allemagne) et mort le 28 mai 1787, à Salzbourg (aujourd'hui en Autriche).
Surtout connu comme père et professeur de Wolfgang Amadeus Mozart, il
était célèbre à son époque pour sa méthode de violon écrite en 1756, année de
la naissance de Wolfgang.
En 1743, il devient quatrième violon de la chapelle du
prince-archevêque de Salzbourg, puis en 1757, compositeur de la cour et de la
Chambre et enfin, vice-maître de chapelle en 1763.
Il assure l'éducation musicale de ses deux enfants Maria Anna dite Nannerl
et Wolfgang, qu’il exhibe en concert dans toute l’Europe.
Parmi
ses 550 œuvres, certaines font preuve d’une certaine originalité en y
introduisant des bruits de la nature, comme dans la « Symphonie
de chasse » où il utilise des coups de fusil et des aboiements de chiens, la « Promenade
musicale en traîneau » avec grelots et hennissements de cheval, la suite « Mariage
paysan »avec des cris, des sifflets et de la vielle à roue.
Il
semblerait qu’on lui ait attribué à tort la « Symphonie des jouets »,
car on a retrouvé dans un couvent un manuscrit de cette symphonie signé
« Père Edmund Angerer ».
Johann Christian Bach (1728-1800)
Johann Christian Bach est né le 5 septembre 1735 à Leipzig et mort le
1er janvier 1782 à Londres.
C’est le dix-huitième et dernier fils
de Jean-Sébastien Bach.
Il est surnommé le « Bach de
Milan » et le « Bach de Londres », car il a vécu en Italie de
1755 à 1762, puis à Londres de 1762 à 1772.
Pendant sa période italienne, il se convertit au catholicisme et est
nommé second organiste de la cathédrale de Milan. Il rencontre le succès avec
ses opéras joués à Turin et à Naples.
En
1762, il est engagé par le King's Theatre de Londres puis comme
maître de musique de la reine Sophie-Charlotte.
En 1764, il rencontre le jeune Mozart alors âgé de seulement 8 ans, en visite à
Londres.
Il se rend à Mannheim en 1772, puis en 1776 où il écrit des opéras pour le théâtre
de la ville.
En
1778, il reçoit une commande de Paris pour un opéra : « Amadis de
Gaule », qui n’aura pas de succès.
Ses
dernières années sont peu glorieuses : il meurt à Londres, accablé de dettes.
Johann
Christian Bach fut un des premiers claviéristes à jouer du piano-forte et à
composer pour ce nouvel instrument. Son catalogue compte environ 360 œuvres,
comprenant opéras, musique sacrée, musique pour clavier, musique de chambre,
symphonies et concertos.
On trouvera une biographie plus complète sur Wikipédia.
Antonio Salieri (1750-1825)
Antonio Salieri est né le 18 août 1750 à Legnago dans la province de
Vérone et mort le 7 mai 1825 à Vienne.
En 1774, il est nommé compositeur de la cour et directeur de l'opéra
italien, puis en 1788, maître de chapelle de l'empereur, assurant ainsi la
direction de la musique à la Cour.
Compositeur de nombreux opéras, dont certains à succès, il est l'ami
de Gluck et de Haydn et a pour élèves, entre autres, Beethoven, Schubert,
Meyerbeer et le tout jeune Liszt.
Après
avoir quitté la charge de compositeur à la cour impériale en 1792, il se
consacre presque entièrement à la composition de musique religieuse, dont un Te
Deum et un Requiem.
La
rumeur accusant Salieri d'avoir organisé la mort de Mozart s’est avérée
totalement fausse. Loin d’être jaloux de Mozart, il en reconnut comme Haydn le
génie et s'évertua à en faire connaître la musique. Il fut par ailleurs
professeur de son fils Franz Xaver
Mozart.
On trouvera une biographie plus complète sur Wikipédia.
Anton Reicha (1770-1836)
Anton Reicha est né à Prague le 26 février 1770 et mort à Paris le 28
mai 1836.
Orphelin de bonne heure, il est élevé par son oncle à Bonn où il se
lie d’amitié avec le jeune Ludwig van Beethoven.
Après l’occupation de la Rhénanie par l’armée française, il
s’installe à Hambourg, à Paris puis à Vienne où il côtoie Haydn et Beethoven
et se forme auprès de Salieri. Mais c'est à Paris où il se fixe en 1808 qu’il
fait l'essentiel de sa carrière, ayant parmi ses élèves Berlioz, Liszt, Gounod
et César Franck.
Il
est nommé professeur de composition au conservatoire en 1818 et est naturalisé français
en 1829.
Reicha a composé dans tous les genres et est connu pour avoir inventé le genre du
quintette à vent (flûte, hautbois, clarinette, cor et basson) : il en a écrit
24.
Il est aussi le premier à avoir décrit la forme sonate, sous le nom de « grande coupe binaire ».
La coupe, en musique, désigne la disposition des parties dont se compose un morceau. On
distingue la coupe binaire et la coupe ternaire, qui divisent la composition
musicale en deux ou en trois parties, la coupe du rondo dans laquelle un motif exposé au début réapparait tel quel ou légèrement modifié tout au long du morceau, la coupe libre dans laquelle s'enchainent les idées sans aucune forme particulière. (réf. Encyclopédie musicale d'A-E Choron, 1838)
On
trouvera une biographie plus complète et la liste de ses œuvres sur Musicologie
Hélène de Montgeroult (1764-1836)
Hélène de Montgeroult est née le 2 mars 1764 à Lyon et morte le 20
mai 1836 à Florence.
Compositrice, pianiste et pédagogue, elle est reconnue comme étant
une des meilleures interprètes de piano-forte et improvisatrices de son
temps.
Élève de Dussek et de Clémenti, elle est nommée professeur de piano
au Conservatoire en 1795. Il faudra attendre 50 ans et Louise
Farrenc pour qu'une femme reçoive une telle promotion.
Hélène de Montgeroult est considérée comme un pont entre classicisme
et romantisme.
Elle compose
de nombreuses pièces pour piano dont le « Cours complet pour l'enseignement du
pianoforte » reste son œuvre la plus monumentale (972 exercices et 114
études progressives). Cet ouvrage montre aussi que le piano
romantique était déjà présent à Paris sous la Révolution et l’Empire, bien
avant l’essor de Mendelssohn et de Schumann.
François-Joseph Gossec a fait connaître Stamitz et Haydn en
France et a écrit lui-même une soixantaine de symphonies, ainsi qu’une
vingtaine d’opéras et de la musique de chambre.
Il écrivit aussi des compositions en l’honneur de la révolution,
dont la version définitive de la Marseillaise.
Etienne-Nicolas Méhul est surtout connu pour ses hymnes et
cantates révolutionnaires, dont le fameux chant du départ sur un poème
de Marie-Joseph Chénier, mais il composa aussi 4 symphonies, des œuvres
religieuses et des opéras.
Luigi Cherubini est surtout connu pour ses opéras dont son chef
d’œuvre « Médée » que Brahms a défini comme « le sommet
de la musique dramatique », mais aussi pour ses 6 quatuors à cordes et
ses grandes compositions religieuses telles que les messes solennelles en ré
mineur (1811) et en do majeur (1816), les messes de requiem en do mineur
(1816) et en ré mineur(1836) et la messe du sacre en sol (1825).
Joseph Bologne,
Chevalier de Saint-Georges (1745-1799)
Fils d’une esclave d’origine
sénégalaise et d’un planteur noble, Joseph Bologne,
plus connu sous le nom de « chevalier de Saint-Georges » et souvent appelé le « Mozart
noir », est né à Baillif en Guadeloupe le 25 décembre 1745.
Compositeur, violoniste, chef
d'orchestre, mais aussi escrimeur, il participe activement à la Révolution
française et s’engage au sein de l'armée de la République.
Il devient le musicien favori ainsi que
le précepteur de musique de la reine Marie-Antoinette qui assiste à nombre de
ses concerts. Il commande à Haydn ses six symphonies parisiennes dont il dirige
la création au palais des Tuileries en présence de la souveraine. Celle-ci décide
de le nommer directeur de l’Opéra royal mais elle doit renoncer, après que
cette décision ait déclenché une violente polémique d’ordre raciste.
Devenu un proche du Duc d’Orléans, il
entre en franc-maçonnerie, ce qui en fait le premier franc-maçon à la peau
noire.
Mozart qui séjournait à Paris en 1778 a
tout fait pour éviter ce compositeur noir. Il a notamment refusé d’aller jouer
pour le « Concert des amateurs », le meilleur ensemble musical
d'Europe, que dirigeait le « Nègre des Lumières ».
Joseph Bologne meurt de maladie en pleine
gloire à Paris le 10 juin 1799. Une deuxième mort frappe son œuvre en 1802. Au
rétablissement de l’esclavage, ses pièces sont simplement chassées du
répertoire.
François André Philidor, connu par ailleurs pour ses talents de
joueur d’échecs pour lesquels il écrivit une « Analyse des
échecs », composa une vingtaine d’opéras comiques dont
« Blaise le savetier » (1759),
« Le soldat magicien » (1760),
« Sancho Pança » (1762),
« Le sorcier » (1764), « Tom Jones » (1765),
« Les femmes vengées » (1775).
Il écrivit également des opéras serie, un Te Deum, un Requiem
(pour la mort de Rameau), des quatuors et des pièces vocales.
Ce sont les représentations de « La Serva Padrona » de Pergolèse qui
décidèrent en 1749 Pierre-Alexandre Monsigny à reprendre ses études
musicales, alors qu’il était Chambellan du duc d’Orléans.
Ses principales œuvres sont « Les aveux indiscrets »
(son premier succès en 1759), « Le cadi dupé » (1760),
« Le roi et le fermier » (1762),
« Le déserteur » (son chef
d’œuvre en 1769), « La belle Arsène » (1773) et « Félix ou
l’enfant retrouvé » (1777).
Dalayrac composa aussi des
trios et des quatuors à cordes.
L’école napolitaine de l’opéra italien
L'École napolitaine désigne un groupe
de compositeurs qui, à partir de 1650 et pour un siècle environ, dominèrent
l'histoire de l'opéra italien et en marquèrent très fortement le style. Lors de
la période baroque, nous y avons déjà rencontré A. Scarlatti et J.B. Pergolèse.
Nous en découvrons ici quatre autres figures.
Tommaso Traetta (1728-1800)
est né le 30 mars 1727 à Bitonto, près de Bari et mort le 6 avril 1779 à Venise.
Tommaso Traetta peut être considéré comme le chaînon manquant entre
la tragédie lyrique française et l’opéra mozartien.
Il fait ses débuts dans l'opéra à l'âge de 24 ans, avec « Farnace »,
qui obtient un grand succès lors de sa création à Naples.
En 1758, il devient maître de chapelle au duché de Parme, et enseigne
l'art du chant aux princesses de la famille ducale.
En 1759, il reprend les livrets utilisés par Rameau pour refaire « à l’italienne »
les musiques de « Hippolyte et Aricie » (« Ippolito
ed Aricia ») et de
« Castor et Pollux » (« I Tintaridi »). Toujours influencé
par l’opéra français, il écrit pour la cour de Vienne les opéras « Armide » et « Ifigenia
in Tauride » (1763).
De 1768 à 1775 il est au service de Catherine II de Russie, à Saint-Pétersbourg comme
maître de chapelle et maître de musique.
est né à Bari le 16 janvier 1728 et mort à Passy
le 7 mai 1800.
Installé à Rome, il y connaît un succès considérable
avec entre autres son opéra « La
Cecchina ossia la buona figliola »
(1760), tiré d’une œuvre de Carlo Goldoni.
En 1776, il est invité à Paris par Marie-Antoinette dont il est le
professeur de chant, et devient directeur du Théâtre-Italien.
Il y compose six opéras français
dont « Roland » (1778), sur un livret de Marmontel.
C’est en 1777, alors que Gluck vient de donner « Armide » que
se déclenche la « querelle des gluckistes et des piccinnistes », envenimée par les nombreux écrits des
partisans respectifs des deux compositeurs. L’opéra « Iphigénie
en Tauride » (1781) de Piccinni est joué deux ans après l’œuvre homonyme de son concurrent.
Au
début de la Révolution, Piccinni retourne à Naples, puis se réfugie à Venise.
Il revient en France en 1798, où il est nommé en 1800 inspecteur de l'enseignement
du Conservatoire, peu avant sa mort survenue à Passy.
est né le 9 mai 1740 à Tarente, royaume de
Naples, et mort le 5 juin 1816 à Naples.
C’est un des plus célèbres
compositeurs d'opéra bouffe italiens de la fin du 18e siècle,
dont le nombre d’opéras dépasse quatre-vingt-dix.
De 1776 à 1784 il séjourne à
Saint-Pétersbourg auprès de Catherine II. C’est là qu’il fait représenter son
œuvre la plus célèbre : « Le
Barbier de Séville » (Il Barbiere di Siviglia, 1782), d'après
Beaumarchais.
Nommé maître de chapelle par le roi
Ferdinand IV de Naples, il quitte la Russie en 1784.
est né le 17 décembre 1749 à Aversa, royaume de Naples,
et mort le 11 janvier 1801 à Venise.
Il est considéré comme le plus grand
représentant italien de l'opéra bouffe de la seconde moitié du 18e
siècle.
Il débute au théâtre en 1772 avec « Les
Extravagances du comte » (Le Stravaganze del conte), sorte de
comédie musicale.
À partir de 1780 environ, il est
reconnu partout comme le rival de Paisiello et ses œuvres sont représentées dans toute l'Italie.
Parmi ses plus grands succès, citons
« L'Italiana
in Londra » (1779), « Cleopatra »
(1789), « Les
Horaces et les Curiaces » (Gli Orazi e i Curiazi, 1796), mais son
œuvre la plus célèbre est « Le
Mariage secret » (Il Matrimonio segreto, 1792), chef-d’œuvre qui fut
bissé dans son intégralité lors de sa création devant Leopold II.
En 1787, il écrit un Requiem
pour les funérailles de l'épouse de l'ambassadeur de Naples.
Sa production instrumentale plus rare
comprend un concerto
pour deux flûtes, quelques pièces de musique de chambre et 88 sonates pour
clavecin.
Fernando
Sor, guitariste et compositeur, né le 13 février 1778 à Barcelone,
décédé le 10 juillet 1839 à Paris.
Il est sans doute le plus célèbre guitariste de l'histoire,
surtout connu pour sa « Méthode pour la guitare » publiée en 1830, et
les études
et diverses compositions qu'il laissa pour la guitare.
Célèbre et applaudi dans
toutes les capitales, il sillonna longtemps l'Europe entière avant de se fixer à
Paris où le monde musical le surnomma le « Paganini de la guitare ».
En Autriche :
Johann
Nepomuk Hummel, compositeur, pianiste et chef d’orchestre, est né à Pressburg
(actuellement Bratislava en Slovaquie) le 14 novembre 1778 et mort à Weimar
(Allemagne) le 17 octobre 1837.
Dès sept ans, il reçoit des cours de W.A. Mozart qui l’héberge pendant
deux ans, et lui fait donner son premier concert à neuf ans. Il fut aussi l’élève
de Clémenti, Salieri et Haydn.
Sa vaste production comprend des opéras, des messes, de la musique
de chambre, mais il est surtout apprécié pour ses œuvres pour piano (dont 10
sonates et 8 concertos)
ainsi que pour son concerto
pour trompette (1803).
Sa « méthode pour l’étude du piano » (1828) fut très appréciée
pendant la première moitié du 19e siècle.
En Bohème :
Jan
Ladislav Dussek, pianiste et compositeur, né le 12 février 1760 à Cáslav
(Bohème), décédé le 20 mars 1812 à Saint-Germain-en-Laye.
Maître de chapelle du prince Louis-Ferdinand de Prusse de 1804 à
1806, il finit sa vie au service de Talleyrand. Pianiste virtuose, il a laissé
pour son instrument plus d'une centaine de compositions comprenant une
cinquantaine d'œuvres pour piano dont les sonates « L'Adieu »
op.44, « Elégie
harmonique » op.61, « Retour
à Paris » op.64 ou « Invocation »
op.77, 15 concertos dont un concerto pour 2 pianos op.63, de la musique de chambre, un
opéra « The captive of spilberg » (1798), une messe et une cantate
sacrée.
En 1796, il publia aussi une « Méthode nouvelle pour le
Piano ».
En Irlande :
John Field,
pianiste et compositeur, est né à Dublin le 26 juillet 1782 et mort à Moscou le
23 janvier 1837.
Il est l'un des premiers compositeurs de nocturnes, ouvrant ainsi
la voie à Chopin.