Les voix
Les instruments «star» de l’époque classique
sont le piano, la clarinette, mais aussi les voix qui sont au centre de l’opéra,
en particulier avec Mozart, soit en soliste, duo, trio … ou en chœurs.
Classement des voix
Les voix sont classées en voix de femme et voix d’homme, aigües,
moyennes et graves.
Ces voix sont les suivantes :
- Les sopranos, ou voix aiguës de femmes et d'enfants.
Exemple : Natalie Dessay, soprano léger colorature, dans
de La flûte enchantée de Mozart
- Les mezzo-sopranos, ou voix moyennes de femmes et
d'enfants.
- Les contraltos, (appelées aussi alto) ou voix graves
de femmes aux inflexions émouvantes.
Exemple : Nathalie Stutzmann dans
extrait de Mitridate, re di Ponto de Mozart
La tessiture de cette voix était aussi
celle des castrats (jusqu’à la fin du 19ème siècle) et aujourd’hui
des haute-contre et contre-ténors :
Le haute-contre est un vrai ténor avec une tessiture élevée qui utilise sa voix de tête pour certains aigus.
Le contre-ténor utilise principalement sa voix de tête (ou voix de fausset), dans une tessiture correspondant à celle d'un soprano (contre-ténor sopraniste) ou d'un contralto (contre-ténor contraltiste)
- Les ténors, ou voix aiguës d'hommes.
Exemple : David Kuebler, ténor léger, dans le rôle de
Paolino dans
de Cimarosa.
- Les barytons, ou voix moyennes d'hommes.
- Les basses, correspondant aux voix graves d'hommes.
Exemple : Kurt Moll, basse profonde, dans le rôle de
Sarastro dans
de La flûte enchantée de Mozart
On appelle tessiture ou registre de voix
l’échelle de notes qui peuvent être émises par la voix sans effort
particulier. Le tableau ci-dessous donne la tessiture pour chaque type de voix.
Les types de voix
Selon l’agilité et le timbre, on classe les voix en
sous-catégories.
Les voix de soprano sont ainsi de plusieurs types :
- Soprano léger très aigüe et virtuose (colorature). Le
terme «colorature» désigne l´agilité, l´aptitude à ce que l’on
appelle «pyrotechnie vocale». Ce terme peut s’appliquer non
seulement à des sopranos mais aussi à tout autre type de voix.
- Soprano lyrique : plus chaleureux, de tessiture un peu
plus grave.
- Soprano dramatique au timbre sombre et au volume
puissant.
En fait, on a défini de très nombreux types de soprano en fonction
de leurs emplois à l’opéra : Falcon, (du nom d’une cantatrice), lyrique
léger, lyrique spinto (lyrique-dramatique), dramatique d’agilité,
«soubrette», wagnérien, verdien, vériste …
On retrouve chez le ténor les mêmes types que pour les
sopranos :
-
ténor léger : voix claire et aiguë, aux sonorités douces.
-
ténor lyrique ou de demi-caractère, très utilisé par les
compositeurs du XIXe siècle.
-
ténor dramatique (spinto), ou fort-ténor, ou heldentenor (ténor
wagnérien), ou ténor noble : large et très puissant.
On distingue parmi les voix de baryton :
-
le baryton léger ou baryton Martin proche du ténor,
-
le baryton lyrique,
-
le baryton brillant ou Spiel-baryton,
-
le baryton dramatique ou héroïque.
Selon sa tessiture, la voix de basse se divise également en
plusieurs types :
-
basse chantante, basse baryton, ou basse taille : proche du
baryton dramatique.
-
basse noble, ou basse profonde, ou basse contre : la plus grave.
Selon son rôle théâtral, on distingue aussi la basse sérieuse et
la basse-bouffe.
Les notes «contre»
Les notes appelées «contre-xx» sont les notes qui
dépassent la note normalement la plus élevée du registre, à partir du do4 pour
les ténors et du do5 pour les sopranos. (Voir plus haut, le tableau des tessitures).
Par exemple, pour une soprano, le contre-ut correspond au do5,
le contre-fa (que l’on entend dans l’air de la reine de la nuit de Mozart) correspond
au fa5. Pour un ténor, le contre-ré correspond au ré4.
On utilise le terme de contre-contre lorsque la note dépasse la
tessiture de plus d’une octave. Par exemple un contre-contre-ré sera pour une
soprano un ré6. (Atteint parait-il en son temps par Mado Robin).
Le terme de contre s’applique aussi aux notes plus basses que la
plus basse note du registre normal.
Le chœur
On distingue, selon la nature des choristes composant le chœur,
les chœurs d’enfants, chœurs de femmes, chœur d’hommes et chœurs mixtes.
Sopranos 1
Sopranos 2
Altos 1 (ou mezzo-sopranos)
Altos 2 (ou altos)
Ténors 1
Ténors 2
Basses 1 (ou barytons)
Basses 2 (ou basses)
|
Dans ce dernier type, les choristes sont le plus souvent
répartis en 4 voix ou pupitres, correspondant au quatuor vocal : sopranos et
altos pour les femmes, ténors et basses pour les hommes.
Mais un chœur peut aussi être à plus de 4 voix. Dans ce dernier
cas, les pupitres sont divisés en sous-pupitres. On peut ainsi trouver le
type de division ci-contre.
|
Composition
de l’orchestre Classique
L’orchestre classique de Haydn et de Mozart est bâti sur 2
familles principales d’instruments :
Le groupe des cordes constitué d'une douzaine de violons divisés
en deux parties, de deux à sept altos, de deux à huit violoncelles et de deux à
cinq contrebasses.
Le groupe des bois comportant le plus souvent trois pupitres
" par deux " : deux flûtes, deux hautbois et deux bassons.
Avec Beethoven s'ajoutent ensuite percussions et cuivres :
timbales, 2 trompettes, 3 trombones, 4 cors, triangle, cymbales, grosse caisse
(9e symphonie).
Orchestre classique type
|
|
Timbales
|
|
Cors
|
Trompettes
|
Trombones
|
Flutes
|
Hautbois
|
Bassons
|
Clarinettes
|
2es violons
|
Altos
|
Violoncelles
|
1ers violons
|
Piano
|
Contrebasse
|
NB : Selon le type d’œuvre joué (symphonie, concerto, de tel
ou tel compositeur), la disposition de l’orchestre peut-être différente.
Instruments à
vents
La transposition
Avant d’aborder les instruments à vent, il est important de bien
comprendre la notion de transposition. En effet, beaucoup d’instruments à vent
sont dits transpositeurs.
La transposition consiste à noter une musique dans une
tonalité différente de la tonalité d’origine. Elle peut être utilisée par
exemple pour le chant afin d’adapter la musique à la tessiture plus grave ou
plus aigüe du chanteur.
Un instrument transpositeur est un instrument, généralement
à vent, qui joue des notes différentes de celles qui sont écrites. Cela découle
de sa conception qui repose sur une note fondamentale différente de do.
Une même famille d’instruments peut présenter des tonalités
différentes. Ainsi, on trouve des clarinettes en sib et des clarinettes en mib,
ce qui signifie que lorsque la partition indique un do, pour un même doigté, la
première jouera un sib et la deuxième un mib.
Les partitions de chacun de ces instruments doivent donc être
transposées de sorte que, pour jouer un do, la partition pour la clarinette en
sib devra indiquer un ré et celle pour la clarinette en mib un la.
Cela permet ainsi à un instrumentiste de passer aisément d’un
instrument à l’autre en conservant le même doigté.
Exemple : voici un extrait de partition transcrite pour un
saxophone alto (en mib), accompagné d’un piano (en do, donc). Le morceau est en
do majeur et est écrit en la majeur pour le saxophone de sorte qu’un do écrit
joue un mib, et qu’un la écrit joue un do.
La première note (fa#) du saxophone alto correspond à
un la du piano.
Les vents : Bois
La Flûte traversière
Introduite dans l’orchestre par Lully, la flute traversière
s’affirme pendant la période classique grâce à ses qualités de son et de
virtuosité.
La flûte utilisée pendant la période classique est qualifiée de
baroque, par opposition à la flûte moderne qui apparait au 19e
siècle avec le système Böhm.
La flûte baroque comporte d’abord une seule clé. Elle évolue au
17e siècle avec Jean Hotteterre ( ?-1678) qui la coupe en
3 morceaux : La tête, le corps et la patte. L’utilisation de corps de
rechange permet alors d’adapter la flûte à différents diapasons.
|
Plus tard, le petit fils de jean Hotteterre, Jacques Hotteterre dit
le Romain (1674-1763), a composé pour la flûte et publié plusieurs ouvrages
spécialisés tels que «L'art de préluder sur la flûte traversière»
(1719) et «Principes de la flûte traversière ou flûte d'Allemagne, de la flûte
à bec ou flûte douce et du hautbois» (1707).
Puis Johann Joachim Quantz (1697-1773), flûtiste et compositeur, ajoute
à la flûte une seconde clé. Il fabrique lui-même cet instrument pour lequel il
écrit un «Essai d’une méthode pour apprendre à jouer de la flûte
traversière».
Par la suite la flûte évolue encore par l’ajout d’autres clés
(jusqu’à 8 au début du 19e siècle).
Outre la flute traversière, ou grande flûte en ut, qui couvre 3
octaves, on trouve aussi à cette époque la flute piccolo ou petite flûte en
ut, deux fois plus courte, et plus aigue d’une octave. Celle-ci est
utilisée en particulier par Beethoven dans ses 5e et 6e
symphonies.
|
Ecoutez le piccolo dans
Plus tard, en 1847, Théobald Böhm modifiera radicalement la
flûte en repensant complètement la configuration des trous et la mécanique
associée.
Böhm inventera également en 1855 la flûte alto ou flûte en sol,
plus grave d’une quarte (le do grave écrit correspond au sol grave de la
flûte).
La flûte basse, plus grave d’une octave, verra le jour au début du
20e siècle.
Répertoire
A l’époque classique, on trouve :
- de Haydn : une Sonate pour flûte et piano, des trios pour flûte,
violoncelle et piano.
- de Mozart : deux concertos K313
et K314, un Andante K315,
deux quatuors pour flûte et cordes K285
et K298.
Nous découvrirons plus tard :
de Schubert : Introduction et variations sur «la belle
meunière».
de Fauré : Fantaisie
de Debussy : Syrinx
de Ravel : Introduction et allegro pour harpe, flûte, clarinette, 2 violons, alto
et violoncelle.
de Jacques Ibert : Concerto pour flûte
de Poulenc : Sonate pour flûte et piano
Voir aussi la fiche instrument La flûte traversière.html
Le hautbois
Le hautbois est un instrument de la famille des bois, à anche double.
Le hautbois évolue peu pendant la période classique. Il évoluera surtout
dans la première moitié du 19e siècle qui verra s’ajouter 6 à 9
clés aux 2 clés du hautbois baroque.
Concernant le répertoire classique, on peut citer de Mozart, le
quatuor pour hautbois et cordes K370 (1781)
et le concerto en ut majeur K314
qui est une version du concerto pour flûte en ré.
Voir aussi la fiche instrument Le hautbois.html
Le basson
Comme le hautbois, le basson est un instrument de la famille des
bois, à anche double.
Au cours du XVIIIe siècle, sa ligne générale s'est simplifiée
et le nombre de ses clefs s'est accru jusqu'à 5 ou 6, mais il évoluera surtout
au 19e siècle.
Il existe également le contrebasson qui sonne une octave plus bas
que le basson.
A l’époque classique, le basson est très utilisé en
musique de chambre en association avec d’autres instruments et dans l’orchestre
symphonique, en particulier par Beethoven dans ses symphonies, ainsi que dans
son concerto pour violon.
Les œuvres pour basson solo sont peu nombreuses. On peut
néanmoins citer de Mozart, le concerto pour basson K191.
Voir aussi la fiche instrument Le basson.html
La
clarinette
La clarinette est un instrument à anche simple. Elle a été créée en 1690 à partir du chalumeau lui-même hérité du moyen-âge.
D’abord utilisée à l’époque baroque par Vivaldi et Rameau , elle s’est surtout développée à partir de la
période classique, en particulier avec l’école de Mannheim qui l’introduit
dans l’orchestre. Elle y deviendra un membre à part entière avec Beethoven.
Mozart contribua à son évolution en finançant son ami Anton
Stadler, franc-maçon comme lui et célèbre virtuose, qui développa la
clarinette- basset. C’est pour lui que Mozart écrivit le Quintette avec clarinette K581
et le Trio avec alto et piano K498, ainsi que le célèbre
Concerto pour clarinette K622.
Historique
(d’après La clarinette sans couac...ou presque)
|
En 1690, J.C. Denner perfectionne le chalumeau en créant un bec
muni d’une anche fabriquée séparément et fixée par une ficelle, et en
ajoutant 2 clés tout en haut de l’instrument.
Le terme «clarinette» apparait en 1710 avec son fils
Jakob qui allongea le tube et modifia les clés, créant ainsi la clarinette
baroque à 2 clés, accordée en ré comme la trompette, utilisée entre autres
par Haendel et Vivaldi.
Les clarinettes accordées plus bas en sib et en la, apparaissent
plus tard dans l’orchestre de Mannheim.
Plus tard, Stadler a prolongé l’étendue de la clarinette en la vers
le grave, créant ainsi la clarinette de basset.
Des clarinettes à 5 clés apparaissent en Angleterre en 1770.
Le nombre de clés évoluera plus tard jusqu’à 10 clés avec les
concertos de Weber, et 17 clés et 4 anneaux avec le Quintette avec clarinette
de Brahms, intégrant le «système Böhm» qui sera développé pour la
flute en 1847.
La très large famille des clarinettes comprend, entre
autres :
La clarinette soprano en sib qui joue un ton plus bas que
les notes écrites, ou en la qui joue une tierce mineure plus bas que la note
écrite. C’est la plus couramment pratiquée.
La clarinette de basset inventée par Anton Stadler,
est une clarinette en la, étendue d’une tierce vers les graves.
Le cor de basset, qui est bien une clarinette et non un
cor, inventé par Anton et Johan Mayrhofer, accordé en fa, joue une quinte
juste, au-dessous des notes écrites. La note la plus grave est le do2 écrit
(soit fa1 réel).
La clarinette alto, inventée en 1810 par Ivan Müller,
accordée en mib, ressemble au cor de basset, en plus court. La note la plus
grave est le mi écrit (soit sol réel).
|
On verra apparaître plus tard les clarinettes basse en sib,
une octave en dessous de la clarinette soprano, contralto en mib et contrebasse
en sib, une octave en dessous de la clarinette basse.
Répertoire
Parmi les œuvres pour clarinette de l’époque classique, outre les
œuvres de Mozart déjà mentionnées, citons le Trio op11 avec violoncelle de
Beethoven, le Concerto en mib de Carl Stamitz.
Nous découvrirons plus tard :
Les 2 concertos op 73 et 74 de Weber, les 2 sonates pour piano et
clarinette de Brahms, la sonate op 167 de Saint-Saëns, la première rhapsodie
avec piano (ou orchestre) de Debussy, les 3 pièces pour clarinette seule de
Stravinsky, les 4 pièces op 5 de Berg.
Pour en savoir plus :
Un article complet sur Wikipedia.
Un site spécialisé : clarinet.lapouyade.info : La clarinette, sans couac...ou presque
Voir aussi la fiche instrument La clarinette.html
Les vents : Cuivres
La trompette
Comme on l’a vu à l’époque baroque, la trompette sans piston n’émet
que les harmoniques naturelles d’un son fondamental. Des efforts furent donc
faits pour permettre à la trompette de jouer toutes les notes de la gamme
chromatique.
On utilisa d’abord la technique du bouchage, qui consiste à placer
la main dans le pavillon pour baisser la note d’un demi-ton. On créa alors des
trompettes courbées facilitant l’accès au pavillon.
Dans les années 1790, apparaissent les trompettes à clefs :
L’instrument devenait ainsi chromatique au-dessus du do médian grâce à 4 ou 5
clefs recouvertes de cuir et ouvertes avec les doigts. C’est pour cet
instrument qu’Haydn a composé son célèbre Concerto pour trompette, ainsi que
Hummel.
Ce système ne donnait pas entière satisfaction, c’est pourquoi on
a aussi utilisé à cette époque la trompette à coulisse, ou tube additionnel,
qui permettait l’abaissement instantané et progressif du tuyau.
Les pistons apparurent en 1813 au nombre de 2, puis en 1830 au
nombre de 3, permettant de jouer toute la gamme chromatique sans modification
de timbre ni de volume.
On distingue plusieurs types de trompettes :
Les trompettes les plus couramment utilisées sont les trompettes
«soprano» en do ou en sib.
Mais il existe également :
- des trompettes aigües en fa, en mib ou en ré.
- des trompettes basses en mib.
Voir aussi la fiche instrument La trompette.html
Le trombone
Le trombone évolue très peu pendant la période classique.
Néanmoins sa présence s’affirme dans l’orchestre : Mozart l’utilise dans
ses opéras, Haydn dans «La création», et Beethoven dans ses
symphonies, en particulier dans la 9e.
La coulisse du trombone faisant varier la longueur du tuyau,
comporte 7 positions, chaque position correspondant à une variation de hauteur
d’1/2 ton. La coulisse permet donc, sur toute sa longueur, de faire varier progressivement
le son de 3 tons. Les positions de la coulisse ne sont pas repérées, elles sont
estimées par l’instrumentiste, ce qui lui permet de jouer parfaitement juste,
(si son oreille est bonne), contrairement à l’usage de pistons qui sont d’une
justesse plus approximative.
Voir aussi la fiche instrument Le trombone.html
Le cor
C’est le cor dit naturel qui est utilisé pendant la période
classique. En effet, le cor, comme la trompette, ne bénéficiera de l’invention
des pistons qu’après 1813.
Au milieu du 18e siècle, les cornistes commencèrent
à tenir l’instrument vers la bas, ce qui leur permettait d’obstruer le
pavillon de diverses façons avec la main, afin d’élever ou d’abaisser le son
d’un demi-ton. Ce procédé leur permettait d’obtenir la gamme chromatique sur
une grande partie du registre de l’instrument.
A l’époque classique, de nombreuses œuvres sont écrites pour le
cor, qui devient aussi un instrument soliste. On trouve ainsi, entre autres
pièces :
- de Haydn : 2 concertos pour cor,
un Divertimento avec violon et violoncelle,
- de Mozart : 4 concertos,
le Rondo de concert K371,
le Quintette pour cor et cordes K407,
- de Beethoven : la Sonate op 17 pour cor et piano.
Voir aussi la fiche instrument Le cor.html
Instruments
à cordes
Le baryton
Très populaire aux XVIIe et XVIIIe siècles, le baryton fut
souvent appelé "roi des instruments, l’instrument des rois".
Léopold Mozart décrit l’instrument dans son livre "Versuch einer gründlicher
Violinschule" en 1756 : "L’instrument a six à sept cordes, tout comme la
gambe. Le manche est très large ; l’arrière est concave et ouvert ; on y
trouve encore huit cordes (ou plus) de laiton et d’acier. Ces cordes peuvent
être mues et pincées avec le pouce de la main gauche. Pendant qu’avec archet
une mélodie est jouée sur les catguts,
on peut jouer la partie basse avec le pouce sur les cordes se trouvant sous
le manche."
|
La famille des violons
Le violon a été créé au 16e siècle en Italie. Il a
d’abord été un instrument populaire utilisé pour la danse, avant de
supplanter la viole de gambe et devenir l’un des plus prestigieux instruments
solistes et la composante principale de l’orchestre à partir de la période
classique.
On trouvera dans le chapitre sur la musique baroque, tout ce qui
concerne la famille des violons.
|
Voir aussi la fiche instrument Les violons.html
Instruments à clavier
L’instrument «star» de l’époque classique est
sans conteste le piano.
Le piano-forte
Invention du piano-forte
C’est l’italien Bartolomeo Cristofori (1651-1731) qui créa le
premier «piano-forte» en 1709, en remplaçant les sautereaux du clavecin qui pincent la corde, par des petits
marteaux. Cela permettait au toucher de passer par toutes les nuances du piano
au forte, comme dans le clavicorde,
mais avec beaucoup plus de puissance.
Un marteau articulé indépendant mû par un pilote situé au bout
de la touche vient frapper plus ou moins vivement la corde pour s'en dégager
aussitôt tandis qu'un étouffoir (pièce de cuir ou feutre) vient éteindre le
son de cette note dès que la touche est relâchée.
Ce type de mécanique a été utilisé en 1726 par Gottfried
Silbermann (1683-1753) pour construire le premier pianoforte allemand, sur
lequel il créa la pédale dite «forte» qui permet de soulever
simultanément tous les étouffoirs. Silbermann présenta cet instrument à J.S.
BACH qui ne fut pas enthousiaste, mais il perfectionna peu à peu sa technique,
et parvint au succès en 1747, au point que le Roi Frédéric II de Prusse, enthousiaste, en commanda quinze
exemplaires, et que Jean Sébastien Bach lui-même finit par
reconnaître la qualité de ces instruments.
Le pianoforte se développe ensuite en Angleterre, en France et en
Allemagne et voit apparaître différentes sortes de mécanique.
La mécanique «anglaise»
En Angleterre, en 1772, Americus Backers ajoute un système
d’échappement qui consiste en l'abandon du marteau par le pilote (pour
permettre au marteau de retomber même la touche enfoncée).
Cette technique fut ensuite développée par John Broadwood et
Robert Stodart.
L’attrape permet de freiner le marteau au retour, afin de
l’empêcher de rebondir.
|
La mécanique «viennoise» ou «allemande»
En 1785, Johann Andréas Stein (1728-1792), élève de Silbermann, mit
au point un nouveau système d'échappement des marteaux permettant d'obtenir
une meilleure qualité sonore et de jouer des pièces plus rapides.
Le marteau repose horizontalement sur la touche qui, en
s'enfonçant, le soulève au moyen d'une fourche fixée à l'extrémité de la
touche ; la pièce qui retient l'extrémité du marteau est mobile grâce à un petit ressort, elle permet ainsi l'échappement, c'est-à-dire la
libération du marteau.
Ce piano connut un grand succès et était notamment très apprécié
par Mozart.
La mécanique viennoise n’a pas supporté la concurrence de la
mécanique dite «Anglaise» surtout après qu’Erard inventât en 1821
le «double échappement» , permettant la répétition aussi rapide que
possible de la même note par le fait que le marteau se trouve déjà au cours de
sa chute relancé vers la corde
Le piano et les compositeurs classiques
Les premières sonates à avoir été expressément écrites pour le
pianoforte le furent par Lodovico Giustini (1685-1743), et furent publiées en
1732.
Le cahier comporte 12 sonates. Il en existe quelques enregistrements, dont un
intégral sur une copie d'un instrument de Cristofori.
Mais c’est Clémenti qui
fut le 1er grand compositeur pour le piano. Il est le trait
d’union entre le baroque de Scarlatti et le romantisme de Beethoven.
|
Un peu de vocabulaire et de technique
Les éléments du piano
Piano à
queue
|
Piano droit
|
Les éléments de la mécanique
|
corde
Les cordes sont : simples et en
cuivre dans le grave, doubles et en acier dans le moyen, triples et en acier
(mais plus fines que celles du moyen) dans l’aigu.
étouffoir
Pièce de bois garnie de feutre
qui, lorsque la touche est relâchée, se pose sur la ou les cordes pour en
arrêter la vibration.
barre d’étouffoir
Pièce garnie de feutre sur
laquelle la tige de l’étouffoir s’appuie lorsque celui-ci quitte la corde
pour qu’elle vibre.
noix
Pièce qui, poussée par le levier
d’échappement, permet de diriger le marteau vers la ou les cordes.
levier d’échappement
Tige mobile qui transmet le
mouvement du chevalet à la noix et qui permet au marteau de revenir en
arrière dès qu’il a frappé la ou les cordes.
chevalet
Pièce mobile transmettant le
mouvement au levier d’échappement.
|
feutre
Tête du marteau recouverte de
feutre, qui frappe la ou les cordes pour les mettre en vibration.
marteau
Pièce de bois dont l’extrémité
recouverte de feutre (tête) frappe la ou les cordes pour les mettre en
vibration.
barre de repos des marteaux
Pièce garnie de feutre sur
laquelle le manche du marteau s’appuie lors de sa retombée.
contre-attrape
Pièce qui sert à retenir le
marteau à mi-chemin de sa retombée pour permettre une répétition de notes
plus rapide.
attrape
Tige métallique dont la tête en
bois garnie de feutre amortit le retour de la contre-attrape pour empêcher le
marteau de rebondir en revenant vers l’arrière.
touche
Levier blanc ou noir basculant
sous la pression des doigts et provoquant, par l’intermédiaire d’un mécanisme, le heurt du
marteau sur une ou plusieurs cordes.
|
Echappement simple : Une pièce de bois articulée (bâton
d'échappement) pousse le marteau sur la corde puis bascule, l’obligeant à
revenir en arrière tout en lui permettant aussitôt une nouvelle attaque. Le
musicien doit laisser revenir les touches à leur point de repos avant de les
rejouer.
Mécanique à répétition (appelée aussi double échappement) : Le
marteau est arrêté dans sa chute par une attrape alors qu’un système à
ressort permet de remettre en position le bâton d'échappement sous le
marteau. Le musicien peut alors rejouer la touche avant que celle-ci revienne
à sa position de repos, ce qui permet une grande rapidité de jeu.
Le double échappement est
présent sur tous les pianos à queue depuis le début du 20e siècle.
Il n’est pas applicable à la mécanique verticale des pianos droits.
|
La mécanique du piano à queue, à «double échappement»,
est plus complexe :
Voir aussi la fiche instrument Le piano
Percussions
Les percussions sont assez peu utilisées dans l’orchestre
de la période classique. Elles sont principalement constituées par les timbales,
qui sont à hauteur de son déterminée (donc accordées).
Les percussions à hauteur de son indéterminée prennent de
l’importance avec Beethoven, et tout particulièrement dans sa neuvième
symphonie qui utilise le triangle, la grosse caisse et les cymbales frappées.
Les timbales
Au 18e siècle, les timbales sont devenues un
instrument de base de l'orchestre classique.
Leur particularité est d’être accordable à l’aide de pédales ou de
clés modifiant la tension de la peau, fournissant ainsi une note de hauteur
donnée. On trouvera ainsi généralement dans l’orchestre, plusieurs timbales
préréglées à des notes données, et qui peuvent être de tailles différentes.