La musique spectrale
Sommaire de ce chapitre
Introduction
Le terme de « musique
spectrale » a été inventé par Hugues Dufourt en 1979.
La musique spectrale est principalement
basée sur la nature du timbre musical et la décomposition spectrale du son musical,
à l'origine de la perception de ce timbre.
On y associe principalement les
techniques de composition des français Tristan Murail et Gérard Grisey qui
utilisent les techniques développées par l’électro-acoustique ainsi que
l’informatique pour l’analyse et la synthèse du timbre.
Pour schématiser, on peut dire que les
compositeurs de musique spectrale sont les musiciens du son et non de la note.
Le
spectre sonore
Un son peut être décrit
selon trois grandeurs : sa durée exprimée en secondes (s), sa hauteur
(la fréquence) exprimée en hertz (Hz) et son amplitude (niveau sonore)
exprimée en décibels (dB).
Le son est le résultat
d’une vibration dont on mesure la fréquence exprimée en hertz, qui indique
combien de vibrations se produisent par seconde. Plus un son est aigu, plus sa
fréquence est élevée. Si une corde vibre 440 fois par seconde, sa fréquence
de vibration est de 440 Hz et la note produite est un la3 (qui est la note du
diapason).
Si deux instruments différents jouent un la3, la hauteur des deux
notes perçues est la même (il s’agit de la note fondamentale) mais leur sonorité
est différente. Chaque instrument a un timbre propre qui résulte d’une
multitude de mouvements vibratoires simultanés qui se produisent à des
fréquences et des amplitudes différentes. Ces mouvements vibratoires ne vont
pas être perçus de manière isolée, mais vont fusionner.
Sonagramme
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Cependant, ceux dont l’amplitude est la
plus forte vont être entendus plus distinctement et faire émerger une hauteur
de note qui est la note « fondamentale ». Les différentes fréquences ainsi
produites sont appelées « partiels ».
Dans le cas des
instruments à cordes ou à vent, pour lesquels la note fondamentale correspond
à la fréquence la plus basse, les partiels sont appelés « harmoniques ».
L’ensemble des partiels et harmoniques d’un son définissent son spectre.
Le spectre d’un son
peut être représenté par un sonagramme, sur lequel la fréquence (en
hertz) est inscrite sur l’axe vertical, et le temps (en seconde) sur l’axe
horizontal. Chaque partiel est représenté par un trait horizontal et son
intensité indiquée soit par le degré de noirceur du trait, soit par sa
couleur.
On peut considérer que certaines œuvres
de György Ligeti (Atmosphères), de Karlheinz Stockhausen
(Stimmung), de Iannis Xenakis (Metastasis) ou de Jean-Claude Risset (Mutations) préfigurent la musique
spectrale par leur ambivalence entre harmonie et timbre.
La musique spectrale est principalement
représentée par les créateurs en 1973 de l’ensemble « L’itinéraire » :
Gérard Grisey, Tristan Murail, Michaël Lévinas, Hugues Dufourt, Roger Tessier, qui
seront suivis par une deuxième génération de compositeurs spectraux tels que Kaija
Saariaho (1952-), Philippe Hurel (1955- ), Marc-André Dalbavie (1961) …
Beaucoup d’autres compositeurs
contemporains ont par ailleurs été influencés par la musique spectrale.
Opposants déclarés au post-sérialisme
alors incarné par Pierre Boulez, les compositeurs spectraux ont développé une
grande partie de leurs œuvres dans les studios de l’IRCAM, institution fondée paradoxalement,
par ce même Boulez.
Les précurseurs
Parmi les précurseurs de la musique
spectrale, on peut citer Giacinto Scelsi (1905-1988) et
Horaţiu Rădulescu (1942-2008).
Giacinto Scelsi (1905-1988)
Giacinto Scelsi est né le 8 janvier
1905 à La Spezia en Italie et mort le 9 août 1988 à Rome.
Dans les années 1930, il compose de
la musique dodécaphonique, puis traverse au cours des années 1940 une grave crise
spirituelle de laquelle il sort, au début des années 1950. Dès lors, il
renouvelle sa technique de composition et travaille alors sur la texture du
son et l’utilisation de micro-intervalles, notamment les quarts de ton.
Cette nouvelle conception de la
musique et du son prend sa forme la plus aboutie avec les « Quattro pezzi su una nota sola »
(1959), quatre pièces fondées sur une unique note jouée par un orchestre de
chambre, se déclinant sur des temps et des attaques variés.
Ses voyages
en orient, où il découvre la spiritualité, inspireront des œuvres telles que
« Aiôn , quatre épisodes de la vie
de Brahma » (1961) ou « Konx-Om-Pax » (1969) élaboré
autour du mystique son « Om ».
Parmi ses principales œuvres citons
encore son quatrième quatuor (1964), « Anahit » (1965), poème lyrique
dédié à Vénus, et Uaxuctum (1966), d’après le nom
d’une cité Maya légendaire détruite par les mayas eux-mêmes pour des raisons
religieuses.
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L’œuvre et la pensée musicale de
Scelsi ont eu une grande influence sur les musiciens fondateurs de « l'Itinéraire »
: Tristan Murail, Gérard Grisey, Michaël Levinas, qu’il a pu rencontrer lors
de leur passage à la Villa Médicis au début des années 1970. Ces derniers
mettront à l’honneur ses œuvres, peu connues et peu jouées jusqu’alors.
On trouvera une analyse et le
catalogue des œuvres de Scelsi sur Ressources-IRCAM, ainsi qu’un article très complet sur France Musique.
Horaţiu Rădulescu
Horaţiu
Rădulescu, compositeur roumain nationalisé français, est né le 7
janvier 1942 à Bucarest et mort à Paris le 25 septembre 2008.
Après avoir obtenu son diplôme de
composition au Conservatoire de Bucarest en 1969, Rădulescu quitte la
Roumanie pour l’ouest et s’installe à Paris où il devient citoyen français en
1974.
A partir de 1969, Horatiu Rădulescu
établit les fondements de la technique spectrale de composition avec son Credo op.10, pour neuf violoncelles
dans lequel un plasma sonore de micro musiques se déploie pendant presqu’une
heure sur une échelle à intervalles inégaux (scordatura spectrale),
correspondant aux 45 premiers harmoniques théoriques de la note DO0.
La scordatura
est une manière d'accorder les instruments à cordes qui s'écarte de l'accord
usuel.
La scordatura spectrale est une échelle d'intervalles inégaux correspondant aux
séries d'harmoniques.
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Au début des années 1970, il suit les
cours donnés par Cage, Ligeti, Stockhausen et Xenakis aux cours d'été de
Darmstadt, ainsi que par Ferrari et Kagel à Cologne.
En 1975, il expose ses conceptions
dans son livre « Sound Plasma : Music Of The Future Sign ».
De 1979 à 1981, il étudie la
composition assistée par ordinateur et la psychoacoustique à l'
IRCAM.
Le sound icon est une invention d’Horaţiu Rădulescu : C’est un piano couché sur le côté, joué directement sur
les cordes.
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De 1985 à
1988, il a pour élève Éric Tanguy.
Beaucoup de ses dernières œuvres
tirent leur inspiration du Tao-te-King de Lao Tseu : les titres de ses
sonates pour piano n° 2 à 6, et de ses quatuors à cordes n°5 et 6,
proviennent de cette source. Son concerto pour piano « The Quest » (1996) et d'autres
œuvres plus récentes utilisent des mélodies folkloriques de sa Roumanie
natale, en les intégrant à ses techniques spectrales.
Autres œuvres :
Iubiri, Opus 43 (1980/81) pour 16
instruments.
Astray Op. 50 (1984) pour double duo :
sound icon (piano) et saxophones.
Intimate Rituals (1986)
Sonate pour piano n°2 op.82 (1991)
: « Being and Non-being Create Each Other »
Ensemble « L’Itinéraire ».
L’ensemble « L’Itinéraire » a
été fondé en 1973 par Roger Tessier, Tristan Murail,
Gérard Grisey, Michaël Lévinas et Hugues Dufourt. Encouragé par Olivier
Messiaen, l’ensemble propose de promouvoir la musique de jeunes compositeurs
résolument tournés vers l'avenir.
Michael Levinas définit ainsi
l’objectif du groupe : « Notre utopie était de composer des œuvres
instrumentales ou mixtes basées sur l’exploration des propriétés acoustiques
des sons et de concevoir des formes générées par leurs structures internes ».
Gérard Grisey (1946-1998)
Gérard Grisey est l'un des principaux
instigateurs de la révolution spectrale qui s'est opérée en France au début des
années 1970, et qui a bouleversé l'histoire de la musique de la seconde moitié
du 20e siècle. C'est en s'inspirant de la structuration physique
des sons et des mécanismes de la perception auditive qu'il pose les fondements
de la musique dite « spectrale ».
Gérard Grisey est né à Belfort le 17
juin 1946.
Tout en suivant les cours de composition
d’Olivier Messiaen au conservatoire de Paris de 1968 à 1972, il étudie avec
Henri Dutilleux à l’École normale de musique en 1968 et s’initie en 1969 aux
techniques de l’électroacoustique avec Jean-Étienne Marie.
En 1972, il assiste aux séminaires de
Karlheinz Stockhausen, György Ligeti et Iannis Xenakis à Darmstadt.
Il est pensionnaire de la villa
Médicis à Rome de 1972 à 1974, où il rencontre Giacinto Scelsi.
En 1973, il participe à la création
de l'ensemble « L'Itinéraire ».
Sa musique
sera fortement influencée par la musique de Giacinto Scelci, et, en ce
qui concerne son approche scientifique du phénomène sonore, par les cours
d’acoustique d’Émile Leipp qu’il suit à la faculté des
sciences de Paris en 1974-1975.
En 1980, il est stagiaire à l'IRCAM.
De 1982 à 1986, il enseigne à
l'université de Californie à Berkeley, puis, de 1986 à 1998, il est professeur
de composition au conservatoire de musique de Paris où l’on compte parmi ses
élèves Magnus Lindberg et Éric Tanguy.
Il a tenu par ailleurs de nombreux
séminaires de composition musicale à Darmstadt, à Fribourg, à l'IRCAM, à la
Scuola Civica de Milan ainsi que dans diverses universités américaines.
Gérard Grisey meurt à Paris le 11
novembre 1998 d’une rupture d’anévrisme.
Principales œuvres
Autres œuvres :
Jour contre-jour, pour orgue
électronique, treize musiciens et bande magnétique (1978)
Les Chants de l'amour, pour douze voix
mixtes et bande magnétique (1984)
Le Temps et l'écume, pour quatre
percussionnistes, deux synthétiseurs et orchestre de chambre (1989)
Le Noir de l'étoile, pour six
percussions, bande magnétique et retransmission de signaux astronomiques (1990)
L'Icône paradoxale, pour deux voix de
femme et grand orchestre divisé en deux groupes (1994)
On trouvera une analyse de l’œuvre de Gérard Grisey sur Ressources-IRCAM.
Tristan Murail (1947-)
Tristan Murail est avec Gérard Grisey, l'un
des principaux fondateurs et théoriciens de la musique spectrale.
Tristan Murail est né le 11 mars 1947
au Havre.
En 1967, il entre au Conservatoire de
musique de Paris dans la classe d'Olivier Messiaen et y obtient un premier
prix de composition en 1971. La même année, il reçoit le Prix de Rome et
passe deux ans à la Villa Médicis, où il rencontre Giacinto Scelsi.
En 1973, il fonde, avec Michaël
Lévinas et Roger Tessier, le collectif de musiciens « L’Itinéraire », qui a pour but
l’expérimentation et la recherche dans le domaine de la composition assistée
par ordinateur.
Après avoir participé à un stage
d’informatique musicale à l’IRCAM en 1980, il commence à
utiliser l’informatique pour approfondir sa
connaissance
des phénomènes acoustiques, et compose, en 1982, sa première œuvre
superposant sons instrumentaux et sons de synthèse, « Désintégrations ».
De 1991 à 1997, il enseigne la
composition à l’IRCAM.
De 1997 à 2010, il enseigne la
composition à l'Université Columbia à New York.
Parmi les récompenses de Tristan Murail
figurent le Prix de Rome (1971), le Grand Prix du disque (1990) et le Grand
prix du Président de la République de l'Académie Charles Cros (1992).
Principales œuvres
Autres œuvres :
Les territoires de l’oubli (1977) pour
piano.
Treize Couleurs du soleil couchant, (1978)
pour 5 instruments et dispositif électroacoustique ad libitum
Ethers (1978) pour six instruments,
Sillages, (1985) pour orchestre.
Time and Again (1985) pour orchestre.
Allégories (1990) pour six instruments
et dispositif de synthèse
Serendib (1992) pour grand ensemble
Le Partage des eaux (1995) pour grand
orchestre
Bois flotté (1996) pour 5 instruments
et sons de synthèse
Terre d'ombre (2004) pour grand
orchestre et sons électroniques
La Chambre des cartes (2011) pour
ensemble
On trouvera une analyse de l’œuvre de
Tristan Murail sur Ressources-IRCAM.
Michaël Levinas (1949-)
Michaël Levinas est né à Paris le 18
avril 1949.
Il étudie au Conservatoire de musique
de Paris avec Yvonne Loriod et Olivier Messiaen.
Après avoir effectué des stages au
GRM et suivi des cours à Darmstadt avec Xenakis, Stockhausen, Ligeti, il co-fonde
en 1974, l'ensemble « L'Itinéraire » avec Tristan
Murail et Roger Tessier, qu’il dirigera de 1985 à 2003.
De 1975 à 1977, il est pensionnaire à
la Villa Médicis à Rome, où il fait la connaissance du peintre Balthus et
compose « Ouverture pour une fête étrange » pour les jardins de la Villa.
En 1986, il
est nommé professeur au Conservatoire de Musique de Paris.
Pianiste, il mène en parallèle une
carrière de concertiste et réalise de nombreux enregistrements dans un
répertoire qui s’étend de J.S. Bach à Pierre Boulez.
Il est élu à l'Académie des beaux-arts
le 18 mars 2009
En 2017, il fonde le « Stimmung Trio » avec
Christophe Giovaninetti (violoniste) et Emmanuelle Bertrand (violoncelliste).
Michael Levinas s’est affirmé comme
compositeur d'opéras et a reçu des commandes de scènes européennes importantes.
Principales œuvres
On trouvera une analyse de l’œuvre de Michaël Levinas sur Ressources-IRCAM
Hugues Dufourt (1943-)
Hugues Dufourt, compositeur et
philosophe, est né à Lyon le 28 septembre 1943.
Il suit une formation musicale au
conservatoire de Genève, et étudie en parallèle la philosophie dont il
devient agrégé en 1967.
Il est chargé de recherche au CNRS de
1973 à 1985, puis directeur de recherche de 1985 à 2009.
Membre de l’Ensemble « L’Itinéraire », il en devient
l’un des responsables de 1976 à 1981.
Il fonde en 1977 le Collectif de
Recherche Instrumentale et de Synthèse Sonore (CRISS) avec Alain Bancquart et
Tristan Murail.
La même
année, il fait partie de la commission qui est à l’origine de la création du
Centre de Documentation de la Musique Contemporaine (CDMC : http://www.cdmc.asso.fr/).
En 1982, il crée le centre
d’information et de documentation « Recherche Musicale » en
association avec l’École Normale Supérieure et l’IRCAM, centre qu'il dirige jusqu'en
1995.
En 1989, il crée un doctorat de « Musique
et Musicologie du XXe siècle », toujours avec le concours de l’ENS et de
l’IRCAM.
Hugues Dufourt a contribué à l’essor et
à la définition même de l’École spectrale. C’est d’ailleurs lui qui crée en
1970 le terme de « musique spectrale ».
Sa musique s’inspire beaucoup des
grands peintres de toutes les époques. (« La Fontaine de cuivre »
d’après Chardin, « Lucifer » d’après Pollock, « Les continents »
d’après Tiepolo, « Les Chasseurs dans la neige », d’après Brueghel …)
Parmi les récompenses d’Hugues Dufourt
figurent le Grand Prix de l'Académie Charles Cros 1980, le Prix des
compositeurs de la SACEM en 1994 et le Prix du Président de la République pour
l’ensemble de son œuvre, décerné par l’Académie Charles Cros en 2000.
Principales œuvres
On trouvera une analyse de l’œuvre d’Hugues Dufourt sur Ressources-IRCAM
Roger Tessier (1939-)
Roger Tessier est né le 14 janvier
1939 à Nantes.
Violoncelliste de formation, il
étudie aux conservatoires de Nantes, Saint-Brieuc, puis au Conservatoire de
Paris dans la classe d’Olivier Messiaen.
En 1971, il rencontre Tristan Murail,
avec qui il cofonde l’ensemble « L’Itinéraire ».
Dans les années 1980, il est
responsable de la collection pédagogique des éditions Salabert.
En 1981, il est secrétaire général de
la société internationale de Musique Contemporaine.
En 1984, il
participe aux journées de Darmstadt.
La musique de Roger Tessier mêle
instruments traditionnels et lutherie électronique, séquences énergiques et méditatives,
références aux arts visuels et à la littérature.
Quelques œuvres de Roger Tessier :
3 esquisses (1962) pour orchestre
Froissures (2010) pour flûte et guitare
On trouvera une biographie de Roger Tessier sur Ressources-IRCAM.
La deuxième génération des compositeurs de musique spectrale
La génération suivante de compositeurs
« spectraux », née dans les années 1950-1960 tels Kaija Saariaho,
Philippe Hurel, Marc-André Dalbavie ..., fréquentent pour la plupart l’IRCAM dans les années 1980. Ils
intègrent ainsi dans leur musique les progrès de l’informatique musicale en ce qui
concerne l’analyse et la synthèse du son et la connaissance psycho-acoustique.
Kaija Saariaho (1952-2023)
Kaija
Saariaho, compositrice finlandaise née Kaija Anneli Laakkonen, est née le
14 octobre 1952 à Helsinki, et décédée le 2 juin 2023 à Paris.
Après avoir étudié plusieurs instruments,
et les arts visuels à l'académie des beaux-arts d'Helsinki, elle entre en
1976 à l'Académie Sibelius de Helsinki.
En 1977, elle fonde avec entre autres
Magnus Lindberg et Esa-Pekka Salonen, le groupe « Korvat auki »
(oreilles ouvertes en finnois) en vue de promouvoir la création musicale
contemporaine.
En 1980, elle se rend à Darmstadt où
elle découvre l'école spectrale française et la musique de Tristan Murail et
Gérard Grisey.
Durant
l’année 1982, elle se forme à l’informatique musicale à l’IRCAM. L'informatique va désormais
jouer un rôle fondamental dans sa technique de composition. Elle travaille
également dans les studios d'Helsinki, de Stockholm et du GRM à Paris, ainsi qu'au studio de la
fondation Strobel à Freiburg.
A partir de 1982, elle vécut à Paris, tout en
enseignant successivement à San Diego et Helsinki.
Après avoir été nommée « Chevalier
des Arts et des Lettres » en 1997 et « Chevalier de l'Ordre national
du Mérite » en 2006, Kaija Saariaho a reçu la distinction « Musicien
de l'année 2008 » en tant que « compositrice contemporaine ayant
atteint l'admiration publique aussi bien que le respect universel de la
critique ».
Principales œuvres
On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Kaija
Saariaho sur Ressources-IRCAM
Philippe Hurel (1955-)
Héritier du mouvement de la « musique spectrale », Philippe Hurel
y intègre le contrepoint pour l’écriture mélodique, une harmonie constituée de micro-intervalles
et des rythmes inspirés du jazz.
Philippe Hurel, compositeur français,
est né le 24 juillet 1955 à Domfront.
Après des études au Conservatoire et
à l’Université de Toulouse il étudie au Conservatoire de Paris la composition
et l’analyse avec Ivo Malec et Betsy Jolas.
De 1985 à 1989, il participe aux
travaux de la « Recherche musicale » à l'IRCAM.
De 1986 à 1988, il est pensionnaire de
la Villa Médicis à Rome.
En 1995, il reçoit le
Siemens-Stiftung-Preis à Münich pour ses « Six Miniatures en
Trompe-l’œil ».
De 1997 à
2001, il enseigne à l’IRCAM dans le cadre du Cursus d’informatique
musicale.
En 2000, il entre en résidence à
l’Arsenal de Metz et à la Philharmonie de Lorraine.
Il reçoit le Prix SACEM des
compositeurs en 2002 et le Prix SACEM de la meilleure création de l’année en
2003 pour « Aura ».
En 1991, il crée, avec le chef
d’orchestre Pierre-André Valade, l’Ensemble Court-circuit qu’il dirige
encore aujourd’hui.
En 2014 est créé son opéra « Les
pigeons d'argile » au Capitole de Toulouse.
De 2013 à 2017, il est professeur de
composition au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon.
Quelques œuvres de Philippe Hurel
On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Philippe
Hurel sur Ressources-IRCAM
Voir aussi le site du compositeur http://www.philippe-hurel.fr
Marc-André Dalbavie (1961-)
Marc-André Dalbavie, compositeur
français, est né le 10 février 1961 à Neuilly-sur-Seine.
En 1980, il entre au Conservatoire de
musique de Paris, où il aura entre autres professeurs Michel Philippot
(composition), Guy Reibel (électroacoustique), Marius Constant (orchestration
et instrumentation) et Tristan Murail (informatique musicale).
De 1985 à 1990 il travaille au
département de recherche musicale de l'IRCAM où il se consacre à la
composition assistée par ordinateur, ainsi qu’à l’analyse du spectre sonore.
Sa première
œuvre réalisée en 1986 à l'IRCAM, « Diadèmes » pour alto solo
transformé, ensemble électronique et ensemble instrumental, lui vaut une
renommée internationale.
À l’issue d’un concours international,
il est invité au DAAD (Office Allemand d'Échanges
Académiques) de Berlin de 1992 à 1993.
De 1995 à 1996, il est pensionnaire de
la Villa Médicis à Rome.
Depuis 1996, il est professeur
d’orchestration au Conservatoire de musique de Paris.
En 1998, il est nommé Compositeur en
résidence à l'Orchestre de Cleveland, puis à l'Orchestre de Paris en 2000-2002.
En 2001, il est lauréat du Grand Prix
SACEM de la musique symphonique.
En 2004, il est nommé Chevalier des
Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture.
En 2010 son premier opéra
« Gesualdo », est créé à Zürich.
Quelques œuvres de Marc-André Dalbavie
Le travail de Marc-André Dalbavie est
basé sur une recherche autour du timbre et du phénomène sonore, liée à l’électronique,
ainsi que sur la spatialisation. La spatialisation peut consister en la
dispersion des musiciens de l’orchestre dans la salle, l’utilisation de 2 ou
plusieurs orchestres disposés autour du public …, que l’on ne pourra vraiment
apprécier que dans les salles de concert.
On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Marc-André
Dalbavie sur Ressources-IRCAM
Claude Vivier (1948-1983)
Claude Vivier, compositeur québécois, est né à Montréal le 14 avril
1948 de parents inconnus.
Adopté à l'âge de 3 ans, il découvre
la musique au séminaire, où il entre à 16 ans.
De 1966 à 1970, il étudie au
Conservatoire de musique de Montréal.
En 1971 il étudie l’électroacoustique
à l’Institut de sonologie d’Utrecht, puis de 1972 à 1974, la composition avec
Karlheinz Stockhausen à Cologne.
En 1976-1977, il effectue un long
voyage en Orient qui va influencer significativement sa musique.
Après son
opéra « Kopernikus » créé le 8 mai 1980, son style évolue vers la
« musique spectrale » avec « Lonely Child » pour
soprano et orchestre, l’une de ses œuvres les plus connues.
En
juin 1982, il rejoint Paris, où il commence la composition d’un opéra sur la
mort de Tchaïkovski.
Il meurt assassiné le 7 mars 1983 à
l’âge de 34 ans, laissant inachevée sa dernière œuvre « Glaubst du an die
Unsterblichkeit der Seele » (Crois-tu en l'immortalité de l'âme ?), pour
chœur et cinq instrumentistes, œuvre dans laquelle il décrit sa propre mort,
inspirée par une agression déjà subie deux mois plus tôt.
Quelques œuvres de Claude Vivier
On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Claude
Vivier sur Ressources-IRCAM
Jean-Luc Hervé (1960-)
Jean-Luc Hervé, compositeur français,
est né le 10 août 1960 à Saint-Maur-des-Fossés.
Il étudie l'orchestration et
l'électroacoustique au Conservatoire national de Région de
Boulogne-Billancourt, puis la composition au Conservatoire de musique de
Paris avec Gérard Grisey qui le marque profondément.
Il complète sa formation à l'IRCAM en 1996 puis y mène une
recherche sur la composition assistée par ordinateur.
En 2001, il est pensionnaire à la Villa Kujoyama de Kyoto et, en 2003, au DAAD (Office Allemand d'Échanges
Académiques) de Berlin.
Il fonde en 2004,
avec Thierry Blondeau et Oliver Schneller, «
L’initiative Biotop(e) », qui promeut une écoute des œuvres en relation
avec leur environnement dans l'espace et dans le temps.
Une partie de son travail actuel consiste
en des œuvres de concert-installation conçues pour des sites singuliers. Il est
également professeur de Composition au Conservatoire de Boulogne-Billancourt.
Quelques œuvres de Jean-Luc Hervé
On trouvera une biographie et une analyse
de l’œuvre de Jean-Luc Hervé sur Ressources-IRCAM
Iancu Dumitrescu (1944-)
Iancu Dumitrescu, compositeur roumain, est
considéré comme l’un des chefs de file du courant spectraliste mondial.
Ana-Maria Avram et Iancu
Dumitrescu
|
Iancu Dumitrescu est né le 15 juillet
1944 à Sibiu en Roumanie.
Après avoir obtenu une maîtrise en
composition à Bucarest, il étudie la direction d'orchestre et la philosophie
avec Sergiu Celibidache qui l’engage à appliquer la phénoménologie husserlienne à la musique et à la composition.
En 1976 il fonde l'Ensemble HYPERION
consacré à la musique expérimentale, et organise avec son épouse, la
compositrice Ana-Maria Avram, le festival
« Spectrum XXI » dédié aux musiques spectrales. Tous deux,
travaillant particulièrement les phénomènes, textures et espaces sonores, ont
développé une musique hyper-spectrale originale associant musique
électroacoustique et musique instrumentale.
Dumitrescu est également fondateur et directeur
artistique des festivals internationaux de musique assistée par ordinateur « Acousmania,
Musica Nova » et « Musica Viva ».
Son œuvre comprend plus de 300 œuvres,
parmi lesquelles de la musique de chambre, de la musique électroacoustique,
orchestrale et informatique.
Principales œuvres
Cogito, Trompe-l'œil (1984) pour piano préparé, 2 contrebasses, gong javanais,
cristaux et objets métalliques
Pierres sacrées (1991) musique acousmatique pour pianos préparés,
plaques et objets métalliques amplifiés.
Harryphonies (Alpha) (1991) pour contrebasse, ensemble, percussions, piano
préparé et harryphone*
Harryphonies (Epsilon) (1991) pour contrebasse solo, harryphone* et orchestre
Galaxy
(1993) musique acousmatique pour harryphone*, percussions amplifiées et
micro-processeur.
Sound source
(2011)
Hyperspectres
(2011) pour contrebasses, violoncelles et percussion
Avec Ana-Maria Avram :
Ouranos II
(1997) pour 12 violoncelles, sons assistés par ordinateur et percussion
virtuelle
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* Le harryphone est un instrument
métallique inventé par Iancu Dumitrescu, joué avec des
microphones à contact et des baguettes de batterie.
Philippe Leroux (1959-)
Philippe Leroux est né en 1959 à
Boulogne sur Seine (France).
En 1978, il entre au Conservatoire de
Musique de Paris dans les classes d’Ivo Malec, Claude Ballif, Pierre Schaeffer
et Guy Reibel où il obtient trois premiers prix.
Durant cette période, il étudie
également avec Olivier Messiaen, Franco Donatoni, Betsy Jolas, Jean-Claude
Eloy et Iannis Xenakis.
En 1993, il est nommé pensionnaire à
la Villa Médicis (prix de Rome) où il séjourne jusqu’en octobre 1995.
Il reçoit de nombreux prix dont le
prix de « la meilleure création musicale contemporaine de l'année »
pour son œuvre « (d')Aller » et
le prix SACEM
des compositeurs en 2003.
De 2001 à 2006 il enseigne la
composition à l'IRCAM dans le cadre du cursus
d'informatique musicale.
Quelques œuvres de Philippe Leroux
Philippe Leroux est l'auteur de plus de 80 œuvres, pour orchestre
symphonique, acousmatiques, vocales, pour dispositifs électroniques, et de
musique de chambre.
(d')Aller
(1995) pour violon soliste et seize instruments
AAA (1996)
pour flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle, piano et percussion
M (1997)
pour deux pianos, deux percussions et électronique
Ma belle si tu voulais (1997) pour voix seule
Un lieu verdoyant (1999) hommage à Gérard Grisey, pour voix et saxophone
Voi(Rex)
(2002) pour voix, six instruments et dispositif électronique
L’unique trait de pinceau (2009) pour saxophone et orchestre
Extended Apocalypsis (2011) pour quatre chanteurs, seize instruments et
dispositif électronique
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De la percussion
Sur Amazon
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On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Philippe
Leroux sur Ressources-IRCAM
Voir aussi le site du compositeur
Joshua Fineberg (1969-)
Compositeur de musique spectrale, Joshua Fineberg collabore
régulièrement avec l'IRCAM en tant que compositeur invité.
Joshua Fineberg, compositeur
américain, est né le 26 juillet 1969 à Boston (USA)
Il commence ses études musicales à
l'âge de cinq ans, incluant le violon, la guitare, le piano, le clavecin ainsi
que la direction d’orchestre.
Après des études au conservatoire de
Baltimore, il étudie aux États-Unis avec de nombreux compositeurs dont George
Crumb, et en France avec Philippe Manoury et André Boucourechliev.
En 1991, il s'établit, à Paris où il
travaille avec Tristan Murail.
En 1992, il est sélectionné pour le
cursus de composition et d'informatique musicale de l’IRCAM.
En 1997, il
retourne aux Etats-Unis pour y poursuivre un doctorat de composition
musicale qu’il achève en mai 1999.
En 2000, il est nommé professeur au
département musique de l’université de Harvard, où il reste jusqu'en 2007. Il dirige
ensuite le studio de musique électronique de l’école de musique de l’université de Boston où il enseigne la
composition.
En 2012, il est le directeur fondateur du
Center for New Music de l’université de Boston.
Joshua Fineberg, influencé par le
courant spectral, initié par Gérard Grisey et Tristan Murail, développe les
recherches de ces derniers en utilisant les technologies les plus avancées et
en travaillant à partir d’une matière première qui n’est plus uniquement le
son, mais aussi les phénomènes psychoacoustiques.
Quelques œuvres de Joshua Fineberg
Recueil de pierre et de sable (1998) pour huit instruments
Veils
(2001) pour piano
Shards (2002) pour flûte, clarinette et violoncelle
Lolita (2006) spectacle multimédia, opéra imaginaire
Objets trouvés (2009) pour sextuor
La Quintina,
(2013) pour quatuor à cordes et électronique
L’abîme
(2016) pour 3 solistes, 1 ensemble sur scène et 1 ensemble hors scène.
|
L’abîme, la quintina, objets trouvés …
Sur Amazon
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On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Joshua
Fineberg sur Ressources-IRCAM
Compositeurs influencés par la musique spectrale
Jonathan Harvey (1939-2012)
Jonathan Harvey est parfois appelé « le
plus français des musiciens anglais », en référence à sa proximité avec
l'univers de Messiaen et celui de l'école spectrale de Tristan Murail et Gérard
Grisey.
Jonathan Harvey, Compositeur
britannique, est né le 3 mai 1939 à Sutton Colfield (Angleterre).
Il étudie la musique aux universités
de Glasgow et de Cambridge.
Sur le conseil de Benjamin Britten,
il étudie la composition successivement auprès d’Erwin Stein et d’Hans
Keller, tous deux élèves de Schoenberg, qui lui enseignent la technique
dodécaphonique.
En 1966, il découvre la musique de
Karlheinz Stockhausen, qui va exercer une profonde influence sur lui.
A l'université de Princeton en
1969-1970, il rencontre Milton Babitt qui l’initie à l'informatique musicale.
En 1975, il
publie un ouvrage sur l’œuvre de Stockhausen.
Au début des années 1980, Pierre Boulez
l’invite à travailler à l’IRCAM où il se familiarise avec le
courant spectral et le son électronique.
De 1977 à 1993, il est professeur de
musique à l’université du Sussex.
En 1993 il reçoit le prix Britten de
composition.
De 1995 à 2000, il enseigne la musique
à l’université de Stanford (Etats-Unis).
En 1999, il publie deux livres sur
l’inspiration et sur la spiritualité.
De 2005 à 2008, il est en résidence à
l’Orchestre symphonique écossais de la BBC.
En 2007, il reçoit le Prix Giga-Hertz
pour l’ensemble de ses œuvres de musique électronique.
L’œuvre de Jonathan Harvey couvre tous
les genres : musique pour chœur a capella, grand orchestre, orchestre de
chambre, ensemble, et instrument soliste. Il est considéré comme l’un des
compositeurs les plus imaginatifs de musique électroacoustique.
Une constante de sa musique est sa
quête de spiritualité. Sa musique s’inspire entre autres des textes
bouddhistes, de la Bible, de l'anthroposophie.
Principales œuvres
On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Jonathan
Harvey sur Ressources-IRCAM
Georg Friedrich Haas (1953-)
Georg Friedrich Haas, compositeur
autrichien, est né le 16 août 1953 à Graz (Autriche).
Il étudie à l’université de musique de
Graz de 1972 à 1979 puis au conservatoire de Vienne de 1981 à 1983.
Il participe aux cours d’été de
Darmstadt en 1980, 1988 et 1990.
En
1991, il travaille l’informatique musicale à l’IRCAM à Paris.
En
2003, il reçoit le Prix pour la musique de la ville de Vienne.
En
2010, il reçoit le Grand prix de composition de l’Orchestre symphonique de la
SWR (radio sud-ouest allemande) pour « Limited approximations » et,
en 2013, le Prix Salzburg Music Award.
De 2005 à
2012, il enseigne la composition au Conservatoire de Bâle et en 2013, il
succède à Tristan Murail comme professeur de composition à la Colombia University.
La musique de Georg Friedrich Haas
hérite entre autres des compositeurs micro-tonals comme Wyschnegradsky, de Giacinto
Scelsi et de l’école spectrale française (Gérard Grisey, Tristan Murail).
Par ailleurs, les effets de lumière
sont une composante à part entière dans certaines de ses pièces (« In
vain », « Hyperion » …) pour lesquelles il fait des
recommandations concernant l'intensité lumineuse de la salle de concert telles
que diminution progressive de l'éclairage jusqu'au noir complet… Il a ainsi
écrit plusieurs pièces à exécuter dans l’obscurité totale.
Georg Friedrich Haas est aussi l’auteur
de plusieurs textes théoriques sur la musique spectrale ainsi que sur les
œuvres de Luigi Nono, Ivan Wyschnegradsky, Alois Hába, et Pierre Boulez.
Quelques œuvres de G.F. Haas
On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de G.F. Haas
sur Ressources-IRCAM
Magnus Lindberg (1958-)
Influencé par la musique spectrale,
Lindberg a aussi composé dans des techniques et des genres très divers allant
du sérialisme total au free jazz, en passant par la musique aléatoire et la musique
concrète.
Magnus Lindberg, compositeur
finlandais, est né le 27 juin 1958 à Helsinki.
Entre 1977 et 1981, il étudie la
composition avec Rautavaara et Heininen à l'Académie Sibelius d'Helsinki,
puis quitte la Finlande pour Paris en 1981 où il étudie avec Vinko Globokar
et Gérard Grisey qui l'initie à l'harmonie spectrale.
En 1977 il fonde, avec entre autres
Kaija Saariaho et Esa-Pekka Salonen, le groupe « Korvat auki » (oreilles
ouvertes en finnois) en vue de promouvoir la création musicale contemporaine.
En 2001, il est élu membre de
l'Académie des arts de Berlin.
De 2009 à
2012, il est compositeur en résidence au New York Philharmonic puis, de
2014 à 2017, au London Philharmonic Orchestra et, en 2016-2017, à l'Orchestre
Philarmonique de Radio France.
Magnus Lindberg est considéré
aujourd’hui comme un compositeur majeur dans le domaine de la musique
orchestrale comme l’attestent ses pièces récentes telles que « Sculpture » (2005), « Seht die Sonne » (2007), « Al largo » (2010), Era (2012) écrites pour des orchestres
prestigieux.
Autres œuvres de Magnus Lindberg
On trouvera une biographie et une analyse de l’œuvre de Magnus
Lindberg sur Ressources-IRCAM
Autres compositeurs influencés par la musique spectrale
Parmi
les autres compositeurs influencés par la musique spectrale, citons :
Toshirō Mayuzumi (1929 - 1997),
Japon
Le compositeur japonais Toshirō
Mayuzumi (1929-1997), a analysé acoustiquement les sons des cloches bouddhistes
et reproduit leur qualité sonore par l'orchestre dans sa Nirvana Symphony pour chœur et orchestre
(1958).
Salvatore Sciarrino (1947-), Italie
Salvatore Sciarrino crée un style et un
son originaux, en s’attachant aux micro-variations de timbres et de souffle.
=>
Melancolia I (1981) pour violoncelle et
piano
Thierry Alla (1955-), France
Thierry Alla utilise les techniques
électroniques et les micro-intervalles.
=>
Sanctuaires (2009), concerto pour
saxophone et orchestre
Claude Ledoux (1960-), Belgique
Claude Ledoux fusionne les musiques
non-européennes et celles issues des nouvelles technologies élaborées aux studios
de Liège et de l’IRCAM.
=>
A Butterfly's Dream (2016) pour piano
et orchestre
George Benjamin (1960-), Grande-Bretagne, que nous retrouverons dans le cadre de l'opéra contemporain.
Thierry Blondeau (1961-), France
Thierry Blondeau a fondé avec Jean-Luc
Hervé et Oliver Schneller « L’initiative Biotop(e) » qui propose l'écoute des
œuvres en relation avec leur environnement dans l'espace et le temps.
=>
Lieu I (2007) pour ensemble
Ana-Maria Avram (1961-2017), Roumanie
Ana-Maria Avram est membre, depuis 1988,
de l'Ensemble Hyperion de Bucarest fondé en 1976 par son époux Iancu Dumitrescu.
Elle organise avec ce dernier le festival « Spectrum XXI » dédié aux musiques
spectrales.
=>
Textures liminales pour ensemble et
électronique
Bruno Letort (1963-), France
Bruno Letort vise à la
pluridisciplinarité, comme en témoigne le nombre d’œuvres qu’il a composées
pour la danse, le théâtre, le cinéma.
=>
L’horloger du rêve (2013), Fables électriques (2013)
Xu Yi (1967-), France, Chine
Xu Yi a suivi le Cursus de composition
et d’informatique musicale à l’IRCAM, puis la classe de Gérard Grisey
au CNSMD de Paris (premier prix en 1994).
Elle est la première compositrice d'origine chinoise pensionnaire à la Villa
Médicis (1996-1998).
=>
1+1=3 (2004) pour percussion solo et
deux groupes de percussions
Julian Anderson (1967-), Grande-Bretagne
Julian Anderson a étudié la composition
avec John Lambert à Londres, avec Alexander Goehr à Cambridge1 et, à titre
privé, avec Tristan Murail à Paris. Il a suivi les cours d'été de composition
dispensés par Olivier Messiaen, Per Nørgård, Oliver Knussen et György Ligeti.
Il a remporté le prix de composition de la Royal Philharmonic Society en 1993.
=>
The discovery of heaven (2011) pour
orchestre
Éric Tanguy (1968), France
Éric
Tanguy a étudié la composition avec Horatio Radulescu puis avec Ivo Malec et
Gérard Grisey au CNSMD de Paris d'où il est sorti avec un Premier prix de
composition.
=>
Eclipse (1999), Incanto (2001) pour orchestre
Fabien
Lévy (1968-), France
Fabien Lévy a étudié au CNSMD de Paris, avec entre autres Gérard
Grisey, Michaël Lévinas, Gilles Léotaud et Marc-André Dalbavie.
=>
Danse polyptote (2012) pour accordéon
et violoncelle
Régis
Campo (1968-), France
Régis Campo, entré au Conservatoire de
musique de Paris dans les classes d’Alain Bancquart et de Gérard Grisey, obtient
un Premier prix de composition en 1995.
La musique de Régis Campo est souvent
qualifiée de ludique, remplie d'humour et de couleurs.
=>
Commedia (1995) pour 19 musiciens.
Mauro
Lanza (1975-), Italie
Mauro Lanza s’est formé auprès de Brian
Ferneyhough, Salvatore Sciarrino et Gérard Grisey.
En 1998, il a suivi durant une année le
Cursus de composition et d’informatique musicale de l’IRCAM,
dont il est devenu professeur entre 2010 et 2013.
=>
La bataille de Caresme et de Charnage
(2012), pour violoncelle et électronique