La musique minimaliste
Sommaire de ce chapitre
Introduction
La musique minimaliste désigne toute
musique utilisant des matériaux limités, que ce soit en termes de notes,
d’instruments, de rythme …
En voici un exemple avec un extrait de
,
de Moondog, joué sur une seule note.
Né aux Etats-Unis, le minimalisme
représente une part importante de la musique classique de ce pays, mais des
compositeurs d’autres pays ont aussi été associés au minimalisme tels Arvo Pärt
et Henryk Górecki, souvent qualifiés de minimalistes mystiques.
On considère que le minimalisme nait avec
le « Trio pour cordes » (1958) de La
Monte Young (1935 -), œuvre composée uniquement de sons tenus durant plusieurs
minutes tels des bourdons, ce qui caractérise le courant musical appelé « drone ».
Le drone est un genre
musical minimaliste utilisant des sons, notes et clusters maintenus ou
répétés. Il est typiquement caractérisé par de longues plages musicales
présentant peu de variations harmoniques.
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Plus sur la musique minimaliste sur Wikipédia.
Les origines
Moondog (1916-1999)
Pourquoi Moondog en tête de ce
chapitre ? Et bien parce que les compositeurs Terry Riley, Steve Reich et
Philip Glass qui l’ont rencontré en 1969 lui ont donné le titre de « fondateur
du minimalisme ».
Moondog, de son vrai nom Louis Thomas
Hardin, est né à Marysville (Kansas) le 26 mai 1916. Suite à l’explosion d’un
bâton de dynamite, il devient aveugle à l’âge de 16 ans.
En 1949, il commence à jouer dans les
rues de New-York, prenant l’apparence d’un viking, puis se produit dans le quartier
des clubs de jazz, devenant ainsi le « Viking de la 6e Avenue ».
En 1969 il se lie avec les jeunes
compositeurs Philip Glass, Steve Reich puis Terry Riley, qui le sacrent « fondateur du minimalisme » et « patriarche ».
En 1974, il s’installe
en Allemagne où il restera jusqu’à sa mort le 8 septembre 1999 à Münster.
La musique de Moondog est
inclassable : S’inspirant des classiques du Moyen Age et de la Renaissance,
de la musique amérindienne ou encore du jazz, elle est proche du courant
minimaliste, mais totalement atypique et hors du temps.
Moondog a laissé une œuvre considérable
dont 81 symphonies, des œuvres pour orchestre, pour ensembles de cuivres et ensembles de chambre (notamment avec du saxophone), des œuvres pour piano et pour orgue, et des
dizaines de chansons…
Parmi ses œuvres les plus connues, on
peut citer :
La Monte Young (1935-)
La Monte Young est né le 14 octobre
1935 à Bern (États-Unis)
Pendant ses années de formation, il
se nourrit aussi bien de musique classique que de jazz et de musique
indienne.
Il s’intéresse d’abord au sérialisme
de Schoenberg et Webern puis développe ses propres idées dont la technique
des sons tenus un long moment. Son « Trio for strings » de 1958 peut
être considéré comme la première pièce minimaliste.
En 1959, il se rend à Darmstadt où il
rencontre Stockhausen et étudie l’œuvre de John Cage.
Dans les
années 1960, il s’intéresse aux techniques de bourdon (appelé drone).
En 1962 il rencontre celle qui allait
devenir sa compagne et aussi sa grande partenaire de travail, Marian Zazeela.
En 1963, il fonde l’ensemble «
The Theatre of Eternal Music », entièrement dévoué à sa musique.
En août de cette même année, il conçoit
avec Marian Zazeela la première installation visuelle et sonore du nom de «
Dream House ». De nombreuses autres installations seront présentées par la
suite pour des durées variables dans des musées et galeries d’art, jusqu’en 1993
où une « Dream House » est installée de façon permanente à la MELA
Foundation de New York, et en 2012 où une version définitive est installée au
Musée d’art contemporain de Lyon.
En 1964, il compose la première version
de « Well-tuned piano », qui utilise un piano réaccordé selon une
gamme naturelle de sa définition, et comprend une installation lumineuse de Marian
Zazeela. Cette œuvre, d’une durée de 5 à 6 heures, sera créée à Rome en 1974 et
sera suivie de nombreuses autres versions.
En 1967, il rencontre le chanteur
indien Pandit Pran Nat, spécialiste du raga indien et du style Kirana, dont Marian
et lui deviennent les disciples. Ils font avec lui un grand nombre de concerts
de musique indienne, puis poursuivent la pratique du raga avec leur groupe « The
Just Alap Raga Ensemble ».
Parmi les principales œuvres de La Monte Young, on peut citer :
On trouvera une biographie, une analyse de l’œuvre et la liste des
œuvres de La Monte Young sur Ressources-IRCAM.
Le minimalisme répétitif
Terry Riley est considéré comme le
premier compositeur minimaliste répétitif, suivi par Steve Reich et Philip Glass qui vont
proposer de nouveaux processus de composition, puis par John Adams qui va y intégrer
plus de mélodie et d'harmonie.
La musique minimaliste répétitive est
caractérisée par :
-
Un retour à la tonalité
-
Une pulsation régulière
-
La répétition de phrases ou de cellules musicales.
Terry Riley (1935-)
Terry Riley est considéré comme le fondateur de la musique
minimaliste répétitive.
Terry Riley est né le 24 juin 1935 à
Colfax en Californie.
De 1953 à 1958 il étudie le piano, la
théorie et la composition.
En 1959, il entre à l’Université de
Californie à Berkeley, où il se lie d’amitié avec La Monte Young avec qui il
va souvent collaborer.
Vers 1960, Riley
fait ses premières manipulations d’enregistrements sur bandes magnétiques
comme dans « Mescalin
Mix » (1961).
Après avoir obtenu son « Master
of Arts » en 1961, il effectue de nombreux voyages en Europe, au Maroc, en
Russie. Il participe à des happenings au Danemark et à du théâtre de rue à
Helsinki.
En novembre 1964 a
lieu la première de « In C », sa pièce répétitive minimaliste
la plus célèbre. Cette œuvre influencera beaucoup les travaux de Steve Reich, Philip
Glass et John Adams.
Terry Riley décrit
ainsi la façon de la jouer : « Tous les interprètes jouent la même
partition de 53 motifs à répéter (...). Chaque interprète a la liberté de
choisir le nombre de répétitions avant qu'il ne passe au motif suivant. Aucune
règle ne fixe le nombre de répétitions ».
En 1965, Riley part pour New York où il
restera quatre ans. C’est là qu’il inaugure en 1967 les « All-Night
Concerts », durant lesquels il joue, essentiellement en improvisant, de la
tombée de la nuit jusqu'au petit matin.
À cette époque, ses œuvres font
davantage place à l’improvisation et abandonnent, pour une grande part, la
notation musicale, comme dans son album expérimental
(1968), œuvre « hypnotique » alors
très bien accueillie par le monde de la pop music.
En 1970, il étudie la musique
hindoustani avec Pandit Pran Nath à New Delhi. Influencé par la musique
orientale, il compose, en 1972, « Persian Surgery Dervishes » d’après
les cérémonies soufies.
De 1971 à 1981, il enseigne la musique
indienne et la composition au Mills College d’Oakland où il rencontre les
membres du « Kronos Quartet » pour lequel il écrira de nombreux quatuors dont « Salome
Dances for Peace », « The sand » et « Sun Rings ».
En 1991, il compose sa première œuvre
orchestrale, « Jade
Palace », pour le centenaire de Carnegie Hall.
Actuellement, Terry Riley professe et
interprète le chant raga indien et le piano.
Les principales œuvres de Terry Riley
On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres de Terry
Riley sur Ressources-IRCAM
Et bien d’autres choses sur son site officiel : http://terryriley.net/
Steve Reich (1936-)
Steve Reich est né le 3 octobre 1936
à New York.
Il entre à la Cornell University en
1953 et obtient une licence de philosophie en 1957.
De 1958 à 1961, il étudie le piano,
les percussions et la composition à la Juilliard School où il fait la
connaissance de Philip Glass.
En 1964, il participe à la création
de la pièce répétitive « In C » de Terry Riley qui influence
fortement son approche de la musique répétitive. Il expérimente alors la
technique du « phasing », en particulier dans « Piano
phase » et « Violin phase » (1967).
Il appliquera cette technique au rythme
et aux timbres dans
(1976).
La technique du phasing (déphasage) consiste à
répéter de courts motifs musicaux par plusieurs voix, en introduisant petit à
petit un décalage entre ces voix, créant un déphasage.
Steve Reich a découvert le phasing par hasard en 1965,
lors de la composition de « It's Gonna Rain » en utilisant deux magnétophones
de mauvaise qualité qui se désynchronisaient. Selon Steve Reich, le phasing
est un cas particulier de la forme classique du canon.
En 1966 il fonde avec trois autres
musiciens l’ensemble « Steve Reich and
Musicians ». Il fait également partie du « Tape Music
Center » de San Francisco dont il deviendra l’un des membres les plus
actifs.
Après avoir étudié les percussions
africaines au Ghana pendant l’été 1970, il compose « Drumming » (1971),
où il exprime sa fascination pour le rythme.
En 1973 et 1974, il étudie la technique
du gamelan indonésien. En 1988, il compose « Different Trains », pour
quatuor et bande magnétique, œuvre évoquant les trains de son enfance et « d’autres
trains » roulant en Europe vers les camps de la mort.
En 1993, il compose son premier opéra, « The
Cave ».
De 1998 à 2002, il compose « Three
Tales », vidéo traitant de la domination technologique du 20e
siècle à travers trois épisodes : le crash du Zeppelin en 1937 (Hindenburg),
les essais nucléaires américains dans le Pacifique de 1946 à 1952 (Bikini) et
la brebis clone conçue en 1997 (Dolly).
En 2009, il reçoit le prix Pulitzer de
la musique pour « Double Sextet »
En 2011, il crée « WTC 9/11 »,
en commémoration des attentats contre le World Trade Center.
Les principales œuvres de Steve Reich
On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres de Steve
Reich sur Ressources-IRCAM
Voir aussi une biographie sur physinfo.org.
Philip Glass (1937-)
Philip Glass est sans doute le compositeur vivant le plus joué et le
plus influent de son temps.
Philip Glass est né le 31 janvier
1937 à Baltimore.
Précoce, il obtient une licence en philosophie
et mathématiques à l’Université de Chicago à dix-neuf ans, puis il entre à la
Juilliard School de New York où il étudie le piano.
Pendant l'été 1960, il étudie avec
Darius Milhaud, alors aux Etats-Unis.
De 1964 à 1967, il vit à Paris où il analyse
les partitions de Bach, Mozart et Beethoven sous la férule de Nadia Boulanger.
C’est là qu’il découvre en 1965 la musique du compositeur sitariste Ravi
Shankar et ses structures répétitives à évolution lente.
En 1966 il voyage en Inde où il
s’imprègne de philosophies hindouiste et bouddhiste. Profondément influencé par
la musique indienne, il retournera en Inde chaque année de 1967 à 1979, et aura
à cœur de traduire la musique traditionnelle indienne en notes interprétables
par les occidentaux.
En 1967, de retour à New York, il fonde
le Philip Glass
Ensemble avec lequel il créera la plupart de ses propres œuvres.
En 1976 son opéra « Einstein on
the beach » est créé au Metropolitan Opera.
Les années 1980 voient la création de
2 autres opéras, « Satyagraha » (1980) et « Akhnaten »
(1983), formant une trilogie avec « Einstein on the beach ».
D’autres opéras suivent avec
« The voyage » (1992) et une nouvelle trilogie basée sur les œuvres
de Jean Cocteau : « Orphée »
(1993), « La
Belle et la Bête » (1994) et « Les
Enfants Terribles » (1996).
Philip Glass écrit également de la musique de film dont
de Stephen Daldry (2003), et « Le rêve de Cassandre » (2007) de Woody Allen.
En 2007, il écrit « Book
of Longing » sur un cycle de chansons et de poèmes écrits par Leonard
Cohen.
Les principales œuvres de Philip Glass
On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres de Philip
Glass sur Ressources-IRCAM
Voir aussi une biographie sur physinfo.org.
John Adams (1947-)
D’abord très proche du minimalisme de
Steve Reich et de Philip Glass, John Adams s'en éloigne peu à peu en y introduisant
plus de mélodie et d’harmonie, dans des œuvres orchestrales très élaborées.
John Adams est né le 15 février 1947
à Worcester (Massachusetts).
Il étudie la musique au Harvard
College de 1965 à 1971, puis se fixe à San Francisco, où pendant dix ans, il
enseigne et dirige au Conservatoire de Musique.
A partir de 1977, il trouve sa voie
dans le minimalisme avec sa pièce « Phrygian Gates ».
En 1978, son septuor à cordes « Shaker
Loops » lui amène une certaine notoriété.
En 1983, il rencontre le metteur en
scène Peter Sellars avec qui il élaborera plusieurs œuvres scéniques fortement
engagées politiquement, parmi lesquelles « Nixon in China » qui connait
en 1987 un succès international, « The Death of Klinghoffer » (1991)
qui sera porté à l’écran en 2003, « I Was Looking at the Ceiling and Then
I Saw the Sky » (1995), « Doctor Atomic » (2005).
Pour commémorer la mémoire des victimes
des attentats du 11 septembre 2001, il compose en 2002 « On the
Transmigration of Souls » qui lui vaut en 2003 le prix Pulitzer.
Les principales œuvres de John Adams
Phrygian Gates (1977) pour piano
Shaker
Loops (1978) pour septuor à cordes
Harmonielehre
(1984) pour orchestre
Concerto
pour violon (1993)
On
the Transmigration of Souls (2002) pour orchestre, chœur, chœur d’enfants
et sons fixés.
Œuvres lyriques
Nixon In China (1987), opéra
The Death of Klinghoffer (1991), opéra
I Was Looking at the Ceiling and Then
I Saw the Sky (1995), « songplay », en
deux actes
El Niño
(2000), oratorio de Noël
Doctor Atomic (2005), opéra
A Flowering Tree (2006), opéra
The Gospel According to the Other
Mary (2012), oratorio de la Passion
Girls of the Golden West (2017), opéra
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On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres de John
Adams sur Ressources-IRCAM
Voir aussi une biographie sur physinfo.org.
Le minimalisme
mystique
Certains compositeurs, chez qui on voit une forte inspiration
religieuse, sont appelés minimalistes « mystiques ». Il s'agit
principalement de Henryk Górecki, Arvo Pärt, John Tavener, Giya Kancheli,
Hans Otte.
Arvo Pärt (1935-)
Arvo Pärt est un compositeur estonien
né le 11 septembre 1935 à Paide.
Il entre en 1954 à l'École secondaire
de musique de Tallinn, puis au conservatoire de Tallinn en 1957, dont il sort
diplômé en 1963.
Parallèlement, il occupe un poste d’ingénieur
du son à la radio estonienne, de 1954 à 1967.
A cette époque, l'Estonie était toujours
sous domination soviétique, mais Pärt prend très vite ses distances avec les
recommandations officielles et entre dans sa période dodécaphonique, en
particulier avec ses Symphonies n°1 (1964) et n°2 (1966), et son Concerto pour violoncelle « pro et
contra ». (1966).
Pendant dix ans, de 1966 à 1976, il cherche
de nouvelles voies dans l'étude de la musique médiévale, cessant quasiment
alors de composer si ce n’est deux tentatives vers une nouvelle manière avec
le Credo en 1968 et la Troisième Symphonie en 1971 dans laquelle il abandonne la musique
sérielle.
L’année 1976 marque un nouveau départ
dans la carrière d’Arvo Pärt qui privilégie contemplation, transcendance et
mysticisme. Avec sa pièce pour piano « Für Alina » il inaugure un
nouveau style, qualifié par lui-même de « style tintinnabuli ».
Le style tintinnabuli (du
latin tintinnabulum : clochette) est un procédé de composition musicale et
une technique d'écriture créée par Arvo Pärt. Ce style est fondé sur une
diaphonie, c’est à dire sur deux notes qui se joignent pour former un son
dans lequel ces notes sont indissociables. Voici,
à titre d’exemple, le début de « Für Alina », exclusivement écrit en
tintinnabuli :
|
C'est le début d'une succession de
chefs-d'œuvre souvent d'inspiration religieuse.
Le style général adopté par le compositeur participe de la
recherche d'une nouvelle simplicité musicale que l’on peut assimiler à une
variante de minimalisme.
Les principales œuvres d’Arvo Pärt
On trouvera une biographie et la liste des œuvres d’Arvo Pärt sur Ressources-IRCAM.
Voir aussi une biographie sur physinfo.org.
Henryk Górecki (1933-2010)
Henryk Górecki est un compositeur
polonais, né le 6 décembre 1933 à Czernica. Nous l’avons déjà rencontré dans
le cadre de la musique polonaise du vingtième siècle.
La musique de Górecki couvre une
large variété de styles mais tend toujours vers la simplicité harmonique.
D’abord adepte du sérialisme, il s’en éloigne progressivement dans les années
1970 pour tendre vers une écriture plus douce et plus expressive,
privilégiant la mélodie, comme dans sa Symphonie n°2 « Copernicienne »
(1972).
Symphonie n°3
« des chants plaintifs »
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Comme celles d’Arvo Pärt, à qui il
est parfois comparé, ses œuvres sont empreintes de minimalisme et de musique
sacrée. Ceci apparait particulièrement dans sa 3e symphonie,
dite « Symphonie des chants plaintifs »
de 1976, son « Miserere » de 1981 ou son hymne
papal « Totus Tuus » de 1987).
Parmi ses autres œuvres, citons « Trois danses » (1973), « Beatus vir » pour baryton, chœur et
orchestre (1979) et ses trois quatuors à cordes sous-titrés « Already it is dusk » (1988),
« Quasi una Fantasia » (1992) et
« Songs are sung » (1995).
On trouvera une biographie sur
physinfo.org et la liste des œuvres de Henryk Górecki sur
Cultur.pl.
John Tavener (1944-2013)
John Kenneth Tavener est un
compositeur anglais né le 28 janvier 1944, à Londres.
De 1961 à 1965, il fait ses études musicales
à la Royal Academy of Music de Londres. Parallèlement, dès 1960, il est
organiste à Saint John’s à Kensington.
En 1968, à l’âge de 23 ans, Tavener
devient célèbre dans le monde entier avec sa cantate dramatique « The Whale » (La Baleine), une
relecture musicale de l'histoire biblique de Jonas pour récitant, solistes,
chœur et orchestre.
A partir de
1969, il enseigne la composition au Trinity College of Music de Londres.
Catholique, il se convertit en 1977 à
l'Église orthodoxe russe ce qui influencera fortement sa musique. La décennie
1977-1986 est ainsi entièrement marquée par des œuvres d'inspiration orthodoxe.
John Tavener se définit alors davantage comme un intermédiaire avec le monde
spirituel que comme un compositeur. Bien qu’orthodoxe, il s’intéresse
aussi aux autres religions.
A partir de 1986, Tavener élargit son
domaine musical, s’investissant également dans la musique profane.
En 2000, il reçoit le titre de
chevalier dans la Millennium Honours List.
En 2007, « The Beautiful Names »
est créé à la cathédrale Westminster. Cette œuvre, chantée en arabe, est une méditation
sur les 99 noms d'Allah trouvés dans le Coran.
Quelques œuvres majeures de John Tavener
John Tavener a également écrit 2 opéras :
« Thérèse » (1973) et « Mary of Egypt » (1991)
Le catalogue des œuvres de Tavener contient 297 opus, que l’on
trouvera sur le site Music Sales Classical.
On trouvera une présentation de son œuvre sur physinfo.org.
Giya Kancheli (1935-2019)
Giya Kantcheli est un compositeur
géorgien d’origine russe né à Tbilissi en Géorgie le 10 août 1935 et mort dans cette même ville le 2 octobre 2019.
Après des études de géologie, il
étudie la musique au Conservatoire de Tbilissi de 1959 à 1963.
En 1963, il reçoit le Prix des jeunes
compositeurs d’URSS pour son Concerto pour orchestre.
A partir de 1970, il enseigne la
composition dans son conservatoire d’origine.
Sa Symphonie
n° 4, écrite en 1976, lui vaut un prix d’Etat.
Il est nommé artiste national de
l’Union soviétique en 1988.
En 1991 il quitte la Géorgie pour
Berlin puis, en 1995, il s’installe à Anvers.
Il devient compositeur en résidence au
Festival international de musique de Lucerne en 1999.
Giya Kancheli est d’abord connu pour
ses 7 symphonies, mais il a également composé
d’autres œuvres orchestrales, un opéra, de la musique de chambre, de la musique
chorale et de la musique de film.
Les œuvres de sa maturité s’appuient
sur la tonalité et des harmonies souvent simples, proches du minimalisme.
Quelques œuvres de Giya Kancheli
On trouvera une biographie de Kancheli et une analyse de son œuvre
sur Resmusica ainsi que la liste de ses œuvres.
Hans Otte (1926-2007)
Hans Günther Franz Otte est un
compositeur allemand né le 3 décembre 1926 à Plauen et mort le 25 décembre
2007 à Brême, Allemagne. Il était également pianiste, animateur radio et
auteur de nombreuses pièces de théâtre musical, d'installations sonores, de
poèmes, de dessins et de vidéos d'art.
Hans Otte a étudié en
Allemagne, en Italie et à l'Université de Yale aux États-Unis. Parmi ses
professeurs figurait le compositeur Paul Hindemith.
Il a été directeur musical de
Radio Bremen de 1959 à 1984.
Das Buch der Klänge
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En 1991, sa « Hans-Otte-Klanghaus »
(La maison sonore de Hans Otte) est
devenue une installation sonore permanente du « Neues Museum Weserburg »
à Brême.
Son catalogue contient plus de
100 œuvres. Ses pièces les plus connues sont « Das Buch der Klänge » (Le Livre
des sons, 1979-1982) et « Stundenbuch » (Le Livre des
heures, 1991-1998). Parmi ses œuvres, citons également « Wassermann musik » (aquarian
music, 1995) pour harpe.
Autres compositeurs minimalistes
Pauline Oliveros (1932-2016)
Pauline Oliveros, accordéoniste et
compositrice américaine, est née le 30 mai 1932 à Houston,
Texas et morte le 24 novembre 2016 à Kingston, New York.
Elle est à l'origine du concept de « Deep
Listening » qui vise à différencier « entendre » et « écouter »,
deux façons de traiter la même information sonore. Cette pratique permet une
conscience accrue de la musique et des sons et a ouvert de nombreuses voies
de recherche à la musique contemporaine.
En 1988, elle fonde la « Deep
Listenig Band » avec Stuart Dempster (tromboniste et compositeur) et Panaiotis
(chanteur et compositeur) ensuite remplacé par David Gamper. Ce groupe
enregistre l’album « Deep listening » en 1989, composé de 4
morceaux : Lear , Suiren , Ione et Nike
Le Deep listening (L'écoute en profondeur)
Pauline Oliveros décrit cette pratique comme « un moyen d’écouter de toutes les manières possibles, d’entendre quoi que vous fassiez ».
Deep Listening explore la différence entre la nature involontaire de l'audition et la nature volontaire et sélective de l'écoute.
La pratique comprend des exercices corporels, des méditations sonores, des performances interactives, l’écoute des sons de la vie quotidienne, de la nature, de ses propres pensées, de son imagination et de ses rêves.
Elle cultive une conscience accrue de l'environnement sonore, tant externe qu'interne, et favorise l'expérimentation, l'improvisation, la collaboration, le jeu et d'autres compétences créatives essentielles à la croissance personnelle et communautaire.
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Tom Johnson (1939-)
Tom Johnson est un compositeur
franco-américain né le 18 novembre 1939 à Greeley (Colorado).
Installé à New-York en 1968, il
étudie la composition avec Morton Feldman et, comme tous les musiciens
américains de sa génération, subit l’influence de John Cage.
De 1971 à 1983, il est critique
musical pour la revue « The Village Voice », spécialisé dans les
musiques nouvelles. C’est là qu’il commence à parler du minimalisme dont il
affine la définition au fur et à mesure des années.
En 1983, il
s’installe à Paris.
Sa musique minimaliste est caractérisée
par l’utilisation de procédés mathématiques, tels que l'accumulation, le
comptage, le déphasage … d’abord utilisés dans « Nine Bells » (1979), puis dans ses
musiques « à compter » telles que les « Rational Melodies » (1982). Elle
est caractérisée également par un humour où l’absurde le dispute à
la fantaisie.
Entre 1988 et 1992, Johnson compose
l'une des pièces majeures de son répertoire, le « Bonhoeffer Oratorium », qui
reprend des sermons et textes contre le nazisme écrits par le pasteur luthérien
Dietrich Bonhoeffer.
En 2000, il reçoit le prix des
Victoires de la musique avec son œuvre pour saxophone « Kientzy Loops ».
Autres œuvres de Tom Johnson
On trouvera une biographie et la liste des
œuvres de Tom Johnson sur Ressources-IRCAM.
Louis Andriessen (1939-2021)
Louis Andriessen est un compositeur
néerlandais, né le 6 juin 1939 à Utrecht aux Pays-Bas et mort le 1er juillet 2021 à Weesp.
Il étudie au Conservatoire Royal de
la Haye de 1957 à 1962, puis avec Luciano Berio à Milan et Berlin de 1962 à
1965.
Après une incursion dans le
sérialisme, il pratique une harmonie consonante ou polytonale, en s’inspirant
du jazz, de Stravinsky et des minimalistes américains (notamment Steve Reich).
Son œuvre privilégie les formations
inhabituelles, composées de guitares électriques,
trombones, saxophones et percussions diverses, et couvre divers genres, de la
musique de chambre et la musique concertante, à la musique de film et pour le
théâtre, en passant par la musique électronique.
Quelques œuvres d’Andriessen
Worker's Union (1975) pour
instruments puissants.
De Staat (La ville, 1976), d’après
« La république » de Platon
De Tijd (Le temps, 1981), pour chœur
de femmes et grand ensemble
Hout (bois, 1991) pour saxophone
ténor, marimba, guitare et piano
Zilver (Argent, 1994) pour ensemble
Theatre of the World (2015), opéra
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On trouvera une biographie et une
analyse et la liste des œuvres de Louis Andriessen sur Ressources-IRCAM.
Voir aussi une biographie sur physinfo.org.
Gavin Bryars (1943-)
Gavin Bryars est un compositeur
britannique né le 16 janvier 1943 à Goole (Yorkshire).
Dans les années 1960, il entame une
carrière de contrebassiste de jazz, puis se consacre à la composition. Lors
d’un séjour en Amérique, il fréquente John Cage et le chorégraphe Merce
Cunningham avec qui il travaillera plus tard.
En 1970, alors qu’il enseigne à
l’école des beaux-arts de Portsmouth, il fonde « The Portsmouth Sinfonia »
devenu célèbre pour ses interprétations et enregistrements du répertoire classique
avec un minimum de compétence musicale.
Il se déplace en tournées internationales avec son « Gavin Bryars
Ensemble » fondé en 1981, composé, selon les besoins, d'instruments
traditionnels, éventuellement de saxophones, de guitares électriques et d'une
bande préenregistrée.
Sa musique est qualifiée de zen, hypnotique. Ses œuvres les plus
célèbres sont « The Sinking of the Titanic »
(1969) et « Jesus' Blood Never Failed Me Yet »
(1970, repris en 1993). Ce dernier morceau est construit autour d’une
empruntée à un
clochard anonyme et répétée en boucle.
Autres œuvres de Gavin Bryars
On trouvera une biographie de Gavin Bryars sur physinfo.org et la liste complète de
ses œuvres sur son site.
Michael Nyman (1944-)
Michael Nyman est un compositeur
anglais né à Londres le 23 mars 1944.
D’abord critique musical, il publie
en 1974 « Experimental Music-Cage and Beyond ».
Il ne commence sa carrière de
compositeur qu’en 1976 à l’occasion d’une commande d’arrangement d’une
musique de Goldoni.
Il est essentiellement connu pour ses
musiques de films, son plus grand succès étant la musique du film de Jeanne
Campion « La Leçon de Piano » (1992).
Concertos
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Mickael Nyman compose aussi des pièces pour concert, dont on
peut citer les 5 quatuors à cordes, Six Celan songs (Mélodies sur des
poèmes de Paul Celan, 1990), un concerto pour piano (1993), un concerto pour clavecin (1995), un Double Concerto pour saxophone, violoncelle et
orchestre (1997).
On trouvera une biographie de Mickael
Nyman sur Ressources-IRCAM.
Michael Gordon (1956-)
Michael Gordon est un compositeur
américain né le 20 juillet 1956 à Miami Beach (Floride).
De 1974 à 1977, il étudie la musique
à l’université de Floride et, de 1977 à 1982, la composition à la Yale School
of Music de New York.
En 1983, il crée l’ensemble « Michael
Gordon Philharmonic » pour jouer ses propres œuvres lors de tournées en
Amérique et en Europe.
En 1987, il fonde, avec Julia Wolfe
et David Lang, l’ensemble « Bang on a Can » dont
l’objet est de promouvoir la musique classique contemporaine américaine.
Michael Gordon a longtemps
travaillé avec l'ensemble Icebreaker de
Londres avec lequel il a enregistré notamment « Yo
Shakespeare », pour ensemble (1992) et « Trance », pour
ensemble et voix samplées (1995).
Il a aussi travaillé avec Elliot
Caplan sur une nouvelle forme de théâtre musical nommée opéra-vidéo, avec
l’opéra « Van
Gogh » en 1991 et la pièce pour orchestre et électronique « Weather » en
1997.
Il compose aussi bien pour
l’orchestre que pour de la musique de chambre ou soliste, avec ou sans
électronique. Sa musique utilise des éléments répétitifs issus du minimalisme
et de la culture populaire.
Autres œuvres de Michael Gordon
On trouvera une biographie et la
liste des œuvres de Michael Gordon sur Ressources-IRCAM.
David Lang (1957-)
David Lang est un compositeur
américain né le 8 janvier 1957 à Los Angeles.
En 1987, il fonde « Bang on a Can »
avec Michael Gordon et Julia Wolfe, organisation qui donne chaque année une
série de concerts à New York, les « Marathon Concerts » et organise
des tournées internationales.
En 2008, il reçoit le Prix Pulitzer
de musique pour « La
Passion de la Petite Fille aux allumettes », inspiré par le conte d’Andersen
et « La Passion selon saint Matthieu » de Jean-Sébastien Bach.
Son
catalogue, riche de plus de cent cinquante œuvres, aborde tous les genres de
musiques, dont la musique de ballet et la musique de film, ainsi que l’opéra
(« modern painters », « The whisper opera », « Anatomy
theater »).
Autres œuvres de David Lang
Julia Wolfe (1958-)
Julia Wolfe est une compositrice
américaine née le 18 décembre 1958.
En 1987, elle est co-fondatrice de
« Bang on a Can »
avec Michael Gordon et David Lang.
Julia Wolfe s’inspire pour ses
créations de la musique folk, de la musique classique et du rock.
En 2015, elle obtient le prix
Pulitzer de musique pour « Anthracite Fields ». Cette œuvre
commémore les travailleurs des grandes mines de charbon du nord-est de la
Pennsylvanie. Elle poursuit son exploration de l'histoire du travail
américain sur le thème des femmes dans l'industrie du vêtement à New York au
début du siècle avec « Fire in my mouth », pour orchestre et chœur de
femmes créé en janvier 2019.
Autres œuvres de Julia Wolfe
On trouvera une biographie et la
liste des œuvres de Julia Wolfe sur Ressources-IRCAM.
Max Richter (1966-)
Max Richter est un compositeur
germano-britannique né le 22 mars 1966 à Hamelin en Allemagne.
A dix-huit ans, il commence ses études
de composition et de piano à l'université d'Édimbourg puis à la Royal Academy
of Music de Londres ainsi qu’avec Luciano Berio à Florence.
En 1989, il cofonde « Piano
Circus », un ensemble de musique contemporaine, dans lequel il restera
pendant 10 ans.
En 2002, il sort son premier album
solo, « Memoryhouse », qui intègre des sons
électroniques, des enregistrements et des voix.
En 2004, c’est le morceau « On the
Nature of Daylight », issu de l’album « The Blue Notebooks »,
qui lui permet d’asseoir sa notoriété, et qui reste aujourd’hui son œuvre la
plus célèbre.
Max Richter est très sollicité par le
cinéma et compose de nombreuses bandes originales de film. En 2008, il obtient
le Golden Globe et l’European Film Award du meilleur compositeur pour « Valse
avec Bachir » d’Ari Folman, et en 2018 le prix de la meilleure musique de
film pour « Mary Queen of Scots » de Josie Rourke aux Hollywood Music
in Media Awards.
Quelques œuvres de Max Richter
On trouvera une biographie de Max Richter sur edutheque.philharmoniedeparis.
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Citons encore :
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Jóhann Jóhannsson (1969-2018),
compositeur islandais.
Il a écrit pour le théâtre, pour des
documentaires ainsi que des bandes originales de films dont The
Theory of Everything (une merveilleuse histoire du temps), Arrival
(premier contact), Sicario.
Parmi ses plus belles œuvres citons
ses albums « Fordlandia »
et « Orphée ».