Le 20e siècle voit naitre de nouveaux instruments de musique et de
nouveaux mouvements musicaux.
Compositeurs et mouvements musicaux
A l’aube du 20e siècle, Paris et Vienne sont les deux capitales de
l’art.
La première moitié du siècle voit deux courants principaux se
développer :
-
En France, la musique impressionniste et
symboliste représentée par Debussy, Ravel, Roussel, Schmitt et Kœchlin,
qui seront suivis par Jacques Ibert, André Jolivet, Henri Sauguet et Henri
Dutilleux.
-
En Autriche, la musique dodécaphonique créée par Schönberg et
l’école de Vienne, qui sera suivie, après 1945, par l’école de Darmstadt.
En 1913, Stravinsky révolutionne la musique moderne, tout
en déclenchant le scandale du siècle, avec le « Sacre du printemps »
représenté à Paris par les ballets russes de Diaghilev.
En 1920, des compositeurs néoclassiques, dont Francis
Poulenc, Darius Milhaud, Arthur Honegger, se groupent autour de Jean Cocteau
pour former le groupe des six, qui se disloquera 5 ans plus tard, chacun
suivant sa propre trajectoire.
L’espagnol Manuel de Falla perpétue l’école espagnole dans
la continuité de Granados et Albéniz, pendant qu’en Europe de l’est, le hongrois Béla
Bartók perpétue la tradition slave, dans la continuité des tchèques
Smetana, Dvorak et Janacek.
Aux Etats-Unis, Gershwin marie le jazz à la musique
classique dans ses œuvres symphoniques et son opéra « Porgy and
Bess ».
En 1948, Pierre Schaeffer invente la musique concrète dans
les studios de la RTF, suivi par Pierre Henry en 1949. Au début des années
1950, Karlheinz Stockhausen invente la musique électronique de synthèse
au studio de la radio NWDR à Cologne et, en 1955, Luciano Berio et Bruno
Maderna créent le Studio de Phonologie musicale à Milan.
En Grande Bretagne, Benjamin Britten renouvelle l’opéra
anglais qui avait peu évolué depuis Henry Purcell.
Evolution des instruments
Les instruments à percussion prennent une importance toute
particulière au 20e siècle. C’est ainsi que des instruments tels que le
vibraphone mais aussi les cloches tubulaires et le célesta, inventés mais encore
peu utilisés au 19e siècle, trouvent une place importante dans
l’orchestre symphonique du 20e siècle.
Par ailleurs, le développement de l’électricité et l’invention de
l’électronique entrainent la création de nouveaux instruments, électromécaniques
comme l’orgue Hammond, ou électroniques comme les ondes Martenot, les
synthétiseurs et les studios de musique électroacoustique.
Compositeurs
et mouvements musicaux
La
musique impressionniste et symboliste
Vers la fin du 19e siècle apparurent à Paris de nouveaux courants
artistiques dont les plus connus furent la peinture impressionniste, et la
poésie et la peinture symbolistes. Des musiciens, tels Erik Satie et Claude
Debussy, se réclamèrent des mêmes courants de pensées, suivis entre autres par
Maurice Ravel et Albert Roussel. Ces musiciens seront suivis par Florent Schmitt,
Charles Kœchlin, Jacques Ibert, André Jolivet, Henri Sauguet et Henri
Dutilleux.
Erik Satie
Erik Satie est né à Honfleur le 17 mai 1866.
Il a été la référence et la source d’inspiration de nombreux
compositeurs et mouvements musicaux du 20e siècle :
- Précurseur de la musique graphique par la suppression des barres de
mesures et l’ajout de calligraphies à ses partitions.
- Précurseur de la musique minimaliste avec la répétition obsessionnelle
d’un même thème comme dans « Ogives » ou sa « Musique
d’ameublement » ainsi que dans « Vexations » qui répète
le même thème 840 fois.
- Il influença Debussy qu’il aurait mis sur la piste du livret de
« Pelléas et Mélisande » de Maeterlink.
- Il est à l'origine du « Groupe des Six », antiwagnérien et
anti debussyste, dont les compositeurs (Poulenc, Milhaud, Honegger …) feront de
lui leur « bon maître ».
- Maurice Ravel et Igor Stravinski reconnaissent son influence, ainsi que
Francis Poulenc qui orchestrera sa « 3e Gnossienne » et fit le
premier enregistrement de sa musique en 1950.
- Dans « Parade », il introduit des sons étrangers à l’orchestre
tels que sirènes, machine à écrire, coups de revolver, ouvrant la voie à Edgar
Varèse, Georges Antheil ... et préfigurant la musique concrète.
Parmi ses œuvres pour piano les plus célèbres,
retenons :
Achille-Claude Debussy est né le 22 août 1862 à
Saint-Germain-en-Laye.
Il est considéré par beaucoup comme le plus grand compositeur du
20e siècle. D’abord wagnérien dans les années 1888-1889 où il se rend à
Bayreuth, il devient vite anticonformiste après sa rencontre avec Erik Satie
et les poètes symbolistes tels que Stéphane Mallarmé et Maurice Maeterlinck.
Bien qu’il ait toujours refusé ce titre, Claude Debussy est
considéré comme le père de l’impressionnisme musical français.
Son
est considéré par beaucoup comme le début de la musique moderne.
Plusieurs compositeurs se sont réclamés de l’héritage de Debussy
comme Boulez ou Dutilleux.
Une belle scène d'amour et ... la mort de Pelléas.
Maurice Ravel
Maurice Ravel est né le 7 mars 1875 à Ciboure
(Pyrénées-Atlantiques).
Après son aîné Claude Debussy, Ravel est le compositeur le plus
influent de la musique française de son époque et le principal représentant
du courant impressionniste du début du 20e siècle. En près de 40 ans, il ne
compose qu’une centaine d’œuvres dans des genres très différents : chacune de
ses œuvres est une composition unique, originale et parfaitement aboutie,
souvent inspirée par :
Albert Roussel est né le 5 avril 1869 à Tourcoing.
Albert Roussel s’inscrit d’abord dans la lignée des compositeurs
impressionnistes, avant de trouver son propre style, qu’il définit comme
« Une musique voulue et réalisée pour elle-même, affranchie de tout
élément pittoresque et descriptif. »
Sa musique allie le langage harmonique moderne à la forme
classique, et influence de nombreux jeunes musiciens de son époque dont
Bohuslav Martinů (1890-1959) qui lui dédicacera sa « Sérénade pour
orchestre de chambre » en 1930.
Au début du 20e siècle, des compositeurs opèrent une véritable
révolution musicale en s’affranchissant du système tonal. C’est le cas de l’Ecole
de Vienne constituée dans les années 1920 essentiellement d’Arnold
Schönberg, qui invente le dodécaphonisme sériel, et de ses élèves Alban
Berg et Anton Webern.
Le dodécaphonisme sériel consiste à construire chaque œuvre à
partir d’une série des 12 notes de la gamme chromatique séparées par des intervalles
choisis par le compositeur. Il n’y a donc plus de notion de tonalité.
Exemple d’une série :
Après la seconde guerre mondiale, un groupe de jeunes compositeurs
parmi lesquels Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Luigi Nono, Bruno
Maderna et Luciano Berio, tous nés entre 1920 et 1930, se retrouvent aux cours
d’été de Darmstadt pour échanger leurs expériences basées sur un «
sérialisme intégral » prolongeant le travail de Webern : la série est
généralisée à tous les paramètres du son : rythmes, durées, timbres,
attaques...
Arnold Schönberg
Arnold Schönberg est né le 13 septembre 1874 à Vienne.
Compositeur, théoricien et enseignant, poète, peintre, chef de
file de la Seconde École de Vienne, inventeur du dodécaphonisme... Arnold
Schönberg fut un des plus grands créateurs du 20e siècle.
C’est en 1910, alors professeur à l'académie de Vienne, qu’il
rencontre, parmi ses élèves, Alban Berg et Anton Webern avec lesquels il
créera la seconde Ecole de Vienne (la première désignant les compositeurs du
classicisme viennois : Haydn, Mozart, et Beethoven).
Pierrot Lunaire,
trois fois sept poèmes pour voix et cinq instrumentistes
Pierre Boulez
Pierre Boulez est né le 26 mars 1925 à Montbrison (Loire).
Il est l’un des principaux compositeurs français contemporains
et l’une des personnalités les plus influentes du paysage musical et
intellectuel du 20e siècle.
En 1952, il fait scandale avec « Structures
I» pour deux pianos, où il applique le principe sériel
aux hauteurs, durées, intensités et attaques. Il déclare alors : « Tout
musicien qui n’a pas ressenti la nécessité du langage dodécaphonique est
INUTILE. Car toute son œuvre se place en deçà des nécessités de son
époque ».
C’est Charles Ives (1874-1954) qui ouvre la voie à la
musique américaine du 20e siècle et est considéré comme le père fondateur de la
musique américaine moderne. Il sera la référence des compositeurs américains
suivants.
Ceux-ci peuvent être classés dans différents courants :
-
Un premier courant « expérimentaliste », rassemblant
deux générations de compositeurs : Henry Cowell et Edgar Varèse
d’une part, John Cage et Elliott Carter d’autre part.
-
Un deuxième courant dit « nouvel américanisme »,
rassemblant Georges Gershwin, Aaron Copland et Leonard Bernstein.
-
Un courant « sérialiste et post-sérialiste » centré sur
Milton Babbitt, marqué par sa rencontre avec Schönberg en 1933.
-
Un courant « minimaliste » initié par La Monte Young,
suivi par Terry Riley, Steve Reich et Philip Glass,
puis John Adams.
Le jazz apparaît à la fin du 19e siècle dans les rues de la
Nouvelle-Orléans où se mélangent des musiques de diverses origines, dont les
worksongs, inspirés de la tradition musicale tribale de l’Afrique de l’ouest et
le negro spiritual qui donnera naissance plus tard au gospel, ainsi qu’au
blues. Retrouvez son histoire sur : Introduction
à la musique classique : Histoire du jazz
Charles Ives (1874-1954)
Charles Ives est né le 20 octobre 1874 à Danbury, dans le
Connecticut. Il est considéré comme le père fondateur de la musique
américaine moderne.
C’est surtout dans ses œuvres composées après 1912 qu’il
expérimente de nombreuses techniques qui font de lui un des musiciens les
plus innovants de son époque. Ainsi, il utilise la polyrythmie avant Igor
Stravinsky et la polytonalité
avant Darius Milhaud. De même, dans certaines œuvres, il mêle tonalité et
atonalité, et utilise des
Edgar Varèse est né à Paris, de père italien et de mère
bourguignonne, le 22 décembre 1883. En 1915, il émigre aux Etats-Unis où il
est naturalisé américain en 1926. C’est là qu’il compose la première version
de « Amériques » (1918-1921) qui symbolisera sa rupture avec les
systèmes existants et son entrée dans un nouveau monde esthétique.
En 1954, « Déserts », œuvre pour orchestre et bande
enregistrée provoque le scandale sans doute le plus important depuis celui du
Sacre du printemps en 1913, ce qui le révèle aux compositeurs de son époque
et le font connaître à un large public.
Intégrales
pour 11 instruments à vent et 4 percussionnistes
Ecuatorial
pour voix de basse ou chœur d'hommes et ensemble
Déserts pour
15 instrumentistes, 47 instruments à percussion (5 interprètes) et bandes
magnétiques.
Ionisation
George Gershwin (1898-1937)
George Gershwin est né le 26 septembre 1898 à New-York, dans le
quartier de Brooklyn.
George Gershwin est le compositeur le plus représentatif du jazz
symphonique, dans lequel il propose une synthèse entre le langage classique
et le jazz des années 1920.
En 1924 il introduit le jazz dans la musique classique avec sa
, écrite sous l’impulsion de Paul Whiteman. Cette œuvre lui vaudra l'admiration de Maurice Ravel, Jacques
Ibert et Arnold Schoenberg.
En 1935 est créé l’opéra « Porgy and Bess», qui offre
une synthèse entre l'opéra européen, le jazz et la musique populaire. Le tube
de « Porgy and Bess »,
aura un succès considérable et deviendra un standard du jazz, donnant lieu à des milliers de versions.
Aaron Copland est né le 14 novembre 1900 à New-York.
Aaron Copland a intégré les airs populaires américains dans une
musique foncièrement américaine, contrairement à la génération précédente qui
les avait utilisés sous des formes européennes. Il s’est attaché à écrire une
musique simple et moderne, appréciée par le plus grand nombre des mélomanes
américains.
Léonard Bernstein est né le 25 août 1918 à Lawrence
(Massachusetts).
Léonard Bernstein se situe dans la lignée du jazz symphonique de
Gershwin en ce qui concerne ses comédies musicales, et dans le courant
néo-classique d’Aaron Copland en ce qui concerne ses symphonies.
Parallèlement à sa carrière de compositeur, il fut un pédagogue, un pianiste
et un chef d'orchestre au répertoire très étendu.
De 1958 à 1973, il démocratise la musique classique pour les
jeunes en animant les « Young People’s Concerts », qui sont diffusés
à la télévision à partir de 1962.
Après Terry Riley, considéré comme le premier compositeur minimaliste
répétitif, Steve Reich et Philip Glass vont proposer de nouveaux processus de
composition.
La musique minimaliste répétitive est caractérisée par :
- Un retour à la tonalité
- Une pulsation régulière
- La répétition de
phrases ou de cellules musicales.
En 1967, Steve Reich expérimente la technique du « phasing », qu’il
appliquera plus tard au rythme et aux timbres dans
(1976).
La technique du phasing (déphasage) consiste à répéter de
courts motifs musicaux par plusieurs voix, en introduisant petit à petit un
décalage entre ces voix, créant un déphasage.
Le jazz apparaît à la fin du 19e siècle dans les rues de la
Nouvelle-Orléans où se mélangent des musiques de diverses origines, dont les
worksongs, inspirés de la tradition musicale tribale de l’Afrique de l’ouest et
le negro spiritual qui donnera naissance plus tard au gospel, ainsi qu’au
blues.
Le blues se caractérise par l’utilisation de la note bleue, ou blue note (quarte augmentée ou quinte diminuée de la gamme mineure) ajoutée à
la gamme pentatonique mineure, rendant celle-ci hésitante entre mode majeur et mode mineur.
La note bleue à elle seule donne tout
son charme à la musique blues de par son ambiguïté harmonique car elle provoque
certaines dissonances propres au blues :
La musique russe du 20e siècle est intimement liée à l’histoire de
l’URSS.
Igor Stravinsky (1882-1971) et Dimitri Chostakovitch
(1906-1975) sont les figures les plus emblématiques de cette période : Le
premier a quitté la Russie dès 1914 pour ne plus jamais s'y établir,
l'autre a choisi d’y rester quoi qu'il arrive, tout en résistant tant bien que
mal au diktat du régime.
Serge Prokofiev quitte la Russie en 1918 mais, attiré par
les promesses que lui fait le gouvernement, il y revient 15 ans plus tard en
1933.
Aram Khatchatourian quant à lui s'impose comme l'un des
compositeurs « officiels » de l'Union soviétique.
Igor Stravinsky (1882-1971)
Igor Stravinsky nait en Russie le 17 juin 1882 à Oranienbaum,
près de Saint-Pétersbourg.
On distingue 3 périodes dans l’œuvre de Stravinsky :
- La période russe (1908-1918) qui verra la composition des
ballets
chorégraphiés par les Ballets Russes de Diaghilev.
- La période néo-classique (1918-1950) qui verra la création du
ballet
et de l'opéra-oratorio « Œdipus
Rex» (1928).
- La période sérialiste (après 1950), influencée par la seconde école de
Vienne (Schönberg, Berg, Webern)
Dimitri Chostakovitch est né le 25 septembre 1906 à
Saint-Pétersbourg.
Auteur d'une œuvre tourmentée, Dimitri Chostakovitch est
considéré comme le « Beethoven du 20e siècle ».
Victime de nombreuses pressions portées sur lui par le régime
stalinien, il a su néanmoins concilier les contraintes d’un régime
totalitaire avec la création d’une œuvre personnelle.
On distingue 2 périodes dans sa vie de compositeur :
-
La période stalinienne (1927-1953) pendant laquelle il doit
s’accommoder de la ligne dictée par le régime, sans renier ses propres
aspirations de compositeur d’avant-garde, ce qui génère chez lui une angoisse
permanente.
Cette période voit entre autres la composition de
considéré aujourd’hui comme le premier opéra soviétique majeur, sa
dans laquelle certains voient une satire du régime stalinien, ainsi que la
dite « Leningrad, la
le
le
-
La période post-stalinienne (1953-1975) voit, parmi d’autres, la
composition de ses symphonies n°10 à 15, et la « Suite pour orchestre de
variété» qui rassemble
une compilation d'arrangements de pièces antérieures dont on connait la célèbre
Sergueï Prokofiev est né le 23 avril 1891 à Sontsovka (Ukraine).
Au moment de la Révolution russe en 1917, Prokofiev choisit
l’exil. En 1918, il part aux Etats-Unis où il compose son opéra
« L’amour des trois oranges », représenté en 1921 à Chicago, et dont la
fameuse
a obtenu un succès mondial.
En 1923, il s’installe à Paris. Il coopère avec les Ballets
russes de Diaghilev.
Après quelques séjours dans son pays natal, attiré par les
promesses que lui fait le gouvernement, il se laisse convaincre d’y retourner
définitivement en 1933.
Aram Khatchatourian est né le 6 juin 1903 à Tbilisi (Géorgie).
Aram Khatchatourian est sans doute le musicien soviétique le
plus célèbre à l'étranger après Chostakovitch. Originaire de Géorgie, sa
musique repose essentiellement sur le folklore caucasien qui a bercé son
enfance.
Distinguons
d’abord la musique concrète et la musique électronique.
- La musique concrète est née
en 1948 par la création à la Radiotélévision Française (RTF) d’un studio de
recherche confié au polytechnicien Pierre Schaeffer. Ce dernier fonde en
1951 avec Pierre Henry, le Groupe de Recherche Musicale (GRM)) que
fréquenteront entre autres Messiaen, Boulez et Stockhausen. La musique concrète
est basée sur l’utilisation, à la place des instruments traditionnels, de tous
matériaux sonores existants créés par des objets divers, enregistrés au moyen
de micros, d’abord sur disques souples puis, à partir de 1951, sur
magnétophones.
- La musique électronique est
basée sur l’utilisation de sons produits exclusivement par des générateurs
électroniques. Elle nait en 1951 avec le Studio de musique électronique de la
radio de Cologne (WDR) dont Karlheinz Stockhausen est la figure
marquante.
Les
deux types de son, concret et électronique, se rejoignent en 1956 avec
Le chant des adolescents (Gesang der Jünglinge) de Karlheinz Stockhausen,
pour coexister désormais dans ce que l’on appellera la musique électroacoustique
(également appelée musique acousmatique).
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La
musique électroacoustique a ensuite inspiré certains compositeurs et Disk
jockeys Pop-Rock qui ont développé la musique dite « Electro ».
Pierre Schaeffer (1910-1995)
Pierre
Schaeffer est né à Nancy le 14 août 1910.
Compositeur,
théoricien, chercheur et écrivain, pionnier de la radiophonie expérimentale,
Pierre Schaeffer est considéré comme le père de la musique concrète et de la
musique électroacoustique.
Diplômé
de Supélec en 1931, puis de l'École Polytechnique en 1934, il intègre la
direction de la Radio à Paris, en 1936.
De
1935 à 1943, il suit les cours d’analyse musicale de Nadia Boulanger. En
1942, il crée le studio d'essai de la RTF consacré à l'expérimentation
radiophonique.
Il
est rejoint en 1949 par Pierre Henry, avec qui il réalise notamment la
« Symphonie pour un homme seul » en 1950, œuvre fondatrice de la
musique concrète.
La "Symphonie pour un homme seul" (1951) de Pierre
Schaeffer et Pierre Henry est la première grande œuvre de musique concrète. Maurice Béjart en fait un ballet en 1955.
Pierre Henry (1927-2017)
Pierre Henry est né le 9 décembre 1927 à Paris.
Pierre Henry rejoint Pierre Schaeffer au Club d’essai de la Radio en 1949, avec qui il compose en 1950 la « Symphonie pour un homme seul » considérée comme la première grande œuvre de musique concrète.
Karlheinz
Stockhausen est né le 22 août 1928 près de Cologne en Allemagne.
Outre
ses incursions dans le sérialisme intégral et la musique aléatoire,
Stockhausen s’est aussi illustré dans la musique électroacoustique.
En
1953, après avoir travaillé avec Pierre Schaeffer au studio de recherche de
la RTF, Stockhausen revient à Cologne et y intègre le studio de musique
électronique, où il compose la première œuvre de musique électronique « Studie I » (1953), pour un à six sons sinusoïdaux.
Parmi
ses autres œuvres électroacoustiques, citons : Gesang
der Jünglinge (Chant des adolescents), Telemusik (1966), musique électronique, Hymnen (1967), musique électronique et concrète.
La musique Electro
On situe le premier succès de la musique électro en 1969 avec
devenu un véritable standard remixé à plusieurs
reprises par divers artistes dont Jean-Michel Jarre en 1972 sous le nom de
« Popcorn orchestra » ou encore par M&H Band en 1987.
Mais
c’est le groupe Kraftwerk qui marque en 1970 le véritable début de la musique
dite « Electro ». Ce sont les premiers à utiliser les vocodeurs et
les boites à rythmes, comme dans
La
musique électro se divise en plusieurs genres (House, Techno, Trance,
Breakbeat, Jungle …) qui se subdivisent eux-mêmes en de nombreux sous-genre :
-
La House music, lancée au début des années
1980, est originaire de Chicago.
Frankie Knuckles en est considéré par certains comme le créateur et est d’ailleurs
surnommé « le parrain de la house ».
-
La Techno,
née au milieu des années 1980, est associée à la ville de Détroit. C’est avant
tout une musique de danse, dont les enregistrements faits en studio sont
interprétés par des Disk jockeys.
-
La Trance
est née en Allemagne au début des années 1990. Elle dérive directement de la
techno et se caractérise par des lignes mélodiques répétitives qui doivent
permettre d’atteindre un état de transe.
-
Le Breakbeat
s’est essentiellement développé en Angleterre, dans le courant des années 1990.
Il est caractérisé par la présence de rythmes binaires, très syncopés, et
l’utilisation intense de polyrythmies, c’est-à-dire de superpositions de
rythmes binaires et ternaires.
-
La Jungle,
apparue en Angleterre dans les années 1990, est un mélange de breakbeat, de
techno et de sonorités jamaïcaines.
En 1920, il prend part à la création du « Groupe des
Six » et participe à l’œuvre collective du groupe « Les mariés de la Tour
Eiffel», ballet sur un livret de Cocteau créé en 1921.
Un critique qualifia Poulenc de « moine ou voyou »,
mettant en contraste ses œuvres insouciantes et fantaisistes telles que
ou encore
et ses œuvres religieuses plus graves telles que le
ou les
Stabat Mater
pour Soprano solo, chœur mixte à 5 voix et orchestre
France : Darius Milhaud
Darius Milhaud est né le 4 septembre 1892 à Marseille.
Darius Milhaud se définit comme « Musicien français de
Provence et de religion israélite », double appartenance qui inspirera un
certain nombre de ses compositions (
). Son œuvre est
caractérisée par la polytonalité, la polyrythmie et l’influence de la
musique brésilienne (
), et du jazz (
).
France : Olivier Messiaen (1908-1992)
Olivier Messiaen est né en Avignon le 10 décembre 1908.
En 1931, à peine sorti du Conservatoire, il est nommé organiste
titulaire du grand orgue Cavaillé-Coll de l’Eglise de la Trinité à Paris, poste qu’il
occupera jusqu’à la fin de sa vie.
L’œuvre de Messiaen est tout entière marquée par sa foi
catholique : « Pour ma part, j'écris des œuvres musicales
religieuses qui sont des actes de Foi mais qui contiennent aussi mon
admiration de la nature par l’utilisation des chants d’oiseaux et de nombreuses
allusions aux différentes étoiles de notre galaxie ».
Henri Dutilleux est né le 22 janvier 1916 à Angers.
Henri Dutilleux est une des figures majeures de la musique
française du 20e siècle. Se situant à la suite du courant impressionniste, il
assure la transition entre l’enrichissement harmonique du début du 20e siècle
de Debussy et Ravel, et la musique spectrale des années 1970 de Tristan
Murail ou Gérard Grisey.
Farouchement indépendant, il a écrit : « J’ai sans cesse
évité d’adapter mon style à une forme préfabriquée ».
Henri Dutilleux n’était pas un compositeur prolifique, il était
perfectionniste et laissait du temps à chaque œuvre qu’il abordait.
Manuel de Falla est né à Cadix le 23 novembre 1876.
Manuel de Falla est sans doute le plus grand compositeur
espagnol du 20e siècle.
En 1907, il part pour la France où il fréquente Debussy, Ravel,
Dukas et son compatriote Albéniz.
De retour à Madrid en 1914, il compose le ballet « L’amour
sorcier » (El amor brujo) inspiré par les récits fantastiques d’une
gitane et « Les nuits dans les jardins d'Espagne » pour piano et
orchestre, son œuvre la plus « impressionniste », qui décrit trois
jardins dont celui de l'Alhambra et celui de la Sierra de Cordoba.
Son « War Requiem» (Requiem de la guerre), œuvre vocale non liturgique,
juxtapose le rituel latin de la messe pour les défunts avec des poèmes de
Wilfred Owens.
Bela Bartok est né dans le sud de la Hongrie le 25 mars 1881.
Bartok est considéré comme le plus grand compositeur hongrois du
20e siècle. Il a créé un style unique en se nourrissant des thèmes, modes et
rythmes des traditions populaires qu’il étudiait en tant que pédagogue et
spécialiste du folklore musical. Il est considéré à ce titre comme l’un des
pères fondateurs de l’ethnomusicologie.
Comme chez Debussy et Stravinski, le rythme est au centre des
préoccupations de Bartok. Il apparait dans toute sa violence dans
écrit en 1911.
György Ligeti est un compositeur roumain et hongrois naturalisé
autrichien, né le 28 mai 1923.
Voici comment, dans les années 1960, Ligeti définissait sa
musique : « Ma musique donne l'impression d'un courant continu qui n'a ni
début ni fin. Sa caractéristique formelle est le statisme, mais derrière
cette apparence, tout change constamment. »
La musique de Ligeti a été maintes fois utilisée par le cinéaste
Stanley Kubrick dans ses films, par exemple, le « Requiem », « Atmosphères » et « Lux
Aeterna» dans « 2001 Odyssée de l’espace », « Musica Ricercata II » dans
« Eyes wide shut », « Lontano» dans
« The shining ».
Un extrait du Requiem,
utilisé par Stanley Kubrick dans son film "2001, odyssée de
l’espace" »
Barbara Hannigan chante « Mysteries of the
Macabre », extrait de l'opéra « Le grand Macabre ».
Amérique du sud : Heitor Villa-Lobos (1887-1959)
Heitor Villa-Lobos est né à Rio de Janeiro (Brésil) le 5 mars
1887.
Comme Béla Bartók en Hongrie, le compositeur brésilien Heitor
Villa-Lobos a étudié les musiques traditionnelles de son pays qui ont inspiré
toute son œuvre.
Villa-Lobos a écrit, selon les sources, entre 1300 et 2000
œuvres, pour toutes les formations et dans des styles très différents :
les œuvres des années 1908 à 1912 sont d’un style proche du folklore
brésilien. On distingue ensuite une période impressionniste autour des années
1920-1930 alors qu’il séjournait en Europe, avant d’évoluer vers un style
toujours plus personnel.
Au cours du 20e siècle, la section des percussions
s’enrichit de nombreux instruments et la liste des œuvres qui lui sont
consacrées ne cesse de s'allonger, de sorte que la famille des percussions fait
maintenant partie intégrante de l'orchestre, au même titre que celles des
cordes et des vents, et devient même un instrument soliste, comme par exemple
dans cette œuvre : Rebonds B
de Xenakis.
Le célesta
Inventé au 19e siècle, entre 1866 et 1868 par le
constructeur d’harmonium parisien Auguste Mustel, le célesta est déjà utilisé
par Tchaïkovski dans son ballet
mais il trouve surtout sa place dans l’orchestre symphonique au 20e siècle.
Sa mécanique est similaire à celle du piano, mais les marteaux,
recouverts de feutre ou de cuir, frappent des lames métalliques à la place
des cordes. Ces lames métalliques sont associées à des tubes résonateurs qui
amplifient le son.
Le célesta est utilisé dans de nombreuses œuvres modernes et
contemporaines, dont on peut citer :
Le vibraphone a été inventé aux Etats-Unis en 1916 par Hermannn
Winterhoff, commercialisé en 1922, puis perfectionné par Henry Schluter en
1927. (On trouvera un historique plus complet chez vsl.co.at).
Sa conception est inspirée du glockenspiel et du marimba. Il est
constitué de lames métalliques accordées, comme le glockenspiel, placées sur
des résonateurs tubulaires comme le marimba. Ceux-ci sont équipés de petites
hélices actionnées par un moteur électrique à vitesse réglable. Le mouvement
des hélices crée un effet de vibrato, d’où le nom de l’instrument.
D’abord surtout présent dans le jazz avec son maître incontesté Lionel Hampton, le vibraphone a pris une place non
négligeable chez les compositeurs de musique classique parmi lesquels on peut
citer :
Le développement de l’électricité et l’invention de l’électronique
entrainent la création de nouveaux instruments, électromécaniques comme l’orgue
Hammond, ou électroniques comme les ondes Martenot, les synthétiseurs et les
studios de musique électroacoustique.
L’orgue Hammond
Le premier orgue Hammond a été conçu et construit en 1935 par
Laurens Hammond et John Hanert. Les sons sont générés par des roues
phoniques. L'ensemble générateur de sons est composé d'un moteur synchrone AC
connecté à un train d'engrenages qui entraîne une série de roues phoniques,
tournant chacune devant une bobine et un aimant faisant office de micro.
Après 1975, les générateurs à roues phoniques sont remplacés par
des systèmes électroniques à transistors, puis par de l’électronique
numérique.
L’orgue Hammond est surtout devenu très populaire avec le jazz, et
en particulier dans les années 1950 avec Jimmy Smith.
Ondes Martenot de 1930 et palme de 1947 (Musée de la musique de Paris)
Les ondes Martenot ont été inventées par Maurice Martenot
(1898-1980) en 1928.
C’est l'un des premiers instruments électriques, et le seul de
cette période à avoir suscité un aussi vaste répertoire et à être pratiqué
encore aujourd'hui.
Le son des Ondes Martenot est produit par des oscillateurs et
filtres électroniques d’abord à lampes puis, après 1975, à transistors.
L’instrumentiste règle l’intensité du son (la nuance) avec une
touche située dans le tiroir à sa gauche, et la fréquence du son (la hauteur)
soit au clavier, soit avec une bague associée à un ruban qui longe le clavier
et qu’il fait coulisser pour obtenir la note désirée.
Voici quelques œuvres pour ondes Martenot, choisies parmi le vaste
répertoire de cet instrument :