Dans les années 1950, lors d'une émission de radio, Jean Cocteau et Francis Poulenc évoquent les compositeurs de leur temps, dont Erik Satie, le Groupe des six, l'école d'Arcueil, Debussy, Ravel, Stravinsky, Bartok, Schoenberg, Messiaen, Boulez.
Erik Satie (1866-1925)
Pourquoi ouvrir ce 20e
siècle avec Erik Satie ? Parce qu’il a été la référence et la source
d’inspiration de nombreux compositeurs et mouvements musicaux du 20e
siècle :
-
Précurseur de la musique graphique par la suppression des barres de mesures et l’ajout de calligraphies à ses partitions.
-
Précurseur de la musique minimaliste avec la répétition
obsessionnelle d’un même thème comme dans « Ogives »
ou sa « Musique
d’ameublement » ainsi que dans « Vexations » qui
répète le même thème 840 fois.
-
Il suggéra à Debussy de se dégager de l’influence de Wagner et de transposer musicalement les moyens
utilisés par les peintres impressionnistes. Selon Jean Cocteau, Satie serait à l’origine de l’esthétique
de « Pelléas et Mélisande », et aurait mis Debussy sur la piste du
livret de Maeterlink.
-
Il est à l'origine du « Groupe des Six », antiwagnérien et anti
debussyste, dont les compositeurs feront de lui leur « bon maître ».
-
Maurice Ravel et Igor Stravinski reconnaissent son influence, ainsi que Francis Poulenc qui orchestrera sa
« 3e Gnossienne » et fera le premier enregistrement de sa musique en 1950.
-
Dans « Parade », il
introduit des sons étrangers à l’orchestre tels que sirènes, machine à
écrire, coups de revolver, ouvrant la voie à Edgar Varèse, Georges Antheil ... et préfigurant la musique concrète.
-
Avec « Socrate »,
il annonce le mouvement néo-classique qui suivra peu après.
-
Avec « Relâche », ballet surréaliste, il participe au
mouvement Dada et à la
naissance du surréalisme.
Relâche est un ballet dadaïste conçu en 1924 à Paris, écrit et décoré par Francis Picabia, chorégraphié par Jean Börlin, sur une musique d'Erik Satie.
Le spectacle comprend un court film d'introduction interprété par Erik Satie et Francis Picabia eux-même, deux actes et un entracte cinématographique : « Entracte » réalisé par René Clair.
Erik Satie avec Claude Debussy
Biographie
Erik Satie nait à Honfleur le 17 mai 1866.
Il commence l’apprentissage de la
musique auprès de l’organiste de Honfleur, puis entre au Conservatoire de
Paris en 1879.
Il publie ses premières œuvres
(valses) en 1885, Ogives en 1886, 3 Sarabandes en 1887, 3 Gymnopédies en
1888, 3 Gnossiennes en 1890.
En 1888, il s’installe à
Montmartre et travaille comme pianiste-accompagnateur au cabaret Le Chat
Noir. En 1891, il sympathise avec Claude
Debussy, avec qui il sera intime pendant plus de 20 ans et sur lequel
il exercera une certaine influence.
Il s’engage dans l’Ordre kabbalistique
de la Rose-Croix, dont il devient le maître de chapelle. C’est dans ce cadre
qu’il compose « Le fils des étoiles », musique de scène d’une
« Pastorale kaldéenne » du Sar Peladan, ainsi que « Première
pensée Rose+Croix » et « Sonneries de la Rose+Croix ».
En 1893, de janvier à juin, il a
une liaison brève mais passionnée avec la peintre Suzanne Valadon.
En 1894,
il rencontre le jeune Maurice Ravel qui plus
tard, présentera les Sarabandes et les Gymnopédies aux membres de sa classe
d'harmonie, au Conservatoire, et orchestrera un prélude du « Fils des
étoiles » (partition perdue).
En 1898, il quitte Montmartre
pour s’installer à Arcueil-Cachan
En 1903, Debussy lui ayant
conseillé de soigner la forme, il compose « 3 morceaux en forme de poire », comportant en fait 7 pièces. La chanson « Je te veux » est également écrite cette année là.
En 1905, Il s’inscrit à la
Schola Cantorum pour y étudier le contrepoint avec Vincent d’Indy. Il y est
accueilli par Albert Roussel. Il en sort
diplômé en 1908.
En 1914, il rencontre Jean
Cocteau qui l’entraîne, en 1916, dans la composition d’un ballet, « Parade », avec
décors et costumes de Picasso et un argument de Cocteau, qui sera donné en 1917
par les Ballets Russes au Châtelet, suscitant un grand « succès de
scandale ».
A partir de 1915, il se consacre
à la composition de son chef-d’œuvre néo-classique « Socrate ».
Sports et Divertissements (1914)
(Afficher en plein écran pour apprécier les textes)
Ces pièces
étaient destinées à illustrer musicalement un album de dessins de Charles
Martin que l’on peut trouver ici : gallica.bnf.fr
En 1917, il fonde le groupe des
« Nouveaux Jeunes » qui comprend Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger et
Germaine Tailleferre et qui, sous l’égide de Jean Cocteau et complété de Darius
Milhaud et Francis Poulenc, deviendra en 1920 le « Groupe des Six », en réaction contre le
wagnérisme et l’impressionnisme.
Il invente la « musique
d’ameublement » destinée dit-il à « adoucir le bruit des couteaux,
des fourchettes, de meubler les silences entre convives et de neutraliser les
bruits de la rue ».
En 1919, il rencontre Tristan
Tzara avec qui il découvre le dadaïsme.
Cette même année, une lecture privée de
son « Socrate » réunit Braque, Claudel, Cocteau, Derain, Fargue,
Gide, Picasso, Poulenc, Stravinsky et Valery. La première en version
orchestrale a lieu en juin 1920.
En 1923, il fait connaissance
des futurs membres de l’Ecole d’Arcueil :
Roger Désormière, Max Jacob, Henri Sauguet et Henri Cliquet-Pleyel.
En 1924, il tourne avec le
dadaïste Picabia dans l’entracte cinématographique de « Relâche »,
« Entr’acte » de René Clair, puis c’est la première de
« Relâche » en décembre au théâtre des Champs Elysées.
Erik Satie meurt le 1er
juillet 1925.
On trouvera une biographie plus détaillée sur erik-satie.com
Erik Satie vu par ses contemporains : Virgil Thomson, Jean Cocteau, Francis Poulenc, Germaine Tailleferre, Georges Auric, Pierre Bertin.
Socrate (1920, drame symphonique avec 4 voix, sur les
« Dialogues » de Platon).
On trouvera le catalogue des œuvres d'Erik Satie ainsi que de nombreuses partitions (en cliquant sur les titres) sur Musicologie.
Impressionnistes et symbolistes
Vers la fin du 19e siècle
apparurent à Paris de nouveaux courants artistiques dont les plus connus furent
la peinture impressionniste et la poésie et la peinture symbolistes. Des
musiciens, tels Erik Satie et Claude Debussy, se réclamèrent des mêmes courants
de pensées, suivis entre autres par Maurice Ravel et Albert Roussel.
L’idée de la musique impressionniste
est d’évoquer la nature par l’utilisation du timbre des instruments,
c’est-à-dire par ce qui se rapproche le plus de la couleur, ainsi que par des
combinaisons harmoniques raffinées et l’utilisation de gammes modales
archaïques et orientales.
L’évocation de l’eau en particulier y
est très présente. (La mer, Nuages,
,
,
,
... par Claude Debussy,
,
,
,
… par Maurice Ravel,
,
par Albert Roussel).
Claude Debussy (1862-1918)
Claude Debussy (1862-1918) est
considéré par beaucoup comme le plus grand compositeur du 20e siècle. D’abord
wagnérien dans les années 1888-1889 où il se rend à Bayreuth, il devient vite anticonformiste
après sa rencontre avec Erik Satie et les poètes symbolistes tels que Stéphane
Mallarmé et Maurice Maeterlinck.
Bien qu’il ait toujours refusé ce
titre, Claude Debussy est considéré comme le père de l’impressionnisme musical
français. Son
est considéré par beaucoup comme le début de
la musique moderne.
Plusieurs compositeurs se sont réclamés
de l’héritage de Debussy comme Boulez ou Dutilleux.
Biographie
Achille-Claude Debussy est né le 22
août 1862 à Saint-Germain-en-Laye.
Il prend ses premières leçons de
musique en 1870 dans le Sud chez sa tante, où il est réfugié pendant
la guerre.
Remarqué enfant par la belle-mère de
Verlaine, pianiste de talent, celle-ci le prépare à entrer au Conservatoire
de Paris où il est admis en 1872 (à l’âge de 10 ans).
Il compose ses premières mélodies en 1879
sur des textes d'Alfred de Musset.
En été 1880, il est engagé par
Nadezhda von Meck (la mécène de Tchaïkovski), pour apprendre à ses enfants à jouer des duos avec elle. Il la rejoint
en Suisse puis séjourne avec la famille à Arcachon, puis à Florence, où il compose
son « trio
pour piano ».
A son retour, il s’inscrit dans une
classe de composition ainsi que dans la classe d’orgue de César Franck, puis il
rejoint, en 1881 pour deux mois, Madame von Meck en Russie.
Debussy en 1884
Après avoir échoué aux éliminatoires
du Prix de Rome en 1882, puis obtenu le second prix avec sa cantate « Le
Gladiateur » en 1883, il obtient le premier prix de Rome en 1884
avec sa cantate « L’Enfant
prodigue ». De ce fait, il séjourne à la villa Médicis où il compose
entre autres la suite symphonique « Printemps » et « La
damoiselle élue.
Supportant
mal son exil, il démissionne du conservatoire au bout de deux ans et rentre à
Paris où il mènera jusqu’en 1892, la vie de bohème avec sa compagne Gabrielle
Dupont dite « Gaby aux yeux verts ».
Il fréquente régulièrement les poètes
symbolistes et le milieu littéraire d’avant-garde, notamment Stéphane Mallarmé et
Pierre Louÿs et se lie également avec le compositeur Ernest Chausson, fervent
admirateur de Wagner.
A deux reprises, en 1888 et 1889, il
se rend à Bayreuth où il s’enthousiasme pour la musique de Wagner, qu’il
rejettera violemment plus tard.
Lors de l’exposition universelle de 1889,
il est séduit par les rythmes et les sonorités d’Extrême-Orient, en particulier
par le gamelan javanais. Cette même année, il épouse Marie-Rosalie (dite Lilly) Texier.
En 1902, il crée son opéra « Pelléas
et Mélisande », composé en 1895 sur un livret de Maeterlinck mais pas
encore joué. Cet opéra sera d’abord très critiqué avant d’être célébré et joué
dans le monde entier.
Pelléas et Mélisande
L’argument
Une belle scène d'amour et ... la mort de Pelléas.
En 1903, Il débute une relation
avec Emma Bardac, née Moyse, épouse d’un banquier et ancienne maîtresse de
Gabriel Fauré, qu’il rejoint à Pourville en 1904. Cette relation fait scandale,
et provoque la tentative de suicide de Lilly Texier dont il divorcera. L’année 1905 voit
la création de « La
Mer » et la naissance de sa fille Emma-Claude, dite Chouchou.
C'est pour elle qu'il composera, en 1908 « Children’s
corner », suite de six pièces pour piano. Cette même année 1908, il
épouse Emma Moyse.
Debussy à Pourville
Debussy et sa fille Chouchou
En 1909, il souffre des premiers symptômes d’un cancer qui
l'emportera neuf ans plus tard.
En 1910, Diaghilev l’invite à
travailler avec D'Annunzio sur le « Martyre
de saint Sébastien », œuvre en forme d'oratorio que créent les Ballets
russes en 1911.
Après son aîné Claude Debussy, Ravel est
le compositeur le plus influent de la musique française de son époque et le
principal représentant du courant impressionniste du début du 20e siècle.
En près de 40 ans, il ne compose qu’une centaine d’œuvres dans des genres très
différents : chacune de ses œuvres est une composition unique, originale et
parfaitement aboutie, souvent inspirée par l’Espagne (le
,
, la
…), par l’Orient (
,
…)
et aussi par le jazz (par exemple dans
, la
,
le ).
Biographie
Maurice Ravel est né le 7 mars 1875
à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques).
Peu après sa naissance, sa famille
s’installe à Paris où il commence des études de piano à l'âge de six ans,
puis acquiert ses premières notions d'harmonie et de contrepoint.
Il entre au 1889 au
Conservatoire de Paris, où il suit des cours de piano, de contrepoint et
d’harmonie et où il se lie d'amitié avec le pianiste espagnol Ricardo Viñes.
En 1894, par l'intermédiaire
de son père, il rencontre Erik Satie au café de la Nouvelle Athènes.
En 1898, il entame des études
de composition avec Gabriel Fauré, et publie ses premières œuvres.
En 1900, Maurice Ravel se joint
à un groupe d'artistes appelé « Les Apaches », qui mène des activités
dans tous les domaines artistiques et se scinde en 1914. Ravel y côtoie son ami
Ricardo Viñes, Maurice Delage, André Caplet, Florent Schmitt, Manuel de Falla, Igor
Stravinsky ainsi que Vaslan Nijinski et Serge Diaghilev.
En 1901, il se présente au prix
de Rome et obtient le deuxième prix. Cette même année, inspiré par Liszt, il
compose « Jeux
d’eau ».
Il se représente sans succès au prix de
Rome en 1902, 1903 et 1905, échecs sans doute liés à son modernisme et à son
admiration pour Erik Satie.
En 1910, Maurice Ravel et ses
amis Charles Kœchlin et Florent Schmitt fondent la Société Musicale
Indépendante (SMI) :
La Société
Musicale Indépendante (SMI)
En 1910,
des compositeurs indépendants, dont Maurice Ravel (membre de la
SNM
depuis 1903) et ses amis Charles Kœchlin et Florent Schmitt, ne supportent plus
la dictature imposée par la SNM, alors dirigée par Vincent d'Indy, et ses
membres issus de la Schola Cantorum, souvent hostiles à leurs œuvres. Ils
fondent alors une nouvelle société de musique : la Société Musicale Indépendante
(SMI) dont le principal objectif sera de promouvoir la musique contemporaine
sans restriction de forme, de genre ou de style. La SMI sera
concurrente de la SNM jusqu’en 1935.
En 1911, Ravel participe, sur l'initiative de son ami le musicologue
Édouard Ganche, à la création de la Société Chopin dont la vocation est de contribuer au rayonnement de l'œuvre de Chopin. Cette même année voit la création de son opéra « L’heure
espagnole ».
En 1912, « Daphnis
et Chloé », commandé par Diaghilev, est créé aux Ballets russes dans
les décors de Bakst et la chorégraphie de Fokine, avec Nijinski et Karsavina
dans les deux premiers rôles.
Maurice Ravel avec Vaslav Nijinsky
et Bronislava Nijinska à Paris en 1914.
En 1913, il soutient le « Sacre
du printemps » de Stravinsky lors de sa création tumultueuse à Paris.
Inspiré par le « Pierrot Lunaire » de Schönberg, il compose les
« Trois
poèmes de Mallarmé »
En 1914, à la déclaration de
la guerre, il tente en vain de se faire incorporer; il est finalement
accepté à l'armée le 14 mars 1916 comme chauffeur de camion.
En 1917, il compose le « Tombeau
de Couperin », suite dont chaque pièce est dédiée à l'un de ses
camarades tombé au front.
Après la mort de Debussy en 1918,
Ravel est considéré, surtout à l’étranger, comme le plus grand compositeur
français vivant.
En 1920, il est proposé à
l'ordre de la Légion d'Honneur qu'il refuse, ce dont Satie s’amusa dans une célèbre
boutade : « Ravel refuse la Légion d’Honneur, mais toute sa musique l’accepte
».
Cette même année, il publie « La
Valse », commandée par Diaghilev.
Ravel se fixe à Montfort-L’Amaury en 1921.
Sa maison, « le Belvédère », devient
rapidement le point de ralliement de ses amis musiciens et artistes.
En mars 1925, il crée à Monte-Carlo
« L'enfant et les sortilèges » sur un texte de Colette.
L’enfant et les sortilèges
Tout Ravel en 14
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Tout le piano en
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En 1928 son « Boléro »,
commandé par son amie Ida Rubinstein pour un « ballet de caractère
espagnol », est créé à l'Opéra de Paris.
Ravel avec Marguerite Long
Il effectue une longue tournée au
Canada et aux États-Unis où il rencontre le compositeur américain George
Gershwin.
Le 27 novembre 1931, le
pianiste Paul Wittgenstein (amputé du bras droit) crée le « Concerto
pour la main gauche » à Vienne, et le 14 janvier 1932, le « Concerto
en sol » est créé par sa dédicataire Marguerite Long à la Salle Pleyel de Paris.
À partir de l’été 1933, Ravel commence
à présenter les signes d’une maladie neurologique qui va le condamner au
silence pour les quatre dernières années de sa vie.
En 1937, une opération
chirurgicale est tentée. Il tombe onze jours dans le coma à la suite de
l'intervention, et décède le 28 décembre.
On trouvera une biographie complète
ici : fr.academic.ru
Albert Roussel s’inscrit d’abord dans
la lignée des compositeurs impressionnistes, avant de trouver son propre style,
qu’il définit comme « Une musique voulue et réalisée pour elle-même, affranchie
de tout élément pittoresque et descriptif. »
Sa musique allie le langage harmonique
moderne à la forme classique, et influence de nombreux jeunes musiciens de son époque
dont Bohuslav Martinů (1890-1959) qui lui dédicacera sa « Sérénade
pour orchestre de chambre » en 1930.
Biographie
Albert Roussel est né le 5 avril 1869
à Tourcoing.
D’abord officier de marine, il se consacre
entièrement à la musique à partir de 1894.
En 1898, il s'inscrit à la Schola
Cantorum où il suit les cours d'orchestration de Vincent d'Indy. En
parallèle, il y enseigne le contrepoint de 1902 à 1913, et a pour élèves Erik
Satie, Edgard Varèse et Roland-Manuel.
En 1909, son voyage de noces aux
Indes et au Cambodge lui inspire les « Évocations »
(1911).
En 1913, il compose son œuvre la plus
célèbre, le ballet « Le
Festin de l'Araignée », d'après les
« Souvenirs entomologiques » d'Henri
Fabre.
En 1914 il s'engage dans l'armée
de terre.
En 1918 il s'installe à Perros-Guirec,
où il achève son opéra « Padmâvati » commencé avant la guerre.
Il crée le « Psaume
LXXX » en 1929 pour son soixantième anniversaire.
En 1930, sa « 3e
Symphonie » est créée aux États-Unis, et en 1931 son ballet « Bacchus
et Ariane » est créé à Paris.
Bacchus et Ariane
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Suite n°1
Suite n°2
En 1936, à la suite d'une crise
cardiaque, il s’installe à Royan où il meurt le 23 août 1937.
On trouvera le catalogue des œuvres d’Albert Roussel sur Musicologie.
Florent Schmitt (1870-1958)
Bien qu’il ait côtoyé Debussy,
Schoenberg et Stravinsky, Florent Schmitt, grâce à sa forte personnalité, a su
rester indépendant et se garder de l’influence de ces compositeurs.
On considère aujourd’hui qu’il a marqué
l’histoire de la musique française de la première moitié du 20e
siècle, au même titre que Debussy, Ravel et Roussel.
Biographie
Florent Schmitt est né le 28
septembre 1870 à Blâmont (Meurthe-et-Moselle).
Il étudie à Nancy puis entre, en 1889,
au conservatoire de Paris où il est élève de Massenet et de Fauré.
En 1892, il fait la
connaissance de Claude Debussy et se lie avec Erik Satie.
Après quatre échecs (1896-1899), il obtient
le prix de Rome en 1900 avec sa cantate « Sémiramis ».
En 1904, il obtient un franc
succès avec la création de son « Psaume
XLVII ».
Marqué dans sa jeunesse par les
mouvements symboliste et impressionniste, il trouve une source d’inspiration
dans l’orientalisme, très apprécié à son époque, d’abord avec son poème symphonique « La
Tragédie de Salomé » (1907), puis avec « Antoine et
Cléopâtre » (1920), « Salammbô »
(1925) et « Oriane
et le Prince d’Amour » (1938). Dédicataire de « La tragédie de
Salomé », Igor Stravinski dira de cette œuvre : « Elle m'a donné une
plus grande joie qu'aucune autre œuvre que j'aie entendue depuis longtemps ».
Membre du groupe d'artistes « Les Apaches », Florent Schmitt est cofondateur en 1909 de la Société
musicale indépendante (SMI) avec Maurice
Ravel et Charles Kœchlin.
La tragédie de Salomé et le Psaume XLVII
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De 1921 à 1924, il dirige le
conservatoire de Lyon.
En 1936, il est nommé membre de l'Académie des Beaux-Arts.
De 1938 à 1958, il préside la Société Nationale de Musique (SNM).
En 1957, il reçoit le Grand Prix musical de la ville de Paris.
Il meurt à Neuilly-sur-Seine le 17 août 1958.
Florent Schmitt a fait l'objet d'une polémique concernant ses positions favorables à l’Allemagne nazie. On en trouvera le détail dans cet article de Wikipédia.
On trouvera le catalogue complet des œuvres de Florent Schmitt
sur IMSLP.org
Charles Kœchlin (1867-1950)
A l’instar des musiciens impressionnistes, Charles Kœchlin (prononcez
Kéklin) était passionné par la nature.
Ainsi qu'il l'a noté lui-même, son évolution s'est faite
« dans le sens du grand mouvement vers la liberté d'écriture de Franck et
de Chabrier, de Fauré, puis de Debussy, puis enfin des musiques polytonales et
atonales ».
Biographie
Charles Kœchlin est né le 27 novembre
1867 à Paris.
Il entre à l’école polytechnique en 1887.
Atteint de la tuberculose, il
interrompt ses études pour se consacrer entièrement à la musique et entre au
Conservatoire de Paris en 1889, où il est élève de Massenet et de
Fauré.
Il est apprécié par son maître
Gabriel Fauré qui lui confie l'orchestration de la musique de scène de
« Pelléas et Mélisande ». Il est aussi apprécié par Claude Debussy
dont l’éditeur lui demande d'achever son ballet « Khamma ».
Passionné par la photographie, il
fait l’acquisition en 1897 d’un appareil photographique stéréoscopique, et
fera au cours de sa vie plus de 3000 photos stéréoscopiques.
En 1910 il est cofondateur, avec
Maurice Ravel et Florent Schmitt, de la Société Musicale Indépendante (SMI), dont le but est de promouvoir la musique
contemporaine.
Le livre de la jungle
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A partir de 1917, il enseigne
la composition, ayant entre autres élèves Francis Poulenc et Henri Sauguet.
En 1920, il rejoint le groupe « Les
Nouveaux Jeunes », précurseur du « Groupe des Six ».
Il est l’auteur de plusieurs traités
dont un traité d’orchestration en 4 volumes publié en 1943.
Charles Kœchlin meurt au Rayol-Canadel (Var) le 31 décembre 1950.
On trouvera une biographie plus
complète sur Musicologie.
Les principales œuvres de Charles Kœchlin
Charles Kœchlin est l’auteur d’une
œuvre importante comme on peut le constater sur cette liste
des œuvres, comportant 225 numéros d'opus.
Voici quelques-unes de ses œuvres les
plus caractéristiques :
(Cette suite symphonique se
compose de sept pièces portant chacune le nom d'une star du cinéma de
l'époque : Douglas Fairbanks, Lilian Harvey,
Greta Garbo, Clara Bow, Marlène Dietrich, Emil Jannings et Charlie Chaplin.)
Le « Groupe des Six » a été initié par Erik Satie qui fonda en 1917 le
groupe des « Nouveaux Jeunes » comprenant Georges Auric, Louis Durey, Arthur
Honegger et Germaine Tailleferre.
Le Groupe des Six, reconstitué en 1957 autour de Jean Cocteau
assis au centre : à gauche Arthur Honegger, à droite Darius Milhaud. Debout de gauche à droite : Francis Poulenc, Germaine
Tailleferre, Georges Auric, Louis Durey.
Inspiré par Erik Satie, Jean Cocteau
publie en 1918 « Le Coq et l’Arlequin », sorte de manifeste
musical contre le wagnérisme et la musique impressionniste de Claude Debussy
et Maurice Ravel. C’est à la suite d’une réunion de musiciens rassemblant Darius
Milhaud, Francis Poulenc, Arthur Honegger, Georges Auric, Germaine
Tailleferre et Louis Durey autour de Jean Cocteau, que le critique musical
Henri Collet imposa l’appellation du « Groupe des Six » dans deux articles parus
dans « Comœdia » les 16 et 23 janvier 1920, faisant référence
au « Groupe des Cinq » russe.
Si les Six ont en commun d’adhérer au
manifeste antiwagnérien et anti-impressionnisme de Jean Cocteau, ils n’en
sont pas moins très différents dans leurs styles et peuvent difficilement se
réclamer d’une même école.
Le « Groupe des Six » a produit 2 œuvres collectives : « L’album des Six » pour
piano en 1920 et le ballet « Les
Mariés de la tour Eiffel » en 1921 sur un argument de Jean Cocteau.
Dès 1922, Erik Satie considère qu’il n’y a pas de « Groupe des Six »
mais « six musiciens de talent, indépendants et dont l’existence
indépendante et individuelle est incontestable, quoi qu’on en dise ou
fasse ».
Le groupe se disloque en 1923 avec le départ de Louis Durey en
désaccord à propos de Ravel, mais il se retrouve au moins tous les 10 ans pour un
traditionnel anniversaire, prétexte à diverses manifestations musicales.
L'esprit du Groupe des Six a si bien survécu à ses membres que vingt ans après
la mort du dernier d'entre eux, enfants et amis continuaient de se fréquenter.
Le « Groupe des Six », évoqué par Francis
Poulenc.
Francis Poulenc (1899-1963)
Francis Poulenc est né le 7 janvier
1899 à Paris.
Sa mère lui apprend le piano dès
l'âge de cinq ans.
En 1912, il rencontre Erik Satie chez
Roland Manuel.
À partir de 1915, il se perfectionne
auprès de Ricardo Viñes, qui lui fait rencontrer outre Erik Satie, Claude
Debussy et Maurice Ravel, ainsi que le jeune Georges Auric que Poulenc
considèrera comme son « frère jumeau ».
Il fait aussi la connaissance des
poètes d’avant-garde, tels que Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire, Max Jacob
et Paul Éluard, dont il mettra de nombreux textes en musique.
En 1917, lors d’un concert
« avant-gardiste » au théâtre du Vieux-Colombier, sa « Rapsodie
nègre » rencontre un certain succès, en particulier auprès d’Igor
Stravinsky qui l’aide à publier ses premières œuvres.
En 1918, il compose « Le
Bestiaire » ou « Cortège d'Orphée » sur des poèmes
d'Apollinaire.
En 1920, il prend part à la création du
« Groupe des Six » et participe à l’œuvre collective du groupe « Les
mariés de la Tour Eiffel », ballet sur un livret de Cocteau créé en
1921.
/
Francis Poulenc avec Erik Satie et Darius Milhaud.
De 1921 à 1924, il
étudie la composition avec Charles Kœchlin.
En janvier 1924,
il fait un triomphe à Monte-Carlo avec son ballet « Les
Biches » commandé par Serge Diaghilev pour
les Ballets russes dans une chorégraphie de Nijinska et des décors et des
costumes de Marie Laurencin.
En 1926, il rencontre le baryton Pierre
Bernac qui devient rapidement son interprète fétiche pour ses chansons et
mélodies.
En 1927, il fait l’acquisition du
« grand coteau », une maison en Touraine qui lui permet de s’isoler
pour composer.
En 1932, il compose son magnifique concerto
pour 2 pianos, dans lequel on retrouve l’influence du jazz ainsi que du concerto
en sol de Ravel et du concerto n°21 de Mozart.
En 1936, après avoir appris la mort de
son ami et compositeur Pierre-Octave Ferroud, il fait un pèlerinage à
Rocamadour et compose à sa mémoire les « Litanies
à la Vierge noire ». Cet évènement le rapproche alors de la foi
catholique qui influencera durablement sa musique. C’est ainsi qu’un critique
qualifiera Poulenc de « moine ou voyou », mettant en contraste ses
œuvres insouciantes et fantaisistes telles que «»,
ou encore «»,
et ses œuvres religieuses plus graves telles que le «»,
ou les «».
En 1942 le ballet « Les
animaux modèles » est créé à l'Opéra de Paris avec
une chorégraphie de Serge Lifar.
En 1948, il donne son premier récital
aux Etats-Unis avec le baryton Pierre Bernac. Il y rencontre la soprano
Leontyne Price et le compositeur Samuel Barber.
De 1953 à 1956, il compose les « Dialogues
des carmélites », opéra qui sera créé en italien à la Scala de Milan en
janvier 1957 puis en français en juin à Paris.
Il meurt à Paris le 30 janvier 1963.
On trouvera tout sur Francis Poulenc,
sur ce site qui lui est consacré : poulenc.fr
Les plus belles œuvres de Francis Poulenc
Musique pour orchestre
et ballets :
Les Biches, ballet en un acte avec
chœur sur des paroles du 17e siècle (1923) et suite (1940).
Les Animaux modèles, ballet en un
acte d’après les Fables de La Fontaine (1941) et suite (1942).
Darius Milhaud se définit comme « Musicien
français de Provence et de religion israélite », double appartenance qui
inspirera un certain nombre de ses compositions (
).
Son œuvre est caractérisée par la polytonalité,
la polyrythmie
et l’influence de la musique brésilienne (
,
,
), et du jazz (
).
Biographie
Darius Milhaud est né le 4 septembre 1892
à Marseille.
En 1909, il entre au
Conservatoire de Paris où il travaille avec Charles Widor, Paul Dukas et
Vincent d'Indy et se lie d’amitié avec Arthur Honegger.
Il fait aussi la connaissance de
poètes et d’écrivains dont, en 1912, Paul Claudel dont il mettra des
textes en musique.
Ses premières compositions, déjà
avant-gardistes, intègrent la polytonalité
dès 1915.
De 1917 à 1918,
Paul Claudel l’emploie comme secrétaire à l’ambassade de
France au Brésil, à Rio de Janeiro, où il découvre les musiques
sud-américaines qui influenceront notablement son œuvre.
En 1920, il est associé par le critique Henri Collet au « Groupe
des Six ». Le goût de Jean Cocteau pour le music-hall et le cirque lui
inspire son œuvre la plus célèbre,
.
Le bœuf sur le toit
« Le bœuf sur le toit » est un ballet écrit
par Darius Milhaud sur un argument de Jean Cocteau avec des décors de Raoul
Dufy.
Le titre et la musique sont inspirés d'une ancienne
chanson brésilienne « O boi no telhado » (Le Bœuf sur le toit) que
Milhaud découvrit dans les cabarets lors de son séjour au Brésil comme
secrétaire d’ambassade de Paul Claudel.
En 1921, Jean Cocteau et son cercle fréquentaient le bar
Gaya, rue Duphot à Paris, où Milhaud jouait au piano son « Bœuf sur le
toit » avec ses amis Georges Auric et Arthur Rubinstein.
Lorsque le propriétaire du bar déménagea rue
Boissy-d’Anglas, en décembre 1921, il renomma son bar « Le Bœuf sur le toit », sans doute pour s’assurer que
Milhaud, Cocteau et leurs amis l’y suivraient, ce qu’ils firent. C’est du nom
de ce bar que vient l’expression « faire un bœuf », qui désigne une
séance musicale improvisée.
En 1922, Milhaud voyage aux
Etats-Unis où il donne des concerts et des conférences dans les grandes
universités et où il découvre le jazz.
En 1923, le ballet « La
création du monde », sur un argument de Blaise Cendrars, est créé
par les Ballets suédois, dans des décors de Fernand Léger.
Après son mariage en 1925,
Milhaud voyage autour de la Méditerranée, en Russie et à nouveau aux USA, puis se consacre à la
composition et à l’enseignement.
A partir de 1926, Milhaud
souffre de plus en plus de terribles rhumatismes, qui finiront par en faire
un infirme en fauteuil roulant vers la fin de sa vie.
En 1940, en tant que juif et
« compositeur d’art dégénéré », il doit s’exiler aux États-Unis où
on lui confie une chaire de composition.
De 1947 à 1962, il
partage son temps entre son poste d’enseignant au Conservatoire de Paris et
celui d’enseignant au Mills College à Oakland en Californie où Dave Brubeck, Philip
Glass et Steve Reich suivent ses cours.
En 1971, il reçoit le Grand Prix
international de la musique puis est élu à l’Académie des beaux-arts, l’année
suivante.
Darius Milhaud est l’auteur de plus de 440 œuvres, dont 16
opéras (dont 3 opéras minute), 14 ballets, 12 symphonies, 20 concertos, 18
quatuors à cordes, de la musique pour piano et pour orgue, de la musique
vocale, de la musique de film …
Voici quelques-unes de ses œuvres les plus populaires.
La musique d’Arthur Honegger est
marquée par la double influence germanique de Bach, Beethoven et Wagner, et française
de Debussy et Fauré. S’y mêlent tous les langages et les techniques musicales
de son époque (tonalité, atonalité, polytonalité, chromatisme).
De nationalité suisse, Arthur
Honegger nait au Havre le 10 mars 1892.
Il étudie d’abord au Conservatoire de
Zurich puis, de 1911 à 1918, au Conservatoire de Paris où il
rencontre Darius Milhaud et Jacques Ibert et a pour professeurs Charles-Marie
Widor et Vincent d'Indy. Il y rencontre également, en 1916, la
pianiste Andrée Vaurabourg qu’il épousera en 1926.
En 1917, il fait partie du
groupe des « Nouveaux Jeunes », animé par Erik Satie, puis du
« Groupe des Six », qui lui succède en 1920 autour de Jean
Cocteau.
En 1918, il s’assure une
certaine célébrité auprès du public parisien avec son ballet « Dit des
Jeux du monde » qui suscite un scandale.
En 1921, il écrit en deux mois une
de ses œuvres majeures, « Le
Roi David », musique de scène pour laquelle il obtient un franc succès,
et qu’il recréera à Paris en 1924, remaniée en oratorio.
En 1923 parait son œuvre la plus
célèbre « Pacific 231 ». Avec
cette œuvre, il inaugure le mouvement « urbaniste »,
dans lequel s’inscriront Prokofiev avec sa Symphonie
no 2 dite « de fer et d’acier » (1925) et Alexandre Mossolov
avec Fonderie
d’acier (1927).
Pacific 231, mis en image par Jean Mitry en 1949
(La musique commence à 2'40)
Arthur Honegger en 1949
Pendant les années 1930, il compose de
nombreuses musiques pour la radio et le cinéma.
Sa collaboration avec Paul Claudel en 1934
aboutit à l’oratorio « Jeanne
d’Arc au bûcher » composé tout au long de l’année 1935 et créé avec
succès en 1938, collaboration qui se renouvelle cette même année 1938 avec
l’oratorio « La
Danse des morts ».
En 1940, sous l’occupation
allemande, il décide de rester à Paris où il enseigne à l’Ecole Normale de
Musique. Les 3 mouvements de sa 2e
symphonie composée en 1941, évoquent la mort, le deuil et l’espoir
de la libération.
En 1947, il entreprend une
tournée aux Etats-Unis rapidement interrompue par des problèmes cardiaques qui
l’immobiliseront pendant 3 mois avant qu’il ne puisse rentrer en France.
En 1953, il est nommé membre étranger
de l’Académie des Beaux-arts puis, en 1954, grand officier de la Légion
d'honneur.
Arthur Honegger meurt à Paris le 27
novembre 1955.
Il suit des cours de piano au
Conservatoire de Montpellier puis entre en 1913 au Conservatoire national
supérieur de Paris.
Enfant prodige, il écrit dès 14 ans
un article sur Erik Satie qui, lui rendant visite, fut très surpris de l’âge
du rédacteur.
En 1914, il étudie la composition
avec Vincent d'Indy à la Schola Cantorum.
C’est à lui que Cocteau dédie, en
1918, « le Coq et l'Arlequin », manifeste musical du « Groupe
des six » qui sera créé en 1920.
Georges Auric est surtout connu pour
ses très nombreuses musiques
de film, dont celles de « La Belle et la Bête » (1946) et
« Orphée » (1950) de Jean Cocteau, « Moulin Rouge » (1952)
de John Huston, « Notre-Dame de Paris » (1956) de Jean Delannoy, « La
Grande Vadrouille » (1966) de Gérard Oury ….
Il a aussi écrit de la musique pour piano, de la musique de
ballets, dont « Les fâcheux » d’après Molière en 1923 et
« Les Matelots » en 1924 pour les ballets russes de Diaghilev, « Phèdre »,
tragédie chorégraphique, en 1949.
De 1954 à 1978, il est président de la SACEM.
En 1962, il est élu membre de
l'Institut.
De 1962 à 1968, il est directeur de
l'Opéra et de l'Opéra-Comique de Paris.
Membre du « Groupe des Six », Germaine Tailleferre
était, selon Jean Cocteau, une Marie Laurencin pour l'oreille.
Germaine Tailleferre est née le 19
avril 1892 à Saint-Maur-des-Fossés, en région parisienne. Elle fait
preuve très tôt de dons musicaux, et commence à composer dès l’âge de 5 ans.
En 1904, elle entre au
Conservatoire de Paris, où elle obtient de nombreux prix.
En 1917, Erik Satie,
impressionné par sa pièce « Jeux
de plein air », l’intègre dans son groupe des « Nouveaux
Jeunes », qui deviendra le « Groupe des Six » en 1920 autour de
Jean Cocteau.
Elle travaille la composition, d’abord
avec Kœchlin, puis de façon plus informelle avec Ravel qu’elle rencontre en 1919et qu’elle fréquente
jusqu’en 1930.
Ses mariages (en 1925 et en 1932),
gênent le déroulement de sa carrière professionnelle, ses deux maris successifs
la dissuadant de composer. Elle réussit néanmoins à composer de nombreuses
œuvres pendant cette période, dont son « Concertino
pour harpe et orchestre » en 1928, et en 1938, sa «
Cantate du Narcisse », pour soprano, baryton, chœur de femmes et cordes, en
collaboration avec Paul Valéry pour le texte.
En 1957, elle expérimente le
dodécaphonisme dans quelques compositions.
Pendant les années 1960, elle compose
de nombreuses musiques de film.
En 1974, elle publie un livre
autobiographique « Mémoires à l’emporte-pièce ».
En 1982, à 89 ans, elle écrit sa
dernière œuvre importante, son « Concerto de la fidélité » pour voix
aiguës et orchestre, qui est une révision de son concerto pour soprano de 1954.
Germaine Tailleferre continue
d’enseigner la musique à l’Ecole Alsacienne à Paris jusqu’à 90 ans.
Louis Durey est né à Paris le 27 mai
1888 et mort à Saint-Tropez le 3 juillet 1979.
Diplômé de HEC, c’est l’écoute de
« Pelléas et Mélisande » de Debussy en 1907 qui décide de sa
vocation musicale.
En 1917, il participe avec Erik
Satie, Georges Auric et Arthur Honegger à la création du groupe « Nouveaux
jeunes » qui deviendra par la suite le « Groupe des Six » dont
il sera le membre le plus âgé et le plus discret. Il se séparera de ses
camarades du groupe en 1921, sans pour autant rompre les liens de franche
amitié qui les unissaient.
Critique musical dans plusieurs
journaux, il travaille aussi à l’édition de la musique ancienne française.
Engagé au Parti Communiste dans les
années 1930, il participe activement à la résistance pendant la deuxième guerre
mondiale.
Son œuvre musicale de 116 numéros
d’opus comporte peu de musique symphonique, surtout de la musique de chambre et
vocale. Parmi ses œuvres, citons :