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I    Introduction

II   La théorie musicale

III  Evolution des instruments

V   Histoire du jazz


Compositeurs et mouvements musicaux

 

La musique russe au 20e siècle

 

 

Sommaire de ce chapitre

 

Introduction

 

Igor Stravinsky

Dimitri Chostakovitch

Serge Prokofiev

Aram Khatchatourian

 

Autres compositeurs russes

 

Les Ballets russes

 

 

 

 

Introduction

 

La musique russe du 20e siècle est intimement liée à l’histoire de l’URSS, dont les dates marquantes sont :


Prokofiev, Chostakovitch et Khatchatourian

1917 : La révolution d'octobre

1917-1927 : La période léniniste

1927-1953 : La période staliniste

1953-1989 : L’après stalinisme

 

Igor Stravinsky (1882-1971) et Dimitri Chostakovitch (1906-1975) sont les figures les plus emblématiques de cette période : L'un a quitté la Russie dès 1914 pour ne plus jamais s'y établir, l'autre a choisi d’y rester quoi qu'il arrive, tout en résistant tant bien que mal au diktat du régime.

Serge Prokofiev quitte la Russie en 1918 mais, attiré par les promesses que lui fait le gouvernement, il y revient 15 ans plus tard en 1933.

Aram Khatchatourian quant à lui s'impose comme l'un des compositeurs « officiels » de l'Union soviétique.

 

Après la révolution de 1917, l’art doit contribuer à changer la société. Pour éduquer les masses populaires, la musique doit respecter les normes idéologiques du régime. Elle ne doit pas être formaliste, telle la musique « décadente bourgeoise » occidentale, mais elle doit respecter le caractère populaire et rester mélodique. Ainsi, de grands compositeurs qui ont fui leur pays, comme Rachmaninov ou Stravinsky, sont mis à l’index.

En 1932, Staline dissout l'Association pour la musique contemporaine (AMC) et l'Association russe pour la musique prolétarienne (ARMP) toutes deux fondées en 1923, pour créer « l’Union des compositeurs soviétiques ». Celle-ci exercera une véritable censure et sera seule juge de « l’acceptabilité » des œuvres. Chostakovitch et Prokofiev sont ainsi régulièrement accusés de formalisme, tandis que d'autres compositeurs, tels Khatchatourian ou Kabalevski, sont encensés par le régime.

 

L’ARMP

L’ « Association Russe des Musiciens Prolétaires » a été fondée en 1923, un an avant la mort de Lénine.

Pour l’ARMP, la musique doit avant tout répondre aux exigences de l'idéologie communiste. Elle doit servir l'éducation du prolétariat en étant simple et comprise par tous, en utilisant de préférence des thèmes nationaux.

L’AMC

L' « Association pour la musique contemporaine » a été fondée la même année que l'ARMP, mais avec une idéologie totalement opposée.

L’AMC avait pour objet de promouvoir l'innovation, l'expérimentation musicale ainsi que les échanges autour de la création musicale contemporaine avec les pays occidentaux.

 

Après la mort de Staline en 1953, les compositeurs russes commencent à respirer. Certaines œuvres, confidentielles jusqu’alors, peuvent être diffusées de par le monde grâce à de grands interprètes tels que Sviatoslav Richter (piano), David Oïstrakh (violon) et Mstislav Rostropovitch (violoncelle).

Une nouvelle génération de compositeurs russes peut alors s’exprimer plus librement, tels Alfred Schnittke (1934-1998), Edison Denisov (1929-1996), Sofia Goubaïdoulina (1931- ), Rodion Shchedrine (1932- ), Arvo Pärt (1935- ) …

 

 

 

 

Igor Stravinsky (1882-1971)

 


Stravinsky par Picasso

Igor Stravinsky nait en Russie le 17 juin 1882 à Oranienbaum, près de Saint-Pétersbourg, d’un père chanteur à l’opéra et d’une mère pianiste.

En 1901 il entre à la faculté de droit mais s’intéresse plus à la musique qu’à ses études classiques.


Stravinsky avec Rimski-Korsakov

En 1902, il rencontre Rimski-Korsakov avec qui il étudiera l’écriture musicale de 1903 jusqu’à la mort de ce dernier en 1908.

En 1906, il épouse sa cousine Catherine Gavrilona Nossenko avec qui il a 4 enfants.

Lors de son apprentissage avec Rimski-Korsakov, il compose sa première symphonie en 1906, puis « Feu d’artifice » en 1908, à l’occasion du mariage de la fille de Rimski-Korsakov. C’est lors de la création de cette dernière œuvre qu’il fait la connaissance de Diaghilev, rencontre qui marque le début d’une amitié et d’une collaboration qui durera près de 30 ans.

 

1908-1918 : La période russe

 

En 1908, alors qu’il travaille sur « Le Rossignol », conte lyrique d’après Andersen, Diaghilev confie à Stravinsky l’orchestration d’œuvres de Chopin pour le ballet « Les Sylphides », qui est mis en scène pour la première fois par les Ballets Russes à Paris en 1909.

Il lui propose ensuite d’écrire la musique du ballet , qui, créé à Paris le 25 juin 1910, remporte un immense succès et lui assure la célébrité.


Diaghilev et Stravinsky.

En 1911, il écrit un second ballet pour la compagnie de Diaghilev, , très différent du goût oriental de « L’Oiseau de feu », abandonnant le style postromantique proche de Rimski-Korsakov au profit de la polytonalité et de la polyrythmie.

Puis, toujours pour les Ballets Russes de Diaghilev, c’est , qui crée un énorme scandale lors de sa création au théâtre des champs Elysées à Paris, le 29 mai 1913.  Le public n’était en effet pas préparé à de tels rythmes et dissonances, associés à une instrumentation où les instruments à vents prédominent sur les cordes.

Il n’était pas préparé non plus à la chorégraphie de Nijinski, très éloignée des codes de la danse classique, mettant en scène un rite païen célébrant l’arrivée du printemps en Russie, et au cours duquel une jeune adolescente est cruellement sacrifiée pour remercier les dieux.

Cette œuvre, considérée aujourd’hui comme une des œuvres les plus importantes du 20e siècle, a inspiré depuis, de nombreux chorégraphes tels que Maurice Béjart, Pina Bausch, Angelin Preljocaj, Martha Graham ...

 


Le « Sacre du printemps », par Nijinski.

 

En 1914, les frontières se ferment. Stravinsky s’installe en Suisse où il est contraint de rester pendant toute la guerre. Suite à la révolution de 1917, Stravinsky ne retournera plus en Russie jusqu’en 1962, mais alors en tant que citoyen américain, citoyenneté qu’il aura obtenue en 1945.

Entre 1914 et 1917, Stravinsky compose un nouveau groupe de ballets, utilisant des ensembles instrumentaux réduits auxquels s’ajoutent des voix extra-scéniques. C’est le cas de « Renard » (1916), histoire burlesque chantée et jouée, de « Les Noces » (1917, instrumenté en 1923), ballet avec chants, relatant un mariage paysan russe, et de (1918), spectacle ambulant pour 3 récitants et sept instrumentistes.

    En 1917, Stravinsky passe quelques temps à Rome entouré de Diaghilev, Cocteau, Massine, et Picasso qui fera de lui de célèbres portraits.

 

1918-1950 : La période néo-classique

 

En 1920, Stravinsky s’installe à Paris. Privé de ses biens par la révolution russe, il se produit comme pianiste et chef d’orchestre pour gagner sa vie.

Cette même année il crée , sur des thèmes de Pergolèse, avec des décors de Picasso et une chorégraphie de Messine. Cette œuvre marque le début de sa période dite néo-classique, au cours de laquelle il revient aux formes anciennes et s’inspire des compositeurs du passé.

  
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De 1921 à 1924, il séjourne à Biarritz où il compose « Mavra », opéra bouffe d'après Pouchkine, puis s’installe avec sa famille à Nice. C’est là qu’il compose l'opéra-oratorio « Œdipus Rex » (1928), le ballet « Apollon musagète » (1928) et « La symphonie des psaumes » (1930).

En 1934, il obtient la nationalité française.

En 1935, il publie « Les chroniques de ma vie », livre de réflexions autobiographiques sur sa carrière, ses opinions et sa musique. En 1942, il publiera un second livre « Poétique musicale », regroupant six conférences données à l'université de Harvard.

En 1939, Stravinsky gagne les Etats-Unis. Il obtient la nationalité américaine en 1945 et s’installe à Hollywood où il compose son opéra « The Rake’s progress » (la Carrière d'un libertin) en 1948.

 

 

Après 1950 : La période sérialiste

 

L’influence grandissante de la seconde école de Vienne (Schönberg, Berg, Webern) amène Stravinsky à explorer les possibilités de la musique sérielle, plus dans la lignée de Webern que de Schönberg.

« In memoriam Dylan Thomas » (1954), le « Canticum sacrum » (1956) et le ballet « Agon » (1957) marquent cette période de renouvellement.

Ses dernières œuvres, hantées par la mort, sont de plus en plus d’inspiration religieuse funèbre, telles les Variations « Aldous Huxley in memoriam » pour orchestre (1963) ou le « Requiem Canticles » (1966).

 

Stravinsky meurt à New York le 6 avril 1971, et est enterré, selon ses vœux à Venise.

 

Les principales œuvres de Stravinsky

La période russe :

L'Oiseau de feu (1910), ballet d'après un conte de fées russe.

Petrouchka (1911), scènes burlesques en quatre tableaux.

Le Sacre du printemps (1913), tableaux de la Russie païenne.

Le Rossignol (1914), conte lyrique en trois actes.

Renard (1916), histoire burlesque chantée et jouée

Les Noces (1917), quatre scènes chorégraphiques russes.

L'Histoire du soldat (1918), pièce lue, jouée et dansée.

 

La période néo-classique :

Pulcinella (1920), ballet avec chant, d'après Pergolèse

Mavra (1922), opéra bouffe

Oedipus rex (1927), opéra-oratorio

Apollon Musagète (1928), ballet pour orchestre à cordes,

Symphonie des psaumes (1930), pour chœur mixte et orchestre.

Concerto en mi bémol Dumbarton Oaks (1938)

Ebony concerto (1945), pour clarinette et jazz band

The Rake's Progress (La Carrière d'un libertin, 1951), opéra

 

La période sérialiste :

In Memoriam Dylan Thomas (1954)

Canticum Sacrum (1955)

Agon (1957), ballet pour douze danseurs

Aldous Huxley in memoriam pour orchestre (1963)

Requiem Canticles (1966)

 

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On trouvera le catalogue des œuvres de Stravinsky sur Ressources-IRCAM.

Voir aussi le Site de la fondation Igor Stravinsky.

 

 

 

 

Dimitri Chostakovitch (1906-1975)

 

Auteur d'une œuvre tourmentée, Dimitri Chostakovitch est considéré comme le « Beethoven du XXe siècle ».

Victime de nombreuses pressions portées sur lui par le régime stalinien, il a su néanmoins concilier les contraintes d’un régime totalitaire avec la création d’une œuvre personnelle.

 

Dimitri Chostakovitch nait le 25 septembre 1906 à Saint-Pétersbourg, d’un père ingénieur chimiste et d’une mère pianiste professionnelle dont il reçoit ses premières leçons de piano à l’âge de 9 ans. En 1919, il entre au conservatoire de Petrograd, dirigé alors par Alexandre Glazounov. Il compose dès l’âge de 14 ans.

Son père meurt en 1922, laissant la famille dans la misère, mais il peut poursuivre ses études grâce un poste d’accompagnateur de films muets et grâce à l’appui de Glazounov qui lui obtient une bourse de la fondation Borodine.


En 1923, il compose son premier trio avec piano puis en 1925, sa qui lui apporte une renommée internationale.

 

La période stalinienne (1927-1953)

 

Chostakovitch doit s’accommoder de la ligne dictée par le régime, sans renier ses propres aspirations de compositeur d’avant-garde, ce qui génère chez lui une angoisse permanente.

En 1927, sur commande du gouvernement, il compose sa 2e symphonie, « Octobre », puis sa 3e symphonie « » Premier mai » en 1929.

.

Cette même année 1929, il compose un opéra, « Le Nez » d’après Gogol, violente satire contre toutes les formes de bureaucratie. Créé à Leningrad en 1930, l’opéra, victime de la censure, est retiré de l'affiche après seize représentations, et restera interdit pendant quarante ans avant de connaître une renaissance triomphale à Moscou en 1974.

En 1932, il compose , considéré aujourd’hui comme le premier opéra soviétique majeur.


Une scène de « Lady Macbeth de Mzensk »

Créé en 1934, cet opéra remporte un franc succès pendant 2 ans, jusqu’à ce jour de 1936 où Staline assiste à une représentation. Deux jours après, la Pravda - organe officiel du parti et du gouvernement - publie un article probablement dicté par Staline, sous le titre « Le chaos remplace la musique », traitant la musique de « Lady Macbeth » de « galimatias musical au formalisme pernicieux ». L’opéra est désormais censuré et disparait des théâtres soviétiques pendant près de 30 ans.

Cette année 1936 est l’année des grandes purges staliniennes. Dès lors, Chostakovitch, objet de condamnations officielles par l' « Union des compositeurs soviétiques », vit dans la crainte de la déportation. C’est ainsi que sa symphonie n°4, composée en 1935-1936, d’un style proche de celui de « Lady Macbeth de Mzensk » se voit retirée lors de ses répétitions et ne sera créée que dans les années 1960.

En 1937, il fait « amende honorable » avec sa , de conception plus classique, qu’il sous-titre « réponse créative d'un artiste soviétique à de justes critiques », symphonie que le régime soviétique considèrera comme un retour du compositeur dans le « droit chemin », mais dans laquelle certains voient une satire du régime stalinien œuvrant à casser l’optimisme naturel du peuple. Elle est considérée par beaucoup comme le chef-d'œuvre symphonique de Chostakovitch.

C’est alors qu’il se lie d'amitié avec le jeune chef Evgueni Mravinski, qui sera le créateur de 5 autres symphonies.

 


Chostakovitch joue au piano
un extrait de sa 7e symphonie (1941)

De 1939 à 1941 il est professeur de composition au Conservatoire de Leningrad.

En 1941, lors du siège de Leningrad, il compose l’une de ses plus fameuses symphonies, la , qui lui vaut rapidement une célébrité mondiale et devient l’emblème musical de l’opposition au nazisme.

La , composée en 1943, rend hommage aux morts de la guerre et d’une manière plus dissimulée, aux victimes du stalinisme.

En 1943, il s'installe à Moscou où il enseigne la composition jusqu'en 1948.

En 1944, il compose un chef-d'œuvre de la musique de chambre, le .

En 1945, il compose sa symphonie n°9 qui, contre toute attente, ne dure qu’une demi-heure et n’utilise qu'un petit orchestre classique. On attendait en effet, une symphonie grandiose, dans la veine des 7e et 8e qui l’ont précédée, mais Chostakovitch a préféré célébrer la paix revenue plutôt que la gloire de Staline, au grand dam de ce dernier.

En 1948, Andreï Jdanov, commissaire du peuple à la Culture, lance une nouvelle vague de dénigrement et de menaces contre des artistes jugés esthétiquement trop déviants, parmi lesquels on compte Prokofiev, Miaskovsky, Khatchatourian, et Chostakovitch contraint à nouveau de s’amender, en 1949, avec une cantate patriotique « Le Chant des forêts ». Son , composé en 1947, attendra jusqu’en 1955 avant d’être créé.

En 1951, dans le cadre de la célébration du bicentenaire de la mort de Bach, il compose un cycle de 24 préludes et fugues.

 

L’après stalinisme (1953-1975)

 

En 1953, année de la mort de Staline et de Prokofiev, il compose la Symphonie n°10 dont le violent second mouvement serait une évocation de Staline. Cinq autres symphonies suivront, jusqu’en 1971.

Entre 1956 et 1959, la « Suite pour orchestre de variété » rassemble une compilation d'arrangements de pièces antérieures dont on connait la célèbre utilisée dans un film publicitaire. Cette suite a longtemps été confondue avec la « Suite n°2 pour orchestre de jazz » composée, elle, en 1938.

Les principales autres œuvres de Chostakovitch, après 1956, sont ses quatuors à cordes n°6 à 15, son concerto pour piano n°2 (1957), ses concertos pour violoncelle n°1 (1959) dédié à Mstislav Rostropovitch, et n°2 (1966), le concerto pour violon n°2 (1967).

 

 Chostakovitch meurt à Moscou le 9 août 1975 à la suite de plusieurs attaques cardiaques.

 

Testimony :  Une biographie cinématographique de D. Chostakovitch.

Ce film de Tony Palmer de 1987, a été réalisé à partir du livre publié en 1979 par Solomon Volkov, présenté comme les mémoires de Dimitri Chostakovitch.

 

 

Les principales œuvres de Chostakovitch

Les principales œuvres de Chostakovitch comprennent de la musique de chambre dont 15 quatuors à cordes, 2 concertos pour piano, 2 concertos pour violon, 2 concertos pour violoncelle, 15 symphonies, 2 Suites pour orchestre de jazz, 3 ballets, 5 opéras.

 

Musique de chambre

Sonate pour violoncelle et piano (1934)

Quintette avec piano en sol mineur (1940)

Trio avec piano n° 2 en mi mineur (1944)

Quatuor à cordes n° 3 en fa majeur (1946)

24 préludes et fugues pour piano (1951)

Quatuor à cordes n° 8 en ut mineur (1960)

 

Musique concertante

Concerto pour piano (et trompette) n° 1 (1933)

Concerto pour violon n° 1 en la mineur (1948)

Concerto pour piano n° 2 en fa majeur (1957)

Concerto pour violoncelle n° 1 en mi bémol majeur (1959)

 

Musique symphonique

Suite pour orchestre de variété (suite jazz n°2)

         dont la célèbre «  valse n°2 »

Symphonie n° 1 en fa mineur (1925)

Symphonie n° 5 en ré mineur (1937)

Symphonie n° 7  "Leningrad" en ut majeur (1941)

Symphonie n° 8 en ut mineur (1943)

Symphonie n° 9 en mib majeur (1945)

Symphonie n° 10 en mi mineur (1953)

 

Opéras :

Le Nez (1928) opéra satirique en trois actes

Lady Macbeth de Mzensk (1932), opéra en quatre actes

 

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On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres de Chostakovitch sur Ressources-IRCAM.

 

 

 

 

Serge Prokofiev (1891-1953)

 

Sergueï Prokofiev est né le 23 avril 1891 à Sontsovka (Ukraine).

Il prend ses premières leçons de piano avec sa mère, pianiste, et compose déjà, à l’âge de neuf ans, un opéra destiné aux enfants, « Le Géant ».

En 1904, à l’âge de 13 ans, il entre au Conservatoire de Saint-Pétersbourg où il prend des cours d’orchestration avec Rimski-Korsakov. Il y fait la connaissance de Nikolaï Miaskovsky, de 10 ans son aîné, qui restera toute sa vie son plus proche ami.

En 1913, son 2e concerto pour piano, atteignant les limites des possibilités physiques du soliste, provoque un scandale mémorable.

En 1914, il remporte le premier prix du concours Anton Rubinstein pour son Concerto pour piano n°1, écrit en 1911.

Cette même année 1914, il compose la « Suite scythe », inspirée de l’ancien culte russe du Soleil, œuvre que l’on peut situer dans la continuité du « Sacre du Printemps » de Stravinsky.

Au moment de la Révolution russe en 1917, Prokofiev choisit l’exil. En 1918, il part aux Etats-Unis où il compose son opéra « L’amour des trois oranges », représenté en 1921 à Chicago, et dont la fameuse marche a obtenu un succès mondial.

En 1922, Prokofiev s'installe à Ettal dans les Alpes bavaroises, pour écrire son nouvel opéra, « L’Ange de feu », qu’il ne terminera qu’en 1927.

En 1923, il s’installe à Paris. Il coopère avec les Ballets russes de Diaghilev avec le ballet « Pas d’Acier », créé en Russie en 1925, puis « Le Fils prodigue » en 1928.

En 1931, il écrit le Concerto pour piano n° 4 (pour la main gauche), à l’intention du pianiste Paul Wittgenstein qui ne comprend pas l’œuvre et refuse de la jouer.

Après quelques séjours dans son pays natal, attiré par les promesses que lui fait le gouvernement, il se laisse convaincre d’y retourner définitivement en 1933.

Sur une commande du « Théâtre central des Enfants », il compose en 1936 le conte musical pédagogique « Pierre et le loup » tout en travaillant sur le ballet « Roméo et Juliette » qui sera créé à Brno en 1938. (Roméo et Juliette : ).

 


Pierre et le loup


Alexandre Nevski : extraits du film d'Eisenstein

 

En 1938, il collabore avec le réalisateur Eisenstein pour qui il compose les musiques des films « Alexandre Nevski » et « Ivan le Terrible » (1942).

En 1941, il commence à travailler sur son opéra « Guerre et Paix » d'après Tolstoï, opéra auquel il travaillera jusqu'à la fin de sa vie.

En 1945, sa « Symphonie no 5 », qui marque la victoire de la Russie sur l’Allemagne, remporte un vif succès et lui fait obtenir le second Prix de l’ordre de Staline. Cette même année voit la création au Bolchoï de son ballet « Cendrillon ».

En 1947, il est nommé « Artiste du peuple de la République socialiste fédérative soviétique de Russie », ce qui ne l’empêche pas d’être condamné l’année suivante, avec Miaskovsky, Khatchatourian et Chostakovitch, par le commissaire du peuple à la Culture Andreï Jdanov, qui leur reproche leur formalisme antipopulaire. Il se rachètera aux yeux du régime en 1950 avec son oratorio « La Garde de la Paix » pour lequel il obtiendra le Prix Staline.

Parmi ses dernières œuvres importantes, citons la « sonate pour piano et violoncelle » écrite pour Rostropovitch et Richter, la 7e symphonie, et le ballet « La Fleur de pierre »

 

Prokofiev meurt le 5 mars 1953 à Moscou, le même jour que Staline.

 

On trouvera une biographie plus détaillée sur Encyclopédie Larousse.

 

Les principales œuvres de Prokofiev

Musique de chambre

Sonate pour piano n°6 (1940)

Sonate pour piano n°7 (1943)

Sonate pour piano n°8 (1944)

 

Musique concertante

Concerto pour piano n°1 (1912)

Concerto pour violon n°1 (1916)

Concerto pour piano n°3 (1917, 1921)

Concerto pour violon n°2 (1935)

Symphonie concertante pour violoncelle (1952)

 

Musique symphonique

Suite scythe (1915)

Symphonie n°1 dite « classique » (1916)

Symphonie n°2 dite « de fer et d’acier » (1924)

Pierre et le loup, conte symphonique pour enfants (1936)

Symphonie n°5 (1944)

 

Opéras 

L’Amour des trois oranges, opéra en un prologue et 4 actes (1919), dont : La marche des 3 oranges.

L’ange de feu, opéra (1926)

Guerre et Paix, opéra (1952)

 

Ballets :

Roméo et Juliette, ballet en 3 actes (1935)

         dont : La danse des chevaliers

Cendrillon, ballet (1940, 1944)

         dont : La valse

 

Musique de film :

Lieutenant Kijé (1933)

Alexandre Nevsky (1938)

Ivan le Terrible (1946)

 

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On trouvera la liste complète des œuvres de Prokofiev sur Wikipedia

 

 

 

 

Aram Khatchatourian (1903-1978)

 

Aram Khatchatourian est sans doute le musicien soviétique le plus célèbre à l'étranger après Chostakovitch. Originaire de Géorgie, sa musique repose essentiellement sur le folklore caucasien qui a bercé son enfance.

 

Aram Khatchatourian est né le 6 juin 1903 à Tbilisi (Géorgie).

Entre 1912 et 1921, il étudie le piano dans un pensionnat, puis il entre en 1921, à l’institut Gnessine (académie russe de musique) où il apprend le violoncelle et en 1925, suit les cours de composition de Mikhail Gnessine.

En 1929, il entre au conservatoire de Moscou qu’il fréquente jusqu’en 1934.

En 1941, il reçoit le prix Staline pour son concerto pour violon composé en 1940, dédié à David Oïstrakh, œuvre qui lui assure la célébrité à l’étranger. Cette même année, il compose pour la scène « Mascarade » qu’il adaptera en 1944 sous forme de suite orchestrale en 5 mouvements, dont la célèbre

Il s'impose peu à peu comme l'un des compositeurs « officiels » de l'Union soviétique.

En 1943, il adhère au Parti communiste dont on retrouve l’esprit dans son ballet de 1942, « Gayaneh », dont l’intrigue se situe dans une ferme collective. Mais cela ne l’empêche pas, en 1948, d’être condamné avec Miaskovsky, Prokofiev et Chostakovitch, pour « formalisme » et « tendances modernistes ».

 

La danse du sabre de « Gayaneh »

L’adagio de « Spartacus »

 

En 1954 il compose le célèbre ballet « Spartacus » qui, dès les années 1960, lui apportera la notoriété mondiale.

Composé en 1963, son très virtuose Concerto-rhapsodie pour violoncelle est dédié à Mstislav Rostropovitch.

Khatchatourian meurt à Moscou le 1er mai 1978.

 

 

Les principales œuvres de Khatchatourian

Musique de chambre

Toccata (1932) pour piano

Trio pour clarinette, violon et piano (1932)

 

Musique concertante

Concerto pour piano (1936)

Concerto pour violon (1940)

Concerto pour violoncelle (1946)

Concerto-Rhapsodie pour violoncelle (1963)

 

Musique symphonique

Mascarade (Suite orchestrale, 1941)

        dont : La valse

Symphonie n° 2 (1943)

Symphonie nº 3 (1947) pour grand orchestre, orgue et 15 trompettes

 

Ballets :

Gayaneh (1942)

       dont : La danse du sabre       

Spartacus  (1954)

 

Symphonie n°2 +
extraits de Spartacus et Gayaneh


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On trouvera une biographie et la liste complète des œuvres de Khatchatourian ici

 

 

 

 

Autres compositeurs russes du 20e siècle

 

Parmi les autres compositeurs russes du 20e siècle, nous avons déjà rencontré Alexandre Scriabine et  Serge Rachmaninov, que nous avons associés au postromantisme russe.

 

 

Reinhold Glière (1875-1956)

 

Reinhold Glière, né à Kiev, en Ukraine, le 30 décembre 1874, a joué un rôle prépondérant dans le développement de la musique soviétique.

En 1894, il entre au Conservatoire de Moscou.

En 1900, il a pour élèves Nikolaï Miaskovsky et Serge Prokofiev.

À partir de 1920, il enseigne la composition au conservatoire de Moscou pendant vingt ans, où il a pour élèves Aram Khatchatourian et Alexandre Mossolov.

Glière compose 3 symphonies dont la plus remarquable est la 3e symphonie, sorte de poème symphonique en 4 mouvements,  des ballets qui représenteront le standard du ballet soviétique, ainsi que quatre concertos, dont la forme et l’esthétique sont typiques du concerto soviétique : un Concerto pour harpe (1938), un Concerto pour soprano colorature (1943), un Concerto pour violoncelle (1947) commandé par l’alors jeune Mstislav Rostropovitch, et un Concerto pour cor (1952).

Il a aussi composé des opéras et de la musique de chambre.

Glière est mort à Moscou le 23 juin 1956.

 

On trouvera une biographie et la liste de ses œuvres sur Wikipédia.

 

 

 

Nikolaï Miaskovsky (1881-1950)

 

Nikolaï Miaskovsky est né le 20 avril 1881 en Pologne, et mort le 8 août 1950 à Moscou.

A partir de 1906, il étudie au Conservatoire de Saint-Pétersbourg avec Liadov, Glazounov et Rimski-Korsakov, dans la classe duquel il se lie d’amitié avec Prokofiev.

Professeur au conservatoire de Moscou de 1921 à sa mort, il a parmi ses élèves, Dimitri Kabalevski, Alexandre Mossolov, Aram Khatchatourian.

Parmi ses principales œuvres, on compte  27 symphonies et un Concerto pour violoncelle, son œuvre la plus jouée. Tout comme ses amis Chostakovitch et Prokofiev, il a fait l’objet, en 1948, de condamnations par le ministère de la culture soviétique pour sa musique considérée comme « formaliste et antipopulaire », mais refusera toujours de faire son autocritique, publiquement ou par écrit.

 

On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres de Miaskovsky ici.

 

 

 

Alexandre Mossolov (1900-1973)

 

 

Alexandre Mossolov est né le 11 août 1900 à Kiev et mort le 11 juillet 1973 à Moscou.

Il étudie la musique au conservatoire de Moscou où il est élève de Reinhold Glière et de Nikolaï Miaskovsky.

Il est surtout célèbre pour sa pièce constructiviste « Les Fonderies d'acier » (1926), pour orchestre symphonique, qui devient un symbole de l’industrialisation soviétique, mais il a également composé des opéras, des symphonies, des œuvres de musique vocale et de chambre.

En 1936, accusé de formalisme, il est exclu de l'Union des compositeurs soviétiques.

 

On trouvera la liste de ses œuvres sur Wikipédia.

 

 

 

Dimitri Kabalevski (1904-1987)

 

Dimitri Kabalevski est né le 30 décembre 1904 à Saint-Pétersbourg et mort le 17 février 1987 à Moscou.

Il entre en 1925 au conservatoire de Moscou où il étudie la composition avec Miaskovsky, et où il enseigne lui-même à partir de 1932.

Bien intégré dans le système, il respecte les directives officielles du réalisme socialiste en particulier dans ses 4 concertos pour piano (dont le 3e est le plus joué), son concerto pour violon et ses deux concertos pour violoncelle.

Son chef-d'œuvre est l'opéra « Colas Breugnon » (1938) dont l’ouverture est souvent jouée. Ses autres œuvres connues sont la suite d’orchestre « Les comédiens » (1940), l’opéra « La famille Taras » (1950), l’opérette « Le Printemps chante » (1957) et le « Requiem pour les victimes du nazisme » (1963).

Mais la véritable personnalité de Kabalevski s’exprime dans ses œuvres pour piano à vocation pédagogique : « De la vie d'un pionnier » (1934), « Trente Pièces enfantines » (1937-1938), « Vingt-Quatre Préludes » (1943), « Vingt-Quatre Morceaux faciles » (1944).

 

On trouvera une biographie et une liste des œuvres de Kabalevski sur Wikipédia.

 

 

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Après la mort de Staline, en 1953, une nouvelle génération de compositeurs russes peut s’exprimer plus librement. Nous aurons l’occasion de les revoir dans le cadre de la musique contemporaine. En voici les principaux :

 

 

 

Alfred Schnittke (1934-1998)

 

Avec Edison Denisov et Sofia Goubaïdoulina, Alfred Schnittke est un des compositeurs russes contemporains les plus joués dans le monde entier.

 

Alfred Schnittke naît à Engels le 24 novembre 1934.

Au début des années 1960, Schnittke s’intéresse à la fois au dodécaphonisme et aux techniques du collage musical.

A la fin des années 1960, il commence à mêler des éléments de différentes provenances à sa musique. Il se présente alors comme le principal initiateur du « polystylisme », courant musical qui consiste à utiliser dans une même œuvre, des références de style multiples.

Parmi ses œuvres les plus représentatives, on trouve la pièce orchestrale « Pianissimo » (1968), la « Symphonie n°1 » (1972), le «  Concerto Grosso n°1 » (1977) pour deux violons, clavecin, piano préparé et cordes, le «  Concerto pour piano et orchestre à cordes » (1979), le ballet « Peer Gynt » (1986), l’opéra « Historia von D. Johann Fausten » (1994).

Il a aussi composé plus de soixante-dix musiques de films.

Alfred Schnittke meurt à Hambourg le 3 août 1998.

 

Retrouvez Alfred Schnittke dans le chapitre consacré au post-modernisme.

 

 

 

Edison Denisov (1929-1996)

 

Edison Denisov est né le 6 avril 1929 à Tomsk en Sibérie, et est mort le 24 novembre 1996 à Paris.

Après avoir assimilé les courants sériel et aléatoire, Denisov s’est forgé un langage personnel dans lequel il privilégie la voix et les timbres raffinés, comme on peut en juger dans « Le Soleil des Incas » (1964) ou sa « Symphonie de chambre » (1982).

Il est apprécié par Boulez et Dutilleux qui l’aident, en 1977, à obtenir son premier visa pour la France. Sa grande admiration pour Boris Vian lui fait écrire son opéra « L’Ecume des jours » en 1981.

Son attirance pour le religieux se traduit dans son « Requiem » de 1980.

Il utilise aussi les dernières technologies en élaborant à l’IRCAM « Sur la nappe de l’étang glacé » (1991).

 

Retrouvez Edison Denisov dans le chapitre consacré au post-modernisme.

 

 

 

Sofia Goubaïdoulina (1931- )

 

Sofia Goubaïdoulina est née le 24 octobre 1931 à Tchistopol en URSS.

Elle est l'auteur d'une centaine d'œuvres couvrant tous les genres, y compris la musique électronique. Sa musique est influencée par la mystique chrétienne et la philosophie orientale.

De 1954 à 1959, elle est assistante de Dimitri Chostakovitch.

En 1969 et 1970, elle fonde un studio expérimental de musique électronique

Après l’édition de ses premières œuvres, « Chaconne » pour piano (1962), « Allegro Rustico » pour flûte et piano (1963), et sa Sonate pour piano de 1965, elle n’est plus jamais programmée (sauf en Europe occidentale), ni éditée dans son pays, son œuvre n’étant pas agréée par la puissante Union des Compositeurs Soviétiques.

C’est la musique de film qui lui assure alors un minimum de revenus. Elle devra ainsi vivre difficilement jusqu’à la reconnaissance internationale, acquise dans les années 1980, en particulier avec son concerto pour violon Offertorium.

À partir de 1990, les commandes se multiplient et ses œuvres sont enregistrées et programmées dans tous les festivals.

Depuis 1992, elle est installée près de Hambourg en Allemagne tout en gardant sa citoyenneté russe.

 

Retrouvez Sofia Goubaïdoulina dans le chapitre consacré au post-modernisme.

 

 

 

Rodion Shchedrine (1932- )

Il a composé 5 opéras, 5 ballets, la comédie musicale en japonais « Nina et les 12 Mois » et la suite d'orchestre « le Petit Cheval bossu ».

Ses œuvres les plus connues sont la « Suite de Carmen », les concertos pour piano n°1 et 2, la symphonie n°1, les 24 Préludes et Fugues pour piano.

 

Retrouvez Rodion Shchedrine dans le chapitre consacré au post-modernisme.

 

 

 

Arvo Pärt (1935- )

La popularité d’Arvo Pärt est exceptionnelle. Il a enregistré à ce jour, plus de disques qu’aucun autre compositeur vivant.

A partir de 1976, après une période dodécaphoniste, Arvo Pärt privilégie dans sa musique, contemplation, transcendance et mysticisme que l’on retrouve dans « Tabula Rasa » (1977), « Fratres » (1977-2008), « Spiegel im Spiegel » (1978-2011), et « Magnificat » (1989).

 

Pour en savoir plus sur Arvo Pärt, rendez-vous dans le chapitre consacré au minimalisme mystique.

 

 

 

Valentin Silvestrov (1937-)

Parmi ses œuvres, citons ses Symphonies, la « Méditation » pour violoncelle et orchestre (1972), le « Requiem pour Larissa » (1999).

 

Retrouvez Valentin Silvestrov dans le chapitre consacré au post-modernisme.

 

 

 

Boris Tichtchenko (1939 - 2010)

Son style musical et sa technique de composition sont typiquement représentatifs de l'école de Leningrad. Il a été très influencé par son professeur Dimitri Chostakovitch.

Il s’est intéressé au dodécaphonisme et à la musique aléatoire, mais est cependant plus resté attaché aux traditions de son pays.

Ses oeuvres comprennent des symphonies, des concertos, des quatuors, des sonates pour piano, un Requiem.

 

Retrouvez Boris Tichtchenko dans le chapitre consacré au post-modernisme.

 

 

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Citons également les compositeurs :

 

Vissarion Chebaline (1902-1963), élève de Miaskovsky, a donné en 1955 une « Mégère apprivoisée » (opéra). On trouvera sa biographie et la liste de ses œuvres sur Wikipédia.

 

 

 

Tikhon Khrennikov (1913-2007) a été nommé par Andreï Jdanov en 1948, au poste de secrétaire général de l'Union des compositeurs soviétiques, un poste qu'il va conserver jusqu'à la disparition de l'URSS en 1991. Il a composé 3 symphonies, des concertos pour piano, pour violon, pour violoncelle, 10 opéras, ballets et opérettes. On trouvera une biographie et la liste de ses œuvres sur Wikipédia.

 

 

 

Gueorgui Sviridov (1915-1998) a écrit des musiques pour chœur et orchestre dont « la Tempête de neige », des cantates et des oratorios, et de la musique de film dont « Temps à venir », une Rumba tonitruante. On trouvera une biographie sur Wikipédia.

 

 

 

Gara Garayev (1918-1982), compositeur soviétique d’Azerbaïdjan, a composé dans tous les genres. Il a créé près de 110 pièces, dont des ballets (« Don Quichotte », « Sept belles », « Le chemin du tonnerre »), des opéras, des symphonies et de la musique de chambre, des pièces pour piano seul (« 24 préludes »), des cantates, des chants et des marches.

 

 

 

Mieczysław Weinberg (1919-1996). Son œuvre compte plus de 500 compositions dont 154 répertoriées avec numéro d'opus, parmi lesquelles 22 symphonies, 7 opéras dont « Le passager », un Requiem et des musiques de film. On trouvera une biographie et la liste de ses œuvres sur Wikipédia.

 

 

 

Galina Oustvolskaïa (1919-2006) a été surnommée « la dame au marteau » et est connue pour ses liens avec Dmitri Chostakovitch. Sa musique présente plusieurs caractéristiques distinctives, notamment une dynamique extrême, une instrumentation inhabituelle et une répétition brutale et implacable.
On trouvera une biographie et la liste de ses œuvres sur Ressources-IRCAM.

 

 

 

Revol Bounine (1924-1976) auteur de 10 symphonies et de musique de chambre. On trouvera une biographie et la liste de ses œuvres sur Wikipédia.

 

 

 

Mikhail Nosyrev (1924-1981) est sans doute le compositeur russe le moins connu, même en Russie. Enfermé pendant 10 ans dans un camp sibérien, puis exilé dans la ville de Syktyvkar, il dirige le théâtre d'opéra et de ballet de Voronej de 1958 à la fin de sa vie.

En 1967, il est membre de l'Union des compositeurs soviétiques grâce aux recommandations de Dmitri Chostakovitch, mais n'est réhabilité que sept ans après sa mort.

Il a composé quatre symphonies, trois concertos (pour violon, piano, violoncelle), quatre quatuors à cordes, les ballets « The Unforgettable », « The River Don Cossacks », « Song of Triumphant Love » (d'après Tourgueniev), et environ 100 pièces de musique de chambre.

 

 

 

Boris Tchaïkovsky (1925-1996) élève de Miaskovski et Chostakovitch, est l’auteur entre autres de 3 symphonies, d’une « Symphonietta », de l'opéra « Iskra » et d’un concerto pour clarinette.

On trouvera une biographie et la liste de ses œuvres sur Wikipédia.

 

 

 

Andrey Eshpai (1925-2015) auteur de 9 symphonies, de concertos pour divers instruments et de comédies musicales. On trouvera la liste de ses œuvres sur Wikipedia.

 

 

 

 

 

 

 

Les ballets russes

 


Stravinsky, Diaghilev et Lifar

Les Ballets russes créés en 1909 par le mécène russe Serge de Diaghilev (1872-1929), occuperont le devant de la scène pendant 20 ans, jusqu’à la mort de son fondateur en 1929.

 

Accordant une importance égale à la chorégraphie, à la musique et au décor, Diaghilev engage les meilleurs éléments du Théâtre Marinski et associe pour ses spectacles les meilleurs artistes de son temps, dont :

 

-        Les chorégraphes Fokine, Nijinski, Massine, Nijinska, Balanchine.

-        Les musiciens Stravinski, Ravel, Debussy, Prokofiev, Poulenc, Milhaud, Satie.

-        Les peintres Picasso, Derain, Matisse, Braque, Utrillo, Rouault, Chirico, Miró.

 

La première représentation des Ballets russes a lieu le 19 mai 1909 au théâtre du Châtelet avec au programme, les « Danses Polovtsiennes » tirées du « Prince Igor » de Borodine. Dès lors, la compagnie va parcourir l’Europe ou le continent américain, chaque année jusqu’en 1929.


« L'après-midi d'un faune » chorégraphié par Nijinski.

En 1912, Diaghilev coupe les ponts avec le ballet impérial, et les Ballets Russes deviennent une troupe indépendante.

 

Les Ballets russes, du fait de leur innovation et de leur nouvelle conception du ballet pas toujours comprises du public, suscitent plusieurs scandales.

C’est le cas de deux ballets de Nijinski, « L’après-midi d’un faune » de Debussy en 1912, et « Le sacre du Printemps » de Stravinsky en 1913.

Un nouveau scandale a lieu en 1917, avec « Parade » d’Erik Satie, chorégraphié par Massine, sur un argument de Cocteau avec des décors et costumes de Picasso.

Après la révolution de 1917, détachés de leur pays d'origine, ils tournent dans l'ensemble des grandes villes d'Europe occidentale et à New York.

 

Nijinski dans
« L’après-midi d’un faune »

Marie Laurencin : Décor pour « Les biches »

Nijinska dans « Les biches »

 

 

Soixante-huit ballets ont été montés par la compagnie, dont voici les plus marquants :

 

Mikhail Fokine et Vera Fokina
dans Shéhérazade

-        Chorégraphiés par Michel Fokine :

Schéhérazade de Rimsky-Korsakoff (1909)

L'Oiseau de feu d'Igor Stravinsky, costumes de Léon Bakst (1910)

Petrouchka d'Igor Stravinsky, décors et costumes d'Alexandre Benois (1911)

 

-        Chorégraphiés par Vaslav Nijinski :

L'Après-midi d'un faune de Claude Debussy, décors et costumes de Léon Bakst (1912)

Le Sacre du printemps » d'Igor Stravinsky, décors et costumes de Nicolas Roerich (1913)

 

-        Chorégraphié par Leonide Massine :

Parade d'Erik Satie, poème de Jean Cocteau, décors et costumes de Pablo Picasso (1917)

 

-        Chorégraphiés par Bronislava Nijinska :

Les Noces d'Igor Stravinsky, décors et costumes de Nathalie Gontcharova (1923)

Les Biches de Francis Poulenc, décors et costumes de Marie Laurencin (1924)

Le Train bleu de Darius Milhaud, maillots de Coco Chanel, scénario de Jean Cocteau (1924).

 

-        Chorégraphié par Balanchine :

Le Fils prodigue de Sergueï Prokofiev, décors et costumes de Georges Rouault. (1929)

 

 

On trouvera la liste complète des œuvres montées par les Ballets Russes sur Wikipédia.

 

 

 

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Voir aussi une histoire de la musique russe sur physinfo.org

 

 

A suivre =>

 

 

 


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