Au début du 20e siècle,
des compositeurs opèrent une véritable révolution musicale en s’affranchissant du
système tonal. C’est le cas de l’Ecole de Vienne dont les années
1908-1923 constituent la période dite atonale suivie, dans les années 20, du dodécaphonisme
sériel mis au point par Arnold Schönberg et ses élèves Alban Berg et Anton
Webern.
Anton Webern ira plus loin dans le
sérialisme que Schönberg et Berg, et sera la référence des compositeurs de la
génération suivante, dits de l’Ecole de Darmstadt.
L’école
de Vienne
Arnold Schönberg (1874-1951)
Compositeur, théoricien et enseignant,
poète, peintre, chef de file de la Seconde École de Vienne, inventeur du
dodécaphonisme... Arnold Schönberg fut un des plus grands créateurs du 20e
siècle.
Arnold Schönberg est né le 13
septembre 1874 à Vienne.
Il commence en 1882 à étudier
le violon et le violoncelle, puis il étudie le contre-point avec Alexander
von Zemlinsky, ami dont il épousera la sœur en octobre 1901.
Ses 1res œuvres, comme « La
Nuit transfigurée » pour sextuor à cordes, œuvre maitresse composée à
l’âge de 26 ans, sont influencées par Richard Wagner et Richard Strauss.
En 1903 il fait la
connaissance de Gustav
Mahler à Vienne, où il enseigne l’harmonie et le contrepoint à l’école
d’Eugénie Schwarzwald. En 1910, il devient professeur à l'académie de
Vienne. C’est à cette époque qu’il rencontre, parmi ses élèves, Alban Berg et
Anton Webern avec lesquels il créera la seconde Ecole de Vienne (la première désignant les compositeurs du classicisme
viennois : Haydn, Mozart, et Beethoven).
En 1910, il se tourne vers la peinture
expressionniste. Il échangera avec Kandinsky, rencontré à Munich, une longue
correspondance de 1911 à 1936.
En 1911, il achève son
Traité
d’Harmonie dédié à la mémoire de Gustav Mahler et s’installe à Berlin, où
il est nommé professeur au conservatoire Stern.
Introduisant des dissonances de plus en
plus audacieuses dans ses œuvres, il adopte un langage résolument atonal dès 1909
avec son opéra « Erwartung »,
puis rompt totalement avec la tonalité en 1912, dans son « Pierrot
lunaire », traitant même la partie vocale en « parlé-chanté »
(Sprechgesang).
En 1917, il s'installe aux
environs de Vienne et enseigne de nouveau à l’école Schwarzwald.
Autoportrait (1910)
Au début des années 1920, il évolue
avec son élève Webern, vers un plus strict dodécaphonisme en introduisant la composition
sérielle (Reihenkomposition).
En 1921, il applique ces
principes de façon stricte dans « Valse »,
cinquième des « 5 pièces pour piano » opus 23. C’est alors qu’il
confie à l’un de ses élèves : « J'ai fait une découverte qui assurera
la prépondérance de la musique allemande pendant cent ans : celle d'une
méthode de composition sur douze sons. »
En 1925, il devient professeur
à l’Académie prussienne d’Art, poste qu’il doit quitter en 1933 suite
à l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, à cause de sa judaïté et de sa musique
qualifiée alors de « décadente » par le pouvoir nazi. Cette même année,
Schönberg émigre aux États-Unis où il deviendra citoyen américain en 1941. Il y fréquente George Gershwin avec qui
il partage la passion du tennis, et Thomas Mann qui s’inspirera de lui dans son
roman « Docteur Faustus ».
A la fin de sa
vie, faisant un retour à la tonalité, Schönberg écrit : « Il y a
encore tant de belles choses à écrire en ut majeur. »
On trouvera le catalogue des œuvres de Schönberg sur Ressources-IRCAM.
Alban Berg (1885-1935)
Alban Berg est né le 9 février 1885 à
Vienne.
A 15 ans, il commence à composer en
autodidacte.
En 1904, il rencontre Schönberg avec
qui il étudie l’harmonie et le contrepoint. Sous la direction du maitre, il
compose de nombreuses œuvres dont les « Sieben frühe Lieder » (Sept
chants de jeunesse, 1907) ainsi que la sonate pour piano op.1 (1908).
Glenn Gould parle de la sonate op.1 d’Alban Berg
En 1910, Berg entre dans l’atonalisme
avec son Quatuor à cordes n°1.
De 1914 à 1918, il sert dans l’armée autrichienne
mais profite d’une permission en 1917 pour commencer la composition de « Wozzek », opéra
en trois actes d’après la pièce « Woyzeck » de Büchner, qu’il
terminera en 1921 et qui sera créé à Berlin en 1925. Cet opéra est considéré
comme le premier opéra atonal.
De 1923 à 1925, il écrit sa première
œuvre dodécaphonique : le « Concerto de chambre » pour violon,
piano et treize instruments à vent, dédié à Schönberg.
Le concerto de chambre, dir. Daniel Barenboïm
La « Suite lyrique », son
second quatuor à cordes écrit en 1927, œuvre entièrement dodécaphonique,
connait un grand succès lors de sa création à Vienne.
En 1929, Berg commence la composition
de « Lulu », premier opéra dodécaphonique, qui restera inachevé à
la mort du compositeur en 1935.
Ce n’est qu’en 1979 que l’opéra sera
achevé par Friedrich Cerha et créé dans sa forme complète à l’Opéra de Paris sous
la direction de Pierre Boulez.
En 1935, il compose le concerto pour
violon « A la mémoire d’un ange », en hommage à Manon, fille de son
amie Alma Mahler, morte à 18 ans de la poliomyélite. Dans ce concerto, il
utilise la technique sérielle à laquelle il associe quelques fonctions tonales.
Berg meurt le 24 décembre 1935, à la
suite d’une septicémie déclenchée par une piqure d’insecte.
On trouvera le catalogue des œuvres de
Berg sur Ressources-IRCAM.
Anton Webern (1883-1945)
Comprenant 31 opus dont certains durent
moins de deux minutes, moins de 4 heures suffisent pour interpréter la totalité
de l’œuvre d'Anton Webern. C’est pourtant l’un des compositeurs les plus
importants du 20e siècle, ayant fortement influencé le monde
musical moderne.
Elève de Schönberg, Anton Webern va
plus loin que Schönberg et Berg en étendant le sérialisme aux hauteurs et aux
durées. Il sera la référence des compositeurs de la génération suivante, dits
de l’école de Darmstadt, tels que Boulez et Stockhausen.
Anton Webern est né le 3 décembre
1883 à Vienne.
Il étudie le piano et le violoncelle,
et s’essaie à la composition dès l’âge de 16 ans.
En 1902, il entre à l’université de
Vienne, où il suivra les cours de composition d’Arnold Schönberg de 1904 à
1908.
En 1906, âgé seulement de 23 ans, il
obtient le titre de docteur en musicologie.
En 1908, après la fin de ses études, il
entame une carrière de chef d'orchestre dans diverses villes d’Europe
centrale, puis retourne à Vienne pour y diriger le « Wiener
Arbeiter-Sinfoniekonzerte » (orchestre des travailleurs de Vienne) de
1922 à 1934.
En 1913, ses « Six pièces pour orchestre opus 6 » écrites en
1909, résolument atonales, sont au programme d’un concert qui fut l’un des plus
grands scandales de l’époque.
Variations Opus 27 par Glenn Gould
L'interprétation
de Glenn Gould vous aidera peut-être à mieux apprécier cette œuvre quelque
peu hermétique ?
De 1915 à 1917, il sert dans l'armée
autrichienne.
En 1921, sa « Passacaille op.1 »,
composée en 1908, est créée avec succès à Düsseldorf.
En 1924, il compose sa première œuvre
dodécaphonique, les « Drei Volkstexte op.17 ».
En 1927, il est engagé, comme chef
permanent de la radio autrichienne, et en 1930 comme commentateur à la radio
de Vienne.
En 1934, il utilise le principe
sériel dans son « Concerto pour neuf instruments » op. 24.
En 1938, les nazis annexent
l'Autriche. Webern, faisant alors partie des musiciens considérés comme « dégénérés », est mis au ban de la scène culturelle.
En 1945, il quitte Vienne dévastée, et
se réfugie à Mittersill près de Salzbourg, où il meurt le 15 septembre 1945,
tué par erreur par un soldat américain.
On trouvera le catalogue des œuvres de Webern sur Ressources-IRCAM.
L’après Webern :
l’école de Darmstadt
Après la seconde guerre mondiale, un
groupe de jeunes compositeurs parmi lesquels Pierre Boulez, Karlheinz
Stockhausen, Luigi Nono, Bruno Maderna et Luciano Berio, tous nés entre 1920 et
1930, se retrouvent aux cours d’été de Darmstadt pour échanger leurs expériences
basées sur un « sérialisme
intégral » prolongeant le travail de Webern : la série est
généralisée à tous les paramètres du son : rythmes, durées, timbres,
attaques...
Parmi les professeurs de composition
invités, on trouve René Leibowitz en 1948, Edgar Varèse en 1950, Olivier
Messiaen en 1949 et 1952.
Pierre Boulez (1925-2016)
Pierre Boulez, né le 26 mars 1925 à Montbrison (Loire), est l’un
des principaux compositeurs français contemporains et l’une des personnalités
les plus influentes du paysage musical et intellectuel du 20e
siècle.
Il commence le piano à 7 ans, puis la
pratique chorale et la musique de chambre.
Il obtient son baccalauréat à 16 ans
et entre l’année suivante à Math Spé à Lyon.
En 1943, il abandonne les
mathématiques pour entrer au conservatoire de Paris, où il rejoint, en 1944, la
classe d’Olivier
Messiaen, son premier maître.
En 1945, il étudie le dodécaphonisme
avec René Leibowitz, son second maître, qu’il quitte en 1946, le jugeant trop
rigide et trop académique.
En 1946, il est nommé
directeur musical du Théâtre Marigny.
René Leibowitz, né le 17 février 1913 à Varsovie,
mort le 28 août 1972 à Paris, est un compositeur français d’origine
polonaise, également musicologue, théoricien, pédagogue et chef d’orchestre.
Il a joué un rôle crucial dans la connaissance de la musique de la Seconde
École de Vienne. Ses ouvrages « Schoenberg et son école » (1947) et
« Introduction à la musique de douze sons » (1949) et son
enseignement à la jeune génération de compositeurs, dont Boulez, ont
largement contribué à la dissémination du langage sériel.
En 1951, Pierre Henry le
présente à Pierre Schaeffer au studio
de musique concrète de la Radiodiffusion Française, où il rencontre
Karlheinz Stockhausen, qui devient son ami, et Jean Barraqué. Il y compose
deux études de musique concrète.
En 1952, il fait scandale avec
« Structures
I » pour deux pianos, où il applique le principe sériel aux
hauteurs, durées, intensités et attaques.
Il déclare alors : « Tout musicien qui
n’a pas ressenti la nécessité du langage dodécaphonique est INUTILE. Car toute
son œuvre se place en deçà des nécessités de son époque ».
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En 1953, il dirige les « Concerts du Petit Marigny » qui deviennent en 1954 « Le Domaine Musical »
spécialisé dans la musique contemporaine, dont il assure la direction
jusqu'en 1967.
En 1955, est créé, à
Baden-Baden, « Le Marteau sans maître » (qui sera révisé en 1957) pour
contralto, cinq instruments et percussions, sur des poèmes de René Char.
Il se pose en leader du post-sérialisme
webernien avec sa « Troisième Sonate » pour piano (1957) avec
laquelle il expérimente la musique
aléatoire, « Pli selon pli » pour soprano et orchestre
(1957-1962) et « Structures
II » pour deux pianos (1961), ainsi qu’avec son livre, « Penser
la musique aujourd’hui » (1963), aboutissement de ses nombreuses
conférences données aux cours d’été de Darmstadt depuis 1954.
Boulez, chef d’orchestre
A partir des années 1960, il accède à
la notoriété mondiale en menant une carrière internationale de chef
d’orchestre.
En 1972, Pierre Boulez se voit
confier la direction de l’IRCAM
(Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique), qui ouvrira ses
portes à l’automne 1977.
En 1975, il est président de l’« Ensemble
Intercontemporain », ensemble de solistes dédié à l'exécution de la
musique contemporaine.
L’année 1976 est marquée par
la direction par Pierre Boulez de la « Tétralogie »
de Wagner à Bayreuth, mise en scène par Patrice Chéreau. Cette production,
jouée cinq années de suite, parue en disque et en vidéo, est devenue une
référence.
De 1978 à 1995, il est professeur
au Collège de France, chaire « Invention, technique et langage en musique », et
l’auteur de nombreux écrits sur la musique.
En 1979, il dirige la première
mondiale de la version intégrale de « Lulu »,
d’Alban Berg, à l’Opéra de Paris.
En 1980, il crée « Notations
I à IV », sur une commande de l’Orchestre de Paris.
Sur Incises, par l'Ensemble intercontemporain
En 1981, il compose « Répons »
pour trois ensembles, six solistes et électronique (révisé et
allongé en 1982 et 1984), et en 1985 « Dialogue de l’ombre double »
pour clarinette, bande et dispositif de spatialisation.
En 1988, une suite de six
émissions télévisées lui est consacrée : « Boulez XXe siècle ».
En 1992, il décide de quitter
la direction de l’IRCAM pour se consacrer à la direction d’orchestre et à la
composition.
En 1998 est créé « Sur
incises », pour trois pianos, trois harpes et percussions.
En 1999, « Notations VII »
est créée par Daniel Barenboïm à Chicago.
Pierre Boulez meurt le 5 janvier 2016 à
Baden-Baden.
Anthèmes 2 (1997) pour violon et
dispositif électronique
Sur Incises (1998), pour 3 pianos, 3
harpes et 3 percussions
L’intégrale en 13
CD
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On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres de Boulez
sur Ressources-IRCAM.
Karlheinz Stockhausen
(1928-2007)
Karlheinz Stockhausen a ouvert la voie dans la plupart des
techniques de la musique d'avant-garde de la deuxième moitié du 20e
siècle : musique électronique, musique aléatoire, forme momentanée...
Karlheinz Stockhausen est né le 22
août 1928 près de Cologne en Allemagne.
Après une existence extrêmement
difficile, il mène, de 1947 à 1951, des études à la fois à
l'Ecole Supérieure de Musique et à l'Université de Cologne.
A partir de 1950, il suit en
parallèle les cours d'été à Darmstadt où il découvre la musique de Pierre
Boulez et d'Olivier Messiaen dont il rejoindra la classe à Paris en 1952 et
1953.
A Paris, il découvre aussi la
musique concrète avec Pierre Schaeffer et décide de s’orienter vers la
musique électronique.
Rentré à Cologne, il travaille au studio
de musique électronique de la WDR (Radio ouest-allemande), où il compose la
première œuvre de musique électronique « Studie I » (1953), pour un à
six sons sinusoïdaux.
Comme Boulez, il expérimente
successivement le sérialisme
intégral avec « Kreuzspiel » (1951), la musique
électroacoustique avec « Gesang der Jünglinge » (Chant des
adolescents, 1956), la musique
aléatoire avec « Klavierstück XI » (1956) et la spatialisation
avec « Gruppen » (1957), œuvre écrite pour 3 orchestres disposés
autour des spectateurs.
Stockhausen au studio WDR de
Cologne en 1970
Dans les années 1960, Stockhausen invente
un nouveau concept, le momentform (forme momentanée) qu’il met en
œuvre dans « Momente »
(première version 1962). Une œuvre de « forme momentanée » se compose
de différents « moments » plus ou moins longs, caractérisés par un ou
plusieurs paramètres musicaux, dont l’ordre est laissé en grande partie au
choix des interprètes. « C’est une musique dans laquelle seul compte
l'actuel, l'instant présent, et dans le déroulement de laquelle on ne peut
constater en aucune manière une direction ».
De 1977 à 2003, il se consacre à un
cycle monumental, « Licht », comportant sept opéras, composés chacun
sur l'un des jours de la semaine.
Karlheinz Stockhausen meurt le 5
décembre 2007 à Kürten (Allemagne).
On trouvera le catalogue des œuvres de Stockhausen
sur Ressources-IRCAM.
Luigi Nono (1924-1990)
Luigi Nono est né le 29 janvier 1924
à Venise.
En 1941, il rencontre le compositeur
et musicologue G.F. Malipiero et suit ses cours de composition au
Conservatoire Benedetto Marcello de Venise.
En 1946, il rencontre Bruno Maderna
qui dirigera plus tard ses œuvres et avec qui il assiste aux cours de
direction d'orchestre de Hermann Scherchen.
De 1950 à 1960, Luigi Nono participe
à l’Université d'été de Darmstadt, où il suit les cours d’Edgar Varèse et
rencontre Karlheinz Stockhausen. Il y enseigne avec Maderna à partir de 1956.
En mars 1954, il rencontre Nuria, la
fille d'Arnold Schönberg, qu’il épousera en 1955.
Dès 1954, il s'intéresse à la musique
électronique pour laquelle il composera « Omaggio a Emilio Vedova" pour
bande magnétique (1960) et « La Fabbrica illuminata » pour soprano et
bande magnétique (1964).
Luigi Nono est très
engagé politiquement. Ayant rejoint le parti communiste en 1952, il compose en
1956 « Il canto sospeso », œuvre vocale sur des textes de condamnés à
mort de la Résistance, qui rencontre un succès international et le
consacre compositeur de l’avant-garde post-webernienne. Cet
engagement politique sera marqué encore plus nettement avec « Intolleranza 1960 » dont la création en 1961 à La Fenice provoque un scandale
retentissant, et « La fabbrica illuminata » en 1964. Par solidarité avec le mouvement étudiant, il refusera
en 1968 de participer à la Biennale de Venise, la considérant alors comme un
festival du « monde bourgeois ».
A Darmstadt, ses conférences « Présence
historique dans la musique d'aujourd'hui » en 1959 et
« Texte-Musique-Chant » en 1960 provoquent sa rupture avec
Stockhausen.
En 1979, il écrit son unique quatuor, « Fragmente–Stille, an
Diotima » (Fragments-silence, à Diotima, 1979-1980), construit à
partir d’une série discontinue de fragments de sons et de silences.
Après 1980, Luigi Nono travaille au Studio
expérimental de la Fondation Heinrich-Strobel à Fribourg-en-Brisgau où il
se tourne alors résolument vers la musique électronique en s’intéressant
particulièrement aux propriétés du son. Il y compose son dernier opéra « Prometeo ».
Luigi Nono meurt des suites d’un
cancer, le 8 mai 1990, à Venise.
Al gran sole carico d'amore (1974),
action scénique en deux parties pour solistes, petit chœur, grand chœur,
orchestre et bande magnétique
Prometeo (1984), pour solistes
vocaux et instrumentaux, chœur, orchestre et électronique live
On trouvera le catalogue des œuvres de Luigi Nono sur Ressources-IRCAM.
Bruno Maderna (1920-1973)
Bruno Maderna est né le 21 avril 1920
à Venise.
Enfant prodige, il commence à étudier le violon à l'âge de quatre ans avec son grand-père et fait sa première
apparition publique à sept ans dans le concerto de Bruch. A onze ans,
il dirige à la Scala et aux arènes de Vérone.
Il poursuit ses études aux conservatoires
de Milan (1935) et de Venise (1939), puis de Rome (1940) où il obtient ses diplômes
de composition et de musicologie. Après la guerre, il étudie avec Hermann Scherchen,
qui l'oriente vers la technique dodécaphonique.
A partir de 1947, il commence à
composer dans la technique sérielle.
De 1947 à 1950, il enseigne la
composition au conservatoire de Venise, comptant parmi ses élèves Luigi Nono.
En 1950, Maderna commence une carrière
internationale de chef d'orchestre à Paris et à Munich, carrière qui se
poursuit ensuite à travers toute l'Europe.
Dès 1951, il prend part aux cours d’été
de Darmstadt dont il sera, avec Boulez, Nono et Stockhausen, l'un des
protagonistes important pendant les années cinquante et soixante. Il y enseignera
à partir de 1954 et s’installera définitivement à Darmstadt en 1963.
Il est un des pionniers de l'écriture sérielle.
C’est aussi un pionnier de la musique expérimentale pour laquelle il fonde, en
1955 avec Luciano Berio, le « Studio
di Fonologia » de la R. A. I. à Milan.
Jusqu’à sa mort, en 1973, Bruno Maderna
mènera de front une carrière internationale d’enseignant, de chef d’orchestre
et de compositeur.
Il meurt d'un cancer le 13 Novembre
1973, à Darmstadt.
Bruno Maderna a composé dans tous les genres
: musique instrumentale, musique de chambre, concertos, en particulier pour le
hautbois, et musique électronique.
On trouvera le catalogue des œuvres de Bruno Maderna sur Ressources-IRCAM.
Luciano Berio (1925-2003)
Luciano Berio est né le 24 octobre 1925
à Oneglia (Italie).
Jusqu’à l’âge de 18 ans, il étudie la
musique dans sa famille.
En 1946, il entre au
conservatoire de Milan pour y étudier la composition.
En 1950, il épouse la cantatrice
américaine Cathy Berberian qui lui fait découvrir toutes les possibilités de
la voix, possibilités qu’il exploitera en particulier dans sa célèbre « Sequenza
III » (1965).
En 1952, il poursuit ses
études aux Etats-Unis où il approfondit ses connaissances de la musique
sérielle avec Dallapiccola. C’est pendant ce séjour qu’il découvre la musique
électronique.
En 1954, il se rend à
Darmstadt où il rencontre Pierre Boulez,
Henri Pousseur et Mauricio Kagel. Il y retournera
entre 1956 et 1959 et y enseignera en 1960.
En 1958, il commence la série
des quatorze « Sequenzas », œuvres de virtuosité dont
chacune est écrite pour un instrument différent. Leur composition durera
jusqu’en 2002.
En 1960, il retourne aux
Etats-Unis où il enseigne à l'Université de Harvard puis, de 1965 à 1971, à la
"Juilliard School of music". Il y fonde en 1967 le « Juilliard
Ensemble » spécialisé dans la musique contemporaine.
En 1966, il obtient le prix
Italia avec « Laborintus II ».
En 1968,il utilise la technique du collage consistant à intégrer des passages de pièces d’autres compositeurs.
Il introduit ainsi dans sa « Sinfonia » (1968), un extrait du Scherzo de la 2ème Symphonie de Mahler ainsi que des mesures de Debussy, Ravel, Strauss, Stravinsky et Berg, au milieu de textes parlés ou chantés de Lévi-Strauss et Martin Luther King.
Cette technique du collage sera très utilisée par d’autres compositeurs à la fin des années 60 et au cours des années 70.
En 1972, Berio retourne en Europe où il est nommé en 1974, directeur du département électro-acoustique de l’IRCAM.
Dans les
années 1960, il rencontre le poète et romancier Michel Butor avec qui il
collabore pour de nombreuses compositions dont l’opéra-fantaisie « Votre Faust » (1968).
Il enseigne à l’université de Buffalo
de 1966 à 1968.
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Il revient en Belgique en 1970, comme
professeur de composition, puis directeur du Conservatoire royal de Liège, et fonde
le Centre de recherches musicales en Wallonie avec Pierre Bartholomée et
Philippe Boesmans.
L’œuvre d’Henri Pousseur peut
s’analyser en quatre périodes :
1949-1955 : Exploitation de la série dans un esprit post-webernien.
1956-1959 : Exploration de la notion de mobilité et utilisation de la forme ouverte avec « Scambi » (1957).
Années 1960 : Incursion dans le théâtre musical en collaboration avec Michel Butor, avec « Votre Faust », œuvre dans
laquelle le public a la possibilité d'intervenir et d'orienter l'action dans tel ou tel sens.
Après 1970 : Utilisation de la « série généralisée » dont il expose les fondements dans son article
« L’Apothéose de Rameau ».
Jean Barraqué est né à Puteaux le 17
janvier 1928.
De 1948 à 1951, il suit comme auditeur
libre les cours d'analyse musicale d'Olivier
Messiaen au Conservatoire national supérieur de Paris.
Entre 1951 et 1954, il suit un stage
au Groupe de Recherches Musicales (GRM),
au cours duquel il réalise une Étude pour bande magnétique.
Sa liaison avec Michel Foucault de
1952 à 1956, lui inspire des œuvres nouvelles telles que « Séquence »,
une mise en musique de poèmes de Nietzsche, créée au Domaine musical en
1956.
Après sa rupture avec Foucault, il
entreprend la composition d'un vaste cycle sur la Mort de Virgile d'après le
roman d'Hermann Broch, œuvre qui ne sera jamais terminée mais de laquelle naîtront
« ...au-delà du hasard », « Chant après chant », et « Le
Temps restitué ».
André Boucourechliev
est né le 28 juillet 1925 à Sofia et mort le 13 novembre 1997 à Paris.
Arrivé à Paris en 1949, il s’y fixe
et prend la nationalité française.
A l’inverse de ses contemporains,
Boucourechliev débute la composition avec la musique électro-acoustique et
n’abordera le grand orchestre qu’en 1971.
Partition de « Archipel I » (cliquez pour agrandir)
Il écrit ses premières pièces pour
bande magnétique au cours de ses séjours à Milan, au Studio
di fonologia de la RAI où il compose « Texte 1 » (1958) , ainsi qu’au GRM
(Groupe de recherche musicale de l'ORTF) à Paris où il compose « Texte
2 » (1959). Dans ce même studio, il composera en 1974
« Thrène » sur un poème de Mallarmé.
A la fin des années 1960, Boucourechliev
adopte le concept de forme
ouverte, en particulier avec ses « Archipels » qui proposent de
nombreux schémas qui déterminent les paramètres et que les interprètes
agencent librement : Intensité, densité, vitesse et débit, phrasé,
timbre, etc.
Principales
œuvres d’André Boucourechliev
Archipels
(1967 à 1970) : Archipel 1, Archipel 2 pour quatuor à cordes, Archipel 3
pour piano et 6 percussions, Archipel 4 pour piano Anarchipel
pour 6 instruments.
Ombres,
hommage à Beethoven (1970) pour orchestre à cordes
On trouvera un site complet consacré au compositeur sur http://www.boucourechliev.com/, et le catalogue de
ses œuvres sur Ressources-IRCAM.
Franco Donatoni (1927-2000)
Franco Donatoni est né à Vérone le 9
juin 1927, et mort à Milan le 17 août 2000.
Il commence à étudier le violon à
l'âge de sept ans et fréquente l'Académie musicale locale. Plus tard, il
étudie au Conservatoire de Milan et, à partir de 1948, au Conservatoire de
Bologne.
Après une période influencée par
Bartok, il s'oriente vers le sérialisme avec Bruno Maderna qu’il rencontre en
1953, puis avec Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen aux cours d’été
de Darmstadt.
Influencé par John Cage, il s’intéresse
au hasard, introduit des techniques automatiques et utilise des procédés de
manipulation de matériaux musicaux préexistants. Il renoue ensuite avec
l'expressivité et le lyrisme.
Quelques œuvres de Franco
Donatoni
Composizione
en quatre mouvements pour piano seul (1955)
Parmi les compositeurs de
musique atonale, citons encore :
Luigi Dallapiccola
(1904-1975), dont l’œuvre la plus célèbre est le court opéra « Il prigioniero » écrit
en 1948, pour grand orchestre, chœurs et orgue.
Bernd Alois Zimmermann (1908-1970) est un compositeur allemand né le 20 mars
1918 à Bliesheim, près de Cologne, mort le 10 août 1970 à Königsdorf.