Compositeurs et mouvements musicaux
La musique française au 20e siècle (2/2)
Sommaire de ce chapitre
L'École d’Arcueil (1923-25)
En 1923, quatre jeunes compositeurs
français, Maxime Jacob (1906-1978), Henri Cliquet-Pleyel (1894-1963), Roger
Desormière (1898-1963) et Henri Sauguet (1901-1989), se groupent sous le nom
d’Ecole d’Arcueil, en hommage à leur maître spirituel Erik Satie qui vivait
reclus dans son appartement d'Arcueil.
Déçu par l'expérience avortée du
« Groupe des Six » après le départ de Louis Durey, Satie considérait
que l’Ecole d’Arcueil devait lui succéder. Ces musiciens, qui avaient par
ailleurs peu de choses en commun, déclaraient vouloir revenir à la simplicité,
à la mélodie, rejetant tout académisme, tout en admettant les rythmes et les
sonorités du jazz.
Mais à la mort de Satie, en 1925, le
mouvement se disloque peu à peu, chacun reprenant son indépendance : Roger Desormière
se tourne vers la direction d'orchestre, Henri Cliquet-Pleyel vers la musique
de film, Maxime Jacob, entré chez les bénédictins en 1930, se consacre surtout,
sous le nom de Dom Clément Jacob, à la musique religieuse et à la musique de
chambre. Seul Henri Sauguet cherchera à prolonger dans son œuvre les idéaux de
l'école d'Arcueil.
Henri Sauguet (1901-1989)
Henri Sauguet, de son vrai nom
Henri-Pierre Poupard, est né à Bordeaux le 18 mai 1901. Sauguet est le nom de
jeune fille de sa mère, Elisabeth Sauguet, qui l’initie à la musique dès
l’âge de 5 ans.
En 1916, il occupe le poste
d’organiste de l’église St-Vincent de Floirac, non loin de Bordeaux.
En 1918, alors
qu’il est employé à la préfecture de Montauban, il rencontre Joseph
Canteloube, compositeur des célèbres « Chants
d’Auvergne », avec qui il étudie la composition.
Avec Louis Emié et Jean-Marcel Lizotte,
il fonde à Bordeaux le « Groupe des Trois » dans le but de faire
entendre la musique la plus récente, libre de toute influence et de toute
attache.
Sur les instances de ses amis Darius
Milhaud et Francis Poulenc, Henri Sauguet s’installe à Paris dès octobre 1922,
où il se perfectionne dans l’écriture et les formes auprès de Charles Kœchlin.
En 1923, une rencontre avec Satie,
organisée par Darius Milhaud, décide de son avenir musical. C’est en effet lors
de cette réunion que Satie accepte de parrainer le groupe « Ecole
d’Arcueil » formé par Henri Sauguet, Roger Desormière, Maxime Jacob et
Henri Cliquet-Pleyel.
En 1927, les Ballets russes de
Diaghilev créent à Monte-Carlo son second ballet, « la
Chatte », avec Serge Lifar.
En 1945, le ballet « Les
Forains », dédié à la mémoire d'Erik Satie, est créé avec la
collaboration de Boris Kochno (librettiste), Christian Bérard (décorateur) et
Roland Petit (chorégraphe). C’est un énorme succès à tel point qu’en 1954, un
thème du ballet donnera lieu à la chanson « Le
chemin des forains » créée par Edith Piaf.
Décor de Christian Bérard pour les
Forains
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Les Forains, dans une chorégraphie de Roland Petit
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Reçu officier de la Légion d'Honneur en 1956, il présidera la SACD
et l'Association « Una Voce » et assumera diverses fonctions
officielles à la SACEM
et la SDRM.
En 1976, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts.
Il meurt à Paris le 22 juin 1989.
Une biographie sur musimem.org.
Quelques œuvres d’Henri Sauguet
Henri Sauguet a également composé de la musique de film.
On trouvera un catalogue des œuvres d’Henri Sauguet chez Musicologie.org.
Le groupe Jeune France (1935-1945)
André Jolivet est au piano.
Debout de gauche à droite : Olivier Messiaen, Yves Baudrier, J.Y. Daniel-Lesur.
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En 1935, Yves Baudrier propose au
jeune Olivier Messiaen la création d'un groupe en réaction à « une musique
dépouillée de toute émotion ». Ce dernier répond positivement et lui
conseille d’y joindre André Jolivet et Jean-Yves Daniel-Lesur. Ce sera le
groupe « Jeune France », un nom choisi en hommage à Berlioz. Yves Baudrier,
porte-parole du groupe, définit lui-même leurs buts dans le programme du
concert inaugural qui a lieu le 3 juin 1936 :
« propager les œuvres exemptes de
toute banalité aussi bien d'avant-garde qu'académiques, de lutter pour rendre
à l'art ses valeurs humanistes, afin de créer une musique vivante. »
Le groupe remet à l’honneur Debussy, et
surtout Berlioz à qui se réfère le terme de « Jeune France ».
Le groupe disparaît après la deuxième
guerre mondiale.
Yves Baudrier (1906-1988) se
distingue surtout comme compositeur de musiques de films.
En 1943, il fonde, avec Marcel
L'Herbier et Pierre Gérin, l’Institut
des hautes études cinématographiques (IDHEC) où il enseignera de 1945
à 1965.
Jean-Yves Daniel-Lesur
(1908-2002), outre son appartenance au groupe « Jeune France », est
connu pour avoir été, au côté de Marcel Landowski, l'un des bâtisseurs de
la vie musicale française à partir des années 1960.
Ses principales œuvres sont 3 opéras dont
« Andrea
del Sarto » (1969) duquel il tire un ballet et un poème symphonique, le
chœur a cappella « Cantique
des cantiques » (1953) et la « Symphonie
de danses » (1958).
Il a composé également de la musique de
film.
Les figures les plus marquantes du
groupe sont Olivier Messiaen, considéré comme l’un des compositeurs les
plus influents de la seconde moitié du 20e siècle, et André
Jolivet.
Olivier Messiaen (1908-1992)
Olivier Messiaen est né en Avignon le
10 décembre 1908.
C'est la partition de Pelléas et
Mélisande de Debussy, qu’il déchiffre à l’âge de 10 ans « en pleurant d’émotion
», qui décide de sa vocation.
Après ses premières leçons de piano et d’harmonie, il entre au
Conservatoire de Paris en 1919 à l'âge de 11 ans où il a entre autres
professeurs Marcel Dupré et Paul Dukas. Il en sortira en 1930, muni de cinq
premiers prix.
En 1931, à peine sorti du
Conservatoire, il est nommé organiste titulaire du grand
orgue Cavaillé-Coll de l’Eglise de la Trinité, poste qu’il occupera jusqu’à
la fin de sa vie.
Il va acquérir sa véritable
personnalité en poursuivant des recherches dans la rythmique des
Déçî-Tâlas
hindous, la métrique
grecque, les chants des oiseaux qui le fascinent (il décide même de devenir
ornithologue) ainsi que les modes
anciens et orientaux, qu’il enrichit avec ses modes
à transposition limitée.
En 1934, il commence à enseigner à
l'Ecole Normale de Musique de Paris et à la Schola Cantorum.
En 1936, il fonde le groupe « Jeune
France » avec André Jolivet, Yves Baudrier et Jean-Yves Daniel-Lesur.
En 1940, il est prisonnier des allemands
en même temps que trois autres instrumentistes : un clarinettiste, un violoniste
et un violoncelliste, pour lesquels il compose son « Quatuor
pour la fin du temps ». La première est donnée dans le camp le 15
janvier 1941, lui-même jouant la partie du piano.
Libéré en mars 1941, il est nommé en
1942 professeur au Conservatoire de Paris où il restera jusqu'en 1978.
Olivier Messiaen et Yvonne Loriod
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En 1949, à la suite d’une commande du
Boston Symphony Orchestra qui ne lui impose aucune limite de temps ni
d’effectif, il compose sa monumentale « Turangalîla-Symphonie », œuvre pour grand orchestre avec percussions, piano
et ondes
Martenot (instrument récent qu’il appréciait particulièrement),
comprenant dix mouvements sur une durée de 1h20, mêlant spiritualité et
sensualité d’influence exotique, le nom de Turangalîla étant forgé à partir
du sanskrit signifiant « rythme, joie, amour ».
De 1949 à 1951, Messiaen enseigne l'analyse
rythmique dans le cadre des célèbres Cours
d'été de Darmstadt. Là, il expérimente le dodécaphonisme sériel avec une
œuvre dans laquelle il étend la technique sérielle à tous les paramètres du son :
« Modes
de valeurs et d’intensités ». Ce sera sa seule participation au sérialisme intégral,
auquel il ne donnera pas de suite.
Dans les années 1950, Olivier Messiaen
va s’intéresser à ce qui fait sa spécificité : l’étude des chants d’oiseaux.
Il compose alors « Le
Merle noir » (1952) pour flûte et piano, « Réveil
des oiseaux » (1953) pour piano solo et grand orchestre, « Oiseaux
exotiques » (1956) pour piano solo et petit orchestre et le « Catalogue
d'oiseaux »(1956-1959) pour piano.
Après le décès de sa première femme Claire
Delbos en 1959, il se remarie avec Yvonne Loriod en 1961.
Celle-ci crée l'essentiel de ses
œuvres pour piano.
En 1964, il compose un requiem qu’il
intitule « Et
exspecto ressurrectionem mortuorum », qui obtient un succès mondial,
comparable à celui de sa « Turangalîla-Symphonie ».
En 1966, sa classe d’analyse, célèbre
dans le monde entier, devient classe de composition. On y trouve entre autres
élèves Pierre Boulez, Pierre Henry, Karlheinz Stockhausen et Iannis Xenakis.
En 1971, à l'initiative de Georges
Pompidou, l'Opéra de Paris lui propose d'écrire un opéra. Ce sera « Saint
François d'Assise », opéra en 3 actes et 8 tableaux, créé 12 ans
après, en 1983.
Messiaen y rassemble tous ses thèmes de
prédilection sur un livret écrit par lui : l'itinéraire vers la sainteté de
François d'Assise, l'ami des oiseaux...
Sa dernière grande œuvre achevée,
« Eclairs
sur l’au-delà » a été créée en novembre 1992, six mois après sa mort,
par le New York Philharmonic Orchestra, commanditaire de l’œuvre.
A l’instar de Scriabine,
Olivier Messiaen associe sons et couleurs : il confie à un journaliste :
« Je suis atteint d’une sorte de
synesthésie qui se trouve davantage dans mon intellect que dans mon corps et me
permet, lorsque j’entends de la musique, et aussi lorsque je la lis, de voir
intérieurement, par l’œil de l’esprit, des couleurs qui bougent avec la musique
; et ces couleurs, je les sens d’une manière excessivement vive. »
Olivier Messiaen meurt le 27 avril 1992 à Clichy-la-Garenne.
On trouvera une biographie plus complète ici : Encyclopédie
Larousse.
Quelques œuvres majeures d’Olivier Messiaen
L’œuvre de Messiaen est tout entière
marquée par sa foi catholique :
« Pour ma part, j'écris des œuvres
musicales religieuses qui sont des actes de Foi mais qui contiennent aussi mon
admiration de la nature par l’utilisation des chants d’oiseaux et de nombreuses
allusions aux différentes étoiles de notre galaxie ».
Olivier Messiaen a également écrit des traités musicaux dont « Vingt
Leçons d’Harmonie », « Technique de mon langage musical »
(1944) et le monumental « Traité de rythme, de couleur et
d'ornithologie ».
Finale de la Turangalîla-Symphonie
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On trouvera le catalogue des œuvres d’Olivier Messiaen sur Wikipedia.
André Jolivet (1905-1974)
André Jolivet a abordé tous les genres
et tous les styles. Sa musique s’inspire aussi bien des musiques
non-européennes traditionnelles que du jazz ou du dodécaphonisme.
Il utilise souvent ses propres échelles ou emprunte aux modes
: liturgiques, à transposition limitée, antiques et même hindous.
L’ambition d’André Jolivet était de «
Rendre à la Musique son sens originel antique, lorsqu’elle était l’expression
magique et incantatoire de la religiosité des groupements humains »
Biographie
André Jolivet naît le 8 août 1905 à Paris
d'un père peintre amateur et d'une mère pianiste amateur qui l’initie au
piano dès l’âge de 4 ans. Très jeune, il est attiré par la peinture, le
théâtre, la musique et la poésie, mais c’est sa rencontre en 1927 avec Paul
Le Flem, critique musical à la revue Comœdia, qui l’oriente de manière
décisive vers la musique.
De 1927 à 1932 il étudie l’écriture
et la composition avec Paul Le Flem qui lui fait découvrir, parmi d’autres
compositeurs, Alban Berg, Arnold Schönberg, Béla Bartók à qui il dédiera sa première
sonate pour piano et Edgar Varèse dont il sera le seul disciple et avec
qui il prend des cours d’orchestration de 1930 à 1933. De cet enseignement,
Jolivet dira : « Avant Varèse, j'écrivais avec des notes, après Varèse,
je composais avec des sons ».
L’Exposition Coloniale de 1931 lui fait découvrir les cultures
musicales extra européennes.
Les objets
offerts par Edgar Varèse, qui inspirèrent « Mana » à Jolivet :
Beaujolais, un pantin en bois et laiton ;
L'Oiseau, œuvre de métal de Calder ;
La princesse de Bali, une poupée indonésienne ;
La chèvre, figurine en paille ;
La vache, œuvre en fil de fer de Calder ;
Pégase, cheval en raphia.
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En 1935, il participe à la création
de la société de concerts « La Spirale », dont la première séance lui
permettra de créer sa suite pour piano « Mana »,
inspirée par 6 objets offerts par Varèse, puis en 1936 il fonde le groupe « Jeune-France »
avec Jean-Yves Daniel-Lesur, Yves Baudrier et Olivier Messiaen.
Il est l’un des premiers compositeurs
à écrire pour ondes
Martenot avec ses « Trois
Poèmes » créés en 1935 à la Radio Nationale par Maurice Martenot.
Pendant la guerre, il s’attache à
composer une musique plus accessible au grand public, et d’esprit plus
français, prenant pour référence Rameau et Debussy, telle que « Petite
suite » pour flûte, alto et harpe, composée en 1941 ou la « Suite
delphique » composée en 1942.
En 1943, il crée à l'Opéra de Paris le
ballet « Guignol et Pandore » chorégraphié par Serge Lifar.
En 1945, il est nommé Directeur de la
Musique à la Comédie-Française.
Pendant les années 1950-1960, il donne de
nombreux concerts et conférences dans le monde entier. Son succès ne l’empêche
pas de connaître l’un des scandales musicaux du 20e siècle lors de
la création de son « Concerto
pour piano » en 1951.
En 1952 Lily Laskine crée le « Concerto
pour harpe et orchestre de chambre » au festival de Donaueschingen.
En 1959 il est conseiller technique
auprès d’André Malraux à la Direction Générale des Arts et des Lettres.
En 1966 il obtient le poste de professeur
de composition au CNSM de Paris.
André Jolivet meurt à Paris le 20 décembre
1974.
On trouvera la biographie complète
d’André Jolivet ainsi que le catalogue
de ses œuvres sur le site officiel : jolivet.asso.fr
Quelques œuvres d’André Jolivet
L’œuvre d’André Jolivet comprend de
nombreuses œuvres de musique de chambre et d’instruments solos, 12 concertos
pour neuf instruments différents (1948 à 1972), 3 symphonies (1953, 1959 et
1964), de la musique vocale ainsi que de la musique de scène.
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Autres compositeurs français
Edgar Varèse (1883-1965)
Edgar Varèse (Edgard à l'état civil) est né à Paris, de père
italien et de mère bourguignonne, le 22 décembre 1883.
Après des études d’ingénierie à
Turin, il revient en France en 1903 et s’installe à Paris.
De 1903 à 1905, il étudie
avec Vincent d'Indy et Albert Roussel à la Schola Cantorum
puis, de 1905 à 1907 avec Charles-Marie Widor au Conservatoire de Paris. Il
se déplace ensuite à Berlin où il rencontre les compositeurs Richard Strauss
et Ferruccio Busoni.
Il revient à Paris en 1913 mais, déçu
par les moyens offerts aux compositeurs, il décide, en 1915, d’émigrer aux
Etats-Unis où il est naturalisé américain en 1926.
C’est là qu’il compose la première
version de « Amériques » (1918-1921) qui symbolisera sa rupture avec les
systèmes existants et son entrée dans un nouveau monde esthétique.
Il crée « Offrandes » en
1922, « Hyperprism » en 1923 et « Intégrales » en 1925, œuvres
où il explore les différentes possibilités de la percussion et du rythme.
De retour à Paris en 1928, où il
restera jusqu’en 1933, il modifie certaines parties de « Amériques »
pour y inclure les ondes Martenot qui viennent d’être inventées.
En 1931, il compose « Ionisation »,
première œuvre pour percussion seule.
En 1934, il compose « Ecuatorial »,
première œuvre musicale contenant des parties pour deux thérémines, qu’il
remplacera par deux ondes Martenot dans une nouvelle version en 1961, faute
de thérémines disponibles alors.
Il retourne aux Etats-Unis en 1934. Il
écrit très peu jusqu’aux années 1950, où les progrès de l’électronique lui
inspirent alors de nouvelles œuvres innovantes.
En 1954, c’est la création de « Déserts »,
œuvre pour orchestre et bande enregistrée. Le scandale que cette œuvre
provoque, sans doute le plus important depuis celui du Sacre du printemps en
1913, le révèle aux compositeurs de son époque et le font connaître à un large
public.
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Le pavillon Philips à Bruxelles en
1958.
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En 1958, il utilise le Studio
de musique électroacoustique de Pierre Schaeffer pour réaliser « Poème
électronique » pour bande magnétique seule, œuvre destinée à être
diffusée, avec « Concret PH » de Xenakis,
dans le Pavillon Philips de l’Exposition universelle de Bruxelles.
Edgar Varèse meurt à New York le 6 novembre 1965.
Les principales œuvres d’Edgar Varèse
Amériques (1922, 1927) pour grand orchestre
Hyperprism (1923) pour neuf
instruments à vent et percussion
Octandre (1923) pour 8 instruments
Intégrales (1925) pour 11 instruments
à vent et 4 percussionnistes
Arcana (1927) pour orchestre
Ionisation (1929) pour 13
percussionnistes
Ecuatorial (1934) pour voix de basse
ou chœur d'hommes et ensemble
Déserts (1954) pour 15
instrumentistes, 47 instruments à percussion (5 interprètes) et bandes
magnétiques.
Poème électronique (1958) pour « sons
organisés »
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On trouvera une biographie et le catalogue des œuvres d’Edgar
Varèse sur Ressources-IRCAM.
Henri Dutilleux (1916-2013)
Henri Dutilleux est une des figures
majeures de la musique française du 20e siècle.
Se situant à la suite du courant
impressionniste, il assure la transition entre l’enrichissement harmonique du
début du 20e siècle de Debussy et Ravel, et la musique
spectrale des années 1970 de Tristan Murail ou Gérard Grisey. Son langage
oscille entre l'atonal et le modal.
Farouchement indépendant, il a écrit : « J’ai
sans cesse évité d’adapter mon style à une forme préfabriquée ».
Henri Dutilleux nait le 22 janvier 1916
à Angers.
En 1933, il entre au
Conservatoire de Paris, où il obtient 3 premiers prix d’harmonie, de
contrepoint et de fugue.
En 1938, il obtient le grand
prix de Rome, mais son séjour à la villa Médicis est interrompu par la
guerre.
En 1942, il est nommé chef de
chant de l’opéra de Paris puis, en 1945, directeur du Service des
illustrations musicales à la Radiodiffusion Française, poste qu’il occupera
jusqu’en 1963.
En 1948, Geneviève Joy, qu’il
a épousé en 1946, crée sa « Sonate pour piano » à la Société nationale de musique
(SNM).
En 1951, sa première
symphonie est créée à la radio, dirigée par Roger Desormière.
En 1953, son ballet « Le
loup » est créé par la compagnie Roland-Petit.
Henri Dutilleux et Geneviève Joy
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En 1959, il se rend aux
États-Unis pour assister à la création de sa Symphonie
n°2 « Le Double », œuvre dans laquelle un groupe de chambre et
un orchestre se répondent, comme dans un concerto.
En 1961, il est nommé
professeur de composition à l’Ecole Normale de Musique, dont il deviendra le
président en 1968.
En 1965, l'Orchestre de
Cleveland crée « Métaboles »,
œuvre symphonique dont l’enregistrement permet à Dutilleux d’obtenir le Grand
Prix du Président de la République.
En 1967, il obtient le Grand
prix national de la musique pour l’ensemble de son œuvre.
En 1970, son concerto pour
violoncelle et orchestre, « Tout
un monde lointain », est créé par Rostropovitch et l’orchestre de
Paris au festival d'Aix-en-Provence.
Dutilleux et Rostropovitch en 1978
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Cette même année, il est nommé
professeur de composition au Conservatoire de Paris, poste qu’il conservera
jusqu’en 1984.
En 1977, son quatuor à cordes « Ainsi
la nuit » est créé à Paris et bissé par un public où les jeunes
compositeurs sont nombreux.
En 1978, « Timbres,
espace, mouvement », composition symphonique sous-titrée « La
Nuit étoilée » en référence au tableau de Van Gogh est créée par
l’orchestre de Washington dirigé par Rostropovitch.
En 1985, Isaac Stern crée à
Paris le concerto pour violon « l’Arbre
des Songes ».
Le début du "Mystère de l'instant"
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En 1989, « Mystère
de l'instant » pour 24 cordes, cymbalum et percussions, commandé par
Paul Sacher, est créé à Zurich.
En 1997, Seiji Ozawa crée à
Boston « The
Shadow of Time » qui est récompensé en 1998 par le « Royal
Philharmonic Society Awards ».
En 2003, « Correspondances »
pour voix et orchestre est créé par l’orchestre philharmonique de Berlin dirigé
par Sir Simon Rattle.
En 2004, Henri Dutilleux reçoit
la Grand-croix de la Légion d’Honneur, et en 2005, le prix Ernst von
Siemens récompensant selon le jury « un des grands artistes de la musique
française contemporaine dont la production organique se distingue par sa clarté
poétique ».
Henri Dutilleux meurt le 22 mai 2013
à Paris.
Les plus belles œuvres d’Henri Dutilleux
Henri Dutilleux n’était pas un compositeur prolifique, il était
perfectionniste et laissait du temps à chaque œuvre qu’il abordait.
Musique de chambre :
Sonatine
pour flûte et piano (1943)
Au
gré des ondes, pour piano (1946)
Sonate
pour piano (1948)
Figures
de résonance, pour 2 pianos (1976)
Strophes
sur le nom de SACHER, pour violoncelle (1976)
Ainsi
la nuit, pour quatuor à cordes (1977)
Musique concertante :
Tout
un monde lointain, concerto pour violoncelle (1970)
L’Arbre
des Songes, Concerto pour violon (1985)
Musique symphonique :
Symphonie
n°1 (1951)
Le
loup, musique de ballet (1953)
Symphonie
n°2 « Le Double » (1959)
Métaboles
(1965)
Timbres,
espace, mouvement, « La Nuit étoilée » (1978)
Mystère
de l’instant (1989)
The
Shadow of time (1997)
Musique vocale :
Deux
sonnets de Jean Cassou (1954)
Correspondances
pour voix et orchestre (2003)
Le
temps l’horloge (2009)
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On trouvera une biographie
détaillée, ainsi que le catalogue des
œuvres d’Henri Dutilleux sur : Ressources-IRCAM.
|
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Maurice Ohana (1913-1992)
La musique de Maurice Ohana s’inspire
des traditions ibérique et nord-africaine, tout en utilisant des modes
d'expression contemporains (micro-intervalles, électroacoustique).
« Les grandes
leçons de musique, ce ne sont pas les musiciens qui me les ont données. Je les
ai reçues concrètement de la mer, du vent, de la pluie sur les arbres et de la
lumière, ou encore de la contemplation de certains paysages que je recherche
parce qu'ils ont l'air d'appartenir plus à la création du monde qu'à nos
contrées civilisées. » Maurice Ohana.
Biographie
Maurice Ohana est né le 12 juin 1913
à Casablanca (et non en 1914 comme il l’affirmait par superstition).
En 1932, il débute des études
d’architecture (qu’il abandonnera quelques années plus tard) à Paris tout en
étudiant le piano.
En 1937, il se forme au contrepoint
avec Daniel-Lesur à la Schola Cantorum.
Après la guerre, sitôt démobilisé, il
se fixe à Paris. C’est là qu’avec trois amis, en 1947, il fonde le Groupe « Zodiaque »,
qui se propose de défendre la liberté d'expression contre toutes les « tyrannies
artistiques »,
En 1950, il s’initie à la musique
concrète avec Pierre
Schaeffer.
Cette même année, il crée l’une de ses
œuvres majeures : « Llanto
por Ignacio Sánchez Mejías », (Plainte pour Ignacio Sanchez Mejias),
influencé à la fois par Manuel de Falla et le « cante jondo »
espagnol.
Pendant les années 1950, il reste
fidèle à la tradition espagnole et aux rythmes africains, notamment dans les « Cantigas » pour
soli, chœur et instruments, sur un texte de poésie médiévale (1953-54), et les « Etudes
chorégraphiques pour percussions » (1955) créées en 1963 par les
Percussions de Strasbourg.
Il mène des recherches sur les micro-intervalles
grâce auxquels il reconstitue les inflexions mélodiques du cante flamenco. En
1962, il utilise de manière systématique le tiers de ton dans le « Tombeau
de Claude Debussy » pour soprano, cithare, piano et orchestre.
Rose des vents et de la pluie extrait du "Tombeau de Claude Debussy"
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En 1968, son expérience de la musique
électroacoustique s’exprime dans « Cris » pour chœur a
cappella.
Les années 1970 constituent une
nouvelle étape dans son activité créatrice avec la composition d’œuvres
majeures telles que les « Vingt-quatre
Préludes » pour piano, écrits en hommage à Chopin, « L’Anneau
du Tamarit » pour violoncelle et orchestre (1976), les « Lys
de Madrigaux » pour voix de femmes et ensemble instrumental, la « Messe »,
créée au festival d'Avignon en 1977, le « Livre
des Prodiges » (1978) ou les « Trois
Contes de l'Honorable Fleur », opéra de chambre (1978).
Les années 1980 voient la création de
son « Concerto
pour piano », et surtout de son opéra « La Célestine », créé
le 13 juin 1988 au Palais Garnier.
Maurice Ohana meurt le 13 novembre 1992
à Paris.
Les principales œuvres de Maurice Ohana
On trouvera biographie, discographie,
bibliographie et le catalogue complet des œuvres de Maurice Ohana sur ce site : mauriceohana.com
Jacques Ibert (1890-1962)
Jacques Ibert est l’un des musiciens
les plus indépendants de son temps. Il refuse toute appartenance à un groupe
précis et se définit lui-même par ces quelques lignes : « Le mot
système me fait horreur et je fais le pied de nez aux règles préconçues. Tous
les systèmes sont bons pourvu qu’on y mette de la musique ».
Jacques Ibert est né le 15 août 1890
à Paris.
Il étudie au Conservatoire de Paris
de 1910 à 1914.
Au début de la Grande guerre en 1914,
il est réformé et s’engage néanmoins dans l’infanterie. Réformé à nouveau en
1916 suite à une paratyphoïde, il se rengage dans la Marine et est promu
officier en1917.
Après la guerre, il se remet à la
musique et obtient le Grand prix de Rome en 1919.
C’est pendant son séjour à la Villa
Médicis qu’il compose en 1922 son œuvre la plus célèbre, la suite symphonique
« Escales »,
souvenir d’une croisière en Méditerranée effectuée durant la guerre.
Il dirige l’Académie de France à Rome,
c’est-à-dire la Villa Médicis, de 1937 à 1940, puis de 1944
à 1960.
En 1956, il est élu membre de
l'Académie des beaux-arts.
Il meurt le 5 février 1962 à
Paris.
« De tous nos
compositeurs, Jacques Ibert est certainement le plus authentiquement français.
Il est aussi le chef incontesté de notre école contemporaine... L’art de
Jacques Ibert échappe à l’épreuve du temps car il est, avant toute chose,
essentiellement classique de forme. Mais quelle imagination dans l’ordre,
quelle fantaisie dans l’équilibre, quelle sensibilité dans la pudeur... »
(Henri Dutilleux, aux Jeunesses Musicales de France le 15 février 1945).
On trouvera une
biographie plus détaillée sur musimem.org.
Les principales œuvres de Jacques Ibert
L’œuvre de Jacques Ibert est abondante
et couvre tous les genres, y compris la musique de film.
Parmi ses œuvres majeures, notons
également : « Paris
» pour orchestre, un Concerto
pour violoncelle et instruments à vent, un Trio
pour violon, violoncelle et harpe, deux Ballets, « Diane
de Poitiers » et « Le Chevalier errant », sept Opéras, des Mélodies, dont
les « Chansons
de Don Quichotte » pour baryton, et plusieurs musiques de film
On en trouvera une liste non exhaustive
sur Wikipedia,
et un catalogue complet sur le site officiel : jacquesibert.fr
Jean Françaix (1912-1997)
Jean Françaix est né au Mans, le 23
mai 1912, d’un père pianiste, compositeur et directeur du
Conservatoire au Mans et d’une mère professeur de chant.
A 18 ans il obtient un premier prix
de piano au Conservatoire National Supérieur de Paris.
Il rencontre son premier succès avec
son "Concertino
pour piano et orchestre" en 1932.
Sa musique, qui s’inscrit dans la
lignée de Poulenc et de Chabrier, couvre tous les genres. Il a écrit en
particulier des concertos pour presque tous les instruments de l’orchestre,
ainsi que de la musique de film dont « Si
Versailles m’était conté » de Sacha Guitry.
Jean Françaix meurt à Paris le 25
septembre 1997, à l'âge de 85 ans.
Quelques œuvres de Jean Françaix
On trouvera la liste de ses œuvres et
de nombreux extraits musicaux dans le catalogue du site officiel : jeanfrancaix.com.
Charles Chaynes (1925-2016)
Charles Chaynes est né le 11 juillet 1925
à Toulouse.
Après des premières études musicales
dans sa ville natale et une première composition à 15 ans, il entre au
Conservatoire National de Paris où il obtient différents prix (violon,
composition, harmonie et fugue).
Il obtient le Prix de Rome en 1951,
un an après être arrivé en seconde position.
En 1965, il prend la direction
de France Musique pendant 10 ans puis dirige le service de la création musicale
à Radio France jusqu’en 1990.
De 1982 à 2007, il écrit cinq
opéras, dont deux sont récompensés du grand prix de l'Académie du disque
Charles Cros (« Erzebet » et « Noces de sang »).
En 2005, il est élu à l’Académie
des Beaux-Arts.
Charles Chaynes meurt le 24 juin 2016.
Quelques œuvres de Charles Chaynes
Outre ses 5 opéras, Charles Chaynes a composé une centaine
d'œuvres dont :
On trouvera une liste de ses œuvres sur sur musimem.org.
Iannis Xenakis (1922-2001)
Iannis Xenakis est un compositeur, mathématicien et architecte
d’origine grecque né le 29 mai 1922 à Braïla en Roumanie, naturalisé français
en mai 1965. Il passa une grande partie de sa vie à Paris où il mourut le 4
février 2001. Il est reconnu comme l’un des compositeurs les plus importants de
la musique du 20e siècle.
En 1947, début de la guerre civile en
Grèce, il entre dans la clandestinité puis fuit la Grèce. Il s’installe en
France, où il travaille pendant douze ans avec Le Corbusier, en tant
qu’ingénieur, puis en tant qu’architecte.
Après avoir suivi l’enseignement
d’Olivier Messiaen et essayé de créer, après Bartok, une musique
d’avant-garde basée sur la musique populaire, il décide d’emprunter un nouveau
chemin faisant référence aux mathématiques, utilisant les probabilités, la
théorie des ensembles et la théorie des jeux. Il fait alors scandale avec « Metastasis »
(1954), première musique entièrement déduite de règles et de procédures
mathématiques, qui commence par des « glissandi » aux cordes, évoluant
vers une plus grande masse sonore, et « Pithoprakta »
(1956) qui utilise le calcul des probabilités.
Il réalise également des « Polytopes »,
créations spatiales mêlant le son, la lumière, la couleur et l'architecture qui
marqueront son époque : « Polytope de Montréal » (1967), « Hibiki Hana Ma » (1969), « Persépolis
polytope » (1971), le « Polytope de Cluny » (1972) et le Diatope
(1977).
En 1956, il crée sa théorie de la musique
stochastique, basée sur les probabilités mathématiques, dont la première
application électronique sera sa composition les « Diamorphoses »,
réalisée au GRM en 1957.
Le pavillon Philips à Bruxelles en
1958.
|
En 1958, il conçoit la structure
parabolique du Pavillon Philips de l’Exposition universelle de Bruxelles,
dans lequel seront diffusés le « Poème
électronique » de Varèse et son œuvre « Concret
PH » (PH pour Parabole-Hyperbole), composée au studio de recherche
électroacoustique de Pierre Schaeffer.
Dans les années 1960, il sera le
premier compositeur à utiliser l’ordinateur comme aide à la composition, en
particulier pour « Nomos
Alpha » en 1966.
En 1963, il publie « Musiques
formelles » où il définit le concept de musique stochastique, et décrit les techniques utilisées dans plusieurs de ses propres compositions.
En mai 1965, il obtient la nationalité
française grâce à l’aide de Georges Pompidou et de Georges Auric.
Rebonds B, pour percussion. (Stephan Aubé, réalisation)
|
En 1966, il fonde son centre de
recherche, le CEMAMu (Centre d’Études de Mathématique et Automatique
Musicales), qui deviendra en 2000 le CCMIX (Centre
de Création Musicale Iannis Xenakis). Il y fait construire, en 1977, le premier
synthétiseur à commande graphique, l’UPIC (Unité Polyagogique
Informatique du CEMAMu), qui permet de convertir un dessin en ondes sonores. Il l’utilise pour composer « Mycènes
alpha » en 1978.
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|
En 1982, il est fait Chevalier de la
Légion d’Honneur.
Sa dernière œuvre, composée en 1997, a pour titre la dernière lettre
de l’alphabet grec « O-Mega ».
On trouvera une biographie détaillée sur musicologie,
une chronologie sur iannis-xenakis.org
et le catalogue et l’analyse des œuvres sur Ressources -IRCAM.
Les principales œuvres de Ianis Xenakis
Autres compositeurs français
du 20ème siècle
Pierre Boulez (1925-2016)
Pierre Boulez n’est pas oublié bien sûr ! Mais il a préféré
succéder à Webern plutôt qu’à Debussy, c’est pourquoi nous le retrouverons
dans le cadre de l’Ecole de Darmstadt.
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Henri Tomasi (1901-1971)
Henri Tomasi est né le 17 août 1901 à
Marseille de parents corses et mort à Paris le 13 janvier 1971.
En 1932, il adhère au groupe de
musiciens modernistes « Triton » comprenant entre autres Serge Prokofiev, Darius Milhaud,
Arthur Honegger et Francis Poulenc.
Parallèlement à
sa carrière de compositeur, il mène une brillante carrière de chef d'orchestre,
qu'il abandonne vers 1955 pour se consacrer totalement à la composition.
Au début des années 1940, une crise spirituelle
lui fait faire de longues retraites au couvent dominicain de la Sainte-Baume où
il compose ses plus beaux chefs-d’œuvre dont l'opéra « Don Juan de Mañara » et le « Requiem pour la paix ».
Ses œuvres les plus connues sont : l'opéra « Don
Juan de Mañara » (1944), le « Requiem
pour la paix (1945), les « Fanfares
liturgiques » (1947), le Concerto
pour trompette (1948), le Concerto
pour saxophone (1949), le Concerto
pour trombone (1957), Le silence de la mer
(opéra, 1959), la Symphonie du tiers-monde
(1967).
On trouvera une biographie détaillée
sur le site officiel de l’association
Henri Tomasi.
Déodat de Séverac (1872-1921)
Déodat de Séverac est né à Saint-Félix-Lauragais (Haute-Garonne) le 20 juillet 1872 et mort à Céret (Pyrénées-Orientales) le 24 mars 1921.
Il fait ses études à Toulouse puis à la Schola Cantorum de Paris en 1896, où il devient l'élève de Vincent d'Indy et d'Albéric Magnard.
Il y prend des leçons d'orgue avec Alexandre Guilmant et devient assistant d'Isaac Albéniz.
Très attaché à ses origines, il se fixe à Céret à partir de 1910. Toutes ses œuvres sont inspirées par sa province natale.
Ses opéras-comiques nous mènent l'un dans le Lauraguais (« Le Cœur du moulin », 1903-1908), l'autre à Béziers (« Héliogabale », 1910),
mais il est surtout connu pour ses pièces pour piano, influencées par Debussy qui disait de lui : « Sa musique sent bon ».
Ses principales œuvres sont surtout pianistiques, telles que la suite « Cerdaña » (1904-1911) qui illustre son amour pour le terroir catalan,
ainsi que les suites
« Le Chant de la Terre » (1900),
« En Languedoc » (1904),
« En Vacances » (1911).
Lili Boulanger (1893-1918)
Lili Boulanger,
sœur cadette de Nadia Boulanger, est
née à Paris le 21 août 1893.
Dès six ans, elle chante des mélodies
de Fauré accompagnées par le compositeur. Elle reçoit ses premiers cours de
musique de sa sœur Nadia et des conseils de Gabriel Fauré.
Entrée au Conservatoire National de
Paris en 1909, elle se présente quatre ans plus tard au concours du Prix de
Rome avec la cantate « Faust et Hélène », qu’elle
remporte à
l’unanimité. A 19 ans, elle est à la fois la première femme à recevoir
cette distinction mais également l’un des plus jeunes lauréats à remporter ce prix.
Atteinte dès son plus jeune âge de
tuberculose intestinale, elle meurt prématurément le 15 mars 1918 à l’âge de 24
ans. Sur son lit de mort, elle dicte à sa sœur Nadia sa dernière œuvre : le « Pie
Jesu ».
Quelques-unes de ses œuvres :
- Soleils
de septembre (1912), pour chœur et piano,
- Faust
et Hélène (1913), cantate.
- Trois
Morceaux pour Piano (1914)
- Dans
l’immense tristesse (1916), pour chant et piano.
- Vieille
prière bouddhique (1917), pour ténor, chœur mixte et orchestre
- Pie
Jesu (1918), chœur sacré pour voix, cordes, harpe et orgue.
Joseph Canteloube (1879-1957)
Pianiste, compositeur et musicologue, Joseph
Canteloube est surtout connu pour ses « Chants
d'Auvergne », recueil de chants traditionnels auvergnats harmonisés
pour voix et orchestre.
En 1951, il publie les autres airs
traditionnels français qu'il avait collectés dans son « Anthologie des
Chants Populaires Français », en 4 volumes.
Ivan Wyschnegradsky (1893-1979)
Musicien français d’origine russe, Ivan Wyschnegradsky
est un pionnier de l’ultrachromatisme et de la
musique microtonale.
En 1916, influencé par Scriabine, il
compose La
Journée de l'existence, pour récitant, grand orchestre et chœur mixte ad
libitum.
Il participe à la conception de pianos
en ¼ de ton et écrit des œuvres pour divers instruments en ¼ de ton, 1/3 de
ton, 1/6 de ton … telles que « 24
préludes en quart de ton », ou « Arc-en-ciel »
pour 6 pianos en 12e de ton.
Maurice Duruflé (1902-1986)
Organiste et compositeur, Maurice Duruflé a
mis son art principalement au service de la musique d'église (orgue et chœur),
mais aussi de la musique symphonique et du piano.
En 1947, il publie son œuvre la plus réputée, le Requiem
Op. 9, pour chœur, solistes, orchestre et orgue, dont il fera ensuite une
version pour orchestre seul et une version pour orgue seul.
Jean Barraqué (1928-1973)
Jean Barraqué
a particulièrement contribué à l’évolution de la musique sérielle.
En 1949, il fait la connaissance de Pierre Boulez et de John Cage.
Entre 1951 et 1954, il participe aux travaux du Groupe de recherches musicales (GRM), fondé par Pierre Schaeffer.
Ses principales œuvres sont « Sonate »
pour piano (1950), « Séquence »
(1955) pour voix, batterie et divers instruments, « Le
temps restitué » (1968) pour soprano, chœur et orchestre « Concerto »
(1968), pour six formations instrumentales et deux instruments solistes (vibraphone
et clarinette)
Luc Ferrari (1929-2005)
Élève d'Alfred Cortot, Arthur Honegger et Olivier Messiaen, Luc Ferrari collabore avec le Groupe de recherches musicales (GRM) dès 1958 et y
compose jusqu’en 1966. Il participe à la réalisation d’émissions de radio et de
télévision sur la musique concrète et le son.
Ses œuvres sont en grande majorité des compositions
électroacoustiques ou mixtes, dont :
« Hétérozygote »
(1964) pour bande magnétique, « Music
Promenade » (1969) pour bande magnétique,
« A
la Recherche du Rythme perdu » (1978) pour piano, percussion et bande électronique,
«
Histoire du plaisir et de la désolation » (1982) pour orchestre.
Citons aussi
André Caplet (1878-1925),
Jean Cras (1879-1932),
Melanie Bonis (1858-1937),
Reynaldo Hahn (1874-1947),
Charlotte Sohy (1887-1955),
Paul Le Flem (1881-1984),
Georges Migot (1891-1976),
Igor Markevitch (1912-1983),
Alexandre Tansman (1897-1986),
Claude Arrieu (1903-1990),
Jean Langlais (1907-1991),
Henry Barraud (1900-1997),
Manuel Rosenthal (1904-2003),
Claude Ballif (1924-2004),
Marius Constant (1925-2004).
Voir aussi une histoire de la musique française sur physinfo.org